Jayson Tatum défendu par Joel Embiid
Les Philadelphia 76ers et les Boston Celtics s’apprêtent à vivre leur troisième confrontation en Playoffs de ces six dernières saisons. Les Sixers ne peuvent qu’espérer que cette rencontre se déroulera différemment des deux dernières.
En 2018, les Boston Celtics ont éliminé les Sixers après seulement 5 matchs. Deux ans plus tard, en 2020, lors de la « bulle » des Playoffs à Disneyworld, les Boston Celtics ont balayé les Sixers, qui étaient privés de leur meneur de jeu Ben Simmons.
Trois ans plus tard, Joel Embiid, Jayson Tatum, Jaylen Brown, Marcus Smart et Tobias Harris sont toujours là, mais les effectifs autour d’eux sont presque complètement différents. Al Horford, que les Sixers ont titularisé pendant trois matchs lors de la série de 2020, est maintenant de retour à Boston. À la place de titulariser Josh Richardson et Shake Milton, comme ils l’avaient fait en 2020, les Sixers utilisent désormais James Harden, Tyrese Maxey et P.J. Tucker dans le 5 Majeur.
Les Boston Celtics cherchent à retrouver les NBA Finals, et ont été relativement solides jusqu’à présent durant les Playoffs. Jayson Tatum reste l’un des meilleurs marqueurs de la Ligue, et la défense des Boston Celtics commence à prendre forme. Les Boston Celtics ont des antécédents récents contre les 76ers, les deux fanbases ne s’apprécient guère, mais les entraîneurs voudront que les joueurs restent concentrés. Nous verrons si Tatum, Jaylen Brown et leurs coéquipiers parviendront à battre Philadelphie une fois de plus au second tour.
Retour sur leurs affrontements en saison régulière
Grâce à une attaque équilibrée, les Boston Celtics ont battu les 76ers dans trois de leurs quatre confrontations au cours de la saison régulière. L’écart de points moyens dans ces matchs était de 6,3 points en faveur des Boston Celtics, ce qui indique des rencontres particulièrement serrés. Pour l’emporter, les Boston Celtics ont pu faire appel à presque tout le monde de leur rotation, et c’est une chose à laquelle l’entraîneur Doc Rivers et ses joueurs devront faire face. La seule défaite, qui s’est produite sans Jaylen Brown et Robert Williams III, a été une défaite de deux points, au cours de laquelle Embiid a marqué 52 points, en réussissant 20 tirs sur 25.
18 octobre 2022 : Celtics 126, 76ers 117
8 février 2023 : Celtics 106, 76ers 99
25 février 2023 : Celtics 110, 76ers 107
4 avril 2023 : 76ers 103, Celtics 101
Jayson Tatum célébrant le panier à 3 points décisif le 25 février
Tatum a participé aux quatre matchs contre les 76ers, avec des moyennes de 21,0 points, 9,8 rebonds et 6,3 passes décisives par match, avec 44,4 % de réussite au tir. Brown affiche pour sa part 21,7 points, 3,0 rebonds et 2,7 passes décisives, avec 48,1 % de réussite au tir. La meilleure performance de Tatum a eu lieu lors du match d’ouverture de la saison, avec 35 points et 12 rebonds. Brown a également marqué 35 points lors de ce même match.
Lors des quatre confrontations de la saison, Philadelphie a marqué 37 points de plus que Boston depuis la ligne des lancers francs. Les Boston Celtics, en revanche, ont dominé à trois points, en y marquant 57 points de plus que « Philly ». Pour Philadelphie, la défense à trois points et la profondeur du banc seront essentielles. Pour les Boston Celtics, éviter les fautes, et empêcher Embiid et Harden d’atteindre la ligne des lancers francs, seront déterminants.
Mais une variable vient s’ajouter à tout cela : le statut d’Embiid pour le début de cette série est encore incertain. Il a souffert d’une entorse du ligament croisé antérieur du genou droit lors du troisième match du premier tour de la série Sixers/Nets, et a dû renoncer au quatrième match. Sans Embiid, les Boston Celtics sont ainsi favoris, alors que les Sixers sont outsiders. Si vous voulez savoir qui passera en Finales de Conférence, il faut se poser les questions suivantes.
Que se passera-t-il si Embiid est absent ?
