Cette série s’ambitionne en excavatrice des décombres des décennies 80 et 90: l’antichambre de la NBA à la lumière des soutiers et besogneux des temps anciens. Aujourd’hui deuxième coup de pelle avec le médaillé olympique 1984, Jeff Turner.
Né en 1962 dans l’État du Maine, à l’extrême nord-est des USA, Jeffrey « Jeff » Turner n’est pas tellement branché balle orange : enfant, son violon d’Ingres, c’est le baseball. Ce n’est qu’à treize ans qu’il se met doucement au basket, sans conviction.
La suite n’est que la banale histoire d’un gamin qui, gagnant centimètre sur centimètre à l’adolescence, s’oriente naturellement vers une discipline plus adaptée. Après un déménagement en Floride, alors qu’il démarre sa première année de lycée à Brandon, Jeff souhaite naturellement intégrer l’équipe de baseball, à 16 ans. Mais son mètre quatre-vingt quinze dénote. Cette croissance soudaine l’handicap désormais pour le baseball, et devient une force pour le basket. Il intègre l’équipe avec succès : Brandon devient l’une des meilleurs équipes lycéennes de son secteur, et Jeff Turner est élu dans la All-West Conference 1st Team lors de son année de terminale.
En 1980, âgé de 18 ans, et ayant atteint sa taille finale de 206cm, Jeff rejoint la prestigieuse université de Vanderbilt, basée à Nashville, où le joueur vedette est Charles Davis (futur poste 3 remplaçant des Bullets, des Bucks et des Bulls durant la décennie 80). Il y passe un cursus universitaire complet tout à fait honorable, tout en ayant en tête et en priorité ses études de droits. Dès son année freshman, il intègre la North Florida AAU All-Star Team, communément appelé « Team Florida » et participe notamment à un match contre l’équipe olympique de Grande-Bretagne dès 1980 (défaite 104-98).
Son année senior chez les Commodores, en 17 points, 7 rebonds à 53% de réussite aux tirs, et 84% aux lancers-francs, valide son ticket pour l’une des plus belle draft de l’histoire, la cuvée 1984, celle de Jordan, Barkley, Olajuwon, Stockton, Alvin Robertson, Otis Thorpe ou encore Kevin Willis, tous devenus au minimum All-Star, sinon Hall of Famer.
Jeff Turner est sélectionné au premier tour, en 17ème choix par les New Jersey Nets, nous y reviendrons un peu plus loin.
Car avant d’entrer définitivement dans le basketball professionnel, Jeff Turner fera de sacrés détours par Team USA, devenant l’un des jeunes joueurs américains les plus capés à l’internationale.
1982-1984 : l’argent aux mondiaux puis l’or olympique avec Team USA
Car en vu de préparer les Jeux de Los Angeles, les américains comptent bien rafler l’or, quatre ans après leur boycott des Jeux de Moscou. Bobby Knight, le mythique entraîneur universitaire des Hoosiers d’Indiana de 1971 à 2000, est le général en chef, accompagné de C.M. Newton, l’entraîneur de Jeff Turner à Vanderbilt. Jeff Turner est de cette campagne, et ce dès la tournée de préparation.
Il était déjà de l’équipe américaine deux ans plus tôt, médaillée d’argent lors du championnat du monde 1982 en Colombie (défaite d’un point en finale face aux soviétiques d’un Anatolij Myshkin intenable), dans une équipe menée par le meneur de Marquette Doc Rivers, MVP de la compétition.
Jeff Turner n’a pas vingt ans et a déjà une expérience internationale supérieure à l’immense majorité des joueurs du pays, ayant pu représenter Team USA plusieurs fois en Europe, au Japon ainsi que Taïwan pour des matchs de préparation, et a pu se frotter à de jeunes Arvydas Sabonis, Fernando Martin ou Dražen Petrović tout comme des joueurs confirmés (Delibašić, Dalipagić, Kicanović, Epi, Tkatchenko, Rolando Frazer …). Une expérience impensable pour Turner, qui n’est pas encore basketteur professionnel faut-il le rappeler, et qui, quelques mois plus tôt, se voyait terminer ses études de droit pour devenir avocat !
