Le 6 juillet s’est terminé la Coupe du Monde U-19 de la FIBA. Un évènement attendu comme toujours où c’est l’occasion de suivre des prospects juste avant leur saison NCAA ou avant dernière saison U-18 pour les quelques joueurs qui auraient 17 ans seulement. Pour Le Roster, c’est l’occasion de revenir sur chaque équipe une par une pour parler des quelques noms qui nous ont attiré l’oeil, en bien comme en mal.
1. Team USA, le retour au sommet
Il y a 2 ans, les Etats-Unis finissaient 4ème de la compétition. De là, tous les grands médias partaient dans le freestyle habituel quand on voit Team USA finir à une autre place que la première : les étatsuniens sont ils finis ? Faut il faire une Dream Team XVII ? Qui sont les prochaines relèves ?
Cependant, si la dernière cuvée s’était effectivement révélé insuffisante (les meilleurs scoreurs étaient Tre Johnson, Tobe Awaka et Mark Armstrong), l’équipe ricaine remet l’église au centre du village. Team USA est invaincue sur le tournoi (7-0) et a battu quasiment tous ses adversaires de plus de 15 points. Ils battent l’Allemagne en finale de 33 points.
Si on pourrait parler de beaucoup de joueurs, il y en a 3 qui se sont détachés assez clairement : AJ Dybantsa, Koa Peat et Mikel Brown.
AJ Dybantsa a été élu MVP du tournoi. Il a montré qu’il était un scoreur extrêmement efficace (1.79 points par tirs) grâce à une capacité exceptionnelle à aller chercher des lancers francs. Il a également montré qu’il était un joueur efficace au panier une fois qu’il a réussi à y accéder. On remarque aussi un passing positif avec 2.3 assists. Seul petit point à surveiller : le tir à 3 points, zone dans laquelle il a eu une réussite de 11.1%, ce qui est ridicule. Il sera évidemment à surveiller sur la saison prochaine à BYU.
Le deuxième joueur de ce trio d’enfer est Koa Peat, futur commit d’Arizona. Il a été d’autant plus intéressant à surveiller qu’on nous a donné quelques indices sur sa future utilisation car le coach de Team USA n’est autre que Tommy Lloyd, le coach des Wildcats d’Arizona. Koa a pas mal dominé grâce à un physique qui lui permet de chercher facilement des points dans la raquette au niveau U-19. Il faudra travailler son tir et ses lancers francs où il a beaucoup de marge et un potentiel certain.
Le dernier membre de ce trio n’est autre que le nouveau crack de Louisville : Mikel Brown. Malgré une certaine irrégularité dans son tournoi (il a été excellent contre la France ou le Cameroun mais inefficace contre l’Australie ou l’Allemagne en finale), il a montré ce qu’on devrait attendre de lui à l’avenir : un playmaker de bon niveau balle en main et un scoring où il trouve facilement ses spots. Il devra travailler pour avoir une rim pressure digne de ce nom pour devenir un scoreur efficace à haut volume en NCAA et en NBA.
On pourrait évidemment parler de pleins de joueurs tant cette équipe des Etats-Unis d’Amérique est blindée en talent. On pourrait parler de l’impact physique et défensif de Morez Johnson, du playmaking de JJ Mandaquit ou encore de la polyvalence offensif de Nikolas Khamenia.
On a aussi eu des prospects de la draft 2027 dans le lot qui ont fait le travail : Tyran Stokes a envoyé un énorme triple-double avec 7 interceptions contre la Jordanie, Jordan Smith a été un incroyable couteau-suisse défensif tout au long du tournoi et les tirs de Caleb Holt ont été primordial au succès des étatsuniens. En bref, encore une équipe d’un très haut niveau pour Team USA qui remporte la compétition pour la 9ème fois de son histoire.
2. L’Allemagne, des excellents deuxièmes
Clairement, l’Allemagne a été bluffante sur l’entièreté du tournoi. Pour la première médaille de leur histoire dans cette compétition, ils ont su jouer efficacement et gagner constamment sans se mettre en danger. Si les USA étaient l’obstacle de trop, les allemands n’ont pas du tout démérités.