Joel Embiid au sol face aux Nets
Ce n’est pas la nouvelle que les fans des Sixers espéraient, avant une série si importante pour leur franchise. Doc Rivers a déclaré, samedi 29 avril, qu’il pensait que Joel Embiid était « incertain » pour le premier match en raison d’une entorse du ligament croisé antérieur du genou droit. Ce même jour, Shams Charania a annoncé que la blessure de Joel Embiid pourrait être encore plus grave que prévu.
Sources: The knee injury 76ers star Joel Embiid suffered April 20 is considered to be more serious than a Grade 1 LCL sprain. He is currently doubtful for Game 1 vs. Boston.
— Shams Charania (@ShamsCharania) April 29, 2023
»Sources: La blessure au genou de la star des 76ers, Joel Embiid, subie le 20 avril est considérée comme plus grave qu’une entorse du ligament du genou. Il est actuellement très incertain pour le match 1 contre Boston. »
Il faut prendre ces informations avec des pincettes : il peut se passer beaucoup de choses d’ici le début du match à Boston lundi soir, et nous avons déjà vu Embiid être listé comme incertain et jouer quand même.
Mais nous n’avons pas eu d’autres nouvelles positives, d’un point de vue des Sixers, depuis les premières nouvelles sur sa disponibilité. Nous avons seulement entendu dire que l’on espérait qu’Embiid serait capable de jouer tôt dans la série. Maintenant, la question est de savoir ce que signifie « tôt ». Le deuxième match ? Le match 3 semble plus proche de la fin que du début. Le quatrième match est encore plus loin.
Le passif du « Process » avec les blessures est connu : Embiid a manqué deux matches au deuxième tour l’an dernier, et un autre au premier tour en 2021 en raison de diverses blessures, en plus des deux qu’il a manqués pour commencer les Playoffs 2018 pour une fracture orbitale, et d’un autre en 2019, également avec un problème de genou. Si Embiid revient sur le terrain, la question qui se pose est la suivante : aura-t-il le même impact qu’avant sa blessure ? La réponse à cette question pourrait déterminer l’issue de la série.
La personne la plus évidente dont les 76ers ont besoin pour « prendre » la place d’Embiid est James Harden. Il a joué au niveau d’un All-Star pendant la saison régulière, mais il n’était plus tout à fait le même après avoir subi une blessure au talon d’Achille en mars.
En l’absence d’Embiid, le pivot Paul Reed a marqué 10 points et pris 15 rebonds, son record en carrière, contre les Nets lors du match 4. Il a démarré lentement, mais s’est repris en deuxième mi-temps, contribuant à une série de 21-4 au troisième quart-temps qui a fait basculer le match pour de bon. A ce moment, il a arrêté de forcer ses tirs et s’est concentré sur ce qu’il savait faire: prendre les rebonds offensifs et faire des lay-up ou dunker, ou passer le ballon quand il ne pouvait pas le faire.
En face, les Boston Celtics ont titularisé Smart, Brown, Tatum, Horford et Derrick White tout au long de leur série du premier tour des Playoffs contre les Atlanta Hawks. Il n’y a aucune raison de s’attendre à ce qu’ils changent ce cinq de départ, surtout si la santé d’Embiid est remise en question. La capacité d’adaptation de Reed pourrait être un atout pour défendre sur Al Horford, mais les Sixers devront trouver un moyen de survivre face à ce dernier et le bondissant Robert Williams III, lorsque Reed n’est pas sur le terrain.
Doc Rivers, l’entraîneur des Sixers, a fait appel à Montrezl Harrell dans la première moitié du match 4 contre les Nets, mais il a réduit sa rotation à huit dans la seconde moitié du match, et s’est tourné vers P.J. Tucker au poste de pivot en remplacement de Reed, pour avoir une équipe « small ball ». Les Sixers feraient mieux de choisir ces deux-là plutôt que Harrell ou Dewayne Dedmon, d’autant plus que la viabilité de Georges Niang dans cette série reste une question en suspens. Si Embiid revient à un moment ou à un autre de la série, il deviendra immédiatement le plus grand facteur des deux côtés. Imaginons qu’Embiid joue. Du coup…
Comment est-ce les Boston Celtics peuvent-ils défendre sur Embiid ?
Joel Embiid tirant au-dessus d’Al Horford
Ces dernières années, peu d’équipes ont autant frustré Embiid sur le plan défensif que les Boston Celtics. Horford était parfois capable de tenir tête à Embiid en 1 contre 1, et les Boston Celtics forçaient d’innombrables pertes de balle de sa part en l’assaillant de prises à deux, et en venant en aide à chaque fois qu’il tournait le dos au panier.
