Euroleague 2024-25

Euroleague 2024-25 : Les joueurs à suivre cette saison (Partie 2)

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Avec la reprise de l’Euroleague, nous avons décidé de vous proposer une liste des joueurs à suivre cette saison. Pour cette deuxième partie, nous allons nous attarder sur les joueurs des équipes qui devraient se battre pour les dernières places qualificatives en playoffs. 

FC Barcelone : Juan Nunez (meneur, 20 ans)

Statistique 2023-24 : 10,8 points ; 3,6 rebonds ; 5,7 assists en 26 minutes (Eurocup)

L’ancienne pépite du Real Madrid ne s’est pas fait que des amis cet été en signant du côté de l’ennemie Blaugrana, qui a fait une belle affaire en récupérant la pépite espagnole. On parle ici d’un très bon créateur offensif, lui qui, du haut de ses 20 ans est déjà excellent sur pick-and-roll. Juan Nunez a telle diversité à la passe qu’il peut trouver n’importe lequel de ses coéquipiers, que ce soit une pocket pass pour son intérieur ou une skip pass dans le corner opposé. Il tournait la saison dernière à 5,7 assists par match en Euro Cup du côté de Ulm, soit la 2e meilleure moyenne de la compétition derrière T.J. Shorts. Sans oublier qu’il a très peu de déchets malgré toutes ses responsabilités, ce qui fait déjà de lui un playmaker d’élite.

Au niveau du scoring, il est très bon pour mettre la pression au cercle, lui qui prenait presque 60% de ses tirs au panier en EuroCup, pour 61% de réussite (53e centile). Cela peut paraître étonnant, car il n’a pas un premier pas explosif, mais Nunez est très bon pour driver dans la défense grâce à son handle au-dessus de la moyenne. Il doit néanmoins progresser au niveau de son tir extérieur, lui qui était l’année dernière à 31,8% toute compétition confondue (et 61,2% aux lancers francs).

Il va également devoir progresser défensivement afin de ne plus être la cible des coachs adverses. Même s’il est un bon intercepteur, Nunez a du mal à tenir sur le point-of-attack à cause de son manque de mobilité latérale et d’une envie très aléatoire. Sans oublier qu’il a du mal à suivre ces adversaires dans les écrans, explosant souvent au contact à cause de son petit physique. Il faudra en tout cas surveiller sa progression, lui qui aura pour la première fois de sa carrière en Euroleague des responsabilités dans une équipe compétitive. Sans oublier que les San Antonio Spurs garderont un œil sur lui pour analyser sa progression, et pourquoi pas imaginer dans le futur un duo avec Victor Wembanyama ?

Juan Nunez
Est-ce que Juan Núñez trouvera sa place dans l’effectif Barcelonais ? Crédits : FC Barcelona

Virtus Bologne : Will Clyburn (ailier, 34 ans)

Statistique 2023-24 : 13,3 points ; 4,6 rebonds ; 2,0 assists en 28 minutes (Euroleague)

S’il est indéniable que le joueur de 34 ans fait partie des meilleurs à son poste, il est difficile de ne pas être déçu par ses deux ans à Istanbul. Alors double-champions en titre au moment où Will Clyburn a posé ses valises en Turquie, les Stambouliotes n’ont même pas réussi à retourner en playoffs ces deux dernières années.

D’un point de vue individuel, Clyburn noircit toujours la feuille de match avec 13,3 points et 4,6 rebonds, mais l’impact n’est clairement pas celui que l’on attendait. Dans les bas-fonds européens en termes d’efficacité au tir, le nouveau joueur de la Virtus a eu besoin d’énormément de cartouches pour arriver à ses fins, lui qui dispose du onzième taux d’usage de toute la ligue.

Si l’aventure turque n’aura pas été à la hauteur, tout n’est évidemment pas à jeter chez Will Clyburn, loin de là. Toujours capable de prendre énormément de responsabilités, l’ailier ne fait pas son âge tant il est toujours athlétique et explosif sur son jeu off-ball. Même si Clyburn ne devrait pas être aussi héliocentrique que ce qu’il a pu être dans ses grandes années, la Virtus s’assure une production offensive certaine et la possibilité d’avoir un joueur référencé balle en main, ce qui n’est pas du luxe tant les manieurs de ballons se font rares à Bologne.