Le premier joueur dont il faut parler dans cette équipe c’est la machine à double-double de Wurzburg : Hannes Steinbach. Fils d’un ancien coéquipier de Dirk Nowitzki, l’intérieur a dominé physiquement ce tournoi de façon assez violente. Tout du long, il semblait toujours plus grand, plus gros, plus fort. Au final, il a tourné à 17.4 points et 13.0 rebonds de moyenne en étant impossible à arrêter une fois sous les cercles. Cependant, Steinbach n’est pas qu’un physique, c’est aussi un technicien qui a rentré 77.8% de ses lancers et qui a montré qu’il savait faire des bonnes passes depuis le poste bas. Il va être intéressant de le suivre dans cette équipe de Washington l’an prochain avec Wesley Yates et Zoom Diallo.
Cependant, un autre intérieur a aussi fait parler de lui sur cette coupe du monde chez les allemands : Eric Reibe. Futur joueur de UConn, il a tourné à 15.4 points, 5.0 rebonds et 1.6 assists de moyenne. Joueur très technique avec beaucoup de craftiness près du cercle, Reibe a été un joueur d’impact immédiat pour l’Allemagne aux côté de Steinbach dans la raquette. Beaucoup plus skinny que son camarade, Eric a fait parler son toucher de balle et sa superbe mobilité durant le tournoi. Il faudra clairement surveiller les lancers francs et la protection du panier mais si il arrive à montrer là-dessus, sa place dans les boards de 2026 pourrait être haute.
Sur le backcourt, c’est surtout Christian Anderson qui a retenu notre attention. L’allemand né dans l’Etat de Géorgie aux USA a fait un tournoi de haut niveau en terme de scoring et de création balle en main. Ici, c’est bien plus sa capacité à tirer à 3 points qui a fait des différences. Il maitrise énormément de types de tirs, autant le pull-up que le catch & shoot, et est une menace énorme qui profite aux intérieurs de l’Allemagne et, probablement, profitera aux intérieurs de Texas Tech l’an prochain comme JT Toppin.
Sinon, on peut aussi mentionner le playmaking de Jack Kayil ou le scoring de Declan Duru parmi les belles réussites du tournoi. Le premier n’a malheureusement pas su trouver la mire pendant la compétition, ce qui a freiné le succès de l’Allemagne et le second a été bon mais sans être aussi brillant que ces camarades cités plus haut. En tout cas, cette équipe allemande regorge de jeunes talents qui mérite d’être surveillés à l’avenir et notamment en vu de la future draft.
3. La Slovénie à l’offensive
Après avoir fini troisième lors des phases de poules, la Slovénie a réussi à faire son trou jusqu’au podium, bien aidé par le hasard des tableaux qui permettait de rencontrer le meilleur du groupe C, le pire groupe d’assez loin, en quart de finales. Au final, il n’empêche que c’est les héritiers de Goran Dragic et Luka Doncic qui ont pris la première médaille de l’histoire du pays en Coupe du Monde U-19.
Zak Smrekar a complété le 5 du tournoi avec AJ Dybantsa, Mikel Brown, Christian Anderson et Hannes Steinbach et c’est bien normal. Scoreur sur les postes 2-3, il a montré un arsenal offensif complet sur le papier, bien qu’irrégulier parfois. Son tir est son arme principale avec une capacité à dégainer très rapidement. Cependant, le swingman n’est pas juste un get buckets un peu inefficace, c’est aussi un joueur qui apporter aux rebonds et à la passe. En bref, on a ailier qui pourrait s’inscrire comme un prospect de type 3&Connect pour les années à venir.
Il était plus attendu que son coéquipier Smrekar et il a aussi fait un bon tournoi, c’est Urban Kroflic. Celui qui fait parti du nouveau prospect’s core du Mega a envoyé 12.7 points, 6.6 rebonds et 4.1 assists. Pas non plus super efficace, il a cependant été très rassurant sur son toucher de balle avec un exceptionnel 95.2% aux lancers, qui fait suite à son 86.7% sur la ligne durant l’EuroBasket U-18. C’est un joueur vraiment complet qui sait tout faire sur le terrain et qui a envoyé une grosse performance avec 19 points, 14 rebonds, 6 assists, 1 interception et 3 contres pour remporter la médaille de bronze. Il a cependant beaucoup moins la capacité à d’accéder et de finir au cercle que son coéquipier Smrekar et devra donc travailler dessus.
