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Elvin Hayes : la légende oubliée

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Le 17 novembre 2023, Elvin Hayes fête ses 78 ans. Légende NBA, il est pourtant très souvent oublié lorsqu’on fait le classement des meilleurs intérieurs de l’histoire de la Grande Ligue. Le temps est donc venu de remettre les points sur les i, les barres sur les t, l’église au centre du village… enfin bref vous avez compris, à propos de cette légende extrêmement sous-estimée.

Cet article a été écrit par Axel D.

Ça vous dit une petite devinette ? Ok, alors ouvrez bien grand vos oreilles les enfants.

Je suis un célèbre joueur de basketball né le 17 novembre 1945 à Rayville, en Louisiane. Je suis le 15ème meilleur scoreur de l’histoire de la NCAA. De plus, je suis le meilleur scoreur de l’histoire de mon université, les Houston Cougars, avec un total de 2884 points, devant des légendes qui ont évolué dans cette équipe telles que Clyde Drexler ou Hakeem Olajuwon.

Par la suite, je suis drafté en 1ère position de la Draft 1968 par les San Diego Rockets, où j’effectue un départ tonitruant en finissant meilleur scoreur de la NBA dès ma première saison. Pourtant, je ne remporte pas le titre de rookie de l’année. Je suis également deux fois meilleur rebondeur de la Ligue avec 16,9 prises lors de la saison 1969-70 et avec 18,1 prises lors de la saison 1973-74. Après plusieurs épopées de playoffs infructueuses, j’arrive enfin à remporter mon seul et unique titre NBA avec les Washington Bullets en 1978.

Je prends ma retraite en 1984 et je suis intronisé au Hall of Fame de la NBA en 1990. Je suis actuellement le 11ème meilleur scoreur et le 4ème meilleur rebondeur de l’histoire de la NBA. Enfin, je suis 12x All-Star de 1969 à 1980, je suis nommé 3 fois dans la All-NBA First team et 3 fois dans la All-NBA Second team, 2 fois dans la All-Defensive Second team et je suis membre de la NBA 75th Anniversary Team qui récompense les 76 meilleurs joueurs de l’Histoire de la NBA.

Alors ? Je suis… Elvin Hayes ! Elvin Hayes ? C’est qui celui-là ?

Si tu es nouveau et que tu suis la NBA depuis peu, tout d’abord, bienvenue dans le train des fans de la meilleure ligue du monde, tu vas voir on va bien s’amuser ! Ensuite, il y a fort à parier que tu te sois poser la question ci-dessus. Pour les autres passagers installés dans leurs sièges depuis un peu plus longtemps, vous en avez peut-être déjà entendu parler, mais il est vrai que notre cher Elvin est un peu tombé dans les oubliettes de la Grande Ligue qui a accueilli en son sein tant de joueurs iconiques.

Pourtant, ce n’est pas comme si c’était un gars de bout de banc jouant quelques minutes par-ci par-là lors des garbage time en essayant de se faire une place dans l’effectif d’une franchise. Non, Elvin Hayes est une légende du jeu. Voici donc le portrait d’un des joueurs les plus sous-estimés de l’histoire du basketball.

Houston Cougars (1965-1968)

Après avoir fini le lycée dans sa ville natale en Louisiane, Elvin Hayes accepte la proposition de l’université des Cougars de Houston. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il va marquer de son empreinte l’histoire de ce programme. En effet, dès sa 1ère saison dans l’équipe, il va planter le décor en compilant 27,2 points et 16,9 rebonds et se classe dans l’équipe type de sa région en NCAA.

La saison d’après, Elvin pousse le bouchon encore un peu plus loin en compilant 28,4 points et 15,7 rebonds. Ses performances permettent à son équipe de se hisser jusqu’au Final Four de la March Madness, où lui et ses coéquipiers s’inclineront 73 à 58 en demi-finale contre les Bruins de UCLA d’un certain Lew Alcindor (qui deviendra par la suite Kareem Abdul-Jabbar). Pour l’occasion, il est nommé dans la Consensus All-America 1st Team et dans le cinq majeur du tournoi NCAA.

