Euroleague 2024-2025

Euroleague 2024-25 : Les joueurs à suivre cette saison (Partie 3)

Avec la reprise de l’Euroleague, nous avons décidé de vous proposer une liste des joueurs à suivre cette saison. Pour cette dernière partie, nous allons vous présenter les joueurs des équipes qui devraient se battre pour le titre final.

Monaco : Nick Calathes (meneur, 35 ans)

Statistiques 2023-24 : 7,1 points ; 4,2 rebonds ; 4,8 assists en 24 minutes (Euroleague) 

Meilleur passeur et meilleur intercepteur de l’histoire de l’Euroleague, Nick Calathes rejoint donc sur le rocher un certain Mike James, qui est quant à lui le meilleur scoreur de l’histoire de la compétition.

Cela faisait deux saisons que le meneur était au Fenerbahce, une aventure aux airs de revanche suite à une expérience barcelonaise pas à la hauteur. Et le Grec peut considérer que le travail est fait. Avec 7,1 points, 4,2 rebonds et 4,8 passes décisives en 23,7 minutes de jeu, Calathes a été l’un des grands artisans du retour du Fener au Final Four l’année dernière, après avoir éliminé en quarts de finale une certaine équipe jouant en rouge et blanc.

À déjà 35 ans, celui qui a accompagné Giannis Antetokoumpo aux JO cet été ne fait pourtant pas son âge. Véritable meneur à l’européenne, Calathes est un gestionnaire, un poseur de systèmes et un gros défenseur. Toujours fidèle à son statut d’intercepteur d’élite, son mètre quatre-vingt-dix-huit lui permet de défendre le plomb face à des meneurs presque constamment plus petits que lui sur les terrains européens.

En attaque, sa capacité à mener le jeu devrait permettre de soulager Mike James de certaines responsabilités, dans un duo sur les lignes arrières qui se rapproche de ce qui se fait de mieux en Europe. Et si les rotations font que le grec doit partager le backcourt avec Élie Okobo ou Matthew Strazel, il est certain qu’aucun des arrières de l’ASM n’a le niveau de Calathes sur la gestion d’un demi-terrain. Il ne faudra cependant pas attendre d’énormes performances au scoring, lui qui n’a jamais été très efficace de loin (30% en carrière en Euroleague) et qui risque de perdre encore plus d’efficacité proche du panier avec l’âge et l’explosivité qui se réduit.

Nick Calathes semble donc dans un environnement parfait pour mettre en place ce qu’il sait faire mieux, à savoir gérer une équipe. L’attaque de l’AS Monaco semble assez fournie en scoring pour que le meneur grec n’ait pas besoin de forcer ses tirs et sa défense fera un bien fou avec le départ de plusieurs piliers défensifs cet été. À voir si son physique le laissera, lui qui sera absent pour les quatres premiers matchs de la compétition.

Objectif titre pour l’équipe du Rocher ? Il faudra déjà retrouver le Final Four après la défaite de l’an passé. Une défaite en quarts de finale au bout d’un match 5 contre le Fenerbahçe, porté en prolongations par un héroïque … Nick Calathes.

Nick Calathes Mike James
Adversaires la saison dernière, Nick Calathes (à gauche) et Mike James (à droite) seront-ils complémentaires pour permettre à Monaco de participer de nouveau au Final Four ? Crédits : Fenerbahce BEKO

Anadolu Efes : Shane Larkin (meneur, 32 ans)

Statistiques 2023-24 : 16,8 points ; 2,8 rebonds ; 5,1 assists en 32 minutes (Euroleague) 

Si la mode en Euroleague est aux contrats courts et aux nouvelles aventures, Shane Larkin doit alors représenter la tradition et la stabilité.

