Souvenir, souvenir. 29 juillet 2021, soir de draft comme soir de trade. En début de soirée, les Phoenix Suns et les Brooklyn Nets s’accordent afin d’échanger Landry Shamet, aujourd’hui légende en Arizona, et Javon Carter. À cela s’ajoutait un petit pick de draft qui se transformera en un buffle de 2 mètres 08 et 125 kilogrammes, un certain Day’Ron Sharpe.
Une lente mais intéressante progression
Faisant avant tout ses gammes en G-League pour son année rookie, le jeune pivot pouvait s’attendre à jouer d’avantage cette année avec les « grands » grâce, ou plutôt à cause, d’un manque de backup derrière Nicolas Claxton. Spoiler : tout ne s’est pas passé comme prévu. Car oui, malgré la place et un rôle à prendre, D’R a difficilement répondu aux attentes de Steve Nash dans un premier temps, puis de Jacques Vaughn dans un second temps. Ayant des minutes quasiment un match sur deux sur la saison, Sharpe a connu un démarrage très compliqué, comme toute l’équipe, avec une énergie débordante mais très mal utilisée. Débutant avec un temps de jeux autour des 15 minutes après 4 matchs, il devra se contenter de garbage time par la suite, voyant Ben Simmons et Kevin Durant récupérer ses minutes derrière Claxton.
Un nouveau départ
6 février. Boom. Exit Kyrie Irving (et Markieff Morris)
9 février. Boom. Exit TJ Warren (et Kevin Durant)
La franchise prend un nouveau virage, l’équipe prend un nouveau virage, Day’Ron ne doit pas sortir de la course. Les rotations sont élargies, l’ambition amoindrie, Simmons à l’infirmière, Sharpe rentre sur la piste (je n’ai pas trouvé de rime). Post trade, Sharpe jouera 25 matchs sur 34 possibles avec un temps de jeux autour des fameuses 15 minutes. Le backup redevient backup. On sort les drapeaux, on sabre le champagne, c’est la fête mais, les performances, elles suivent ?
Voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ?
Comme résumé Day’Ron Sharpe ? Prenez un mammouth, enfermez le dans une toute petite cage puis piquez le au LSD. Plus sympathiquement, prenez un jeune homme avec une énergie folle mais une discipline inexistante au milieu de joueurs truffés d’expérience. Effectivement, bien entendu, je peux vous comprendre, c’est problématique mais le garçon a tout juste 21 ans, n’a pas eu la chance de s’entraîner avec des vétérans à son poste comme Clax a pu avoir avec DeAndre Jordan et Amar’E Stoudemire, s’est retrouvé propulsé dans un costume bien trop grand pour lui, le tout dans une franchise en pleine explosion. Toute cette puissance sans un minimum de cadre ne peut pas être bien exploitée. Le mammouth a besoin d’une tisane et d’exploser sa cage par la malice et l’apprentissage, pas en frappant les barreaux jusqu’à ce qu’ils cèdent. Le jeune homme devra passer pas ces étapes aussi, la tisane reste en option. Il possède une bonne lecture défensive (cc Harden), se déplace très vite (malgré une petite faiblesse latéral dû à sa carrure), il sait évidemment poser des écrans en béton armé (doit s’endormir sur les VHS de Steven Adams) et peut servir en attaque avec des bribes de shoot à 3 points. (il reste assez maladroit en pick and roll)
Sharpe backup, on retente l’expérience ?
Non.
Mais encore ?
On est obligé de s’accorder sur deux choses : le gamin est talentueux mais il n’est pas prêt. Est-ce que c’est grave ? Absolument pas, mais il faut le soulager de ce rôle pour favoriser son développement. Il doit regarder Steven Adams, ça doit être un exemple défensif pour D’R. Mais pour l’attaque, j’ai ma petite idée. 3 mots. PICK. AND. POP. Travaille ton shoot, travaille ta mobilité, ton endurance pour rester lucide et regarde du Porzingis, du Valenciunas (cible intéressante soit dit en passant) et devient une menace loin du panier. Quand tu possèdes un tel corps et un jolie coup de poignée, tu es déjà dans une case assez mince de joueur qui peuvent avoir un très bel avenir alors il ne faut pas lâcher.
Le projet Sharpe n’est qu’à ces débuts. Une autre année de développement avec de la G-League couplé avec l’arrivée, on espère, d’un vétéran et l’année 2024 sera la sienne. Embiid et Jokic, commencez à trembler.