EuroBasket 2003 : 64 années d’attente

Après un EuroBasket qui a vu une nouvelle génération de stars briller, l’EuroBasket 2003 devait être celui de la confirmation alors que de plus en plus de joueurs européens partent en NBA. Mais ce que cette série nous a démontré, c’est que l’EuroBasket peut toujours surprendre.

EuroBasket 2003, direction la Suède

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La Stockholm Globe Arena. Crédit : Tage Olsin

Pour la première fois, l’EuroBasket se rend en Suède. 16 équipes se sont affrontées entre le 5 et 14 septembre 2003 dans 5 villes différentes : la Salle de Borås avec 3 000 places, à Luleå, dans la Coop Norrbotten Arena avec une capacité de 6 500 places, à Norrköping, dans la Salle Himmelstalund prévue pour 4 280 spectateurs, à Södertälje, dans la Scaniarinken, pouvant accueillir jusqu’à 7 250 personnes et  la Stockholm Globe Arena, avec une capacité maximale de 7 250 personnes.

Comme en 2001, les équipes ont été réparties en quatre groupes de quatre équipes chacun, où elles ont disputé un tournoi toutes rondes. Groupe A à Luleå, groupe B à Norrköping, C à Södertälje et D à Borås. La première équipe de chaque groupe s’est qualifiée directement pour la phase à élimination directe de l’EuroBasket 2003.

Pour déterminer les quatre autres équipes qualifiées pour la phase à élimination directe, les équipes classées deuxième et troisième de chaque groupe ont été appariées (2A contre 3B, 3A contre 2B, 2C contre 3D, 3C contre 2D) et les vainqueurs de chaque match se sont qualifiés pour la phase à élimination directe de l’EuroBasket 2003 qui s’est déroulée à Stockholm.

Lors des quarts de finale à élimination directe, les vainqueurs se sont qualifiés pour les demi-finales. Les vainqueurs des demi-finales se sont affrontés en finale pour le titre de champion, tandis que les équipes perdantes ont disputé un match de consolation pour la troisième place de l’EuroBasket 2003. Les équipes perdantes des quarts de finale ont disputé un tableau séparé afin de déterminer les places 5 à 8 du classement final.

Championne d’Europe et du monde en titre, la République fédérale de Yougoslavie appelée, à partir de 2003, « Serbie-et-Monténégro » est la grande équipe favorite de l’EuroBasket 2003. Svetislav Pešić n’est plus là, l’entraîneur étant parti à l’expiration de son contrat après le Championnat du Monde 2002. C’est donc Duško Vujošević qui arrive sur le banc et qui va coacher une équipe remplie de talent, avec Peja Stojaković, MVP de l’EuroBasket 2001 et nommé dans le 5 majeur l’été dernier dans l’Indiana, comme leader incontesté.

La Turquie, finaliste du précédent EuroBasket mais seulement 9e du Championnat du Monde, veut démontrer que son beau parcours n’était pas seulement dû à l’avantage de jouer à domicile. İbrahim Kutluay, membre de l’équipe type du tournoi en 2001 et Mirsad Türkcan, meilleur joueur turc en 2002, forment la colonne vertébrale des 12 Géants.

Médaillée de bronze en 2001 et 5e en 2002, l’Espagne veut retrouver sa place sur le podium. Pau Gasol, nommé dans le 5 majeur de l’EuroBasket en Turquie et 6e meilleur marqueur du Mondial, sera le pilier de cette équipe, sans qui ses ambitions sont limitées.

Enfin, l’Allemagne, 4e en 2001 et 3e en 2002 veut continuer à progresser, surtout avec Dirk Nowitzki qui continue de se développer. L’ailier fort des Mavericks a été nommé dans le 5 majeur du précédent EuroBasket et était le MVP du Championnat du Monde. Il devrait rester dangereux en 2003.

Enfin, la Lituanie reprend sa place

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L’équipe de Lituanie a rendu une nation passionnée fière en 2003. Crédit : lrytas.lt

Pendant les années 30, la Lituanie semblait être destinée à dominer le basket européen pour les années à suivre. Mais au retour de la Seconde Guerre Mondiale, la nation a été absorbée dans l’Union Soviétique, et ses meilleurs joueurs ont joué pour un pays différent. Mais enfin, en 2003, 2 ans après avoir fait son pire parcours dans un EuroBasket, 13 ans après avoir obtenu son indépendance et 64 ans après son dernier sacre, les Géants Baltes sont de nouveau sur le toit de l’Europe.

