EuroBasket 2025 : la preview des quarts de finale

Les quarts de finale de l’EuroBasket 2025 commencent demain. Seulement 8 équipes sont encore en jeu, et ont la possibilité d’aller chercher le trophée Nikolai Semashko. Qui va pouvoir atteindre le dernier carré du Championnat d’Europe?

Turquie – Pologne

La Turquie poursuit son parcours sans faute à l’EuroBasket 2025. Invaincus lors de la phase de groupes et solides en huitièmes face à la Suède, les 12 Géants arrivent en quarts de finale avec le statut de prétendant affirmé au podium, visant une première médaille depuis 2001. En face, la Pologne s’avance sans complexe après avoir écarté la Bosnie-Herzégovine au terme d’un match accroché. Maintenant qualifiée pour les quarts de finale, la Pologne veut retourner en demi-finale après son parcours miraculeux en 2022.

EuroBasket 2025 : Turquie
La Turquie peut-elle retourner en finale? Crédit : FIBA

Portée par son big 3 Alperen ŞengünShane LarkinCedi Osman, la Turquie impressionne. Contre la Suède, Şengün a encore montré l’étendue de son talent (24 points, 16 rebonds, 6 passes), dominant des deux côtés du terrain. Larkin gère le tempo et assume ses responsabilités offensives, tandis qu’Osman apporte équilibre et justesse, malgré des problèmes de fautes lors du huitième de finale. Avec un effectif expérimenté et une défense capable de hausser le ton dans les moments clés, la Turquie semble armée pour aller loin.

La Pologne, de son côté, s’appuie sur un duo redoutable : Jordan Loyd, meilleur marqueur du huitième de finale (28 points), et Mateusz Ponitka, toujours précieux dans tous les compartiments du jeu (19 points, 11 rebonds). Après un début catastrophique contre la Bosnie, les hommes d’Igor Milicić ont trouvé les ressources pour inverser la tendance, preuve d’une solidité mentale qui pourrait peser. Mais les pertes de balle restent une faiblesse, tout comme l’irrégularité défensive.

Le duel entre Loyd et Larkin promet d’être l’un des temps forts de la rencontre. Dans la raquette, Aleksander Balcerowski devra faire face à un Şengün en pleine confiance, un défi colossal. Ponitka, lui, aura un rôle clé face à Osman, dans un affrontement d’ailiers polyvalents.

Sur le papier, la Turquie part clairement favorite. Plus complète, plus dense et surtout emmenée par un Şengün en mode patron, elle a toutes les armes pour poursuivre son parcours parfait. La Pologne n’aura rien à perdre et pourra compter sur l’adresse de Loyd pour espérer créer la surprise. Mais il faudra une prestation collective sans faille pour renverser la hiérarchie.

Lituanie – Grèce

C’est un affrontement de prestige : la Lituanie, tombeuse de la Lettonie, affronte la Grèce, emmenée par un Giannis Antetokounmpo monumental contre Israël. Deux nations majeures du basket européen se rencontrent en quarts de finale avec, à la clé, une place dans le dernier carré de l’EuroBasket 2025.

La sélection de Rimas Kurtinaitis a confirmé face à la Lettonie tout ce qui fait sa force depuis le début du tournoi : une défense disciplinée, une présence écrasante au rebond, et une attaque portée par plusieurs leaders. Arnas Velička a brillé (21 points, 11 passes), malgré ses pertes de balle, tandis qu’Ąžuolas Tubelis a signé un double-double autoritaire (18 points, 12 rebonds). Jonas Valančiūnas reste l’ancre défensive et offensive dans la raquette, toujours précieux dans les moments chauds, même s’il n’a pas beaucoup joué contre le voisin letton.

Si l’absence de Rokas Jokubaitis continue de se faire sentir à la mène, la Lituanie compense par une efficacité impressionnante près du cercle. En revanche, l’adresse extérieure demeure un facteur fragile, même si Velička et Deividas Sirvydis ont montré des signaux encourageants au tour précédent.