Beaucoup plus investi dans le playmaking que le scoring de son équipe, Mark Padjen est le troisième joueur de ce core slovène. Très doué pour trouver les coéquipiers ouverts tout au long du tournoi, Padjen a été fondamental pour l’attaque. Cependant, il n’est pas juste un passeur de qualité, c’est aussi un super créateur de tirs qui sait comment trouver les bons angles d’attaques pour scorer.
4. Nouvelle-Zélande, des Tall Blacks à la hauteur
Par forcément attendus si haut à la base, les néo-zélandais ont proposé une magnifique performance. Deux joueurs se sont fait principalement remarquer chez les Tall Blacks : Tama Isaac et Hayden Jones. Les deux commits NCAA, respectivement de UC-Irvine et de Wisconsin.
Tama Isaac est un floor général qui a gérer le jeu comme personne pour maintenir la Nouvelle-Zélande au-dessus de l’eau dans les moments compliquées comme le premier match face à l’Argentine. Il a eu un impact indéniable en terme de playmaking mais également de scoring grâce à une aptitude à trouver des paniers faciles constamment notamment au panier. Il doit encore trouver son rythme pour être efficace à 3 points mais les bases sont là et il sera un joueur à surveiller en priorité en Big West.
L’autre cadre de cette équipe est donc Hayden Jones, un véritable couteau-suisse au pays des kiwis. Clairement, le scoring manque de toucher et d’efficacité pour le moment. Cependant, il apporte dans tellement d’aspects du jeu pour les Tall Blacks : c’est un excellent rebondeur plein d’énergie avec une belle science du placement, c’est un passeur qui sait trouver ses coéquipiers, il peut cut assez facilement, provoquer des lancers francs, protéger le panier par séquence et même rentre quelques tirs par moment. En somme, on est sur un potentiel de rôle players qui aurait totalement sa place dans la NBA actuelle et c’est pour ça qu’il va falloir surveiller sa saison à Wisconsin avec beaucoup d’intérêts.
On pourrait aussi parler de Julius Halaifonua qu’on verra l’an prochain à Georgetown. Cependant, on va aussi parler des déceptions qu’ont pu être Jackson Ball et Oscar Goodman. Les deux joueurs étaient très attendus mais n’ont pas eu autant d’impact que ce qu’on attendait. On voit clairement qu’ils ne sont pas prêts et si c’est normal pour Jackson Ball (né en 2008), ça l’est moins pour Goodman qui risque d’avoir du mal à se faire une place dans la raquette de Michigan l’an prochain avec Yaxel Lendeborg, Morez Johnson ou Aday Mara.

5. Canada, un collectif qui fonctionne
Le Canada est, on le sait, une nation montante en FIBA. Pour symbole, on a Shai Gilgeous-Alexander qui a été MVP de régulière et Champion NBA avec le Thunder de la saison passée. Forcément, beaucoup d’attentes sont fondées autour de ce groupe de jeunes. Cependant, on a aussi vu un groupe collectif, sans star (ça leur a peut être manqué pour viser plus haut) mais avec beaucoup de talents : Tristan Beckford (South Florida), Jordan Charles, Efeosa Oliogu (Butler), Spencer Ahrens (Boise State) ou encore Onyx Nnani (South Florida).
Contre la Slovénie, c’est Jordan Charles qui s’est démarqué. Sans faculté pour la saison prochaine, il a inscrit 27 points agrémenté de 6 rebonds et 5 assists. Offensivement, c’est un meneur assez petit mais qui combine pas mal de skills en attaque qui lui permettraient d’être un meneur de haut niveau en NCAA qui aura trop de limites physique pour la NBA en l’état comme Steven Ashworth et Ryan Nembhard. Il a également une bonne rim pressure malgré sa taille qui en font un scoreur dangereux.