Depuis un court passage aux Boston Celtics en 2017-2018, le natif d’Orlando a posé ses valises à Istanbul et plus précisément à l’Anadolu Efes, où il entame demain sa septième campagne de rang. Parmi les meilleurs scoreurs de la ligue la saison dernière, “DeShane” de son vrai prénom envoyait 16,8 points et 5,1 passes décisives en 31 minutes. Avec un Usage Rate de 24%, pas si énorme pour la star qu’il est, le petit meneur d’1,80m avait une excellente efficacité au tir (63,8% de true shooting percentage ; 80e centile) et très peu de pertes de balles, ce qui rend sa prestation encore plus impressionnante. D’autant plus qu’il est un joueur avec beaucoup de responsabilités offensives.

Avec l’arrivée de Vincent Poirier, il ne faudra donc pas manquer le moindre pick-and-roll entre le français et Shane tant celui-ci est un des axes 1-5 les plus excitants d’Euroleague. À rappeler que Larkin était dans le 89e centile en termes d’assist percentage la saison dernière, preuve qu’il devrait être encore cette année l’un des moteurs offensifs principaux de son équipe.

Une équipe déjà pleine de certitudes, avec de nouveaux joueurs prêts à faire bouillir Istanbul, comme si les Turcs en avaient besoin. L’objectif est clair : pas de play-in pour cette année et un rendez-vous donné au Final Four si les planètes s’alignent. La saison risque d’être longue dans le très bon sens du terme pour Shane Larkin, que beaucoup se permettent même de voir MVP pour cette saison 2024-2025.

Shane Larkin
Absent des All-Euroleague Teams depuis 2022, Shane Larkin pourra-t-il redevenir aussi dominant que par le passé ? Crédits : Euroleague

Real Madrid : Serge Ibaka (intérieur, 35 ans)

Statistiques 2023-24 : 12,6 points ; 6,8 rebonds ; 1,3 blocks en 25 minutes (Euroleague) 

Le club madrilène est parvenu à trouver le remplaçant idéal à Vincent Poirier, parti du côté de l’Anadolu Efes, en la personne de Serge Ibaka. L’ancien intérieur d’OKC s’est imposé comme l’un des meilleurs joueurs à son poste grâce à son jeu offensif assez formidable. Capable de sanctionner à longue distance (48,0% en Euroleague), il excelle également sur post-up grâce à sa puissance physique et à son toucher près du panier (67% au panier ; 77e centile). Il est dès lors un joueur qui excelle sur les situations de pick, puisque la défense ne peut pas le laisser ouvert ni lui offrir un mismatch.

Il n’a certes plus les mêmes qualités athlétiques que dans ses jeunes années, mais Ibaka reste tout de même un super protecteur de cercle. Il est en effet craint par les défenses adverses de par sa longueur de bras et son sens du timing qui lui permet d’éviter les fautes inutiles. Il était la saison dernière le 3e meilleur contreur en EL avec 1,2 blocks par match. D’autant plus qu’il peut tenir face à des extérieurs plus vifs grâce à une bonne mobilité latérale.

Il sera intéressant de voir comment l’intérieur espagnol s’intégrera dans le collectif, lui qui a été utilisé en pivot shooteur durant la présaison. À voir si on pourra observer une association avec Walter Tavares, puisqu’Ibaka pourrait être complémentaire à la fois en attaque et en défense (où son rôle de roameur pourrait être extrêmement efficace).

Toujours est-il que la signature de Ibaka – de retour dans la capitale espagnole depuis son départ en NBA – montre que les Madrilènes souhaitent rester compétitifs malgré le départ de cadres historiques cet été.

Serge Ibaka
Serge Ibaka est de retour au Real Madrid, club avec lequel il avait participé à l’Euroleague durant la saison 2011-2012. Crédits : Jesús Troyano

Panathinaikos : Lorenzo Brown (meneur, 34 ans)

Statistiques 2023-24 : 13,2 points ; 2,8 rebonds ; 6,1 assists en 29 minutes (Euroleague)

Le meneur espagnol, âgé de 34 ans, sort d’une saison un poil décevante. 