Cette année, dans ce registre, ils ont eu beaucoup moins de succès. Embiid a réalisé une moyenne de 36,8 points (61,2 % de réussite au tir), 11,8 rebonds, 4,3 passes décisives et 1,8 contre par match lors de leurs quatre confrontations en saison régulière, y compris le fameux match de 52 points à 20 sur 25 aux shoots, et une performance de 41 points et 12 rebonds à la fin du mois de février.
Ces dernières années, Embiid s’est éloigné de son rôle traditionnel de pivot qui joue dos au panier et réalise des post-up. Au lieu de cela, il joue désormais au niveau de la ligne des lancers francs, ce qui lui permet de mieux voir le terrain et d’anticiper le moment où les défenseurs se dirigent vers lui. Au premier tour des Playoffs, les Nets l’ont constamment soumis à des prises à deux et trois, ce qui a limité sa capacité à marquer des points ; mais à la place, il a délivré douze passes décisives sur l’ensemble des trois matches qu’il a disputé.
Embiid est capable de beaucoup marquer si besoin, mais comme il l’a montré face aux Nets. il est aussi capable de bien faire circuler la balle et faire en sorte que ses coéquipiers soient actifs sur le terrain, quand lui est pris à deux. Il sait prendre les bonnes décisions qui mènent à la victoire. Et surtout, il sait dominer dans la raquette : ainsi, il a pris 19 rebonds sur la tête du pauvre Nic Claxton au Game 2.
Quand aux Boston Celtics, ils avaient la deuxième défense de la NBA cette saison. Pourtant, lors des quatre derniers matchs contre Atlanta, les Hawks ont infligé aux Boston Celtics 121,3 points sur 100 possessions. S’agit-il d’un mirage dû à la forme de Trae Young ? Ou devrions-nous nous préoccuper de cette question chez les Boston Celtics ? Al Horford commence à montrer les signes de son âge, et Marcus Smart s’est blessé à la cheville toute la saison. D’autres se sont montrés à la hauteur, mais tant que les Boston Celtics n’auront pas enchaîné plusieurs bons matches de Playoffs, surtout en défense, les doutes persistent.
Les Boston Celtics ont une bien meilleure défense que les Nets, ce qui fait de la santé d’Embiid le plus grand point d’interrogation de la série. S’il est physiquement compromis d’une manière ou d’une autre, cela pourrait changer radicalement la façon dont les Boston Celtics joueront les Sixers. Mais restons sur le sujet de la défense.
L’abandon du drop coverage (et de la zone ?)
Avec Embiid patrouillant au milieu, les Sixers jouent généralement une forme de drop coverage, les convertures défensives après les picks-and-roll de l’équipe offensive, pour garder Joel près du panier afin de protéger l’arceau.
Les Sixers ont également tendance à adopter une défense de zone pour destabiliser leurs adversaires. Toutefois, ils pourraient être amenés à modifier leur schéma traditionnel et à réduire la zone contre les Boston Celtics, qui sont l’une des meilleures équipes de la NBA au niveau des tirs à 3 points.
Jayson Tatum avec le tir à 3 points pour la victoire le 25 février
Au cours de la saison régulière, les Boston Celtics ont occupé la deuxième place en termes de tirs à trois points réussis (16,0) et de tirs à trois points tentés par match (42,6), ainsi que la sixième place en termes de pourcentage de tirs à trois points (37,7 %). Horford, White et Malcolm Brogdon ont tous réussi au moins 38 % de tirs à trois points avec quatre tentatives ou plus par match, tandis que Sam Hauser (41,8 % avec 4,2 tentatives par match), Grant Williams (39,5 % avec 3,7 tentatives par match) et Mike Muscala (38,5 % avec 3,3 tentatives par match) pourraient être utilisés si les Sixers adoptent un système de jeu en zone. Les Boston Celtics possèdent nombre d’armes dans ce domaine.
Quand aux Sixers, ils se situent dans la moyenne de la ligue en termes de tentatives de tirs à trois points autorisés par l’adversaire (33,4 par match), mais ils sont cinquièmes en termes de tirs à trois points réussis par l’adversaire (11,6) et de pourcentage de tirs à trois points (34,8). Les Sixers devront trouver un moyen de refroidir les tireurs des Boston Celtics et de les forcer à se concentrer sur le mi-distance, où ils n’ont pris que 25,7 % de leurs tirs pendant la saison régulière. Et au-delà de la défense collective, vient aussi la question de la défense individuelle.