2003 a été l’année où Arvydas Sabonis a fait son retour sur les terrains de la Ligue lituanienne de basket-ball, sous le maillot du Žalgiris Kaunas. Cependant, ni Sabonis, le meilleur basketteur de l’histoire du pays, ni Žydrūnas Ilgauskas, qui brillait alors en NBA, ne faisaient partie de l’équipe masculine lituanienne de basket-ball. A certains égards, cette équipe coachée par Antanas Sireika, n’était pas à son meilleur niveau.

En Suède, nous n’étions pas considérés comme les favoris, car une nouvelle génération de basketteurs avait pris le relais. J’étais l’un des plus jeunes joueurs, mais l’équipe présentait un bon équilibre entre jeunes et expérimentés. Je me souviens que nous vivions avec [Arvydas] Macijauskas et que, le soir, lorsque nous sortions en ville, nous rêvions à voix haute à quel point ce serait formidable d’atteindre la prochaine étape. Et ainsi, à chaque étape franchie, nous rêvions”, a déclaré Kšištofas Lavrinovičius.

Après avoir assumé la responsabilité de l’échec en Turquie, Jonas Kazlauskas est remplacé par Sireika au poste d’entraîneur de l’équipe nationale. Pendant près de deux ans, ce dernier a constitué une nouvelle équipe et cherché de nouvelles stratégies pour remporter des victoires. L’équipe de Sireika s’est rendue à l’EuroBasket en Suède en 2003 après une série de 11 matchs amicaux, au cours desquels elle n’a perdu que deux fois.

La Lituanie a pris sa revanche sur la Lettonie à Norrköping, en remportant le premier match du groupe B 92 à 91, au prix de beaucoup de sang, de sueur et d’efforts. Le combat a été difficile. L’ailier fort letton Kasparas Kambala a quitté le terrain avec une dent cassée sous le panier, le pivot lituanien Eurelijus Žukauskas n’a même pas pu tirer de lancers francs à un moment crucial en raison d’une blessure à la main, et les Lituaniens ont dû courir après le score.

Au quatrième quart-temps, la Lettonie menait 66-58, mais les Lituaniens ont réussi à égaliser 81-81 à la fin du temps réglementaire. À la fin de la prolongation, les Lettons étaient à nouveau en meilleure position, mais à 22,4 secondes de la fin, Macijauskas a renversé le score avec un tir à trois points incroyable depuis le coin gauche. 90-89. Macas, comme l’appelaient les joueurs de l’équipe nationale et les fans, se souvient aussi de ce tir comme si c’était hier. Cependant, le basketteur ne pense pas que ce tir ait été déterminant dans cet EuroBasket:

Oui, ce tir était vraiment incroyable, mais nous formions une bonne équipe et je pense que même sans ce tir, nous aurions atteint la finale.”

Les Lettons ont réussi à reprendre un léger avantage grâce à un tir de Kambala sous le panier, mais Šarūnas Jasikevičius a scellé la victoire de la Lituanie avec deux lancers francs précis à moins de 4 secondes de la fin, portant le score à 92-91. Macijauskas, avec 22 points à 6-8 au tir, 8-8 aux lancers francs et 5 rebonds, a été important pour donner le ton à son équipe et obtenir une victoire qui était importante symboliquement. La page de 2001 a été définitivement tournée.

Le match suivant contre Israël n’était qu’une formalité, 94-62 dans un duel plié dès la mi-temps. Dans une rencontre où le coach a pu faire tourner, c’est Donatas Slanina qui s’est démarqué avec 14 points à 6-8 et 6 rebonds en 23 minutes, sa meilleure performance du tournoi.

L’Allemagne, avec laquelle la Lituanie se disputait la première place du groupe B, semblait être une équipe de division inférieure, malgré un Dirk Nowitzki proche du double-double (19 points, 9 rebonds). 93-71 dans un match où l’équipe était très adroite (51,5% à 2 points, 46,4% à 3 points, 87% aux lancers francs). Saulius Štombergas, 28 points à 8-12, et Šarūnas Jasikevičius, 14 points à 5-9 et 9 passes décisives, ont dominé la Mannschaft. 1er du groupe, l’équipe sest qualifiée directement pour les quarts de finale. Leurs adversaires ? Les champions en titre.