Côté européen surtout, Lorenzo Brown a connu une chute statistique par rapport à sa saison 2022-2023 avec le Maccabi Tel-Aviv. Ses moyennes ont toutes baissé, mis à part son nombre de passes, qui a légèrement augmenté. Il est passé de 16 à 13 points de moyenne, et de 45% à 41% au tir. Ses JO de cet été ont également souligné un déclin statistique, lui qui avait roulé sur l’Eurobasket en 2022 en inscrivant 16 points et en délivrant 8 passes par match. Cette année, ce sont seulement 6 petits points de moyenne à 30% au tir et 11% de loin en 3 matchs. L’échantillon est certes faible, mais les questions se posent.

Malgré une saison moins réussie que la précédente à l’échelle individuelle, son équipe s’est malgré tout qualifiée en playoffs, notamment grâce à un Wade Baldwin en mode MVP. Dans cette série face au deuxième de régulière, Lorenzo Brown a réalisé de superbes performances en l’absence de Baldwin, poussant l’équipe grecque dans ses retranchements avant de finalement s’incliner au bout de 5 matchs.

Reprenant un rôle de leader dans cette série (sans parler de l’énorme impact de Josh Nebo), l’arrière naturalisé a rassuré les observateurs. Mais lorsqu’on n’arrive pas à battre son adversaire, quoi de mieux que le syndrome de Stockholm ? 

Brown quitte donc l’équipe israélienne après deux saisons pour rejoindre la superteam grecque du Pana, championne en titre. Seulement, son rôle ne sera plus du tout le même. Dans une équipe composée de Sloukas, Grant, Nunn ou encore Grigonis sur les lignes arrières, les rotations sont déjà définies. À lui de montrer à coach Ataman qu’il est indispensable, ou tout au moins qu’il mérite sa place sur le terrain. Sa production statistique devrait logiquement baisser, mais cela ne signifierait pas forcément qu’il réalise une mauvaise saison. 

Son intégration sera très intéressante à voir, car comme nous l’avons déjà vu précédemment, trop de stars peut tuer une équipe. Peut-il réussir à réaliser une saison en ayant moins la balle en main, avec peut-être plus de possessions en catch-and-shoot, et tourner à 10 points 5 passes ? S’il réalise un exercice comme ceci, alors cela ne devrait pas poser de problèmes, ni à lui ni à l’équipe. Mais est-il capable de s’adapter à ce rôle, lui qui a souvent eu une position de leader (sauf en NBA) ? S’il parvient à le faire, alors le Panathinaikos devrait pouvoir envisager sereinement la quête d’un back-to-back.

Lorenzo Brown
Après une saison compliquée, Lorenzo Brown arrivera-t-il à trouver sa place dans l’effectif XXL du champion en titre ? Crédits : Euroleague

Olympiakos : Evan Fournier (arrière, 31 ans)

Statistiques 2023-24 : 6,9 points ; 1,8 rebonds ; 1,5 assists en 18 minutes (NBA)

Evan Fournier est bien évidemment la recrue de l’été en Euroleague.

Après douze saisons en NBA, le Français a décidé de rejoindre l’Olympiakos, club pour lequel il n’a jamais caché son admiration. Le club du Pirée se dote ici d’un shooteur d’élite, qui tournait à 37,4% de loin en carrière Outre-Atlantique. Il était par exemple à 41,2% sur les trois points en catch-and-shoot entre 2019 et 2022. Le tricolore peut être une menace au tir à la fois on-ball et off-ball, faisant de lui un joueur redoutable à tout instant, et qui devrait s’épanouir dans le basket collectif prôné par Geórgios Bartzókas.