Qui défend sur Tatum et Brown ?
Jayson Tatum et Jaylen Brown vont donner du fil à retordre aux Sixers tout au long de la série. Il est probable que Philadelphie fasse des prises à deux agressives dès qu’ils auront le ballon. Jaylen Brown et Jayson Tatum ont tous deux terminé parmi les 10 meilleurs marqueurs de la ligue cette saison. Cependant, Philadelphie est l’une des rares équipes à avoir réussi à les limiter bien en-dessous de leurs moyennes.
Jayson Tatum marquant un lay-up face aux Sixers
Tatum a été limité à 21,0 points par match, sa plus faible moyenne contre une équipe cette saison ; quant à Brown, il a été limité à 21,7 points, sa quatrième plus faible moyenne contre un adversaire. Cependant, ils ont tous deux compensé leur manque de points de différentes manières, notamment en combinant 9,5 passes décisives par match lors de ces rencontres. Par conséquent, huit joueurs des Boston Celtics différents ont obtenu une moyenne à deux chiffres (à plus de 10 points par match) contre Philadelphie.
Cela dit, Brown et Tatum abordent cette série en pleine forme. Au premier tour, ils ont marqué chacun plus de 25 points de moyenne, dont plus de 30 à eux deux dans le match décisif de la série.
La dernière rencontre à effectif complet entre les Sixers et les Boston Celtics remonte à la fin du mois de février, lorsque De’Anthony Melton était encore titulaire devant Tyrese Maxey. Lors de ce match, Melton et Harris se sont partagés la tâche défensive sur Tatum, tandis que Harris et Harden se sont partagés la défense sur Brown. Pendant ce temps, Tucker a pris Horford, et Embiid s’est éloigné de Robert Williams pour apporter son aide à la défense ailleurs.
Avec White dans le cinq de départ devant Williams, Tucker se tournera probablement vers Tatum ou Brown, et Harris prendra l’autre. Les Sixers essaieront de « cacher » Harden et Maxey en les plaçant sur White et Smart, et Embiid (s’il est en bonne santé) ou Reed se verra confier la tâche de Horford.
La vraie question est de savoir jusqu’à quel point les Sixers sont prêts à switcher sur les postes 1 à 4 en défense. S’ils ont confiance en Maxey et Harden pour tenir tête à Tatum et Brown sur les switchs, ils pourraient être prêts à changer plus facilement. Dans le cas contraire, il faut s’attendre à les voir se battre sur de nombreux écrans.
De’Anthony Melton et Jalen McDaniels sortiront du banc pour apporter leur défense, et tous deux pourraient jouer un rôle important dans cette série. Si le backcourt Harden-Maxey s’avère trop handicapant en défense ou si Tucker ne réussit pas ses tirs à trois points dans le corner, Melton et McDaniels seront les prochains à jouer des minutes. Danuel House Jr. pourrait être une option si tout le reste de l’équipe échoue.
Maxey peut-il continuer sur sa lancée ?
Étonnamment, le meilleur marqueur de Philadelphie au premier tour n’était ni Embiid ni James Harden. Il s’agit de l’arrière Tyrese Maxey, 22 ans, qui a réalisé une moyenne de 21,8 points par match, tout en réussissant 15 des 30 tirs à longue distance qu’il a pris. Maxey a également connu une saison régulière exceptionnelle, au cours de laquelle il a atteint une moyenne de 20,3 points, record en carrière, tout en tirant à 48,1 %, dont 43,4 % au-delà de l’arc.
Maxey célébrant un panier réussi face aux Nets
Maxey a connu un premier match tranquille contre les Nets, en terminant avec seulement 13 points à 3 sur 8 aux tirs. Il a ensuite marqué 33 points, en réussissant 13 de ses 23 tirs dans le deuxième match, et a contribué à conclure le match face aux Nets au Game 3, en marquant 10 points d’affilée dans les dernières minutes. Sans Embiid dans le quatrième match, Maxey n’a marqué que 16 points et n’a réussi que 6 de ses 20 tirs. Mais même si Embiid est de la partie contre les Boston Celtics, Maxey devra surmonter certains problèmes.