Pour terminer les phases de groupe, c’est Efeosa Oliogu qui a mis le feu pour tenter, sans succès, de résister à l’Allemagne. La première force du commit de Butler est sa capacité à accéder au panier et à y finir de manière efficace. Il utilise ses qualités athlétiques à bon escient pour dunker mais aussi pour gratter du rebond offensif et donc des points faciles. Il va clairement devoir progresser sur le reste de son arsenal offensif, notamment le tir mais aussi le passing, pour devenir un prospect attendu dans les années à venir.
Très irrégulier sur le tournoi, Tristan Beckford a été bon contre l’Australie et les USA. Son physique tanké et sa longueur de bras lui permettent d’aller chercher des points faciles au panier ainsi que des fautes pour avoir des lancers francs. Si il trouve de la régularité dans le tir, on peut vraiment faire face à un joueur de qualité dans le futur. Cependant, il manque aussi de polyvalence dans son jeu pour finir comme un joueur NBA en l’état.
Enfin, Olivier Rioux, phénomène de 2m33-2m36, n’a encore eu que très peu de temps de jeu après une année redshirt. L’occasion de voir encore ses trop gros défauts qui risquent de l’empêcher de faire de vraies bonnes performances en NCAA. En espérant que notre rédacteur en chef fan des Raptors et de l’équipe canadienne accepte de lâcher le steak sur lui.
6. Australie, entre espoir et déception
L’Australie avait un groupe intéressant autour duquel travailler pour cette Coupe du Monde U-19. Si on a vu des choses très intéressantes, d’autres étaient bien plus mitigées. On peut ranger ceci dans les différentes catégories
Positif : Jacob Furphy en phase de groupe, Roman Siulepa, le sniper Luke Fennell
Négatif : Jacob Furphy en phases finales et le niveau offensif de Dash Daniels
Jacob Furphy s’est posé comme un leader offensif de très haut niveau sur les phases de groupes et contre la République Dominicaine. Malgré des grosses confrontations comme les USA ou la France, Jacob a montré qu’il savait scorer en efficacité grâce à une capacité à artiller de manière infinie de loin. Il a également montré des capacités défensives correctes qui lui permettent de gratter des interceptions. Cependant, sur les derniers matchs, il a été affreux au scoring, laissant apparaître de manière plus qu’évidentes de grosses limitations en terme de rim pressure et d’explosivité qui l’empêchent d’être efficace même quand le tir ne veut pas rentrer.
Dans le positif, c’est le très unique Roman Siulepa qui s’est démarqué. Joueur de basketball mais aussi du rugby, il possède un alliage de ball-handling et de puissance physique qui est incroyable et lui permet de scorer énormément grâce à des lancers provoqués. Il est également un joueur fort aux rebonds grâce à un moteur débordant. Il va falloir apprendre à jouer un peu mieux off-ball, à shooter mais aussi à être moins trou noir et trouver ses coéquipiers.
Bien plus négatif, c’est le niveau offensif de Dash Daniels qui s’est vu. Si il a des qualités défensives, physiques et de playmaking vraiment intéressantes, on voit surtout une incapacité à scorer à un quelconque niveau qui inquiète. Sa mécanique de tirs est très préoccupantes et ça n’étonne personne de le voir à 52.4% aux lancers francs. Il n’a pas non plus d’armes pour terminer au cercle de manière, lui qui n’est ni puissant, ni explosif, ni crafty. Il se pourrait que la saison du frère de Dyson soit compliquée à Melbourne sans progrès
7. Israël, de Ben Saraf à Bien ça rame
Coupe du Monde d’un mauvais niveau pour Israël qui, déjà, n’a joué que 6 matchs par forfait de la Jordanie. De plus, la star, Omer Mayer, a raté les deux derniers matchs après avoir envoyé des grosses performances individuelles. Le futur joueur de Purdue a montré énormément de qualités de basketteur : gros scoreur, shooteur à 3 points à haut volume, il peut aussi trouver ses coéquipiers démarqués si besoin. Cependant, attention à ne pas trop prendre sa production statistique (20.0/5.0/4.3) au sérieux, il a proposé ses performances sur peu de bonnes équipes (Suisse, République Dominicaine, Cameroun) et contre la Slovénie, il a bien plus galéré.
