Ce jeudi, le tirage au sort des phases de groupe pour l’EuroBasket 2025 a eu lieu. L’occasion de se pencher sur le sort des équipes qui participeront à la compétition l’été prochain.
Pour la quatrième édition de suite, quatre pays vont accueillir l’EuroBasket du 27 août au 14 septembre 2025. La Lettonie, où se dérouleront les matchs du groupe A et les phases finales. La Finlande sera l’hôte du groupe B, Chypre du groupe C, et la Pologne du groupe D. Les Chypriotes vivront d’ailleurs leur premier tournoi international. Le pays insulaire étant préféré à la Hongrie, la Russie ou encore l’Ukraine pour accueillir l’événement.
Avec 24 sélections nationales qualifiées, réparties en 4 groupes de 6 équipes, l’EuroBasket promet des affiches électriques dès la phase de poules. Les quatre premiers de chaque poule seront qualifiés pour les huitièmes de finale, éliminant ainsi 8 équipes (les 5e et 6e de chaque groupe). Les groupes ont été tirés par chapeau, et évidemment, les quatre nations du chapeau 1 sont vues comme favorites. Néanmoins, attention aux outsiders présents dans les chapeaux inférieurs.
Groupe A : une poule ouverte à Riga ?
Le Portugal renoue avec l’EuroBasket après 14 ans d’absence, grâce à deux victoires durant les trois premiers matchs qualificatifs, notamment face à la Slovénie. Les Lusitaniens n’ont pas eu d’inquiétude lors des dernières rencontres puisqu’ils se sont qualifiés grâce à une défaite de l’Ukraine face à la Slovénie. Attention donc aux Portugais qui pourrait bousculer les pronostics. Un pari audacieux pour une nation en quête de légitimité.
L’Estonie (2ᵉ du Groupe H, 4 victoires et 2 défaites lors des qualifications) jouera en Lettonie, pays limitrophe. Janari Jõesaar sera surement le joueur à surveiller. Les Estoniens contredisent les clichés sur les nations de l’Est qui sont adroites à 3-points, puisqu’ils n’ont shooté qu’à 31,8% pendant les qualifications. En somme, cela en fait un outsider modeste.
Surprise de la Coupe du Monde 2023 (5ᵉ), la Lettonie, co-hôte du tournoi, mise sur son public et son jeu explosif (40% à 3-points en CDM 2023). Malgré le risque de blessure de Kristaps Porziņģis qui pourrait bien jouer jusqu’en juin selon le parcours des Celtics en Playoffs, des joueurs comme Rodion Kurucs et les frères Bertāns portent l’espoir d’un parcours historique. Leur énergie collective et leur statut d’organisateur pourraient en faire un outsider redoutable.
Étonnante 3e du Groupe B derrière l’Islande et l’Italie, la Turquie espère surprendre et faire mieux grâce à Alperen Şengün et Cedi Osman. Les Turcs devront renforcer leur défense pour pouvoir rêver d’atteindre une seconde place, leur meilleur résultat dans ce tournoi (EuroBasket 2001).
Finaliste malheureuse à la Coupe du Monde 2023, médaillée d’argent à l’EuroBasket 2017, et de bronze aux JO 2024, la Serbie mise sur un collectif équilibré. Emmenés par Nikola Jokić et Bogdan Bogdanović, les Serbes espèrent enfin finir sur la plus haute marche du podium, après l’avoir approchée tant de fois. Le sélectionneur Svetislav Pešić, vainqueur du Mondial 2002 avec la Yougoslavie, prône un jeu rapide et altruiste. Après une élimination précoce à l’Euro 2022, la Serbie vise un premier titre continental depuis son indépendance en 2006.
Menée par Tomáš Satoranský (5,1 passes par match en EuroLeague avec le Barça), la Tchéquie mise sur une défense agressive et l’émergence de Vít Krejčí à Atlanta. 6e au mondial en 2019, l’équipe manque de profondeur offensive, mais son collectif pourrait surprendre. En démontre leur 24 passes décisives de moyenne durant les qualifications, meilleure moyenne du tournois.
Groupe B : la Finlande sera l’hôte des champions du monde
Championne du Monde 2023, l’Allemagne, menée par Dennis Schröder (MVP du Mondial), compte capitaliser sur son élan. Tournant à plus de 24 points par match à Orlando cette saison, Franz Wagner devrait également se démarquer dans cette équipe allemande qui a été l’une des plus adroite de loin (38,1% à 3pts) et les plus habile avec le ballon (seulement 11 perte de balles par match) lors de la dernière Coupe du Monde, il y a deux ans. 32 ans après leur seul succès à l’Euro, est-ce la bonne année pour la Mannschaft ?