Lors des quatre rencontres de la saison régulière entre les Sixers et les Boston Celtics, Maxey n’a marqué que 10 points en moyenne, avec 35,4 % de réussite au tir, et 21,4 % de réussite à trois points (3 sur 14 au total). Il est sorti du banc lors de deux de ces rencontres, mais il n’a dépassé les huit points qu’une seule fois contre les Boston Celtics cette saison, lors du match d’ouverture
Pour le contrer, les Boston Celtics ont des défenseurs avec Marcus Smart, Derrick White, Jaylen Brown ou autres. Ils disposent également d’intérieurs intelligents qui peuvent gêner Maxey lorsqu’il atteint le panier. White a été le défenseur principal sur Maxey en saison régulière, et l’a limité à 7 sur 22 au total, et à 2 sur 7 de loin, quand il défendait sur lui. De son côté, Harden n’a tenté que trois tirs lorsqu’il était opposé à Smart en saison régulière.
Il est primordial de faire progresser Maxey sur le plan offensif. Avec la blessure d’Embiid, ils auront besoin que le jeune guard de l’université de Kentucky se mette en route et trouve un moyen de marquer régulièrement, en trouvant des ouvertures. Cela dit, tout n’est pas perdu pour lui, il y a peut-être une solution…
Al Horford sera-t-il un problème pour son équipe en défense?
Les Boston Celtics ont commencé le match 6 avec Jaylen Brown défendant sur Clint Capela, et Al Horford défendant sur De’Andre Hunter. Les Hawks ont mis quelques minutes à s’adapter, mais ils ont fini par attaquer Horford sous tous les angles. Hunter l’a d’abord emmené dans la raquette sur une isolation ; cinq possessions plus tard, Trae Young a pris Horford sur un switch et a obtenu un and-one en provoquant la faute de « Big Al ».
Puis ce fut au tour de John Collins. Dejounte Murray n’a pas réussi à atteindre le panier face à Horford, mais Collins s’est emparé d’une passe en retrait et a mis le joueur de 36 ans dans le rétroviseur.
Les attaques des Hawks sur Horford se sont poursuivies tout au long de la soirée, et ils ont marqué cinq points sur une seule possession du troisième quart-temps, en plaçant Horford à deux reprises dans des pick-and-rolls. Au milieu du quatrième quart-temps, Collins inscrit un panier à 3 points grand ouvert, lorsque Horford n’a pas pu se remettre d’un écran. Il a refait la même chose quelques secondes plus tard, et Collins a réussi à inscrire deux points de plus.
Al Horford defandant sur Joel Embiid
Les Boston Celtics devant affronter les 76ers de Philadelphie au prochain tour, Horford aura pour mission de défendre Joel Embiid (s’il est disponible), ou bien Paul Reed. Mais le plus grand défi pourrait bien être de défendre les actions pick-and-roll sur le très rapide Tyrese Maxey.
James Harden peut-il conclure ses actions?
James Harden essayant de dribbler face à Seth Curry
Harden a connu une série en dents de scie contre les Nets, pour le dire gentiment. Le 10 fois All-Star a réussi 7 de ses 13 tirs à trois points lors du premier match, pour atteindre 23 points, mais cela a masqué une performance de 1 de 8 dans la raquette. Dans le deuxième match, il n’a marqué que huit points et a réussi 3 de ses 13 tirs (dont 1 sur 5 à deux points), ce qui a soulevé la question de savoir s’il ressentait encore les effets de sa blessure au talon d’Achille qui l’a gêné à la fin de la saison régulière.
Harden a rebondi avec 21 points sur 8 de ses 15 tirs dans le troisième match (avant son expulsion), mais il n’a marqué que 17 points sur 4 de ses 18 tirs dans le quatrième match. Il a bien tenté huit lancers francs lors de ce dernier match, après n’en avoir réussi que trois lors des trois premiers matchs combinés, mais il n’a réussi qu’un horrible 7 sur 30 dans la raquette lors de la série.
Certes, James Harden a été capable d’atteindre le panier au premier tour contre les Nets, mais c’est la finition à l’arceau qui lui a posé problème. Il n’a réussi que 24% de ses lay-ups au premier tour contre Brooklyn, et il doit être capable de convertir ces tentatives contre les Boston Celtics. Comme pour Maxey, Philadelphie aura besoin de Harden pour mener l’offensive jusqu’à ce que le pivot candidat MVP revienne.