Au-delà du shoot, Fournier est un arrière qui a la possibilité d’attaquer le cercle en drive. Il n’est certainement plus au même niveau que dans son prime, mais il a tout de même montré qu’il pouvait être un peu plus qu’un shooteur avec l’Équipe de France. Il n’est certes pas un super passeur, mais on ne lui demandera pas cela. La présence de créateurs tels que Thomas Walkup ou Nigel Willams-Goss, va le décharger de cette responsabilité, lui permettant de se concentrer principalement sur le scoring.

D’autant plus que le Français est loin d’être un mauvais défenseur. On l’a vu être plutôt efficace avec l’Équipe de France durant les JO on-ball grâce à ses bonnes lectures. Il est un arrière qui ne sera pas directement ciblé par les coachs adverses puisqu’il peut tenir certains mismatchs par séquence. S’il est un peu plus perfectible loin du ballon, il devrait tout de même profiter du jeu FIBA, qui laisse moins d’espace et de libertés à l’attaque. D’autant plus que l’Olympiakos était la meilleure défense d’Euroleague la saison dernière.

À voir maintenant si Evan Fournier pourra permettre au club grec de remporter un titre qui leur échappe depuis 2013.

Evan Fournier : "Olympiakos était ma priorité"
Accueillis en rock star au moment de son arrivée en Grèce, Evan Fournier va devoir confirmer les attentes placées en lui. Crédits : Olympiakos

Fenerbahce : Arturs Zagars (meneur, 24 ans)

Statistiques 2023-24 : 10,1 points ; 1,8 rebonds ; 3,4 assists en 20 minutes (playoffs Betsafe LKL)

La révélation de la Coupe du monde 2023 va avoir fort à faire au sein d’une équipe prétendante pour le titre. Il pourrait néanmoins être un joli apport à un effectif qui a perdu cet été son meneur titulaire Nick Calathes. Conservé par le Fener malgré sa rupture des ligaments au genou gauche qui l’a fait manquer une bonne partie de la saison dernière, Arturs Zagars pourrait bien être une belle surprise.

Le meneur est en effet un véritable maestro sur le terrain. Il est déjà un joueur d’élite sur pick-and-roll où il peut mettre son passing au service de ses coéquipiers pour les trouver dans des angles improbables. Il a une capacité à changer de rythme qui déstabilise toutes les équipes adverses, lui qui n’hésite pas à kick-out pour un coéquipier en cas d’aide. Capable de trouver ses intérieurs dans différents angles, que ce soit sur lob ou avec une pocket-pass, le meneur Letton va ravir tous les fans du Fenerbahce, lui qui, n’oublions pas, détient le record du plus grand nombre d’assists sur un match (17) en coupe du monde.

Capable de pull-up à trois points, il est difficile de le considérer aujourd’hui comme un shooteur d’élite. Il peut certes réaliser des actions d’éclats, comme il l’a montré en Asie avec la Lettonie (41,7% sur 4,5 tentatives par match), mais il manque encore de régularité au haut niveau. Néanmoins, les défenses préfèrent ne pas le laisser libre, lui permettant ainsi d’avoir plus d’espace quand il a la balle en main.

Malgré le fait qu’il soit un meneur de taille normale (1,90m), Zagars est très bon pour aller au panier. Grâce à un super footwork et à un jeu de feinte au-dessus de la moyenne, il parvient à trouver des espaces même si la défense se resserre. Cela est d’autant plus utile qu’il peut finir des deux mains !

Il va néanmoins devoir progresser en défense s’il veut avoir des minutes dans le système de Saras Jasikevicius. Le meneur pourra en effet être ciblé par les coachs adverses, lui qui manque de discipline tactique et de puissance pour être efficace de ce côté-là du terrain. C’est un aspect important sur lequel il va devoir s’améliorer s’il veut avoir des minutes au côté de Wade Baldwin qui évoluera sur le même poste que lui.

Baskonia reportedly interested in World Cup standout Arturs Zagars - Eurohoops
Arturs Zagars arrivera-t-il à trouver sa place au sein d’une équipe qui vise le titre ? Crédits : FIBA

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