Enfin ! Utopia est disponible à l’écoute. À l’occasion de la sortie événement de l’album de Travis Scott, nous vous proposons de revenir sur les rappeurs qui s’impliquent dans leur franchise. D’investisseur à simple soutien, les exemples sont nombreux, take the mic.
La NBA et le rap sont deux univers proches. Le champ lexical du ballon orange s’adapte facilement à la musique. Ces deux moyens d’ascension sociale pour les américains partagent de nombre codes communs. Outre les amitiés entre rappeurs et joueurs, il n’est pas rare de voir les chanteurs s’investir pour leur franchise. Présentation non exhaustive.
Ils sont actionnaires
J. Cole, « Either you play the game or you let the game play you »
L’exemple le plus récent est celui de J. Cole. L’interprète de No Role Modelz est membre du fond d’investissement qui a succedé à Michael Jordan à la tête des Frelons en juin dernier. Le natif de Francfort en Allemagne a passé toute son enfance en Caroline du Nord à quelques kilomètres de Charlotte.
Celui qui chantait déjà Carolina in my mind en 2007, peut désormais augmenter son impact au sein de la franchise qui a récemment prolongé Lamelo Ball. Un hymne officiel ? Une collaboration entre son label Dreamville et les Hornets ? Le rappeur aux multiples BET Hip Hop Award peut changer l’image d’une franchise qui en a grand besoin. Cole World, Cole Life, Cold Blooded.
Will Smith, homme d’affaires et amoureux des 76ers
Philadelphie n’a pas senti l’odeur d’un titre NBA depuis 1983. Will Smith, alors âgé de 15 ans, profite pleinement du succès. Il ne se doute pas qu’il sera un jour actionnaire de sa franchise de toujours. Depuis 2011, la star de Men In Black et son épouse, Jada Pinkett-Smith font partie du groupe dirigés par les financiers Joshua Harris et David Blitzer.
Les années Smith à la tête des 76ers sont faites de tanking et d’un projet qui patine. Occupé par Hollywood, l’ancien rappeur trouve parfois le temps de saluer les joueurs. Sa dernière apparition relayée par la franchise est un discours de présaison… du 1er octobre 2016. Ca commence à dater.
Ils ont crée l’identité de leur franchise
Drake, « When I shoot my shot it’s the Kawhi way, it’s goin’ in »
Les réactions de Drake depuis le banc lors de la conquête du titre par Toronto resteront dans la légende. On peut comprendre les émotions du rappeur quand on sait qu’il collabore avec les Raptors depuis 2013. Drizzy a travaillé sur les maillots et l’image de la franchise. Depuis 2018, il a investi plusieurs millions de dollars dans les infrastructures locales pour développer le basket canadien. A 1 mois de la coupe du monde, leur effectif a de l’allure, symbole des progrès canadiens dans la discipline.
Drake continue d’apparaître régulièrement à la Scotiabank Arena mais son implication reste frustrante. Son influence ne permet pas encore de ramener de gros joueurs à Toronto. On aimerait le voir jouer de ses millions de followers pour envoyer les Raptors au All-Star Game mais il n’en est rien. Toutefois, la collaboration avec sa marque OVO reste constante, et qualitative.
Jay-Z, actionnaire de passage mais fan pour toujours
L’amour de Jay-Z pour New York et plus particulièrement Brooklyn n’est un secret pour personne. L’époux de Beyoncé a tout fait pour sa franchise. Le passage de « New Jersey Nets » à « Brooklyn Nets » ? C’est Jay-Z. La création du nouveau logo ? Jay-Z était là aussi. Fort de son influence, il a lancé le Barclays Center avec plusieurs concerts, tout en donnant des conseils de marketing pour attirer les gens.
Le rappeur de 53 ans a été lui-même dans les bureaux de la NBA pour obtenir le droit que les Nets jouent en noir. Malgré son engagement, le co-interprète de Empire State of Mind est forcé de revendre ses parts en 2013. Il se retire dans un communiqué remplit d’émotions. « Mon travail en tant qu’actionnaire s’achève aujourd’hui mais celui en tant que fan ne s’arrêtera jamais. Je suis un supporter des Brooklyn Nets pour toujours ».
Ils sont habitués au premier rang
Travis Scott, l’homme de H-Town
La star du jour est un fan des Rockets. Très présent lorsque James Harden tractait Houston vers les sommets, il est bien plus discret ces dernières saisons. Ses apparitions sont de plus en plus rares, comme ses albums. Reste à voir si l’évolution du projet actuel de Houston le fera revenir au bord du terrain.
Travis était pressenti pour investir dans la franchise en 2017 au moment de sa pause musicale. Peut être qu’avec le succès de Utopia, le projet reviendra dans son esprit.
Quavo, un Hawks au bord du terrain
Non, Trae Young n’est pas détesté de tout le monde. A Atlanta, il est adoubé par Quavo, une autre star locale. Membre de Migos, le rappeur de 32 ans est né à Athens en Géorgie. Plusieurs collaborations ont eu lieu entre le trio mythique et la franchise. Le décès de Takeoff, autre membre de Migos a beaucoup touché Trae Young. Les chanteurs sont des habitués des rencontres d’Atlanta.
Lors des Playoff 2021, Quavo était présent dans le vestiaire des Hawks après la qualification face aux Sixers. À l’image d’un Drake lors du titre des Raptors en 2019, le rappeur se voyait déjà entre le trophée et Trae Young pendant une parade. Si le destin lui a donné tort, il peut toujours se targuer d’avoir remporté un pari face au rappeur Meek Mill. Ce fan des 76ers, fréquemment en courtside avait parié plusieurs milliers de dollars que Philadelphie retrouverait Milwaukee en finales de conférence. Grosse erreur.
Ils sont fans mais discrets
Kendrick Lamar – Los Angeles Lakers
Mr Morale est un des rappeurs les plus originaux mais en termes de basket, ses goûts sont classiques. Grand fan des Lakers et de Kobe Bryant, il rappelle parfois son amour pour les Purple and Gold en interview. En 2014, lorsque les Lakers étaient dans le dur, il déclarait « Ce n’est pas parce que les Clippers deviennent bons que je vais lâcher les Lakers ». Depuis, il a pu voir sa franchise triompher en 2020 pendant que les Clippers enchainent les échecs.
Eminem – Detroit Pistons
Detroit est souvent décrite comme l’une des pires villes des Etats-Unis en comparaison des grandes mégalopoles. Elle n’en reste pas moins la ville des Pistons et d’Eminem, l’un des meilleurs rappeurs de tous les temps. Le héros de 8 Mile était au premier rang lorsque son équipe a décroché le titre en 2004. Il sort un morceau nommé Detroit Basketball en 2011 dans lequel il se prend pour Chauncey Billups en trashtalkant LeBron James. Bref, il est bien fan des Pistons.
Les rappeurs américains aiment rappeler qu’il ne faut pas oublier d’où on vient. Pour les passionnés de basket-ball, la franchise NBA fait partie de cette identité au même titre que son quartier et de sa ville. C’est donc naturellement qu’ils viennent s’investir si leur situation le permet.