Pour la Grèce, tout commence par Giannis Antetokounmpo. Contre Israël, le double MVP NBA a encore une fois dominé la rencontre des deux côtés du terrain (37 points à 78 % de réussite, 10 rebonds, un contre décisif en fin de match). Sa capacité à enchaîner pénétrations, dunks et tirs à mi-distance fait de lui l’arme la plus redoutable du tournoi.

Mais derrière lui, la dépendance inquiète. Si Kostas Sloukas et Kostas Papanikolaou ont apporté de la stabilité, la sélection hellénique a montré des failles avec une maladresse extérieure (2-11 à trois points en première mi-temps face à Israël) et des pertes de balle évitables. Vassilis Spanoulis mise sur l’énergie et l’expérience de ses cadres, mais il devra aussi compter sur Tyler Dorsey, arme à longue distance, ou sur le jeune Alexandros Samodurov, déjà décisif en sortie de banc.

Pour vaincre la Lituanie, il faut déjouer le jeu à l’intérieur. Crédit : FIBA

La bataille dans la raquette entre sera décisive Valančiūnas et Giannis. Si le pivot lituanien parvient à limiter Giannis sans s’exposer aux fautes, la Lituanie prendra un avantage tactique. Les deux équipes ont beaucoup de mal avec l’adresse extérieure. La Grèce peine à longue distance, tandis que la Lituanie reste irrégulière. Une équipe qui trouve la réussite derrière l’arc pourrait faire basculer la rencontre. La Lituanie cherchera à contrôler le tempo, imposer son jeu demi-terrain et exploiter ses intérieurs. La Grèce, elle, voudra courir et libérer des espaces pour Giannis.

La Lituanie arrive avec un collectif rodé et une défense solide, capable de contenir même de très gros talents. Mais la Grèce possède peut-être le facteur X ultime : Giannis, capable de faire basculer seul un quart de finale d’EuroBasket. Sur le papier, la Lituanie paraît plus équilibrée. Mais si Giannis trouve son rythme et reçoit un minimum de soutien, la Grèce peut briser l’édifice lituanien. Et vu comment le Greek Freak joue en 2025, il est difficile de parier contre la sélection hellénique dans ce match.

Finlande – Géorgie

Finlande – Géorgie n’était pas forcément un match qu’on imaginait voir parmi les quarts de finale, mais il illustre à merveille l’EuroBasket 2025 : imprévisible et spectaculaire. Les Géorgiens ont créé la sensation en sortant la France, tandis que les Finlandais ont éliminé la Serbie de Nikola Jokić. Deux exploits qui placent désormais ces nations à une victoire seulement d’un premier carré historique.

Jamais qualifiée en quart de finale auparavant, la Géorgie vit un moment unique. Face aux Bleus, l’équipe d’Aleksandar Džikić a construit sa victoire sur son secteur intérieur et une adresse extérieure retrouvée (10-18 à trois points).

Tornike Shengelia a été brillant (24 points, 8 rebonds), tout comme Kamar Baldwin (24 points, 3-4 à trois points), qui a porté son équipe en fin de match. Goga Bitadze et Sandro Mamukelashvili complètent une raquette dense, agressive et physique. Si la Géorgie reste dépendante de ses intérieurs et manque de profondeur de banc, elle a montré qu’avec discipline et combativité, elle pouvait renverser un favori.

Les Finlandais, déjà redoutables en phase de poules, ont signé l’un des plus grands exploits de leur histoire en éliminant la Serbie. Lauri Markkanen a encore dominé (29 points, 8 rebonds), mais il a surtout été bien entouré. Miro Little a livré une prestation complète (13 points, 8 rebonds, 6 passes), Elias Valtonen et Miikka Muurinen ont été décisifs à longue distance, et l’équipe a profité d’une adresse collective supérieure.

La Finlande reste certes très dépendante de son leader NBA, mais sa cohésion, son intensité défensive et son enthousiasme collectif en font une équipe difficile à faire déjouer, surtout face à un adversaire qui partage son statut d’outsider.