Autour, l’absence de Omer a permis de dévoiler des joueurs comme Rany Belaga, Oren Sahar, Ariel Sela ou Tamir Gold.
8. Suisse, la surprise du chef au goût de gruyère
La Suisse ne s’est pas qualifiée pour la compétition, elle n’est là que pour son statut d’hôte du tournoi, qui se déroulait à Lausanne. Cependant, elle n’a pas du tout déméritée et a montré de belles capacités et des supers joueurs qu’on a hâte de suivre.
Mais évidemment, la star est Dayan Nessah. Machine de polyvalence qu’on verra l’année prochaine à Cleveland State (ancienne université de Norris Cole), il a montré beaucoup de choses. Pas forcément un gros shooteur mais capable et qui va surtout chercher ses points à mi-distance ou sous les cercles. Il est également très fort aux rebonds malgré un physique d’ailier. Il possède aussi une panoplie de passes intéressantes qui ne demande qu’à être travailler au niveau des choix.
Il faut rendre hommage à la Suisse qui a montré qu’elle avait totalement sa place dans ce tournoi autour de sa star et de bons snipers comme Oliver Sassella ou Austin Ouko.
9. Serbie, la déception au pays du basket
On attendait énormément d’eux et ils ont fini 9ème, la Serbie a été une grosse déception sur ce tournoi. Pourtant, sur le papier, les joueurs étaient là (Savo Drezgic, Andrej Kostic) mais trop d’erreurs, trop de tactiques douteuses et trop de tirs qui ne sont pas rentrés. Dès le départ, l’équipe rate son entrée avec deux défaites de quelques points contre le Mali et l’Argentine. Ensuite, tout se finit très vite : tu tombes contre l’Allemagne et tu sais déjà que tu ne joueras pas mieux que la 9ème place.
Savo Drezgic, pourtant attendu comme un des meilleurs joueurs du tournoi, a mis beaucoup trop de temps à se lancer dans la compétition. On n’a pas du tout retrouvé le sniper qu’on attendait et les turnovers furent beaucoup trop présentes. Heureusement qu’il a lâché de grosses performances contre l’Allemagne et la Nouvelle-Zélande pour sauver sa ligne de stats parce que sinon, ça aurait pu être le tournoi de la catastrophe pour celui qu’on attend comme la star du Mega Basket.
A ses côtés, un autre joueur a fait l’objet de nombreuses déceptions : l’ailier qu’on verra à Kansas State l’an prochain, Andrej Kostic. Profil de scoreur polyvalent, il est la cause principale de l’échec des serbes en phase de poule mais aussi face à l’Allemagne. Incapable de rentrer des tirs, son absence de polyvalence dans les autres aspects du jeu l’ont empêché d’être impactant autant que prévu. Si on peut noter du positif, il a quand même été le leader de l’équipe pour les matchs de classement qui ont permis à la Serbie d’être 9ème et de ne pas descendre plus bas.
Dans les joueurs plus positifs, on doit parler de Nikola Dzepina. Ailier de 2m06, il a été le joueur le plus régulier de l’effectif avec un apport constant au scoring. Aussi bon pour finir près du cercle (en cut comme en drive) que pour tirer de loin, Dzepina a une place à jouer dans le cadre de la draft 2026, lui qu’on verra à Valence avec un autre prospect attendu : Sergio de Larrea.
10. France, pas le meilleur groupe et pas le meilleur résultat
Clairement, la France venait au tournoi avec un groupe intéressant mais qui ne possédait pas d’armes offensives capables d’être fortes et régulières. Sur les 7 matchs joués par les argentés de 2023, c’est sûrement Marc-Owen Fodzo-Dada qui s’est montré le plus capable de scorer. Vrai joueur de pull-up qui sait provoquer des lancers, MOFD a été un joueur crucial dans le manque offensif de l’EDF. Cependant, ses limites de création balle en main pour les autres l’ont empêché de mener l’équipe plus loin que la place 10.