La sélection pour ces Jeux à domicile n’est pas une sinécure. Une centaine de joueurs seront testés lors du campus de Bloomington, dans l’université d’Indiana. D’une centaine, la liste passe à quarante, à raisons de trois entraînements par jour. Puis trente, et enfin douze joueurs (plus deux réservistes).
Dans l’équipe finale composée exclusivement d’universitaire, comme de rigueur à l’époque, Jeff Turner figure parmi les intérieurs avec Sam Perkins (UNC), Wayman Tisdale (Oklahoma), Jon Koncak (SMU), Patrick Ewing (Georgetown) et Joe Kleine (Arkansas, et qui, comme Jeff Turner, était déjà présent en 1982). Pour les arrières, on retrouve Michael Jordan (UNC), Chris Mullin (St John’s), Vern Fleming (Georgia), Alvin Robertson (Arkansas), Leon Wood (Cal State Fullerton) et le benjamin de la bande, 19 ans seulement, Steve Alford (Indiana).
Le parcours est brillant : aucune défaite, tournoi olympique et préparation comprise, avec une moyenne de 95 points marqués pour 63 concédés, synonyme d’or olympique.
À noter la lourde défaite de nos français en phase de poule face à ces américains, 120 à 62 (génération Dubuisson, Monclar, Ostrowski, Szanyel…).
Cette cuvée 1984 sera la dernière équipe américaine composée de joueur universitaire à gagner la médaille d’or.
Double satisfaction pour Jeff Turner, deux ans après la défaite en finale des championnats du monde, et marqué par ce match controversé des Jeux de 1972, voyant l’Union soviétique « voler » la médaille d’or à la télévision lorsqu’il a dix ans, chez son grand-père : « Je me souviens d’avoir été bouleversé. Nous n’arrivions pas à y croire. À partir de ce moment-là, j’ai toujours rêvé de participer aux Jeux olympiques, de représenter les États-Unis et de venger cette défaite. ». Individuellement, Jeff ne joue qu’une dizaine de minutes par rencontre, mais participe à chacun des huit matchs du tournoi, dans une équipe où Jordan, Mullin, Ewing et le jeune Alford sont les leaders. S’il n’a pas eu l’occasion de prendre sa revanche directement sur l’URSS (boycottant à leur tour ces Jeux américains), il a pu jouer avec Air Jordan :
« En tant que membre de l’équipe olympique, les gens me demandent toujours ce qui distingue Michael Jordan. Je leur réponds qu’il est la personne la plus compétitive que j’ai côtoyée dans ma vie. Qu’il s’agisse de jouer aux cartes dans un avion ou de se retrouver un soir chez le coach Knight pour un barbecue, il y avait une table de billard. Jordan a perdu une première partie et nous ne pouvions pas partir tant que Michael n’avait pas fini et gagné. Il refusait de perdre. Nous pensions tous que nous étions compétitifs, mais il avait la volonté et l’instinct de tueur. Je ne sais pas d’où cela vient, mais c’était plus fort que tout ce que j’ai pu voir. »
1984-1987 : Draft sauce Big Mac et débuts pas très nets à New Jersey
Comme plusieurs de ses coéquipiers olympiques, Jeff Turner n’est pas présent sur place, au Madison Square Garden de New York, lors de la draft 1984 : la sélection américaine étant en pleine répétition à Bloomington. Son agent, embauché pour l’occasion, est confiant : pour lui, les Celtics (choix 23) ou les Lakers (choix 24) prendront son jeune client en cette fin de premier tour. Jerry West, directeur sportif des Lakers, est le seul GM à avoir contacté directement Jeff Turner, se montrant intéressé. Le stress monte pour l’ailier fort, qui raconte cette anecdote succulente chez le podcasteur australien Adam Ryan:
« Nous étions dans un studio de télévision à Bloomington. Je suis dans la salle et le premier à en sortir est Michael Jordan. Plusieurs ont suivi, comme Sam Perkins, Robertson ou Leon Wood. Vern Fleming et moi sommes assis là et je me dis : « Oh mon Dieu, Jordan, Perkins et d’autres m’attendent dans la camionnette et il se peut que je ne sois pas emmené. Je n’aurais peut-être été pris qu’au second tour ». Le 17e choix arrive et ce sont les Nets du New Jersey qui me sélectionne. Vern, qui vient de New York, me dit que je ne veux vraiment pas aller chez les Nets. Lorsqu’ils ont annoncé le choix, les spectateurs du Madison Square Garden se sont mis à huer en chœur. Ils ne savent pas qui est ce « Jeff Turner » de l’université de Vanderbilt. Je n’oublierai jamais Fleming qui m’a regardé et m’a dit : « Je suis désolé ». Vern a ensuite été choisi par les Indiana Pacers au 18e rang. Nous sommes donc tous les deux sortis de là ».
Ce sont au final six joueurs de cette équipe olympique qui seront drafté lors du premier tour. Pas de cérémonie, pas de costume : le coaching staff emmène tout le monde fêter ça au McDonald’s, et ensuite on enfile le bleu de chauffe direction la salle.
À défaut du cirque médiatique d’une Draft moderne, avec mise en scène costumée sauce egotrip, c’est ici prise de masse grasse à grand coup de graisse saturée, sauce bigmac.
Jeff Turner débarque dans une équipe correcte des Nets, et devient de suite le remplaçant attitré du leader All-Star Buck Williams au poste d’ailier fort. Une saison 1984-85 mi-figue mi-raisin pour ce New Jersey entraîné par Stan Albeck, accrochant péniblement les playoffs avec leurs 42 victoires, mais se fait sweeper 3-0 dès le premier tour par les Pistons. Jeff Turner joue 72 matchs, dont 36 en tant que titulaire au bénéfice des blessures : des débuts corrects et surtout beaucoup de temps de jeu pour un rookie. Problème, Jeff Turner ne jouait pas toujours à son poste :
« J’ai été pas mal titulaire à mes débuts en NBA : c’était une bonne et une mauvaise expérience. J’étais un pur ailier-fort, je pouvais éventuellement dépanner en pivot. Mais avec les blessures d’Albert King et de Mike O’Koren, je me suis retrouvé à devoir jouer au poste 3 ! À l’époque, c’était devoir jouer face à Larry Bird, Dominique Wilkins, Bernard King, James Worthy, Julius Erving… cas gars vont devenir mes vis-à-vis! Sur NBA Classics, ils rediffusent régulièrement un match de ma saison rookie. C’est le jour de Noël au Madison Square Garden. Je suis titulaire et mon adversaire est Bernard King. Bernard a marqué 60 points ce soir-là, mais je n’étais pas le seul à défendre dessus. Et au final nous avons gagné le match ! Je découvrais la vitesse, la force et l’ampleur du saut entre l’université et la NBA. Cette soirée m’a permis de mettre les choses en perspective ».
Pas un hasard s’il considère aujourd’hui le Roi Bernard comme étant le joueur le plus difficile à défendre de toute sa carrière.
Mais les saisons suivantes, 1985-86 et 1986-87, désormais sous la direction de Dave Wohl, ne seront pas reluisantes pour les Nets (39-43, sweep de nouveau au premier tour par Milwaukee cette fois-ci, et l’année suivante bilan de 24-58, sans playoffs).