Mais tout ça n’est rien à côté de sa dernière année universitaire. Pour la saison 1967-68, Elvin Hayes va compiler des moyennes de 36,8 points et 18,9 rebonds. Attends une minute… Quoi ? Oui oui (avec son beau taxi), Elvin Hayes va bel et bien tourner à 36,8 POINTS et 18,9 REBONDS DE MOYENNE en 33 matchs joués avec les Cougars. Les joueurs sur le parquet autour de lui ont beau ne pas être professionnels (ou du moins pas encore pour certains), les chiffres restent néanmoins vertigineux surtout pour son jeune âge.

Le Big E score un total de 1214 points cette saison-là. Il se place donc deuxième au classement du plus grand nombre de points sur une saison universitaire, à bonne distance derrière les 1381 points de la légende de Louisiana State University : « Pistol » Pete Maravich. En parlant de joueurs sous-cotés, faudra qu’on en parle de lui. Ce malade tournait quand même à 44,2 points de moyenne en trois saisons passées dans le Bayou…

Bon, revenons à nos moutons. Au-delà de ces statistiques folles, un match va venir participer à construire la légende d’Elvin Hayes. Le 20 janvier 1968, les Houston Cougars affrontent… les UCLA Bruins de Lew Alcindor, tiens tiens comme on se retrouve. A la base, ce match n’était même pas prévu dans le calendrier. Mais certainement par frustration par rapport au match perdu lors du Final Four la saison d’avant, les Cougars demandent à avoir une occasion de se venger.

Bref, le match est très attendu puisque les Bruins arrivent à Houston avec une série de 47 victoires d’affilée, soit deux ans et demi d’invincibilité. Les Cougars, qui sont classés numéro 2 du pays, sont également invaincus depuis la dernière confrontation entre les deux équipes. Il y a également un match dans le match, avec la confrontation entre Elvin Hayes et Lew Alcindor, les deux plus gros monstres du circuit universitaire de l’époque. Pour l’occasion, le match est très sobrement renommé « Le Match du siècle » et c’est également le premier match de saison régulière de la NCAA à être retransmis à la télévision nationale. C’est donc un véritable choc qui est sur le point de commencer devant les 52693 fans qui viennent de prendre place à l’Astrodome de Houston.

C’est bien connu, en sport, quand une équipe gagne beaucoup, les supporters des autres équipes rêvent secrètement que celle-ci se prennent les pieds dans le tapis. Il y a donc fort à parier que la plupart des spectateurs et téléspectateurs roulaient pour Elvin Hayes et ses hommes. Et bien ces supporters vont se coucher de bonne humeur ce soir-là, car sous l’impulsion d’un Elvin Hayes monstrueux auteur de 39 points et 15 rebonds, Houston fait chuter UCLA 71-69, avec notamment 2 lancers-francs ultra clutchs du Big E pour donner l’avantage à son équipe en fin de match.

Notre cher Elvin réussit également l’exploit de contenir Lew Alcindor à seulement 15 points à 22% au tir et de le contrer plusieurs fois alors qu’il lui rend plus de 10 centimètres. Même si la performance d’Elvin pourrait être amoindrie par une blessure à l’œil que Lewis avait contracté quelques jours avant, la ville de Houston fête cette victoire comme un titre avec un Elvin Hayes porté en héros. David a réussi à vaincre Goliath… du moins cette fois-ci.

À la fin de cette saison 1967-68, il est renommé dans la Consensus All-America 1st team, et il est nommé joueur de l’année par l’Associated Press, par Sporting News et par l’United Press International. En revanche, c’est Lew Alcindor qui est nommé Most Outstanding Player par la NCAA car Elvin perd une nouvelle fois en demi-finale du Final Four, et une nouvelle fois contre UCLA, qui semble avoir tiré des leçons de ce fameux « match du siècle », en réussissant à isoler le leader des Cougars en attaque. Car cette fois-ci, c’est Lew Alcindor qui cartonne avec 19 points et 18 rebonds alors qu’Elvin Hayes galère avec seulement 10 points à 3/10 au tir. En tout cas, ce duel n’a pas fini de faire parler car ce n’est pas la dernière fois qu’ils se croiseront sur un parquet, loin de là…

Barnstorm — Elvin Hayes, University of Houston Cougars, 1968.