Cette arrivée en Italie, c’est aussi la possibilité d’un nouveau départ pour l’américain. Il y retrouvera ses anciens coéquipiers et amis Tornike Shengelia et Daniel Hackett, qu’il a côtoyés au CSKA, ou encore Ante Zizic avec qui il a joué à Istanbul. Il y découvrira aussi la plus grosse ville de basket d’Italie, dans un contexte où il fait bon vivre, comme le rapporte souvent notre Frenchie Isaïa Cordinier. Le contexte semble donc on ne peut plus propice à une dernière relance pour un des, si ce n’est le meilleur ailier d’Euroleague ces dernières années.

Pour cette nouvelle saison, il faudra tout d’abord bien s’intégrer dans une équipe qui repart avec un groupe qui se connaît bien, même si nous n’avons pas trop de doutes sur la production qu’arrivera à délivrer l’Américain. Si cette intégration sur le terrain se passe bien, nous pouvons également s’attendre à ce que l’ailier devienne un leader vocal majeur du vestiaire, aux côtés d’un Marco Belinelli toujours aussi heureux à Bologne. Le groupe n’a pas été chamboulé, mais il reste jeune, et l’expérience du très haut niveau de Clyburn ne pourra que faire bien à ceux qui découvriront les joutes d’Euroleague, comme Matt Morgan ou Andrejs Grazulis par exemple.

Cette saison doit donc être celle de la relance pour Will Clyburn. Pour son équipe, elle doit être celle de la confirmation que la Virtus peut tenir tête aux cadors d’Europe, comme en première partie de saison dernière. Il faudra aussi que les Bolonais prouvent que ce jeune projet est sérieux et qu’il peut tenir sur l’ensemble d’une saison, sans s’écrouler comme l’année dernière, où les Italiens étaient tombés de la deuxième à la septième place.

Will Clyburn
Will Clyburn sera le coéquipier de Marco Belinelli cette saison. Crédits : Tolga Adanali via Getty Images

Partizan Belgrade : Aleksej Pokusevski (intérieur, 22 ans)

Statistique 2023-24 : 5,2 points ; 3,2 rebonds ; 1,3 assists en 15 minutes (NBA) 

Difficile de ne choisir qu’un seul jour à suivre tant cette équipe du Partizan intrigue. Avec 13 départs et 14 arrivées cet été, il faut dire que le groupe de coach Obradovic s’est quelque peu renouvelé depuis la triste onzième place de l’année dernière.

Parmi ces 14 recrues, Aleksej Pokusevski n’est pas celle qui aura fait le plus de bruit. L’enfant de la Serbie revient dans son pays natal après une expérience NBA très mitigée. Arrivée dans la grande ligue en 2020 avec la très fameuse étiquette de Licorne, l’intérieur n’aura pas réussi à montrer tout ce que les scouts d’OKC attendaient de lui. Alors qu’il promettait tir à 3 points, défense du cercle et vision de jeu, le pivot n’a jamais vraiment réussi à donner ne serait-ce qu’un seul de ces trois aspects. Moins de 30% de réussite de loin sur ses quatre ans en NBA, un corps trop peu développé pour tenir les intérieurs adverses et des soucis de blessures font qu’Aleksej rejoint la lignée grandissante des licornes ressemblant plus à des fantasmes de scouts qu’à autre chose. Pour sa défense, il faut dire que le projet d’Oklahoma est allé vite, très vite. Quand même des garçons comme Josh Giddey ou Vasilije Micic n’ont pas réussi à suivre le rythme, on peut se dire que le train de Shai Gilgeous-AlexanderChet Holmgren et consorts n’était clairement pas fait pour tout le monde.

Désormais de retour sur le Vieux Continent, de nombreux fans serbes ont hâte de voir leur protégé se mesurer à l’élite européenne. Une aventure qui sera bien différente des quelques années que l’intérieur a pu passer du côté de l’équipe B de l’Olympiakos avant de partir Outre-Atlantique. En effet, “Poku” rejoint une équipe avec de grosses ambitions et un des publics les plus chauds de toute l’Europe. Pour faire ses preuves, Aleksej devrait avoir du temps de jeu. Déjà 23 minutes pour son premier match d’ABA League, la taille et la versatilité qu’il apporte à son coach lui permettront forcément de rentrer dans les rotations au côté de Brandon Davies et de Tyrique Jones, dans une saison qu’on espère longue, en Serbie comme en Europe, pour le Partizan.

