Basketball, the final United States-Soviet Union at the Summer Olympics in Helsinki 1952
Pelitilanne koripallon loppuottelusta Yhdysvallat-Neuvostoliitto Messuhallissa. Yhdysvallat voitti ottelun 36-25. Helsingin olympialaiset 2. elokuuta 1952. ||| 1952 Summer Olympics in Helsinki. Basketball, the final United States-Soviet Union at the Messuhalli. The United States won 36-25.

Jeux Olympiques de 1952 : le début d’une rivalité

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Les Jeux Olympiques de 1952 à Helsinki marquent un tournant significatif pour le basketball international. Pour la troisième fois consécutive, les États-Unis ont affirmé leur domination, mais le tournoi a également mis en lumière la montée en puissance de nouvelles nations compétitives. Ce fut une édition mémorable qui a souligné l’universalité croissante du basketball.

Contexte historique

Les Jeux d’Helsinki furent les premiers à être organisés après l’intégration de l’Allemagne et du Japon dans la communauté olympique post-Seconde Guerre mondiale. Les relations entre la politique et le sport international sont empreintes de tension et de drame : les mêmes qualités qui font les compétitions athlétiques les plus passionnantes. Les Jeux olympiques ne sont pas étrangers à cette dynamique. L’atmosphère politique internationale était tendue lors de la tenue des Jeux olympiques d’Helsinki. Lorsque le CIO s’est réuni à Vienne en 1951, de nombreux sujets difficiles étaient à l’ordre du jour.

La guerre froide était en cours, et la situation entre Israël et les pays arabes, l’Allemagne divisée devait être abordée en tant qu’équipe, et la guerre civile chinoise, avec la victoire du parti communiste chinois, formant la République populaire de Chine et le gouvernement de la République de Chine exilé à Taïwan.

Les Soviétiques ont exigé des logements séparés pour leur équipe et les autres nations participantes du rideau de fer. Les responsables de l’équipe ont insisté pour isoler leurs athlètes dans des dortoirs exigus et surpeuplés afin d’éviter toute interaction avec des athlètes non communistes ou toute tentative de défection. La présence d’une équipe soviétique a renforcé l’esprit de compétition parmi les nations participantes, en particulier les États-Unis. Le monde était encore en pleine reconstruction et l’esprit olympique de paix et de fraternité était mis à l’épreuve. Le basketball, sport en pleine expansion, était l’un des événements les plus attendus.

La compétition de 1952

Kampin aluetta Fredrikinkadulta päin kuvattuna vuosina 1938-39. Tennispalatsia ympäröivät puurakennukset Kampintorilla ja taustalla ovat linja-autoasema, Maitokeskus ja Postitalo.
Le Palais du tennis est devenu le centre du basket-ball pendant l’été. Crédit: Helsingin kaupunginmuseo

Le tournoi de basket-ball de 1952 se déroule du 14 juillet au 2 août. Les matchs se déroulèrent principalement au Palais du tennis, un bâtiment converti pour accueillir les compétitions sportives qui à la base devait servir pour les Jeux Olympiques de 1940 qui ont été annulés pour des raisons évidentes.

Une fois de plus, 23 équipes ont participé au tournoi. Les six meilleures équipes des Jeux olympiques d’été de 1948 se sont qualifiées d’office, de même que les vainqueurs de l’Argentine, championne du monde en 1950, les deux meilleures équipes de l’EuroBasket 1951, l’URSS et la Tchécoslovaquie, et le pays hôte, la Finlande. Treize autres nations se sont affrontées lors d’un tour de qualification pour déterminer les six dernières places du tournoi olympique à seize équipes.

Les États-Unis, champions en titre, arrivèrent avec une équipe composée principalement de joueurs universitaires, comme l’exigeaient les règles de l’amateurisme en vigueur à l’époque. Parmi les autres équipes notables figuraient l’URSS, champion d’Europe en titre qui faisait ses débuts olympiques en basketball, l’Argentine, l’Uruguay, double champion d’Amérique du Sud en titre, le Chili, médaillé de bronze aux Championnats du Monde de 1950, le Brésil, médaillé de bronze aux derniers Jeux Olympiques et les Philippines, vainqueurs des Jeux d’Asie en 1951, toutes prêtes à défier l’hégémonie américaine.

Les moments clés

Le tournoi fut marqué par des rencontres intenses et un niveau de jeu exceptionnel. Les États-Unis, menés par des joueurs talentueux comme Clyde Lovellette, le meilleur marqueur de l’équipe avec 13,9 points par match et futur 4 fois All-Star, et Bob Kurland, le meilleur marqueur lors du précédent tournoi olympique pour les USA, dominèrent leurs adversaires grâce à une combinaison de technique et de puissance physique.

Pivot géant de 2,13 m, Kurland a été le premier joueur de basket-ball universitaire américain à faire régulièrement des dunks pendant les matchs. Sur le plan défensif, les adversaires n’ont pas pu l’empêcher de s’approcher du bord du terrain, où il a bloqué un tir après l’autre. Kurland était un des meilleurs joueurs à n’être jamais passé professionnel.