San Diego/Houston Rockets (1968-1972)

Après avoir éclaboussé de son talent le championnat universitaire, Elvin Hayes décide de rejoindre le monde des professionnels et de se présenter à la Draft 1968 de la NBA. Qui sera le premier choix de cette Draft ? La question mérite d’être posée car même si le Big E a dominé outrageusement le circuit NCAA, un autre intérieur fait le bonheur de l’université de Louisville dans le Kentucky. Il s’agit de Wes Unseld qui vient de poser 23 points et 18,3 rebonds de moyenne lors de la dernière saison. Wes Unseld est un intérieur besogneux avec un corps de déménageur (2m01 pour 111 kg), qui défend le plomb et gobe les rebonds comme personne.

Malgré tout, le potentiel d’Elvin est trop impressionnant pour passer à côté sans lever le petit doigt. Les San Diego Rockets n’hésitent pas et, le 4 juin 1968, le premier nom appelé sur l’estrade par le commissionnaire James Walter Kennedy est celui d’Elvin Hayes, from the university of Houston. Les Baltimore Bullets (plus tard Washington Bullets) se frottent eux aussi les mains car ils vont pouvoir récupérer Wes Unseld en deuxième choix de cette Draft, qui va leur permettre de pallier le manque qu’ils possèdent au poste de pivot.

Elvin Hayes débarque donc à San Diego avec une équipe pas franchement compétitive même si elle possède en son sein deux futurs légendes du coaching en la personne de Rick Adelman et de Pat Riley. En revanche, sur le terrain, c’était pas vraiment la même limonade car les deux étaient des joueurs plutôt moyens.

Il n’y a donc pas foule pour épauler Elvin dans cette équipe même si le 2 fois All-Star Don Kojis finira à 22,5 points et 9,6 rebonds de moyenne et John Block finira à 15,3 points et 9 rebonds de moyenne et sera même All-Star quelques années plus tard en 1973. En voyant l’effectif, il aurait déclaré : « Fine, I’ll do it myself », d’une voix profonde qui rappellerait presque celle d’un célèbre méchant de l’univers Marvel.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il avait raison. Aucun temps d’adaptation nécessaire, pas de rookie wall qui tienne, tu lui parles pas d’âge à Elvin. A peine arrivé dans la ligue, Elvin Hayes joue 82 matchs à 45 minutes de moyenne et totalise 28,4 points et 17,1 rebonds, ce qui fait de lui de meilleur scoreur de la NBA dès sa première saison. Elvin Hayes porte déjà son équipe sur ses larges épaules. Lui et les siens arrivent même à se qualifier en playoffs malgré un bilan de 37 victoires et 45 défaites, mais ils échouent en demi-finale de la conférence Ouest contre les Atlanta Hawks (4-2).

Les saisons d’après, l’effectif reste à peu près le même. Les Rockets draftent des noms intéressants comme le 6ème choix de la Draft 1969, Robert « Bingo » Smith qui fera ses valises pour Cleveland après sa première saison ; ainsi que deux autres noms qui vont faire partie de l’Histoire des Rockets : le 2ème choix de la Draft 1970, Rudy Tomjanovich et le 18ème choix de cette même Draft, le « Pocket Rocket » Calvin Murphy.

En revanche, les résultats ne suivent plus. Au milieu de la saison 1969-70, le coach Jack McMahon est remercié et remplacé par Alex Hannum qui n’arrivera pas non plus à faire de cette équipe une équipe compétitive. Malgré une très bonne défense, les Rockets galèrent en attaque. Certes, Elvin Hayes score abondamment mais ne dépasse jamais les 50% au tir. Et ses coéquipiers ne sont pas des modèles de propreté non plus. Il est donc normal que les Rockets soient dans les derniers en ce qui concerne le net rating offensif.

Pour la quatrième et dernière saison d’Elvin Hayes à Houston, c’est Tex Winter, monsieur l’inventeur du triangle, qui prend les rênes de l’équipe. Mais la sauce ne prend toujours pas et Elvin commence à s’impatienter. Tex aura par la suite beaucoup plus de succès en tant qu’adjoint de Phil Jackson lors des 6 titres des Bulls durant les années 90. En même temps, quand on a Michael Jordan dans son équipe, le basket paraît tout de suite plus simple…

Pour Elvin, l’horloge tourne d’autant que ses principaux rivaux ont de l’avance sur lui en terme de palmarès. En effet, Kareem Abdul-Jabbar a déjà glané une bague en 1971 avec Milwaukee, en compagnie d’Oscar Robertson. Quant à Wes Unseld, c’est lui qui a remporté le titre de Rookie de l’année au nez et à la barbe d’Elvin Hayes, avec en prime, ni plus ni moins que le titre de MVP de la saison. Ouais, il est comme ça Wes, il fait pas les choses à moitié. Et en plus de ça, il a déjà disputé une finale NBA ; c’était contre les Bucks de KAJ. A l’été 1972, Elvin Hayes décide donc to take his talents to the Maryland and join the Baltimore Bullets.