Aleksej Pokusevski navija za Partizan dobio otkaz u NBA | Sport | Košarka
Aleksej Pokusevski présenté devant son nouveau public. Crédits : MN Press

Baskonia Vitoria : Chima Moneke (intérieur, 29 ans)

Statistiques 2023-24 : 13,6 points ; 6,6 rebonds ; 1,4 assists en 25 minutes (Euroleague) 

Sortant de sa meilleure saison européenne, l’intérieur nigérian a une pression supplémentaire sur ses épaules. Parmi les joueurs ayant eu un des plus gros jumps statistiques et sur son impact dans le jeu, Chima doit confirmer. C’est en sortie de Monaco, après une demi-saison compliquée, que Chima Moneke a rejoint le navire basque, déjà dirigé par Markus Howard. Mais ce bateau étant plus ou moins en train de chavirer, il fallait des lieutenants afin de maintenir le cap.

Seulement, après une grosse saison et un snob des All-Euroleague Team, les rumeurs autour de Chima se sont faites insistantes. L’envoyant au Panathinaikos, ou encore au Partizan, certains de ces bruits de couloirs semblaient plus que fondés, et des accords avaient même été soi-disant trouvés entre le joueur et le Partizan, malgré une clause de buyout à 1.5M€. Mais c’est le joueur lui-même qui a démenti le transfert, au travers d’un tweet. Finalement, c’est un Moneke mesuré et réservé qui s’est rendu au Media Day.

Et raison de plus pour que Chima réalise une grosse saison. Free agent la saison prochaine, Moneke sera un des plus gros agents libres de l’été s’il décide de ne pas prolonger. Courtisé par à peu près toutes les équipes d’Europe, le bondissant Nigérian devra se mettre en valeur en menant son équipe au succès, et notamment en aidant le club basque à se qualifier en playoffs d’Euroleague, et faire mieux que la saison dernière. Blessé lors des manches éliminatoires face au Real, Moneke devrait avoir à cœur de participer à ces joutes européennes afin de montrer à la Ligue tout entière ce dont il est capable.

Pour cela, il a quelques compartiments de son jeu qui pourraient encore être améliorés. Tout d’abord, on pourrait en demander un peu plus du côté défensif. Ensuite, bien que tournant à 35% à 3 points l’année dernière, ce qui reste un très bon chiffre pour un intérieur, mais une amélioration pourrait changer la donne, et modifier la façon dont les défenses le cibleraient.

Avec le départ de Miller-McIntyre, il faudra également avoir le ballon légèrement plus en main pour Chima. Pas sûr que cela le dérange, mais il faudra observer sa progression sur cet axe, et plus généralement, l’amélioration de ses statistiques accompagnée d’un leadership exemplaire sur et en dehors du terrain.

Chima Moneke
Chima Moneke confirma-t-il sa très bonne saison dernière ? Crédits : Aitor Bouzo

Zalgiris Kaunas : Sylvain Francisco (meneur, 26 ans)

Statistiques 2023-24 : 10,6 points ; 1,7 rebonds ; 3,2 assists en 19 minutes (Euroleague)

L’arrière français aux mollets dynamités débarque du côté de la Lituanie après une première saison-découverte de la compétition avec le Bayern Munich. Le Zalgiris Kaunas n’a pas tardé à remplacer un Keenan Evans, souvent blessé, par un jeune Sylvain Francisco, en recherche de temps de jeu et de responsabilités.

Ayant réalisé une très bonne première saison en Euroleague du côté de Munich, Francisco a su gagner la confiance de Pablo Laso assez vite, pour devenir un des joueurs les plus utilisés. 19 minutes par match de moyenne, en cumulant des stats de 10.6 points et 3.2 passes par match. Seul point noir, son adresse, qui est plutôt médiocre. Seulement 39% au tir, et 35% de loin. Mais le jeune arrière est capable de coups de chaud, comme ses 21 points face à Monaco ou encore ses 21 points face au Fenerbahçe.