Les Américains remportèrent tous leurs matchs en route vers la finale avec une marge confortable, sauf face au Brésil et à l’Argentine. Le premier était le dernier match de la deuxième phase de groupe, et avec une place en demi-finale en jeu, le Brésil menait à la mi-temps 24-26, avant de finalement se faire battre 57-53. Le deuxième match, celui dans le dernier carré, se soldera sur une victoire 85-76, une vengeance pour la finale du Championnat du Monde 1950.

The bronze medal game between Uruguay and Argentina in 1952
L’Amérique du Sud était un continent rempli d’équipes d’élite sur la scène internationale. Crédit : CIO

L’Argentine de Juan Gazso et Oscar Furlong, MVP du Championnat du Monde en 1950, perdra le match pour la médaille de bronze contre l’Uruguay. 68-59 pour les Charrúas, qui grâce aux 23 points d’Adesio Lombardo, le meilleur marqueur en 1948, qui finit 3e avec 17,1 points de moyenne en 1952.

L’Uruguay fut éliminée de justesse après une défaite 61-57 face à l’Union Soviétique, menée par Otar Korkia, le deuxième meilleur marqueur du tournoi avec 17,3 points par match. La légende géorgienne a aidé l’URSS à remporter tous leurs matchs sauf face aux USA lors de la deuxième phase de groupe. Ce ne fut pas toujours facile. Le Mexique leur a donné du fil à retordre dans un match qui s’est conclu avec le score de 71-62. Le Brésil, comme face aux USA, menait 21-25 à la mi-temps avant d’au final s’incliner 54-49.

The 5th place match between Chile and Brazil
Le Chili et le Brésil devenait une rivalité à l’époque. Crédit : CIO

A quelques points près, le Brésil d’Alfredo da Motta aurait pu devenir la première nation à vaincre les Etats-Unis et l’URSS dans le même tournoi olympique. A la place, ils finiront 6e, après avoir pris leur revanche sur la France pour la demi-finale de 1948, puis après avoir perdu contre le Chili de Rufino Bernedo dans un match retour de la petite finale du Championnat du Monde 1950.

La finale, disputée le 2 août 1952, oppose les États-Unis à l’URSS. Ce match était symbolique, non seulement sur le plan sportif, mais aussi dans le contexte de la Guerre froide. En juin 1952, Arthur Daley, chroniqueur sportif au New York Times, a écrit:

« Soixante et onze nations participeront aux Jeux olympiques d’Helsinki. Les États-Unis aimeraient les battre toutes, mais la seule qui compte est la Russie soviétique. La machine de propagande communiste doit être réduite au silence afin qu’il n’y ait même pas un seul bêlement déformé à propos des Jeux olympiques. Dans le domaine du sport, les frères rouges ont atteint le stade du « put-up-or-shut-up ». Faisons-les taire. Soutenons l’équipe olympique des États-Unis ».

Les Soviétiques ont opté pour une stratégie de retardement intentionnelle, ce qui était autorisé à l’époque puisqu’il n’y avait pas d’horloge des tirs et que le marquage des hommes était extrêmement serré. La stratégie a fonctionné pendant un certain temps puisqu’après 10 minutes, les Américains ne menaient que 4-3 et à la mi-temps, l’équipe de Warren Womble était en tête, 17-15.

Au début de la seconde période, alors que les joueurs soviétiques maintiennent la pression défensive, l’équipe européenne prend l’avantage. Les États-Unis finissent par trouver de l’espace pour manœuvrer et commencent à tirer de l’extérieur. Ils ont pris l’avantage, puis ont retourné la situation contre les Soviétiques en employant leur propre style de « stall-ball ». Un joueur soviétique s’est même assis au milieu du terrain pour protester contre la tactique des Américains.

Les Américains triomphèrent avec un score de 36-25, consolidant leur troisième médaille d’or consécutive en basket-ball olympique. La victoire américaine réaffirme leur domination, tandis que la médaille d’argent de l’URSS démontra leur potentiel et leur rapide progression dans le sport.

Impact et héritage

Les Jeux Olympiques de 1952 ont eu un impact durable sur le développement du basketball à l’échelle mondiale. La performance dominante des États-Unis établit une norme de jeu élevée, inspirant les autres nations à améliorer leurs compétences et stratégies. L’inclusion et la performance notable de l’URSS ont signalé le début d’une nouvelle rivalité qui allait marquer les futures compétitions olympiques.

Cette édition des Jeux a également contribué à populariser le basketball dans des régions où le sport était encore en développement, en particulier en Europe de l’Est et en Amérique du Sud. La diversité des équipes participantes et le niveau de compétition ont montré que le basketball était véritablement devenu un sport mondial.

The final match between the Soviet Union and the United States
La finale entre les USA et l’URSS fut le début d’une longue rivalité sur le plan sportif. Crédit : CIO

Les Jeux d’Helsinki montrent comment les superpuissances ont commencé à s’affronter dans tous les domaines, du basket-ball à la science des fusées. Elles continueront à le faire avec peu de recul jusqu’à la fin de la guerre froide. Cette rencontre entre les USA et l’URSS était loin d’être la dernière dans le monde du basket-ball.

Lucas Lonchampt - The One And Only Cactus

2000 - Boston Celtics - rédacteur
Plus qu'un fan des Celtics, j'adore faire des recherches sur le basket et mettre en avant les histoires et nations auxquelles on ne pense pas tout le temps. Un historien amateur qui espère éveiller votre sens de la curiosité dans ce monde intriguant de la balle orange!

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