Kamar Baldwin n’a pas peur de la Finlande. Crédit : FIBA

Le duel physique annoncé entre Bitadze-Mamukelashvili-Shengelia et Markkanen-Jantunen sera déterminant lors de cette rencontre. Celui qui prendra le dessus dans la raquette pourrait dicter le rythme. La Géorgie reste irrégulière à trois points mais sort d’un 55 % contre la France, tandis que la Finlande peut compter sur plusieurs shooteurs en soutien de Markkanen, les Finlandais étant la 5e meilleure équipe à 3 points de l’EuroBasket 2025. La gestion des stars sera également cruciale. Shengelia et Baldwin d’un côté, Markkanen de l’autre. Si l’un de ces cadres est limité par les fautes ou une défense ciblée, l’équilibre bascule.

Deux équipes portées par la confiance de leurs exploits. La Géorgie a la puissance intérieure pour perturber Markkanen, mais la Finlande semble disposer d’un collectif plus complet et d’une rotation mieux équilibrée. Ce quart de finale pourrait se jouer sur l’adresse à longue distance comme cela l’a été pour la Géorgie lors de la rencontre précédente, et la fraîcheur mentale. Entre l’expérience de Shengelia et le talent de Markkanen, le suspense s’annonce total. Ce sera difficile, mais la Finlande, avec un bon plan de jeu comme contre la Serbie, devrait pouvoir l’emporter, et atteindre les demi-finales de l’EuroBasket pour la première fois de son histoire.

Allemagne-Slovénie

L’Allemagne, championne du monde en titre et invaincue jusque-là à l’EuroBasket 2025, défie la Slovénie de Luka Dončić, qualifiée pour les quarts de finale après une démonstration individuelle de sa star face à l’Italie. Sur le papier, les deux équipes se connaissent bien et incarnent deux philosophies radicalement différentes.

La Mannschaft a confirmé son statut de favorite en écartant le Portugal en huitièmes, malgré trois quart-temps compliqués. Fidèle à son identité, l’équipe allemande repose sur une rotation large (11 joueurs au-dessus de 12 minutes de moyenne), sans véritable faille dans son effectif. Franz Wagner reste la principale arme offensive, tandis que Dennis Schröder continue de dicter le tempo et de distribuer.

Mais c’est avant tout la profondeur et la polyvalence de l’effectif qui impressionnent. Isaac Bonga, Maodo Lô, Johannes Voigtmann ou Andreas Obst sont capables de prendre feu chacun à leur tour. Défensivement, l’Allemagne domine la compétition dans de nombreux secteurs, notamment les interceptions et la protection de son cercle.

La Slovénie arrive en quart avec un plan simple : tout repose sur Luka Dončić. Contre l’Italie, le joueur des Lakers a signé une performance magistrale (42 points, 10 rebonds, 3 interceptions), assumant la majorité des responsabilités offensives de son équipe. Avec lui, la Slovénie est toujours dangereuse, capable de battre n’importe qui. Sans lui, le collectif paraît limité : seuls Klemen Prepelič ou Alen Omić sont venus en soutien régulier dans le huitième de finale. Cette dépendance absolue rend la Slovénie dangereuse mais prévisible : si Dončić est contrôlé ou connaît une baisse d’adresse, le plan de jeu peut s’écrouler.

Dončić et la Slovénie veulent leur revanche après la défaite au deuxième tour contre l’Allemagne en 2023. Crédit : FIBA

L’affrontement est simple à résumer : l’Allemagne a le collectif le plus équilibré et le banc le plus fourni du tournoi, la Slovénie a le meilleur joueur de l’EuroBasket. Les Allemands devront contenir Dončić sans trop de fautes, en multipliant les défenseurs frais sur lui et en l’obligeant à se fatiguer des deux côtés du terrain. Leur densité physique et leur organisation défensive peuvent l’user sur la durée. La Slovénie, elle, cherchera à ralentir le rythme, provoquer les fautes adverses (elle est l’équipe qui obtient le plus de lancers francs) et à capitaliser sur les moments d’exception de Dončić.

Sur le papier, l’Allemagne est favorite grâce à son effectif complet, sa régularité et sa capacité à imposer son rythme sur 40 minutes. Mais contre Luka Dončić, aucune certitude n’existe : un autre match d’anthologie de sa part pourrait transformer ce quart de finale en tremblement de terre et faire vaciller le champion du monde.

Prédictions pour les demi-finales de l’EuroBasket 2025

  • Grèce-Turquie
  • Allemagne-Finlande

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