Jeff Turner, s’il joue encore 129 rencontres dont 23 titulaires sur les deux saisons, ne montre pas de signe de progression. Après trois saisons pleines à New Jersey, Jeff Turner n’est pas renouvelé par le nouveau directeur sportif, Harry Weltman, qui n’arrivera pas à redresser la barre, voyant les Nets sombrer encore davantage dans leur marasme les années suivantes, entrevoyant quelque peu la lumière au début des années 90 avec l’éphémère trio Dražen Petrović – Derrick Coleman – Kenny Anderson.
1987-1989 : Cantù, la belle parenthèse italienne
« Ma femme Dee Dee (Dee Dee Cook a joué dans l’équipe féminine de basket de Vanderbilt, où ils se sont rencontrés) et moi avions une petite maison à Nashville que nous venions d’acheter. J’avais passé trois ans en NBA et je me disais que c’était peut-être fini pour moi. J’avais discuté avec un agent, Warren LeGarie, qui n’était pas le mien, mais qui envoyait des joueurs à l’étranger et qui avait une équipe en Italie intéressée par mon profil. Il nous a demandé, à Dee Dee et à moi, d’y aller et de rencontrer l’équipe, aux frais du club. C’était une bonne équipe italienne dans la plus petite ville du championnat »
Cette équipe, c’est le Vismara Cantù, petite ville de Lombardie où Jeff Turner va se régaler deux saisons durant. Et si aujourd’hui le club végète en deuxième division, c’était alors une excellente formation à l’échelle nationale et continentale : championne d’Italie en 81, victorieuse en Euroligue les années 82 et 83, sans oublier trois coupe Korać dans les années 70. Il devient naturellement un des leaders de cette équipe, avec Antonello Riva et Dan Gay, qui termina troisième du championnat pour cette première saison 1987-88.
L’année suivante, Cantù atteint la finale de la Coupe Korać, s’inclinant en deux manches face au Partizan de Vlade Divac et Đorđević. Le tour d’avant, ils avaient éliminé le Split des jeunes Toni Kukoč et Dino Rađa.
Cette année là, Jeff Turner est considéré comme l’un des meilleurs intérieur sur la scène européenne. Un autre américain (#10 sur la photo), le pivot Kent Benson, avait rejoint Jeff Turner dans l’équipe italienne, après douze années en NBA, essentiellement sous le maillot des Pistons.
1989-1996 : « Utility Guy » à Orlando, de la création de la franchise aux finales NBA
Été 1989, Jeff Turner, 27 ans désormais, est de retour au pays : libre, il signe au Magic d’Orlando, franchise d’expansion qui s’apprête à faire ses débuts en NBA, devenant de facto le tout premier agent libre à rejoindre l’équipe floridienne. Jeff Turner est resté sur sa faim avec les Nets, et se donne une chance de poursuivre sa carrière dans la grande ligue, d’autant qu’en Floride, il arrive en terrain connu, toute sa famille étant sur place, dans la région d’Orlando. Après un premier camp d’été dans l’autre franchise d’expansion de l’année 89, les Minnesota Timberwolves, Jeff enchaîne de suite avec celui du Magic, logeant chez sa mère durant la durée des essais, elle qui n’habite qu’à quelques kilomètres d’Orlando. Le contrat est signé dans la foulée.
Ne pas se méprendre : les années « Magic », ce ne sont pas les années bonheur non plus. Être une franchise d’expansion, c’est avant tout devoir subir un démarrage poussif : peiner pour accrocher les 30 victoires, faire avec des joueurs de secondes mains et prier le ciel pour avoir des choix de drafts judicieux ! Jeff Turner en est conscient:
« Je dis souvent qu’en ayant grandi au centre de la Floride, nous n’avions pas de sport professionnel à suivre localement. Gamin, j’étais alors pour les 76ers de Julius Erving et les Knicks d’Earl Monroe , Willis Reed et Walt Frazier. Nous n’avions pas d’équipe « à nous ». En baseball, l’équipe la plus proche était les Atlanta Braves et en football nous étions pour les Dolphins de Miami, l’équipe de l’État. Je pensais que ça allait être difficile pour Orlando de développer une fan culture autour de nous. Mais étonnamment, nous avons été suivis dès la première année, malgré nos 18 victoires pour 64 défaites. »
Mais à ce petit périple, Orlando débloque plusieurs niveaux d’un coup, et s’en sort bien mieux que ses petits camarades de Miami, de Minnesota et de Charlotte, tous arrivés dans la Ligue en l’espace de deux ans.