Baltimore/Capital/Washington Bullets (1972-1981)

Solides en régulière, beaucoup moins solides en playoffs (1972-1975)

Elvin Hayes arrive à Washington pour y former un big three. Il y a tout d’abord Wes Unseld, le compagnon de Draft d’Elvin, gobeur de rebonds par paquets de 14 en moyenne et gros défenseur. Et même s’il n’a pas les qualités offensives d’un Elvin Hayes par exemple, ses écrans aussi difficiles à contourner que l’Everest ainsi que sa très bonne vision du jeu et sa ténacité en font l’âme de cette équipe. Un genre de Draymond Green avant l’heure en quelque sorte. Et puis, il y a aussi Phil Chenier, l’arrière scoreur qui sera trois fois All-Star dans sa carrière. Ils seront bien épaulés par Mike Riordan, l’ancien des Knicks champion en 1970, échangé dans le trade qui a permis à Earl Monroe de débarquer dans la Big Apple et Archie Clark, le meneur qui sera chargé de distribuer le jeu des Bullets.

La saison régulière 1972-73 se déroule bien et avec un bilan de 52 victoires pour 30 défaites, ils terminent premier de leur division. Malheureusement, en playoffs, les Bullets tombent sur leur ennemi juré, les New York Knicks, pour la 5ème fois en cinq saisons. Avec en plus un Earl Monroe désireux de prouver à son ancienne équipe qu’ils ont eu tort de le trader, on obtient un game 2 à 32 points de « The Pearl » et une victoire nette et sans bavure des Knicks (4-1). Cette énième défaite a raison de l’entraîneur des Bullets depuis 7 ans, Gene Shue. Il sera remplacé par K.C. Jones à la fin de la saison.

Désormais installés à Washington D.C, la saison d’après (1973-74) se passe un peu moins bien que la précédente, notamment à cause de la première grosse blessure de Wes Unseld qui l’oblige à rater 26 matchs. Pour pallier à ce manque au rebond, Elvin Hayes se démultiplie et capte 18,1 rebonds pour maintenir son équipe dans les premières places de la conférence Est. Oui, 18,1 rebonds, vous avez bien entendu ! Pour se rendre compte de la dinguerie, il faudra attendre un certain Dennis Rodman, monstre sacré du rebond, pour revoir un joueur capter plus de 18 rebonds de moyenne sur une saison (en 1991-92 et 1992-93). Grâce à cette performance hors-norme, les Bullets se qualifient pour la post-season.

On dit que les blagues les plus courtes sont les meilleures, et bien les Bullets n’ont pas dû rire beaucoup en voyant débarquer leurs adversaires en demi-finale de conférence est. Comme piégés dans un running gag qui dure depuis beaucoup trop longtemps, les protégés de K.C Jones ont le malheur de retomber contre les Knicks en demi-finale de conférence. Le duel est plus serré cette fois-ci mais le résultat est toujours le même, New York passe à l’étape suivante grâce à une victoire 4 à 3 sur la série tandis que les Bullets n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.

Pour la saison 1974-75, le départ d’Archie Clark pour Seattle introduit Kevin Porter (qui n’est pas le père de Kevin Porter Jr.) dans le cinq majeur. Avec l’un des passeurs les plus talentueux de la Ligue titulaire, Elvin Hayes et Wes Unseld au top de leur forme et une défense élite, les Washington Bullets ont l’opportunité de redevenir une place forte de l’est. Et c’est ce qui arrive avec 11 victoires sur les 13 premiers matchs et un bilan final de 60 victoires pour 22 défaites. Débarrassés des Knicks, leur bête noire en playoffs, Elvin Hayes et ses hommes semblent avoir une équipe taillée pour aller jusqu’au titre.

La conquête du graal ultime commence bien, avec une victoire sur le fil 4 à 3 en demi-finale de la conférence est au dépend des Buffalo Braves. Les Bullets s’en sortent mais la série est très disputée. Cela est notamment dû à un Bob McAdoo qui vient d’être fraîchement nommé MVP de la saison et qui va être tout simplement intenable.

