Malgré un début de saison compliqué en WNBA, le Chicago Sky commence à montrer des choses plus intéressantes à l’image du dernier succès face aux Lynx et d’Angel Reese qui enchaîne les double-doubles, mais est-ce qu’il y a réellement des lueurs d’espoir dans l’Illinois ?
Une saison sous tension
Avec un bilan en-dessous des attentes de 7 victoires pour 13 défaites, le Sky a très mal commencé sa saison 2025. L’équipe à du mal à rivaliser contre le haut de tableau, leurs cinq victoires ont été contre des franchises elles aussi avec un bilan négatif (Dallas Wings, Los Angeles Sparks, Connecticut Sun).
L’équipe peine à créer du danger offensivement en étant la troisième pire attaque de la ligue avec 78.6 points de moyenne. C’est également l’équipe qui perd le plus de ballons par match avec 16.9 turnovers de moyenne. Une statistique qui peut notamment s’expliquer par la blessure de Courtney Vandersloot arrivée durant la dernière saison pour apporter son expérience à la mène, mais elle s’est rompue les ligaments croisés après seulement sept matchs.
Toutefois, l’équipe est cinquième en termes de field goal attempts avec 68.1 tentatives par match. Cela montre bien que l’équipe tente mais n’y arrive pas.
Défensivement, la situation n’est guère meilleure : Chicago encaisse en moyenne 86,9 points par rencontre, l’une des pires statistiques de la WNBA cette saison. Cela démontre une double faiblesse qui ne présage, à première vue, rien de bon pour la suite.
Ces résultats peu satisfaisant sont corrélés avec l’arrivée de Tyler Marsh à la tête du coaching en novembre 2024, faisant de lui le plus jeune entraîneur principal de la WNBA. Son expérience avec Toronto et Indiana en NBA puis avec Las Vegas les deux dernières saisons en WNBA en tant que player development coach et assistant font de lui un coach moderne idéale sur le papier.
La direction a vu en lui un digne successeur à Teresa Weatherspoon, remercié avant d’être remplacé. Un choix qui semble dur avec le recul, la coach a été renvoyée par manque de résultat alors que l’équipe était en pleine reconstruction. Pourtant des bonnes choses commençaient à se montrer et une alchimie à se créer avec les joueuses.
“Elle était la seule personne qui croyait en moi. Celle qui m’a fait confiance”, explique Angel Reeve sur X lors du renvoi de Teresa Weatherspoon.
Bien que son CV soit attractif Tyler Marsh est arrivé dans un contexte déjà difficile tout en n’ayant jamais été head coach de sa carrière. Si son expérience en tant que coach de développement de joueur peut aider, notamment pour une équipe en reconstruction avec de jeunes joueuses, cela ne fait pas tout. Il faut réussir à créer un collectif et une cohésion d’équipe, comme on dit c’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Les faiblesses structurelles du Sky
Au-delà des résultats on peine à voir quel est l’objectif de l’équipe. Elle veut des résultats dès à présent tout en continuant sa reconstruction. La franchise a décidé de miser sur Reese et Cardoso pour l’avenir lors de la Draft 2024, tout en les entourant de vétérans plus expérimentées comme par exemple Ariel Atkins, 28 ans, échangé contre le troisième choix de la draft 2025.
Ce troisième choix à permis aux Mystics de sélectionner Sonia Citron, All-Star dès sa première saison. Ariel Atkins reste tout de même la deuxième joueuse la plus utilisée par le Sky cette saison avec 30.4 minutes de moyenne ainsi que la meilleure scoreuse avec 14.2 points. Mais en regardant les stats de Sonia Citron qui fait mieux dans pratiquement tous les domaines, difficile de ne pas avoir de regrets.
Cette équipe de Chicago risque bien de se retrouver dans une impasse également si les performances ne suivent pas. Elle ne dispose pas de son pick de draft de 2026 qui a été échangé à Minnesota, première équipe de la ligue. Et si leurs performances continuent comme ça, ce pick pourrait se retrouver très haut, permettant à l’une des meilleures équipes de se renforcer grandement.