Mais évidemment, la grande force de ce groupe, c’est surtout la défense et pour ça, nul doute que l’équipe était présente. Le playmaking défensif et la protection de cercle venait de partout : Noa Kouakou-Heugue (qui a récemment signé aux Perth Wildcats en NBL), MOFD, Soren Bracq, Yohan Sissoko, Mo Diakite ou encore Talis Soulhac. Comme depuis quelques temps, l’équipe française s’impose par son physique et son jeu défensif mais, encore une fois, le niveau offensif a fauté.
27.5% de loin sur la compétiton ainsi que 62.7% aux lancers francs, c’est beaucoup trop faibles. On attendait bien plus, notamment, de Talis Soulhac et Soren Bracq. On a aussi vu des joueurs comme Thomas Bassong qui, malgré toute l’énergie qu’ils mettent, sont beaucoup trop verts pour une telle compétition.
11. Mali, un groupe kiffant
Clairement, le Mali a vraiment été un groupe super à suivre sur la compétition. Il est clair qu’il manquait trop de talent offensif, surtout quand celui-ci est essentiellement basé sur un scoreur qui, il se trouve, est un des joueurs les plus jeunes de la compétition. Sekou Bagayoko a un talent de scoreur qui est certain mais il manque énormément de lucidité en lecture et de capacité à faire le bon choix.
Alors certes, le Mali n’a pas un bon spacing et ça n’a pas du aider mais il tente trop de 3 points impossible au lieu de tenter d’aller chercher le cercle par exemple. Il manque aussi de passing pour être si efficient. Cependant, le potentiel est certain et il nous tarde de voir quelle université il rejoindra dans 1 an.
Cependant, autour de Bagayoko, il y avait aussi plein de supers joueurs qui offraient un niveau d’énergie et défensif qui était archi plaisant à voir. Youssouf Traore, Ladji Coulibaly, Harouna Sangare ou Mohamed Sangare ont tous été des joueurs importants du tournoi qui ont su apporter une vibe unique autour de cette équipe qui n’a rien lâché. Symbole de tout ça, l’action de fin de match de Ladji Coulibaly contre la Serbie durant laquelle il tient sur Drezgic, le contre puis court envoyer un dunk en transition pour mettre un couvercle sur la victoire.
12. Argentina, Kropp on top
L’Argentine n’a finit que 12ème et pourtant, elle possède en son sein un des joueurs les plus prometteurs de la compétition. Encore plus impressionnant, l’Argentine a fini 12ème alors que ce fameux joueur a tenu toutes ces promesses. Ici, on parle de Tyler Kropp, l’intérieur argentin qu’on verra à Northwestern l’année prochaine.
Meilleur scoreur du tournoi avec 21.7 points, il a accompagné ça de 9.7 rebonds de moyenne avec d’excellents pourcentages pour être efficace, dont un très solide 82.6% aux lancers et un exceptionnel 57.1% de loin. En bref, Tyler Kropp a été trop fort : le toucher au panier se voit très vite et il arrive à chopper énormément de rebonds, notamment offensif pour obtenir des secondes chances. Négativement, on peut se poser des questions sur sa capacité à défendre en NCAA, sachant que ce n’est pas un protecteur de cercle car pas assez vertical mais pas non plus un joueur si à l’aise sur switch.
Autour, c’est surtout Thiago Sucatzky qui a fait le travail, le meneur a été le meilleur passeur du tournoi et a montré un skillset génial à regarder. Cependant, son physique sera trop léger pour la NBA avec une taille de 1m78. Autour, les attendus Felipe Minzer et Ivan Prato n’ont pas tenu leurs promesses et Kropp s’est, très (trop) souvent, senti seul en attaque.
13. Chine, du potentiel mais encore trop léger
On attendait pas vraiment autre chose de la Chine en terme de résultats donc difficile de parler de cette 13ème place comme une déception. On peut, en revanche, parler de la déception individuelle de Boyuan Zhang. Si la star de l’effectif chinois a fait un tournoi intéressant, son absence de réussite aux tirs extérieurs fait contraste avec ce qu’on a vu à l’AsiaCup U-18. C’est une des raisons de cette 13ème place même si autour, les capacités de jeu off-ball et de cutting sont toujours là.
