Mexico

Ces villes qui rêvent d’une franchise NBA : la sulfureuse Mexico

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Depuis maintenant de nombreux mois, une chimère, telle une douce mélodie, refait régulièrement surface au milieu de la bruyante actualité de la NBA. Cette idée, cette envie, celle de tout être vivant, l’objectif de la vie : grandir et prospérer. Bientôt 20 ans après les Charlotte Bobcats (NDLR : expansion en 2004), il semble approcher l’heure d’une nouvelle expansion pour la National Basketball Association.

Bien avant d’arriver au stade final de la Draft d’expansion, il existe un nombre important d’étapes à franchir et un cahier des charges strict à respecter. A commencer selon Adam Silver lui même, par la renégociation des droits TV dont le deal actuel se termine en 2025. Zoom sur les tractations qui se jouent actuellement en coulisses et qui décideront du visage des 31ème et 32ème franchises NBA.

Tout au long de la saison, on vous propose 6 épisodes pour vous présenter en détails autant de villes qui pourraient obtenir l’une des futures nouvelles franchises NBA. Aujourd’hui, pour le premier épisode, on file au sud, au-delà du Rio Grande, direction la plus grande ville du continent Nord-Américain : Ciudad de Mexico.

Bienvenido a Mexico

La relation entre le Mexique et la NBA est loin d’être une affaire récente, bien au contraire, depuis plus de trente ans, la National Basketball League est intimement liée au Mexique et plus particulièrement Mexico, sa capitale.

Le 27 octobre 1992 – avant même la création d’une franchise au Canada – la NBA franchissait pour la première fois la frontière la séparant de son voisin mexicain à l’occasion du tout premier NBA Mexico Game. Une rencontre de présaison entre les Houston Rockets et les Dallas Mavericks qui allait pleinement ouvrir la voie au NBA Global Games. Un nom donné aux matchs d’équipes NBA délocalisés en dehors du pays de l’oncle Sam et dont le tout premier entre deux franchises NBA fut un match de saison régulière joué au Japon en 1990. En plus de 30 ans la NBA a programmé 32 matchs sur le sol mexicain, soit plus que dans n’importe quel autre pays.

La G-League comme laboratoire

La place particulière occupée par le Mexique dans la stratégie d’expansion internationale de la NBA a pris une tout autre dimension lors de la saison 2021-2022, date à laquelle le Mexique est devenu le troisième pays a disposer d’une franchise de G League, la ligue de développement de la NBA : Capitanes de Ciudad de Mexico (NDLR Les Capitaines de Mexico en français).

Mexico City

Depuis sa création en 2001, la G-League a toujours servi de laboratoire pour la NBA, la règle du coaching challenge étant l’exemple le plus célèbre. Aujourd’hui, la NBA teste au niveau G-League la faisabilité d’un projet d’équipe NBA à Mexico :

« C’est pour nous l’opportunité de mieux comprendre ce que cela signifie d’opérer ici à Mexico, en lien directe avec la culture locale et évidemment avec une langue différente et nous permettre d’appréhender toutes les contraintes que représenterait le fait d’avoir une franchise NBA ici un jour »

Adam SIlver lors du Mexico City Game de 2022

Le Sud : le dernier El Dorado ?

Après s’être ouverte au Nord et au Canada en 1995, avec l’arrivée des Vancouver Grizzlies et des Toronto Raptors, la NBA regarde désormais plus au sud, vers son autre voisin, le Mexique et plus particulièrement vers sa capitale Mexico et son immense population métropolitaine, la plus grande du continent nord-américain.

« Au cours des trois dernières décennies, on a assisté à une exceptionnelle croissance de l’intérêt pour le basket au Mexique. C’est aujourd’hui l’un de nos 5 plus gros marchés en dehors des États-Unis et du Canada. »

L’ère métropolitaine de Mexico City compte aujourd’hui 22 millions d’habitants, deux de plus que New York, neuf de plus que Los Angeles et plus de deux fois celle de Chicago. Des chiffres à donner le tournis. De quoi faire automatiquement de Mexico le plus grand marché de NBA en cas d’expansion, et qui pourtant, ne font qu’effleurer les contours de la potentielle fan-base d’une franchise NBA localisée à Mexico.

Franchise d’un pays, d’une langue

Si la taille de Mexico City suffit déjà à faire saliver la NBA et ses investisseurs, il y a fort à parier qu’une équipe NBA à Mexico ne serait pas que la franchise de la ville ou d’un état, mais à l’image des Toronto Raptors, celle de tout un pays.

Si le Canada représente pour la NBA un marché fort de 38 millions de potentiels consommateurs, ce n’est rien en comparaison des 130 millions d’habitants que compte le Mexique auquel la NBA n’oublie pas de considérer les plus des 32 millions de citoyens américains se revendiquant américano-mexicain. Des chiffres avec lesquels aucune autre ville ne peut rivaliser.

« Amener une équipe de G League à Mexique a été une étape historique pour la NBA, cela montre notre engagement vis-à-vis des fans de basket au Mexique et à travers toute l’Amérique latine ».

Adam Silver lors du Mexico City Game de 2019

Une phrase qui résume parfaitement l’intérêt pour la NBA d’une franchise à Mexico. Avec une telle franchise, ce ne serait pas simplement la ville de Mexico ou le Mexique qui recevrait une franchise NBA, mais toute une région culturelle, tout un continent voir même toute une partie du globe qui au travers de la langue pourrait facilement s’identifier à la première franchise NBA hispanophone.

Mexico, vraie candidate ?

Après avoir présenté le potentiel d’une expansion à Mexico, reste la réalité du terrain. La ville de Mexico City est -elle aujourd’hui en mesure d’accueillir une franchise NBA ? La réponse est oui.

La NBA a fait ses marques dans la capitale mexicaine, le marché est le plus grand marché encore vierge de toute franchise NBA, mais aussi de toute ligue majeure américaine. La NBA serait une nouvelle fois une pionnière parmi les ligues en franchissant sa frontière sud.

Au niveau des infrastructures, là aussi Mexico est prête. Depuis 2012, la ville est dotée d’une toute nouvelle salle, la Mexico City Arena (Arena CDMX) pouvant accueillir jusqu’à 22 300 spectateurs en configuration basket. Il s’agit de la salle dans laquelle évolue depuis trois saisons, l’équipe G League. Concernant les transports, la seule équipe réellement impactée serait la franchise mexicaine.

Reste tout de même quelques grosses interrogations. Quid de la législation, de la libre circulation des joueurs et staff des équipes entre les deux pays et des autres contraintes administratives et logistiques. Quid également de l’intérêt des joueurs américains à aller jouer pour la franchise et à s’installer au Mexique. Des questions qui restent en suspens et qui devront être résolues avant que ne s’installe une franchise NBA au Mexique.

22 ans - Boston Celtics - Rédac - Eduqué par le King of The Fourth, guidé par Marcus, façonné par le Brad Stevens Basketball. Aujourd'hui amoureux indéfectible de Jayson Tatum et Ja Morant, des guards de Kentucky et des roles-players de Vilanova. @JaugaBonito sur Twitter

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