Co-organisatrice du tournoi, la Finlande, qui participera à son cinquième EuroBasket consécutif, s’appuie sur Lauri Markkanen, absent des qualifications mais attendu pour l’Euro. En son absence, Olivier Nkamhoua et Mikael Jantunen ont mené les qualifications. Leur talon d’Achille : une défense fragile, mais les matchs à Tampere pourraient leur offrir un coup de boost.
Bonne dernière lors de l’Euro précédent, et 22e sur 24 en 2017, la Grande-Bretagne ne fait pas vraiment peur. Cependant l’équipe a affiché la meilleur adresse à trois points durant les qualifications, avec plus de 39% de réussite. Invaincus à domicile, les Britanniques espèrent bien créer la surprise du côté de Tampere.
Trois fois championne d’Europe (1937, 1939, 2003), la Lituanie cherche à renouer avec son passé glorieux. Avec Domantas Sabonis et Jonas Valančiūnas, elle dispose d’un jeu intérieur dominant, surtout au rebond. Mais son élimination précoce en CDM (12ᵉ) interroge sur sa capacité à rivaliser avec les géants.
Qualifiée pour la première fois depuis 2013, la Suède s’appuie sur Melwin Pantzar, ultra adroit pendant les qualifications (49% au tir, 54% à 3pts, 82% aux lancers-francs). Les Scandinaves ont réussi à s’imposer face aux champions du monde en titre, mais restent des prétendant peu sérieux au graal.
Avec Nikola Vučević, le Monténégro mise sur son jeu intérieur. Marko Simonović et Božo Dubljević complètent un collectif physique pour épauler le petit meneur Kendrick Perry. La 11ᵉ place au Mondial en 2023 des Monténégrins est encourageante même s’il est difficile de voir cette nation faire l’exploit d’atteindre une finale.
Groupe C : une première à Chypre !
Chypre (aucune victoire lors des qualifications) vit une première historique dans un championnat international. Malgré des limites techniques, les Chypriotes comptent sur leur public à Limassol pour créer l’exploit. Un objectif humble : essayer de gagner au moins un match, malgré un tirage peu favorable.
L’Italie oscille entre génie et fragilité (top 8 des quatre derniers Euros, mais une seule qualification aux JO entre 2004 et 2024). Simone Fontecchio et Nicolò Melli portent un jeu axé sur l’extérieur. Le jeune Gabriele Procida, parmis les 10 Rising Stars des qualifications, incarne le renouveau. Pour rivaliser avec les géants, les Azzurri devront gagner en régularité.
Avec Tornike Shengelia (près de 16 points par match avec Bologne en EuroLeague) et Goga Bitadze, la Géorgie peut dominer dans la raquette. Dauphins de la Serbie de son groupe en qualification, les Géorgiens n’ont pas été très convaincants. Leur première participation au mondial en 2023 a cependant été encourageante pour les compatriotes de Zaza Pachulia.
Avec 4 titres remportés sur les 6 derniers Euros, l’Espagne aborde l’EuroBasket 2025 en favorite légitime. La Roja s’appuie sur une nouvelle génération talentueuse avec Hugo Gonzalez ou Santi Aldama entre autres. Ce dernier explique que « L’Espagne n’entre jamais dans un EuroBasket en pensant qu’elle ne peut pas gagner ». Une mentalité forgée par des décennies de succès, renforcée par un collectif rodé et un staff tactique parmi les plus respectés d’Europe. Les champions en titre, galvanisés par leur triomphe à Berlin en 2022, entendent bien dominer l’Europe une nouvelle fois, et effacer l’élimination en poule lors des JO de Paris.
Si présent, Giánnis Antetokoúnmpo transformerait la Grèce (15ᵉ du Mondial 2023 sans lu) en candidate crédible. Malgré un effectif vieillissant, les matchs à Chypre, donc proches de leurs supporters, offrent un terreau propice. Le double MVP avec les Bucks a clarifié sa position : « Si je suis en forme, je jouerai à l’EuroBasket. C’est aussi simple que ça ».
La Bosnie-Herzégovine s’est faite remarquer par son attaque à près de 90 points par match, la meilleure des qualifications. Menés par Džanan Musa (22,8pts/m), les Bosniens veulent s’illustrer dans le seul championnat international auquel ils arrivent à se qualifier.