Comme un prêtre préparant son sermon, je cherchais les mots qui pourraient motiver l’équipe avant le match. Avant d’entrer sur le terrain et pendant le match, je ne parlais plus des combinaisons ou du jeu, je voulais toucher l’âme des joueurs. Le plus difficile a été avant le match des quarts de finale contre les anciens Yugos. Le prix de ce match était extrêmement élevé. À l’époque, nous ne pensions pas encore aux médailles, notre objectif était de décrocher notre billet pour les Jeux olympiques”, se souvient Sireika.

L’équipe lituanienne, menée par son backcourt, a éliminé les champions en quarts de finale, sur le score de 98 à 82. Sur les 98 points marqués par les Lituaniens contre la Serbie-et-Monténégro, 68 ont été marqués par trois guards : 27 par Ramūnas Šiškauskas, 21 par Jasikevičius et 20 par Macijauskas. Sur les 26 rebonds captés par l’équipe lituanienne, 15 sont tombés dans les mains de ces joueurs de petite taille. Sur les 11 interceptions, 7 ont été réalisées par  Jasikevičius, qui a également délivré 11 passes décisives à ses coéquipiers.

Pendant près de trois quarts-temps, les basketteurs lituaniens ont donné une leçon douloureuse aux Yugos. Après un tir à trois points de Šiškauskas suivi d’une faute à la 29e minute, la Lituanie menait déjà 80 à 59. Cependant, habituée à gagner, la Serbie-et-Monténégro s’est lancée dans une remontée spectaculaire. Les champions d’Europe et du monde n’ont pas supporté plus longtemps d’être menés.

Les Lituaniens ont souffert d’une disette de points pendant 6 minutes, jusqu’à ce que l’écart se réduise à 80-76 à la 34e minute. Sireika se souvient encore de ce moment où il avait l’impression que le sol se dérobait sous ses pieds et que le plafond de la salle allait s’effondrer sur lui.

Jugeant le moment opportun, l’entraîneur a fait signe à Macijauskas et lui a dit sans détour : “Mon garçon, il faut absolument que tu marques.” Macas, surnommé à l’époque “le tueur au visage d’ange”, a calmement répondu : “Coach, si c’est nécessaire, ça sera fait”, et peu après, il a marqué un tir à trois points, ce qui a permis à tout le monde de respirer un peu plus tranquillement.

En demi-finale, les Lituaniens ont affronté la France, une équipe dans laquelle brillait alors Tony Parker, qui venait de remporter son premier titre NBA avec les San Antonio Spurs. Cette demi-finale était un affrontement entre deux géants, car elle opposait la meilleure défense du championnat à la meilleure attaque.

Jusqu’aux quarts de finale, l’équipe nationale lituanienne était la plus prolifique du championnat continental, avec une moyenne de 94,3 points par match. Les Français, quant à eux, étaient les meilleurs pour stopper les attaques. Cependant, après ce duel remporté 74 à 70 grâce aux performances de Štombergas et Jasikevičius, les Lituaniens ont unanimement souligné que leur arme la plus redoutable contre la France lors de cette soirée pleine de tension était leur défense.

Les athlétiques basketteurs français ont défié les lois de la gravité à plusieurs reprises en marquant des paniers spectaculaires, même s’il n’était pas facile de s’approcher du panier. Les Français n’ont pas réussi à percer la défense lituanienne et ont longtemps couru après les Lituaniens, qui ont atteint leur plus grand avantage à la 23e minute : 48-37.

Cependant, après avoir trouvé le moyen de percer les lignes défensives, les Bleus ont rattrapé l’équipe lituanienne et l’ont dépassée. A la 37e minute, les basketteurs lituaniens étaient menés 65-70. Mais les points marqués par  Žukauskas, Macijauskas et Štombergas ont de nouveau propulsé les Lituaniens vers la finale.

La fin du match de demi-finale a été déterminée par la défense. A 15 secondes de la fin du match, le leader de l’équipe française, Parker, est tombé dans le piège. La Lituanie menait alors 72-70, et le champion NBA avait le ballon en main et une dernière chance de se qualifier pour la finale.

Mais, aidé par ses coéquipiers, Šiškauskas a poussé Parker à commettre une erreur, a récupéré le ballon et, après une faute rapide des Français, alors qu’il restait 6,9 secondes au chronomètre, a inscrit deux lancers francs pour sceller le sort des Bleus.

