Avec une extension signée en 2022, lui assurant un contrat à hauteur de 67 millions en 2028 selon les estimations du cap space, Damian Lillard est accusé de vider les caisses de Portland, de ne penser qu’à l’argent au contraire d’autres joueurs contemporains, d’être un hypocrite… (ses déclarations sur Paul George lui reviennent à la figure). Son image de joueur prônant la fidélité est aussi écornée que celle Dwyane Wade auprès de Gabrielle Union.
Malgré les critiques, sur le terrain quand il joue, il se donne à fond et fait partie du top tier de la ligue. Il décroche les étoiles d’All-Star et marque les esprits avec Stephen Curry lors du All-Star Game où les deux se répondent à coups de bombes lointaines. Ce genre d’images et d’exploits peut constituer un résumé de la carrière de Lillard…
Plus les années passent, plus Portland s’éloigne d’un prétendant au titre pour des raisons principalement financières. Il ne faut pas oublier que Portland est un petit marché, avec une fiscalité salariale très importante. Donc attirer des agents libres est un défi difficile à relever, voire impossible. Il ne reste que les transferts pour faire passer un cap à l’effectif et disons que le front office est connu pour être assez frileux pour prendre des risques. Neil Olshey, après les déclarations de Lillard, avait déclaré être satisfait que Portland aille au premier tour chaque année…
Lorsqu’après une nouvelle saison à privilégier le tanking malgré une énième performance All-Time de Damian (71 points sur la tête des Rockets), une notification de Chris Haynes, le porte-parole non officiel de Lillard, nous informe de sa volonté de partir. Qui était surpris ? Qui pouvait tomber des nues en constatant que les ambitions du franchise player et des Blazers étaient plus divergentes que jamais ?
Le Heat se frotte déjà les mains, la NBA s’attend à un nouveau braquage de la part de Pat Riley, sauf que l’offre est jugée peu intéressante par le nouveau front office représenté par Joe Cronin, aka M. DRAFT. Des longues semaines s’écoulent, pendant lesquelles un nouveau photoshop apparaît chaque jour. La patience des fans de RipCity est mise à rude épreuve car il est difficile de se projeter dans l’avenir tant qu’il est entre les mains du futur ancien emblème de la franchise. Un ras-le-bol se fait sentir et la fanbase est même prête à l’envoyer à Shanghai ou à Levallois si la contrepartie est meilleure que celle du Heat.
Arrive enfin la conclusion à ce feuilleton où les deux parties y trouvent leur bonheur : Portland récupère un joueur All-Star pouvant amener à de nouveaux picks pour l’avenir et Lillard rejoint une équipe taillée pour le titre.
Que retenir de cette relation entre Damian Lillard et la Cité des Roses ? Au-delà des chiffres et des records, le natif d’Oakland aura rendu Portland sexy et attrayant pendant 11 ans. Beaucoup d’amateurs de basket (dont moi) se sont liés d’amour pour les Blazers grâce au Dame Time, à son franc-parler. Ses différentes facettes (amateur de boxe, rappeur pas trop mauvais) le rendent humain aux yeux de tous. Il a un profil différent du star system, il met en avant sa vie de famille, hors basket.
Aujourd’hui, il pleut dans l’Oregon (un vrai pléonasme) car le meilleur joueur de l’histoire de la franchise pour beaucoup d’entre nous s’en va. Il aura été source de bonheur, de frustration, de colère et de joie. Mais n’est-ce pas la définition de l’amour ?
Cette lettre a été écrite par Damien Makaia.
[…] C’est avec plein d’espoirs et d’ambitions que Portland entamera sa saison régulière 2023-24, car la ville semble avoir adopté le natif de Georgia, et que lafFranchise pourrait déjà avoir trouvé un remplaçant au meilleur joueur de son histoire : Damian Lillard. […]