Toujours dans les talents offensives, la créativité de Jacob Zhu a fait un bien fou à cette équipe qui a souvent manqué d’un porteur de balle audacieux et c’est là qu’on voit la part de sa formation US. Il a un handle plus créatif que ses camarades et tente des tirs inattendus. Cette créativité lui permet d’être moins facile à prédire mais aussi de créer des espaces au sein de l’attaque chinoise. A la manière d’un Hansen Yang il y a 2 ans, Jacob Zhu permet vraiment de sortir des systèmes cadrés un peu trop dépassés. Cependant, il lui faudra être une menace au scoring plus importante pour que tout ça soit exploitable.
Cependant, deux joueurs bien plus étonnants ont fait leur trou : Jiazheng Chen et Sinan Huan. Le premier est un arrière scoreur qui peut mettre des paniers dans n’importe quelle position. Son tir est monstrueux et il finit bien au panier. Il a également un bon passing et il a montré un playmaking défensif très intéressant. Sinan Huan est bien différent. Mesuré à 2m15, il se montre avant tout par sa protection du panier de très haut niveau, qui l’a mené à tourné à 5 contres de moyenne sur le tournoi avec une pointe à 8 contre le Canada à l’ouverture. Si le potentiel défensif est là, il manque de toucher de balle et d’impact aux rebonds pour être un prospect NBA en l’état.
14. Cameroun, un point très positif et un point très négatif
Le Cameroun est résumable en 3 points : Franck Belibi, Gedeon Basson et Amadou Seini.
Franck Belibi et Gedeon Basson ont été deux énormes surprises dans cette équipe. Le premier est le joueur le plus jeune de la compétition et ça ne l’empêche pas de montrer de magnifiques qualités offensives, notamment quand il s’agit de shooter à 3 points. Le reste est un peu léger mais la base est présente et combiné à un corps intéressant à exploiter pour développer du jeu offensif. Basson, lui, n’était pas du tout attendu là. Prévu pour être un bon joueur de complément au sein de l’effectif, il a finalement été le leader offensif de l’équipe, montrant des qualités de sniper mais aussi de provocateur de lancers d’élite. Il a même été un passeur correct dans une équipe qui n’avait pas de gros playmaker.
De son côté, Amadou Seini était attendu pour être la star de l’effectif : un physique incroyable et des qualités athlétiques fabuleuses, le pivot avait envoyé un AfroBasket U-18 de haute volée. Cependant, cette Coupe du Monde U-19 a été une réelle déception. L’impact physique et athlétique n’a pas été aussi présent qu’attendu. De plus, on n’a pas vu de réelles progressions offensives, ce qui est frustrant. Si il a effectivement tourné à 15.3 rebonds, ce qui est énorme, ce n’est pas suffisant. Symbole de la déception de sa compétition, son fameux dunk contre son camp qui mène à la défaite de son équipe face à l’Australie.
15. République Dominicaine : repart comme elle est arrivée, inconnue
Ici, seul Lucas Morillo a fait son trou avec de très belles performances : 20.0 points, 9.0 rebonds, 4.3 assists et 1.9 interceptions. Pas un très bon shooteur, Lucas a montré une capacité à scorer au panier et à mi-distance qui, combiné à un passing très intéressant, en font un joueur à suivre. A ses côtés, Carbuccia continue de montrer ses limites au scoring mais Fernando De Los Santos a réussi à s’imposer sur le backcourt.
16. Jordanie, les bons derniers
La Jordanie a réussi à être particulièrement mauvaise durant ce tournoi. On se doutait qu’ils ne seraient pas les favoris, c’était compliqué d’imaginer que ce serait à ce point-là. Ils n’ont eu aucune victoire mais ils ont perdus avec des gros écarts :
- 10 points contre la République Dominicaine en Phase de Groupe
- 44 points contre la Suisse
- 73 points contre Team USA
- 41 points contre le Mali
- 19 points contre la Chine
- 22 points contre la République Dominicaine en Phase de classement
La Jordanie n’a peut-être pas marqué les esprits avec son jeu lors de ce tournoi, mais sa décision de ne pas jouer contre Israël, en signe de protestation face à la situation à Gaza et en solidarité avec le peuple palestinien, restera un geste fort. Merci à eux pour cette prise de position. Pour ce qui est du basketball, ce sera peut-être pour une prochaine fois.