Après le match, Sireika a embrassé paternellement chaque joueur sur la tête dans les vestiaires. La victoire contre la France a non seulement assuré aux Lituaniens des médailles au championnat d’Europe, mais aussi un billet pour les Jeux Olympiques d’Athènes.

C’est Donnie Nelson, membre américain du staff technique, qui a le plus affûté les armes défensives de l’équipe nationale lituanienne. Fort de nombreuses années d’expérience en tant qu’assistant entraîneur en NBA, le fils de Don a fait partie, avec quelques interruptions, du staff technique de l’équipe lituanienne depuis le rétablissement de l’indépendance. Pour les basketteurs lituaniens, c’était une chance d’être aux côtés d’un spécialiste étranger expérimenté qui leur apprenait à voir le basket d’une manière différente de celle à laquelle ils étaient habitués.

J’ai trouvé les échanges avec Donn très intéressants. Nous étions tous des joueurs expérimentés, mais son analyse des matchs et son angle de vue étaient exceptionnels. En regardant les matchs, il demandait : “Que ferais-tu dans une telle situation ?”” a déclaré Slanina.

« Quand on joue, on y pense peu : on exécute les tâches assignées par l’entraîneur et on essaie de faire de son mieux. Mais Donn nous poussait à réfléchir, car sa vision était différente des combinaisons simples auxquelles nous étions habitués : si le défenseur est ici, tu passes par là, si le défenseur recule, tu tires. En discutant avec Donnas, j’ai compris que le basket est un jeu beaucoup plus subtil que simplement se défendre et marquer”

À la veille de la finale, tout en fumant cigarette sur cigarette, Sireika rédigeait son discours dans son carnet et avant d’entrer sur le terrain pour disputer le dernier match de l’EuroBasket 2003 contre l’Espagne, toute l’équipe a laissé éclater ses émotions.

Les cœurs des trois millions de personnes qui vous soutiennent en Lituanie sont en train de se briser. Pouvez-vous faire en sorte qu’aujourd’hui, ce soit vos cœurs qui se brisent sur le terrain, et que les trois millions de personnes puissent continuer à vivre ?”, a demandé Sireika.

Après une pause, le capitaine de l’équipe nationale, Štombergas, a répondu : Coach, il n’y a plus rien à dire. Allons-y et battons-nous !”

En finale, l’équipe nationale lituanienne a affronté l’Espagne, dont le pivot Pau Gasol brillait déjà en NBA. Ce dernier a mené son équipe de toutes ses forces, marquant au total 36 points, avec un taux de réussite de 67 % et 12 rebonds. Quant à l’équipe nationale lituanienne, elle a prouvé lors des matchs décisifs que la base du succès réside avant tout dans le jeu collectif.

Les Lituaniens se sont battus pour chaque ballon, ont affronté sans ménagement le géant espagnol, et les deux Žukauskas, Mindaugas et Eurelijus, Darius Songaila, Štombergas et Macijauskas ont tous quitté le terrain avec 5 fautes.

Cependant, après avoir peiné en défense, l’équipe lituanienne s’est déchaînée en attaque et menait 71-50 à la 33e minute. Bien que les Espagnols aient réussi à réduire le score, le train lituanien était déjà trop loin pour être arrêté et le coup de sifflet final a annoncé leur victoire 93-84.

Saras dominates EuroBasket 2003
Jasikevičius avec le prix de MVP de l’EuroBasket 2003. Crédit : FIBA

Jasikevičius a été déclaré MVP de l’EuroBasket 2003, et le capitaine Štombergas a également été sélectionné dans le cinq majeur. L’ailier fort, qui n’avait encore signé aucun contrat avec un club en septembre. Aux côtés des deux Lituaniens qui jouaient encore en Europe, trois joueurs de la NBA figuraient également dans l’équipe du tournoi : l’Espagnol Gasol, le Français Parker et le Russe Andrei Kirilenko.

La dernière médaille européenne pour l’Italie

La Lituanie avait déçu en 2001, mais ce fut également le cas de l’Italie. Champions en titre, les Azzurri se sont fait éliminer en barrages par la Croatie. Avec comme nouvel entraîneur Carlo Recalcati depuis l’élimination en Turquie, l’équipe transalpine avait pour désir de se rattraper.