Car au Magic, les 30 victoires arrivent dès la deuxième saison, suivi d’une année de tanking assumée. Le premier bilan à l’équilibre arrive lui à la quatrième, les playoffs pour la cinquième et la finale NBA au bout de la sixième année d’existence !
Les Drafts permettant d’obtenir successivement Nick Anderson, Dennis Scott, Shaquille O’Neal puis Penny Hardaway n’y sont pas pour rien. Ce sont quatre réussites en cinq ans (petit raté en 1991 avec le choix de Brian Williams, futur Bison Dele) formant 80% du cinq majeur finaliste de 1995.
Et parmi cette équipe d’élite, entrainé dans un premier temps par Matt Guokas puis par Brian Hill, une des plus prometteuse de la conférence Est, Jeff Turner trouve sa place dès la première année, sans jamais se là faire prendre : celle d’un ailier fort pouvant donner une vingtaine de solides minutes (et des fautes), en rotation avec les Terry Catledge, Tom Tolbert et Larry Krystowiak, puis enfin Horace Grant, All-Star et seul incontestable titulaire à ce poste lors de son arrivée à Orlando en 1994. Avant l’arrivée de Grant, Jeff Turner est titulaire 171 fois en 349 matchs.
« J’étais un joueur de devoir. Aujourd’hui, j’aurais été un stretch-4, un ailier fort capable de sortir du périmètre et de tirer de loin. J’étais un role player. Je l’ai compris. J’ai pris soin de moi et j’ai appris ce qu’il fallait pour réussir. En général, à la fin de la saison, je me retrouvais titulaire lorsque quelqu’un se blessait. Lorsque nous avons eu Horace Grant, je savais que j’allais être son back-up et que mes minutes seraient réduites. À la fin de ma carrière, j’étais un bon tireur à trois points. »
En effet, lors de la saison 1994-95, Jeff Turner tente 1,5 tirs primés en à peine douze minutes de jeu à 36% de réussite, un volume dérisoire aux yeux de la NBA actuels, mais conséquent pour l’époque, à plus forte raison pour un intérieur de 206cm.
En février 96, âgé de 32 ans, il est transféré à Vancouver contre Kenny Gattison, pour ce qui sera un transfert fantôme : Jeff Turner ne portera jamais le maillot des Grizzlies, et Gattison, blessé au dos, ne sera jamais un Magic (et prendra sa retraite dans la foulée du transfert). L’explication est simple : avec un Shaquille O’Neal agent libre en fin de saison, il faut réduire la masse salariale pour Orlando, et John Gabriel, le nouveau GM, décide de faire l’un des premiers salary cap trade en NBA. Un échange purement économique de deux joueurs ne pouvant plus jouer au basket.
Car Jeff Turner, relativement épargné par les blessures durant sa carrière, est désormais handicapé depuis la trentaine par son genou gauche. Il va subir deux opérations en l’espace de quatre mois… mais rien n’y fait : le ménisque est mort. Fin de carrière actée, après 636 matchs NBA, plus deux saisons pleines en Italie.
Jeune retraité, Jeff Turner devient de suite commentateur radio pour le compte du Magic durant neuf ans avec son compère David Steele , puis entraîneur d’une équipe lycéenne, la Orlando Lake Highland Preparatory School, pendant huit ans. Depuis près de dix ans il est commentateur du Magic pour la télévision locale, on peut l’entendre, toujours avec Steele, commenter les matchs d’Orlando sur le League Pass.