Aucune équipe ne désire Ben Simmons, l’ancien All-Star verra son contrat se terminer l’an prochain. Il met les Brooklyn Nets dans une impasse. Trois fois All-Star consécutivement de 2018 à 2020 et plus jeune joueur à avoir réalisé un triple-double en playoffs, Ben Simmons est malgré cela, souvent qualifié de « bust ».
Les Nets ont récemment lancé leur processus de reconstruction ; l’arrivée d’un nouveau coach ainsi que l’obtention de plusieurs choix de draft confirment ce projet. L’équipe dirigée par Sean Marks semble vouloir degrader leur effectif, à l’image du transfert de Mikal Bridges, et des rumeurs autour de Cam Johnson. Toutefois, un joueur paraît intransférable, et ce pour de mauvaises raisons. Ben Simmons ne semble pas entrer dans les plans d’aucune équipe de la ligue.
Un salaire indécent
Le 15 juillet 2019, « Big Ben » signa une extension de 170 millions sur 5 ans. Ce contrat, assurément justifié au moment de sa signature, est désormais absolument démesuré, caduc, voire fou. Le niveau actuel du joueur ainsi que son temps passé sur les terrains soulignent un problème significatif pour le front office de la franchise new-yorkaise. En effet, le joueur occupe environ 29% du cap total de l’équipe, occupant le contrat le plus élevé de son équipe.
Ce salaire, bien trop élevé pour n’importe quelle équipe, ne permet d’envisager un transfert. En outre, celui-ci expire l’année prochaine, compliquant une éventuelle transaction. Aucune franchise ne peut transférer une star, ou plusieurs joueurs d’avenir, pour un joueur fragile, ayant effectué 57 matchs sur les trois dernières saisons, et qui inscrit en moyenne 6,5 points par match.
Un joueur fragile
Ayant joué 332 matchs dans sa carrière, faisant une moyenne de 55 par saison, avec plusieurs saisons blanches à son actif, Ben Simmons est le joueur fragile par excellence. Cette saison, l’ancien All-Star n’a effectué que 15 matchs ; soit un fallacieux total de 18% des matchs. La saison précédente il en a effectué 42 et n’a tout bonnement pas joué lors de l’exercice 2021-2022. L’historique de ses blessures est dans son domaine, prodigieux. Il compte plus de 30 blessures à son actif.
Son dos est son plus grand ennemi, opéré plusieurs fois de celui-ci, il souffre d’une pression du nerf dans le bas du dos, l’empêchant par conséquent de jouer.
Étant rarement en bonne santé, il ne peut assurer une saison complète. De plus, lorsqu’il joue, il est préservé, aucun risque n’est et ne sera pris avec le natif de Melbourne.
Un mental friable
Lors de son tumultueux périple à Philadelphie, le premier choix de la draft 2016 a connu plusieurs mésaventures. L’Australien a surtout connu un épisode dépressif ardu, il a selon lui été très peu aidé par ses coéquipiers
« J’étais dans une situation tellement difficile que je me disais : « Purée, j’essaie d’y arriver et vous me lancez toutes sortes de choses qui ne m’aident pas ». Et c’est tout ce que je voulais, de l’aide. »
Le moment le plus significatif de sa fin d’épopée aux 76ers est probablement la fameuse action face aux Hawks en playoffs.
Suite à cet événement, qui aura valu l’élimination précoce des siens, plusieurs interventions incongrues sont apparues, « Mais pour moi, disait Embiid, le tournant, c’est ce shoot ouvert qu’on n’a pas pris. » Puis son coach, Doc Rivers, ne l’encensa pas non plus lorsqu’on lui demanda si Ben était encore capable d’être meneur d’une équipe compétitive « Je n’ai pas la réponse actuellement. »
S’en suivra moult péripéties durant lesquelles Simmons refusa catégoriquement de jouer pour cette équipe et cette ville. Il sera transféré en direction de Brooklyn le 21 septembre 2022.
Un rôle incertain
Une autre interrogation plane autour du « Fresh Prince » : quel rôle peut-il avoir ? Avec son profil plutôt complet, mais n’excellant plus nulle part, il est extrêmement complexe, pour une franchise, d’imaginer un rôle pour lui. Il peut jouer le rôle du couteau suisse, capable de resserrer la défense et de tenir le meilleur joueur adverse. Néanmoins, il paraît trop limité dans son jeu à mi-distance, ou à trois points pour être titulaire dans une équipe concourant pour le titre.
Cette incapacité à tirer fait de lui un joueur pouvant être laissé ouvert sans craindre une sanction ; il peut donc rapidement se transformer en poids pour son équipe en phase offensive. Sa bonne vision du jeu et son intelligence peuvent faire de lui, comme aux 76ers, un excellent meneur. À l’aune des quelques matchs qu’il a effectués cette saison, 15, les Nets avaient trouvé le complément parfait au poste 4 et au poste 1. Son profil, très atypique dans la NBA moderne, rend sa situation encore plus complexe.
Des qualités toutefois présentes
Nonobstant, « Ben 10 » n’en demeure pas moins un excellent basketteur, et ce, encore aujourd’hui. L’Australien jouit d’un physique extraordinaire, lui permettant d’infliger une pression constante sur son vis-à-vis, faisant de lui un remarquable défenseur. De surcroît, il possède une finition remarquable, ayant inscrit 56% des tirs qu’il a effectués durant sa carrière. Sa condition physique naturelle lui permet, une fois lancé, de paraître intouchable.
L’actuel numéro 10 des Nets possède de surcroît une intelligence élevée sur le terrain. Il voit le jeu et délivre des passes clés au moment opportun. Lors d’un jeu de transition, il est capable de faire la différence qui amènera le panier à son équipe. Aussi, il bénéficie d’une versatilité rare, il peut aussi bien évoluer poste 1, comme poste 4, offrant multiples options à son futur coach, Jordi Fernandez. Ses différentes qualités, physiques ou encore techniques, lui permettent d’assurer différents postes et d’assumer différents rôles.
L’avenir de Ben Simmons est incertain et semé d’embûches. Entre son salaire exorbitant, sa fragilité physique et ses difficultés mentales, il représente un véritable casse-tête pour les Nets et les autres franchises de la NBA. Néanmoins, ses qualités intrinsèques demeurent, et il pourrait encore jouer un rôle important dans une équipe capable de tirer parti de ses talents uniques tout en gérant ses limitations.