Mais pourtant, l’EuroBasket 2003 avait mal commencé pour les Italiens. Pour son premier match du groupe A, l’Italie a perdu contre la Slovénie 77-67, dans une partie où les Azzurri étaient proches de revenir pendant toute la rencontre mais n’ont jamais pu retourner la situation. Malgré les efforts de Gianluca Basile, avec ses 16 points à 6-12, il était impuissant pour arrêter Boštjan Nachbar qui a inscrit 21 points à 7-12, 5 rebonds et 2 interceptions.

L’Italie n’a même pas su se rattraper contre la France, se faisant écraser 52-85 dans un match plié à la pause. Dans un affrontement où Tony a eu du mal avec son tir, ce sont Tariq Abdul-Wahad et Cyril Julian, combinant pour 30 points, qui ont pris la relève. Côté italien, seul Nikola Radulović, 18 points à 5-9 et 5 rebonds, a réalisé une bonne performance.

Il restait donc un match, contre la Bosnie-Herzégovine, pour obtenir une place en barrages et s’assurer que l’EuroBasket ne s’arrête pas avec une élimination en phase de groupe. Mais l’Italie se retrouve menée à la mi-temps de 2 points à cause des efforts de Terrel Castle et Damir Mršić, qui ont tous les deux marqué 12 points. C’est alors que Massimo Bulleri ramène l’équipe dans la rencontre. 24 points à 7-12 pour le numéro 12, et l’Italie l’emporte 72-80. 3e du groupe, l’équipe italienne va en barrages et va affronter l’Allemagne.

La Mannschaft est l’équipe favorite, et joue comme telle lors du premier quart. 28-19 pour les Allemands. Dirk était en forme, 22 points à 6-12, 5 rebonds et 3 contres, mais ses coéquipiers également. Mithat Demirel était le meilleur marqueur avec 23 points à 6-12 en plus de 5 rebonds, et Ademola Okulaja avait un double-double avec 13 points et 10 rebonds en plus de 3 interceptions.

Mais les Italiens, poussés par Bulleri, 17 points et 8 passes décisives, et Giacomo Galanda, 16 points à 6-12 et 8 rebonds, reviennent au score et passent devant grâce à un excellent 3e quart. Le 4e voit les équipes se rendre coup sur coup, mais à une minute de la fin, l’Italie mène 78-80. Faute sur Dirk alors qu’il reste 54,9 secondes. L’Allemand marque le premier lancer… mais rate le deuxième. Après une faute de Nowitzki à 39,9 secondes de la fin, les Italiens ont une touche sur la ligne de fond.

Les Azzurri font bien circuler le ballon, et même si Michele Mian perd presque la balle, celle-ci est récupérée par Galanda, qui renvoie la balle à Mian, qui trouve Denis Marconato sous le panier pour le dunk. 79-82, 22,7 secondes à jouer. Après un temps mort, les Allemands remontent vite la balle avec Demirel, qui trouve Nowitzki. Dirk tente d’obtenir une faute sur un tir à 3 points, mais n’obtient ni la faute, ni le panier.

Okulaja attrape le rebond offensif le plus facile de sa carrière, mais rate complètement le lay-up sous le panier, rebond de Bulleri. La suite du match sera une parade aux lancers francs, et l’Italie l’emporte 84-86. Stupeur à Stockholm, les médaillés de bronze du Mondial 2002 sont éliminés. Désormais, tout est possible pour l’Italie.

En quart de finale, l’équipe affronte la Grèce. Après un bon premier quart, l’Italie accuse pourtant 4 points de retard à la pause. Le duo de Georgios Sigalas et Dimosthenis Ntikoudis fait beaucoup de mal aux Italiens. Encore une fois, c’est Giacomo Galanda, avec 14 points à 6-8 et 6 rebonds, qui relance les siens et les Azzurri repassent devant durant le 3e quart. Hélas, il obtient sa 5e faute après avoir joué 25 minutes, et n’est pas sur le parquet pour de dernières minutes très pesantes.

A 40,8 secondes de la fin, l’Italie mène 56-58, et Dimos Dikoudis est sur la ligne des lancers francs. Encore une fois, la chance sourit aux Italiens. Il ne rate pas un, mais les deux lancers francs… et pourtant la Grèce obtient le rebond. Nikos Chatzivrettas tire à 3 points… raté. Rebond Bulleri, il reste 30 secondes à jouer. Il obtient la faute à 23 secondes de la fin. Il met un lancer… mais rate le deuxième.