Il compile 37,4 points et 13,4 rebonds de moyenne sur cette série avec un chef d’œuvre de game 4 où il inscrit 50 points et 21 rebonds, le tout sur la tête de messieurs Elvin Hayes et Wes Unseld s’il vous plaît. Mais au final, c’est tout de même le collectif des Bullets qui va l’emporter avec 5 joueurs au-dessus des 10 points de moyenne sur la série, un Elvin Hayes à 28,4 points et 11,6 rebonds de moyenne sur la série et un Wes Unseld à 15,8 rebonds qui font le nécessaire pour s’imposer en 7 matchs.

En finale de conférence, les Bullets affrontent les Boston Celtics du coach Tom Heinsohn et du General Manager Red Auerbach, tous deux garants de l’ADN de vainqueur qui animait les Celtics durant les années 60 où ils ont remporté tous les titres NBA possibles (excepté en 1967). À l’aube de cette finale de conférence Est, la domination des Celtics est moins importante, mais il n’empêche que ce sont tout de même les champions en titre qui se dressent face aux Bullets. Et avec un trio composé de Dave Cowens, Jo Jo White et John Havlicek, Elvin Hayes et ses hommes ont de quoi être inquiets.

Mais c’est la défense qui va permettre aux Bullets de s’imposer dans cette série. Premiers au defensive rating en saison régulière, ils continuent sur leur lancée en maintenant les Celtics à seulement 40% au tir. Avec en plus Wes Unseld qui continue à gober les rebonds comme personne, avec 16,7 rebonds de moyenne sur la série, les Bullets réussissent à cadenasser l’attaque bostonienne. De son côté, Elvin Hayes assure la production offensive des Bullets avec 25,3 points et 10,3 rebonds, bien accompagné par les 24,8 points de Phil Chenier et les 13 points à 61% au tir de l’ailier Nick Weatherspoon.

Enfin, ça y est ! Après des années à se débattre comme il pouvait pour essayer de porter des équipes moyennement, voire pas du tout compétitives, le vaillant Elvin Hayes a enfin atteint les finales NBA. Avec son acolyte de la Draft 1968, Wes Unseld, qui a envie de prendre sa revanche après sa défaite lors des finales NBA 1971, tous les signaux semblent au vert pour que les Bullets arrivent à accrocher la première bannière de l’histoire de la franchise au plafond du Capital Centre de Washington. Face à eux, les Golden State Warriors de Stephen Cur… euh de Rick Barry pardon. Avec 60 victoires en saison régulière, les Bullets sont clairement les favoris de cette finale.

Mais contre toute attente, c’est un sweep qui attend Elvin Hayes et ses coéquipiers. Un sweep d’autant plus rageant que deux des quatre matchs de la série se jouent à 1 point d’écart et que les deux autres matchs étaient eux aussi serrés. Rageant également, car si l’on regarde d’un point de vue statistique, Rick Barry et ses 29,5 points de moyenne semblent bien seuls à côté des quatre joueurs à plus de 10 points de moyenne sur la série du côté des Bullets. Malheureusement, Elvin Hayes ne shoote qu’à 41,6 % lors de cette série, trop peu pour un intéreur.

En panne de solutions offensives, les Bullets essaieront même de s’acharner sur Rick Barry en commettant des grosses fautes sur lui, pour le faire sortir de ses gonds, sans succès. Le pire pour Washington, c’est que malgré la présence d’Elvin Hayes et de Wes Unseld, les hommes de la capitale se font dominer au rebond (215 à 171 sur la série). Quand on se souvient que deux des matchs de la série se sont terminés avec un seul point d’écart, on peut se dire que rien que quelques rebonds en plus dans les mains des Bullets auraient pu contribuer à maintenir le suspens dans cette série.

Mais bon, ce qui est fait est fait et désormais, il faut se tourner vers l’avenir et se poser les bonnes questions pour les Washington Bullets. À quoi est dûe cette défaite alors que la bague semblait à leur portée ? Est-ce un problème mental ? Est-ce qu’il faut changer quelque chose dans l’effectif ? Ou alors est-ce qu’on laisse ce groupe une dernière chance de montrer ce qu’il vaut ? Autant de questions qui vont animer l’été des Bullets.

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