L’ailier des Nets Mikal Bridges, qui a terminé deuxième dans la course au titre de DPOY l’année dernière, a harcelé Harden pendant la majeure partie de la série. Harden n’aura pas de répit contre les Boston Celtics, car il devra se mesurer à Smart (qui a battu Bridges pour le DPOY l’an dernier), White, Tatum et Brown. Et même si Tyrese Maxey et Tobias Harris continuent à jouer au même niveau que contre les Nets, les 76ers auront du mal à suivre les Boston Celtics si Embiid est blessé et si Harden ne retrouve pas sa forme de All-Star.
Si Embiid est suffisamment en forme pour jouer, les Sixers n’ont pas besoin qu’Harden marque plus de 30 points tous les soirs, comme il le faisait à son apogée avec les Houston Rockets. Ils ont besoin qu’il soit le principal ball handler et le principal meneur de jeu, en particulier sur demi-terrain. Mais si son efficacité aux tirs reste médiocre, en particulier dans le périmètre, il sera difficile pour les Sixers de remporter cette série.
D’autant plus que, il mérite de rappeler que Harden a un passif en Playoffs, et les séries comme matchs où il a mal joué sont devenus célèbres : le Game 7 face aux Warriors en 2018, où il finit à 12 sur 29 aux shoots dont 2 sur 13 à trois points, en est la preuve. Est-ce que Harden va pouvoir se surpasser cette fois-ci?
Si Maxey et Harden ne trouvent pas le moyen de marquer efficacement contre le backcourt des Boston Celtics, les Sixers auront besoin d’un effort herculéen de la part du reste de leur équipe, pour se qualifier pour les finales de la Conférence Est.
Boston peut-il tenir Philadelphie sur la ligne des lancers ?
Une grande partie du succès de Philadelphie pendant la saison régulière était due à sa capacité à atteindre la ligne des lancers francs, et à convertir leurs tentatives. Les 76ers avaient le taux de lancers francs le plus élevé de la ligue, avec 30 tentatives de lancers pour 100 tentatives de tirs. En outre, ils ont obtenu le pourcentage de lancers francs le plus élevé de l’histoire de la NBA sur une saison de 82 matches, avec un taux de 83,5 % de réussite. Ils ont été à 31-13 dans les matchs au cours desquels ils ont effectué au moins 25 tentatives depuis la ligne des lancers.
Joel Embiid tirant un lancer franc face à Boston
Mais c’est là que ça devient intéressant, car Philadelphie a suivi la tendance inverse en Playoffs. Les Sixers sont l’équipe qui a tenté le moins de lancers francs par match parmi les 16 équipes des playoffs, avec 15,3 tentatives (bien qu’ils en aient converti 86,9 %, ce qui est un record en Playoffs). Cette tendance s’explique en grande partie par les deux facteurs mentionnés ci-dessus : la blessure d’Embiid et les récents problèmes de pénétration d’Harden (titre). Si cette tendance se poursuit, Philadelphie devra peut-être modifier sa stratégie face à la deuxième défense de la Ligue.
Le backcourt de Boston peut-il continuer sur sa lancée ?
La tendance la plus positive du premier tour du côté des Verts a sans doute été le backcourt des Boston Celtics. Marcus Smart et Derrick White ont tous deux intensifié leur jeu, et ont constamment trouvé des moyens de marquer.
Marcus Smart et Derrick White, joueurs clés pour les Boston Celtics
White a réalisé une moyenne de 17,3 points, et Smart de 16,7 points, ce qui représente une augmentation d’environ cinq points par rapport à leurs moyennes respectives en saison régulière. Ils ont également été deux des tireurs les plus efficaces de leur équipe, White réalisant 55,7 % de ses shoots, dont 45,7 % à 3 points, et Smart 49,3 % de ses shoots, dont 38,5 % à 3 points.
Les deux guards ont également obtenu des résultats supérieurs à leur moyenne quand ils jouaient contre Philadelphie au cours de la saison régulière : White a réalisé 16,3 points de moyenne contre Philadelphie (contre 12,4 points en moyenne durant la saison) tandis que Smart a contribué à hauteur de 13,7 points de moyenne contre les Sixers (contre 11,5 points en moyenne durant la saison). Le fait que ces deux joueurs – ainsi que Malcolm Brogdon – continuent de progresser pourrait s’avérer crucial,.