N’ayant pas peur de prendre des shoots, le profil artilleur du Français a plu à de nombreuses équipes, qui croient en son potentiel. De plus, ses passages en équipe de France l’ont également révélé à l’international : et notamment sa très bonne Coupe du monde 2023 (une des seules éclaircies dans ce ciel orageux), durant laquelle il tournait à 8 points et 3 passes en 18 minutes de jeu. Mais il n’a pas fait partie du groupe participant aux Jeux Olympiques à la maison, après pourtant une bonne saison.

Et cette année, c’est le Zalgiris qui comptera dans ses rangs l’arrière Français. Avec un recrutement intelligent, Kaunas compte beaucoup sur Francisco pour étoffer les lignes arrière. Cette saison sera celle de la confirmation, dans une équipe à suivre du Zalgiris, avec un Andrea Trinchieri à la baguette. Et les objectifs ne sont pas les mêmes que ceux proposés par Munich la saison dernière : le play-in au minimum, et les playoffs si possible.

Équipe de soldats, le Zalgiris a parfaitement commencé sa saison. 3/3 en championnat national, et Sylvain commence à s’intégrer petit à petit : son temps de jeu augmente au fil des matchs, et il semble développer un petit bout de playmaking, ce qui n’est pas pour déplaire à ses observateurs. Dans une équipe sans véritable leader mais composée de soldats jouant pour le nom sur le devant du maillot et pas celui de derrière, Sylvain Francisco sera l’une des figures offensives de ce Zalgiris new-look, qui espère surprendre plus d’une équipe.

Sylvain Francisco
Après une première saison intéressante sur le plan personnel en Euroleague, Sylvain Francisco aura à coeur de confirmer et de s’affirmer comme un meneur titulaire. Crédits : Christina Pahnke via Getty Images

Olimpia Milan : Nenad Dimitrijević (meneur, 26 ans)

Statistiques 2023-24 : 19,0 points ; 3,6 rebonds ; 6,6 assists en 29 minutes (VTB United League)

En voilà un rookie intéressant qui pourrait faire du bruit dès la prochaine saison d’Euroleague. En provenance de l’Unics Kazan, l’arrière macédonien va découvrir la compétition reine à 26 ans, après notamment 3 saisons en Eurocup du côté de Badalone, son club formateur, puis de Valence. Mais ce n’est pas pendant ces années-là que s’est réellement révélé Nenad Dimitrijević, mais bien lors de ces deux dernières saisons passées en VTB League, la ligue domestique Russe.

Pour sa première saison du côté russe, il a tout de suite augmenté sa production, jusqu’à devenir un joueur majeur de son effectif. Tournant à 11 points, 2 rebonds et 6 passes, il s’est imposé comme le playmaker numéro un de Kazan. Cela lui permet de remporter le titre avec l’Unics, et même de finir MVP des playoffs. Mais le gap le plus impressionnant s’est produit entre sa première et sa deuxième saison du côté des Kazanais : 19 points de moyenne, 4 rebonds et plus de 6 passes. Et les pourcentages suivent aussi : 53% au tir, 44% du parking, et même 90% aux lancers. Défait en finale de VTB League, l’arrière macédonien a tout de même été élu MVP de la saison régulière.

Suite à son énorme saison sans campagne européenne (et sans titre), Nenad a rejoint l’Olimpia Milan, équipe désireuse de se renouveler après une saison très décevante. Et dès les premiers matchs, Dimitrijević montre de quoi il est capable. Mieux que ça, il remporte même un titre après seulement deux matchs officiels en Italie. Vainqueur de la Supercoupe d’Italie face à la Virtus Bologne, la nouvelle recrue Milanaise a même été élue MVP du tournoi. De quoi bien commencer la saison.

Mais maintenant, on attend de voir ce que va produire le Macédonien en termes numériques pour sa première saison dans l’élite. Fort de nombreuses recrues telles que Zach LeDayJosh NeboLeandro Bolmaro ou encore Fabien Causeur, l’Olimpia Milan cherche cette saison à retrouver les joutes éliminatoires. Et l’adaptation ou non de Dimitrijević jouera un grand rôle dans la réussite de cette équipe, notamment la relation (explosive) qui pourrait naître entre lui et l’intérieur bondissant, Josh Nebo.

Nenad Dimitrijevic stays in UNICS! | VTB United League - Official Website
Au sein d’une équipe de Milan très excitante sur le papier, Nenad Dimitrijevic pourrait être l’un des moteurs offensifs principaux. Crédits : VTB League 

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