Seules Kamilla Cardoso, Hailey Van Lith et Angel Reese, sont sous contrat au-delà de cette saison. Or si le projet n’est pas cohérent avec une vision claire, peu d’entre-elles voudront re-signer et les autres agents libres ne seront pas enthousiastes à l’idée de rejoindre celui-ci.
La blessure de Courtney Vandersloot, sept fois meilleure passeuse de la ligue, pour l’entièreté de la saison n’arrange pas les choses, la meneuse playmakeuse de 36 ans aurait pu avoir un rôle de mentor pour les jeunes intérieurs au vu de son palmarès. « Elle est notre moteur” a expliqué le coach Tyler Marsh pour ESPN.
On sent que cette équipe manque de leader contrairement à d’autres équipes du bas de tableau comme les Los Angeles Spark avec Kelsey Plum ou, les Dallas Wings avec Paige Buckers.
Avec les nouvelles franchises qui arrivent en WNBA et, par conséquent, les prochaines extensions, le Chicago Sky n’a pas beaucoup de temps. La concurrence va s’intensifier, cela va redistribuer les cartes, tant sur le plan sportif que sur celui de l’attractivité pour les futurs agents libres et à l’approche d’une Free Agency 2026 qui s’annonce exceptionnelle avec énormément de superstars sur le marché grâce à l’entrée en vigueur du nouveau CBA qui doit être signé prochainement, le Sky a tout intérêt pour montrer un autre visage pour espérer passer un cap.
Un peu de lumière dans cette obscurité
Malgré tout ça l’effectif du Chicago Sky est loin d’être mauvais, rempli de joueuses bourré de talents. Dans cette saison pour le moment compliquée, Angel Reese s’impose comme le moteur.
Seule All-Star de l’équipe cette saison, elle se démarque bien évidemment par sa capacité à prendre les rebonds : première de la ligue avec 12.8 prises par match en moyenne. Reese tourne à plus de 18.8 points et 14.7 rebonds sur les six derniers matchs, dont cinq matchs consécutifs avec au moins 15 rebonds, record en WNBA.
Sa capacité à dominer la raquette et à obtenir des secondes chances est tout simplement l’une si ce n’est la meilleure en WNBA. Mais cela ne suffit pas bien sûr et pour cela l’équipe doit suivre et d’autres choses sont à régler.
Du spacing doit être créé par les extérieurs afin de faciliter la tâche du duo Reese-Cardoso qui se retrouvent dans des prises à deux ou trois à certains moments. Plusieurs joueuses ont montré qu’elles pouvaient le faire récemment comme Rebecca Allen contre Dallas avec 27 points ou Ariel Atkins, également autrice de 27 points dans la surprenante victoire face aux Lynx, samedi dernier.
Défensivement, il faut vraiment arriver à limiter les pertes de balles en améliorant la communication ce qui éviterait des erreurs bêtes, notamment en fin de match. Ce manque de rigueur se traduit aussi trop souvent par des erreurs d’alignement ou des oublis sur les aides permettent à l’adversaire de scorer facilement, en particulier lors des moments décisifs.
Chicago concède encore trop de rebonds offensifs et peine à verrouiller sa raquette face aux équipes les plus physiques. Avec un Defensive Rebounds pourcentage de 68.3, le dixième de la ligue, l’équipe montre qu’elle a des difficultés dans ce domaine même avec la meilleure de la ligue dans ses rangs.
Toutefois, le Sky a montré qu’il pouvait proposer des bons matchs collectivement à l’image du dernier succès face aux Lynx où Chicago a mené de la première à la dernière minute grâce à un duo Kamilla Cardoso – Angel Reese impérial tandis qu’Ariel Atkins s’est régalé dans la défense de Minnesota. À l’approche du All-Star Break, Chicago a remporté 4 de ses 7 derniers matchs et remonte peu à peu au classement. Les joueuses de Tyler Marsh auront tout intérêt à continuer sur cette belle lancée après la pause pour espérer mettre la pression sur la huitième place du Fever de Caitlin Clark.