Le moment est-il venu de resserrer la rotation à Philadelphie ?
En dehors du Garbage Time, les Sixers ont utilisé une rotation de neuf joueurs lors du premier tour des Playoffs. Maxey, Harden, Tucker, Harris et Embiid ont commencé les matchs, tandis que Melton, Reed, McDaniels et Niang sont sortis du banc.
Georges Niang tirant un lancer franc
Il faudra peut-être resserrer davantage la rotation contre les Boston Celtics. Un cas notable est George Niang, qui ne s’est pas bien débrouillé contre les Boston Celtics pendant la saison régulière. Les Sixers devraient donner une chance à Niang dans le premier match pour voir si sa capacité à tirer l’emporte sur ses limites défensives. Mais si les Boston Celtics le prennent pour cible à chaque fois qu’il est sur le terrain, Rivers pourrait bien devoir s’adapter.
Les facteurs X
Chaque équipe a son joueur qui n’est pas forcément la star, mais dont l’impact pourrait faire toute la différence. J’ai déjà présenté le facteur X des Boston Celtics lors de ma preview des Hawks (qui était Robert Williams III) donc ici, je vais présenter deux Sixers.
Tobias Harris
Tobias Harris a été phénoménal contre les Nets au premier tour, avec une moyenne de 20,3 points, en tirant à 56,7 % aux shoots (pour 15 shoots tentés !), dont 57,1 % de tirs à trois points. La question est de savoir s’il peut maintenir ce type de production en demi-finale.
Tobias Harris célébrant un panier face à Boston
Harris a toujours eu de très bons résultats au premier tour, mais ses résultats en demi-finale ne sont pas excellents : en 2019 contre les Toronto Raptors, il a mis 14,0 points de moyenne, avec 38% de réussite au tir, dont 27,9% de loin ; en 2021 contre les Atlanta Hawks, il a mis 19,4 points, avec 47,5% de réussite au tir, dont 36,4% de loin ; et en 2022 contre le Miami Heat, ce fut 16,0 points, avec 48,2% de réussite au tir, dont 33,3% de loin. Si « Tobi » peut produire quelque chose de proche de ses chiffres contre les Hawks, alors les Sixers se faciliteront la tâche dans cette série.
P.J. Tucker
Les Sixers ont fait venir Tucker pour des moments comme celui-ci. Il a réalisé un grand nombre de belles actions contre les Nets au premier tour, et il devra faire de même dans cette série contre les Boston Celtics.
P.J. Tucker tirant par-dessus Jayson Tatum
Lors du dernier match contre les Boston Celtics, le 4 avril, Tucker a marqué 11 points, et a réussi trois gros tirs à trois points dans le quatrième quart-temps pour sceller la victoire. Il doit apporter une production dans cette série, après avoir tiré à seulement 20 % de loin contre Brooklyn.
Prévisions
Les Boston Celtics en 6 matchs
Plus que toute autre chose, la santé d’Embiid sera déterminante dans cette série. S’il est physiquement affaibli d’une manière ou d’une autre, il est difficile de voir les Sixers avoir suffisamment d’armes pour vaincre leurs rivaux de division.
Jayson Tatum défendu par Joel Embiid et James Harden
La tendance des Boston Celtics à « jouer avec leur proie » s’est retournée contre eux au premier tour, puisqu’ils ont gâché une avance de 10 points dans le quatrième quart-temps du Game 5, ce qui a prolongé la série et donné deux jours de repos supplémentaires à Embiid. Ils ne peuvent pas se permettre ce genre de faux pas contre les Sixers, surtout si Embiid est proche de son niveau de MVP de la saison.
Bien qu’Embiid soit le plus grand facteur de la série, les forces des Boston Celtics (tirs à trois points, ailiers élite et défense solide) sont presque taillées sur mesure pour exploiter les faiblesses des Sixers. Les Sixers devront être bien meilleurs que face aux Nets pour avoir une chance dans cette série.
Mais les Sixers ne sont pas automatiquement morts face aux Boston Celtics, bien que ces derniers sont favoris dans la série, d’autant plus qu’ils ont l’avantage du terrain. Compte tenu des questions concernant le genou d’Embiid, il est difficile de croire en la capacité des Sixers à les vaincre et à se qualifier pour les finales de la Conférence Est pour la première fois depuis plus de 20 ans. Mais qui sait ? Seul le terrain nous apportera la réponse.