Énorme séisme du côté de Gaston-Médecin : l’Élan Chalon renverse l’AS Monaco dans son antre (99-104). Porté par Lionel Gaudoux (21 points), Zac Cuthbertson (24 points et 12 rebonds) et Clarence Nadolny (16 points), l’Élan a presque fait oublier l’absence de la star chalonnaise Jeremiah Hill, touché aux adducteurs.
Avant le match, les espoirs bourguignons semblaient bien minces. La Roca Team sort d’une belle victoire contre Dubaï (103-81) deux jours plus tôt. Mais elle est peut-être là, la chance chalonnaise. Monaco sort d’une très grosse semaine avec 3 matchs en 6 jours. Côté Chalon, on sort d’un match moyen contre Nanterre (défaite 78-86). Après la qualification en Champions League avec un excellent tournoi, l’Élan s’affirmait comme un outsider sérieux du championnat.. Mais cette défaite contre les Franciliens, devant son public, a eu l’effet d’un coup de froid.

En début de match, le score reste serré. Puis Chalon réalise un gros run en fin de premier quart (3-14 en 3 minutes) et prend l’avantage avant la fin du premier quart temps (20-31). Ils gèrent dans le deuxième quart et repartent au vestiaire avec 10 points d’avance (39-49).
La seconde période s’annonce longue pour les Chalonnais. Très vite pris par les fautes, Yannis Tonnelier (poste 5) est même exclu à 13 minutes de la fin de la partie. À ce moment, Justin Mutts (poste 4) cumule 4 fautes et Obinna Anochili Killen (poste 5) en compte 3. On comprend très vite que le secteur intérieur posera problème aux Bourguignons. Heureusement pour eux, la star Nikola Mirotic n’est pas en grande forme (10 unités et pas le moindre panier à 2 points inscrit). Pour cause : l’Espagnol s’est frotté à un Lionel Gaudoux en jambe. 21 points à 65 % au tir, 8 rebonds dont 5 offensifs, et 25 d’évaluation.
Après son tournoi XXL en BCL, avec une performance à 23 points et 40 d’évaluation en finale, le capitaine chalonnais confirme son énorme progression. Passé par la Nationale 2 il y a 6 ans, la N1 il y a 4 ans, puis la Pro B il y a 2 ans, le pivot français découvre l’élite du basket à 28 ans (en 2023-2024). Cette saison, il s’apprête même à fouler les parquets européens.
Pas très grand pour un pivot (1m98), Lionel Gaudoux compense ce manque de taille par beaucoup de combativité, un footwork élite et une bonne finition après contact. Ce profil ultra complet garantit à Chalon des performances régulières, tant en attaque qu’en défense.
Portés par de nombreux exploits offensifs, les Chalonnais entament le 4e quart avec 13 points d’avance (62-75). Ils dominent, mais les fautes limitent grandement la profondeur de leur effectif dans le dernier quart. Un joueur est exclu et trois autres (Choupas, Mutts et Anochili Killen) ont déjà été sanctionnés à 4 reprises. Il reste 10 minutes à jouer…
La Roca Team met la pression sur Chalon durant le 4e quart. Ils reviennent même à 6 petits points à 3 minutes 40 de la fin. Mais Chalon et Clarence Nadolny sont impériaux. Il porte l’équipe sur ses épaules dans le money time. Tous les ballons passent par lui, il étire le jeu et provoque de nombreuses fautes. Il inscrit 11 précieux lancers francs et, en l’absence de Jeremiah Hill, prouve à son staff qu’il a sa place dans une équipe de Betclic Élite.
Pour rappel, Clarence Nadolny évoluait encore en N1 il y a deux ans.

L’Élan Chalon s’impose finalement sans trop forcer 104-99 à Monaco. Énorme coup, mais est-ce une si grande surprise ? La défaite contre Nanterre ressemble désormais plus à une erreur de parcours qu’à un véritable revers.
Depuis le début de saison, Chalon régale les spécialistes. L’équipe joue ensemble, défend bien et semble former un véritable groupe. On l’annonçait déjà dans la preview publiée sur notre site avant la saison : cette équipe peut être un outsider très, très sérieux.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, Chalon n’a pas attrapé Monaco en espérant un accident ou un jour sans. Ce n’est pas un hold-up provoqué par une panne d’adresse monégasque. Durant toute la rencontre, c’est bel et bien l’Élan qui a imposé son basket. Et cette philosophie, Elric Delord en parlait à notre micro à l’issue d’un match de présaison : “la culture du club, c’est l’idée qu’on s’en fiche du score, on s’en fiche de l’adversaire. Tout ce qui compte c’est nous et nous devons toujours jouer comme on le souhaite”.
L’Elan n’a pas volé ce match, il l’a dominé, et ce face à une équipe qui a joué à son niveau. Mike James plante 31 points, Elie Okobo 18 et Monaco tourne à 50% à deux points et 39% derrière l’arc. Chalon n’a pas juste défendu dur ou profité de la fatigue adverse, ils ont battu Monaco à leur propre jeu, avec rythme, adresse et caractère dans le money-time. Et c’est sûrement ça, le plus impressionnant.