Theo Papaloukas remonte le terrain, tente une passe à Antonis Fotsis (et se prend un coup visage pas vu par l’arbitre), mais Matteo Soragna se jette sur la trajectoire. Soragna et Fotsis se battent pour la balle qui sort après avoir touché le pied du numéro 7 italien. Balle pour les Azzurri, malgré la protestation des Grecs. Il reste 15,8 secondes à jouer.

Après une faute sur la remise en jeu, Basile peut tuer le match sur la ligne des lancers francs… il rate le premier. Heureusement, il met le deuxième. Christos Charissis remonte la balle à toute vitesse, ressort pour Dikoudis, qui tire à 3 points et marque. 59-60. 8,2 secondes au chrono. Faute sur Soragna à 6,3 secondes du terme.

Sans trembler, le joueur de Lauretana Biella marque ses deux lancers. La Grèce envoie le ballon à Dimitrios Papanikolaou, qui tire… et se rate complètement. Après une faute sur la remise en jeu, Basile a deux lancers francs à 0,9 secondes de la fin. Il rate les deux, mais la Grèce n’arrive pas à tirer à temps. L’Italie l’emporte 59-62 et retrouve le dernier carré de l’EuroBasket.

En demi-finale, c’est l’Espagne, également demi-finaliste il y a deux ans, qui se dresse devant eux. Après un premier quart-temps très serré, l’Italie mène de 6 points à la pause, avec un Bulleri exceptionnel. 22 points, 6 rebonds et 2 interceptions, il est en mission. Le problème est qu’il n’est pas le seul. Juan Carlos Navarro, auteur de 23 points à 8-15, dicte le tempo et ramène les siens dans un 3e quart maîtrisé. Encore une fois, le 4e quart n’est pas pour ceux avec le cœur fragile.

Mais avec 5 points de retard à 47 secondes de la fin, cela aurait dû être la fin pour l’Italie… et pourtant. Bulleri plante un tir à 3 points à 38,4 secondes de la fin. 81-79. Navarro va tenter de tuer le match lui-même. Il pénètre, essaye d’obtenir le contact pendant son tir… faute offensive. Il reste 18,6 secondes, et la balle de match est dans la main des Italiens. Temps mort.

La pression est sur les épaules de Bulleri. Il tente d’aller au panier pour égaliser, résiste au contact, tire un fadeaway… qui ne rentre pas. C’est fini, l’Espagne va en finale, et l’Italie est éliminée. Si proche d’un 3e titre, mais celui-ci est si loin.

Il reste cependant un match, pour la médaille de bronze, mais surtout pour une place aux Jeux Olympiques d’Athènes. Leur adversaire? La France, la même équipe qui les a écrasés en phase de groupe. Mais ce n’est pas la même équipe d’Italie.

La France, emmenée par un Parker en forme avec 24 points et un Jérôme Moïso qui fait le sale boulot (8 points à 4-6, 8 rebonds), mène en début de rencontre. Mais les Italiens infligent un 23-1 aux Bleus entre le milieu du 1er quart et le début du 2e quart. L’Italie mène alors 39-27 face à une équipe de France qui affiche un 0-11 à 3 points en 20 minutes.

Les Tricolores reprennent du poil de la bête en deuxième période, la bonne défense exercée par Boris Diaw, Moustapha Sonko et Moïso frustre les Italiens, et les Français, petit à petit, réduisent l’écart. A deux minutes de la fin, la France passe même devant grâce à un panier de Parker. 64-63. Cette équipe avec un jeu offensif moche, ayant que 2 passes décisives dans toute la rencontre, pourrait pourtant arracher une médaille de bronze.

Or, les Français sont retombés dans leurs travers. Ça prend des tirs forcés à 3 points, la gestion de la possession est mauvaise, et l’Italie repasse devant. 69-66 à 16,8 secondes. Parker subit une faute, il rate le premier, mais met le deuxième. Remise en jeu des Italiens, mais Burelli glisse et perd le ballon. 67-69, 9,9 secondes à jouer.