Groupe D : les Bleus seront en Pologne
Deux 21e place et une non qualification, ce sont les résultats de l’Islande dans les trois derniers Euros. Cette 4e qualification sur les cinq derniers EuroBasket repose notamment sur le duo Martin Hermannsson et Tryggvi Hlinason, combinant adresse extérieure et présence au rebond. Leurs trois victoires en six matchs dans le groupe B a montré la capacité des Islandais à rivaliser avec des équipes plus huppées.
Vice-champione d’Europe en 2022, la France a chuté lors du dernier Mondial (18ᵉ), avant de se ressaisir aux JO 2024 avec une finale perdue à cause d’un coup de chaud de Stephen Curry en fin de rencontre. L’éventuelle absence de Victor Wembanyama l’EuroBasket, victime d’une thrombose veineuse, laisse planer l’incertitude.« C’est bien trop tôt pour se prononcer », a tempéré Boris Diaw en février après l’annonce du forfait pour la fin de saison en NBA du prodige français. Sans lui, la France s’appuierait certainement sur des piliers comme Rudy Gobert, mais surtout la jeunesse. Les Bleus auront pour objectif de retrouver leur statut de favori, malgré une adresse extérieure à revoir (28% à 3-points en 2023).
Championne d’Europe en 2017, la Slovénie reste une menace. Malgré une 7ᵉ place au Mondial 2023, son jeu repose peut-être trop sur son leader Luka Dončić. La (probable) fatigue accumulée par le meneur des Lakers en Playoffs et un collectif en retrait pourraient limiter ses ambitions. Il faut tout de même se méfier d’une équipe possédant un joueur générationnel dans ses rangs accompagné de soldats.
Co-hôte du tournoi, la Pologne (4ᵉ à l’EuroBasket 2022) veut capitaliser sur son public lors de la phase de groupe. Mateusz Ponitka et AJ Slaughter (37 ans) mènent une équipe rugueuse (22 fautes/match pendant les qualifications). Leur limite ? Une attaque erratique (70,5 pts/match, 27e/32). Les matchs à domicile pourraient leur offrir un surplus d’âme.
Capable de battre l’Espagne et de maintenir la Lettonie à une possession, la Belgique a étonné la planète basket lors des qualifications. Emmenés par Retin Obasohan en attaque, les Belges compteront sur Toumani Camara pour s’occuper des meilleurs joueurs offensifs adverses. Il ne faudra pas se fier au fait que la Belgique soit chapeau 5 puisque les résidents du plat pays sont capables de faire un beau parcours.
Israël, 3ᵉ meilleure attaque des qualifications, s’appuiera sur Deni Avdija et Ben Saraf (19 ans), pour impressionner lors de cet Euro. Ce denier plantait 28 points par match lors de l’EuroBasket U18 en 2024 et est un prospect attendu dans le premier tour de la draft 2025. Un collectif à surveiller.
Des affiches haletante dès les poules ?
Du 27 août au 3 septembre, nous aurons le droit a plusieurs affiches qui feront plaisirs aux amateurs de basket. Dans le Groupe A en Lettonie, les confrontations entre Jokić (Serbie), Şengün (Turquie) et Porziņģis (Lettonie) montrent de belles promesses. Le duel fratricide des deux bostoniens Porziņģis et Queta (Portugal) pourrait être joli à voir. Si les deux premières places semblent promises à la Serbie et la Lettonie, l’affrontement entre la Turquie et la Tchéquie sera surement déterminant dans la course à la troisième place.
Pour ce qui est du Groupe B, le groupe paraît ouvert. Si la logique est respectée, l’Allemagne devrait sortir premier du groupe. Cependant, la confrontation entre la Mannschaft et la Lituanie de Sabonis sera importante.
Le Groupe C peut être considéré comme le « groupe de la mort ». Avec une Espagne jeune, la Grèce et l’Italie en outsiders sérieux, et la Géorgie et la Bosnie qui veulent créer la surprise, l’une de ces cinq nations verra ses rêves brisés dès les poules. Chypre ne devrait pas être un problème, mais attention à l’adrénaline que le public chypriote peut procurer à leurs joueurs.
La Pologne accueillera ses bourreaux de la demie finale du dernier Euro, les Bleus. Portés par leur public, les Polonais voudront prendre leur revanche. Le match Slovénie-France sera normalement le match pour la première place, mais des surprises peuvent arrivées dans ce groupe. Attention a ne pas sous-estimer Israël et la Belgique, qui comptent bien écrire une première page de leur histoire en sortant de ce groupe.