Tony Parker a maintenant la balle de match. Il dribble jusqu’au panier, tente un lay-up… raté. C’est fini. L’Italie remporte le match et se qualifie pour les Jeux Olympiques de 2004 tout en obtenant la 3e place pour l’EuroBasket 2003, après une semaine de matchs tellement stressants pour les Italiens. Un coup dur pour les Français, qui se rattraperont dans les années à suivre. Mais pour l’Italie, cela reste la dernière médaille obtenue dans un EuroBasket jusqu’à ce jour.

La Turquie redescend sur Terre

Après un EuroBasket 2001 exceptionnel devant leur public, la Turquie devait prouver qu’elle pouvait réussir loin de chez elle… et malheureusement pour les 12 Géants, ils ont échoué à faire cela dans les tournois suivants. Pourtant l’EuroBasket 2003 avait commencé avec un match prometteur.

Menée 42-29 à la mi-temps du premier match du groupe D contre l’Ukraine d’Artur Drozdov (13 points à 5-6, 6 rebonds), les Turcs vont faire une superbe remontée en deuxième période. Mirsad Türkcan (17 points, 8 rebonds), Mehmet Okur (19 points, 6 rebonds, 2 contres) et Hedo Türkoğlu (11 points, 6 rebonds), vont ramener l’équipe dans le match et obtenir une victoire 69-77, démontrant une belle force de caractère.

Lors du deuxième match, la Turquie a fait face à la Grèce. Un match toujours particulier entre deux nations rivales, et qui a été l’histoire de plusieurs grosses séries. Côté Turquie, encore une fois Türkcan et Okur ont été très bons. Le premier a inscrit 7 points et 13 rebonds, le dernier 23 points à 11-14. Côté Grèce, Efthymios Rentzias a dominé les débats avec 15 points à 6-8 et 6 rebonds.

De 26-16 au premier quart pour les Turcs, les Grecs renversent la tendance avec un 10-25 dans le deuxième quart. Les 12 Géants repassent devant avec un 23-13 au retour des vestiaires, mais ils s’effondrent en concédant un 11-21 dans la dernière période. Défaite 70-75 au final pour les vice-champions en titre. La Turquie est donc assurée de jouer les barrages, mais reste à savoir contre qui.

Cela va être décidé en partie selon le résultat contre la Croatie. Grâce à un bon Nikola Prkácin, 14 points à 3-6 et 14 rebonds, les Croates ont pris l’avantage en début de rencontre et ont maintenu 3 points d’avance à la pause. Mais les héros de l’EuroBasket 2001, Türkoğlu (15 points à 7-13 et 6 rebonds) et Kutluay (23 points à 7-14) ont guidé leur équipe lors d’un bon 3e quart. La Croatie tente de revenir en fin de rencontre mais c’est trop tard. Victoire 75-72 pour la Turquie qui termine 2e du groupe et qui, sur le papier, doit avoir un adversaire favorable.

Dans les faits, c’est la Serbie-et-Monténégro qui les attend. En effet, les champions en titre ont été pris par surprise par la Russie, puis l’Espagne. C’est donc un match retour de la finale d’il y a deux ans a lieu en phase de barrages de l’EuroBasket 2003.

EuroBasket 2003
La revanche de la finale de l’EuroBasket 2001 ne s’est pas passée comme la Turquie aurait espéré. Crédit : FIBA

Désireuse de prendre sa vengeance, la Turquie a bien commencé sa rencontre, menant de 4 points à la mi-temps face à l’ex-Yougoslavie. Okur a sorti sa meilleure performance avec 20 points à 5-8, 11 rebonds et 4 contres. Le problème c’est qu’en deuxième mi-temps, la Serbie-et-Monténégro a renversé la tendance, et personne du côté turc n’a pu suivre le rythme. Marko Jarić a guidé les siens vers la victoire, avec 18 points et 7 rebonds. Score final : 76-80, et la Turquie rentre à la maison.

Hélas, la Turquie n’arrivera plus jamais à reproduire la même magie qu’en 2001… à l’EuroBasket du moins. L’équipe n’arrivera à atteindre le quart de finale de la compétition qu’une seule fois depuis, malgré une génération de bons joueurs.

En attendant, la Lituanie peut célébrer son premier triomphe en plus de 60 ans. Mais dans ce basket européen en constante évolution, il devient de plus en plus difficile de conserver son titre. Est-ce que les Géants Baltes vont y parvenir à l’EuroBasket 2005 ? Ou est-ce qu’un nouveau vainqueur surprise va émerger ?