Dimanche 8 juin dernier, 16 équipes U15 se sont retrouvées à Clichy lors de la Banana Cut Arc 03. Un tournoi de basket pas comme les autres, pensé pour mettre en valeur les jeunes talents tout en mêlant compétition, création et culture urbaine. Le Roster était sur place pour couvrir cet événement. 

Dès l’entrée dans le Clichy Hall, on sent que ce tournoi se démarque. Le rap qui résonne dans la salle, la décoration urbaine, tout contribue à une ambiance festive et décontractée, loin des tournois classiques.

Mais qu’est ce que la Banana Cut ? La Banana Cut, c’est un tournoi de basket U15 lancé par Mody Niakaté. L’objectif était de créer un événement où les jeunes ne jouent pas seulement pour gagner, mais aussi pour s’exprimer à travers la culture et la création. C’est une ligue U15, donc un tournoi qui réunit les certains des meilleurs jeunes joueurs ou joueuses de moins de 15 ans.

Le principe est simple : un format à élimination directe qui commence aux quarts de finale, donc huit équipes en lice que ce soit chez les filles ou chez les garçons. Tout cela décidé par des matchs courts, composés de deux mi-temps de huit minutes chacune. Nouveauté cette année, des équipes ne venant pas de l’Île de France ont pu participer.

Mais ce qui fait la spécificité de la Banana Cut, c’est l’expérience globale qu’elle propose. Au-delà du jeu, il y a la culture, la création, la communauté. « On voulait proposer aux jeunes une compétition qui leur ressemble, où ils peuvent s’exprimer autant par le basket que par la créativité. » explique un des organisateurs. « Ce n’est pas juste un tournoi, c’est un événement où ils se construisent.« 

Chaque équipe a ainsi travaillé en amont sur le design de ses maillots, un exercice inédit qui mêle sport et expression artistique. « C’est important pour nous qu’ils prennent part à cette étape. Ça les responsabilise, ça leur donne un autre regard sur leur équipe et leur basket.« 

Les matchs étaient âpres et relevés durant cet Arc 3 de la Banana Cut

De l’intensité sur le parquet

Dans un Clichy Hall (2500 places) quasi comble, le sérieux est de mise sur le parquet. Parmi les seize équipes présentes pour cette troisième édition de la Banana Cut, on retrouve des gros noms du basket français comme l’ASVEL, Nanterre 92, ou encore le Paris Basketball.

Le premier gros temps fort de la journée à eu lieu à la fin du 3ème quart de finale du tableau des garçons. Dans une rencontre opposant le Levallois Sporting Club et le CTC Centre Essonne, le score étais de 27-27 à vingt secondes de la fin. Le CTC cafouille la dernière possession, mais le ballon leur revient et un de leur joueur tente un tir à trois points au buzzer venu de nul part…Qui tombe dedans. La salle explose, attroupement général au milieu du terrain, Centre Essonne est en demi, et on connait déjà le héros du jour. De quoi définitivement lancer l’ambiance. 

Après ça, les tribunes ne désemplissent pas, la sono continue de diffuser du gros son, les deux DJ assurent à tour de rôle une ambiance électrique entre et pendant les matchs. Le public est varié, familles, jeunes, passionnés, ou simples curieux se sont massés toute la journées dans les gradins. « Même si je ne connaissais personne, j’ai adoré l’ambiance. » confie Clara, une spectatrice venue avec son frère. « C’est plus qu’un tournoi, on sent que c’est une fête.« 

Chez les garçons, en demi finale, le Paris Basket (sous le nom de la Paris Basket Association, l’associations de jeunes du club professionnel) prend rapidement les commandes de sa demi-finale en dominant la CTC Centre Essonne (37-11). Une victoire nette qui montre une équipe sûre de ses forces. L’autre demi-finale est plus disputée : Marne La Vallée Basket s’impose 41-32 face à St Charles, au terme d’un match rythmé, marqué par la présence physique malgré le jeune âge des acteurs. La finale voit le Paris Basket confirmer sa supériorité. Solides collectivement et tranchants en transition, les Parisiens prennent le large rapidement et s’imposent face à Marne La Vallée sur le score de 42-20.

Côté féminin, le plateau est tout aussi relevé. Mont Valérien s’impose en demi face à la CTC Centre Essonne (24-19), dans un match disputé jusqu’aux dernières minutes. En parallèle, Marne La Vallée Basket domine nettement l’ASVEL (34-10), s’appuyant sur une grosse défense et une belle efficacité en attaque. La finale tient toutes ses promesses : engagée, équilibrée, elle se joue sur des détails. Les joueuses de « MLV » prennent finalement l’ascendant en deuxième mi-temps et l’emportentr 19-9,  conservant le titre qu’elles avaient déjà glané l’année dernière. Elles deviennent donc les reines de la Banana Cut, avec 2 victoires en 2 éditions pour les féminines.

Ce genre de tournoi, ça change de ce qu’on vit d’habitude. Il y a du monde, du son, de l’envie, c’est vivant. » – Sandrine, venue soutenir sa nièce.

Malgré l’agitation autour, sur le parquet les équipes restent plus que sérieuses.

Ce que la Banana Cut change pour les jeunes

La Banana Cut ne se contente pas d’organiser des matchs : elle transforme la manière dont les jeunes basketteurs vivent leur sport. En intégrant des codes venus de la culture urbaine, de la création visuelle et de l’événementiel, elle donne aux joueurs le sentiment d’être au centre du projet. Ici, ils ne sont pas de simples maillons d’un grand écosystème, mais les véritables figures de l’événement.

C’est ce que nous explique un des joueurs de Paris 18 sur son chemin vers les vestiaires : « On se sent attendus, comme si on faisait partie d’un vrai événement. C’est pas juste un match, y’a une ambiance, des gens qu’on ne connaît pas qui te regardent, et même les maillots qu’on a pensés ensemble… franchement, ça te donne envie de tout donner.« 

L’un des éléments les plus marquants du tournoi c’est en effet cette conception des maillots par les équipes elles-mêmes. Un exercice rare à cet âge, qui pousse à réfléchir en collectif, à faire des choix d’image, de couleur, d’intention. On a pu par exemple y voir la fameuse mimique du rappeur Niska « Méchant Méchant » sur le maillot des garçons de la CTC Centre Essonne. Un gros « BOOM » façon bande dessinée sur ceux du Paris Basket. On a aussi vu des beaux dessins faits maison comme un grand serpent sur le maillot d’Orly Basket. Ce processus change leur rapport au jeu. Ce qu’ils portent devient un prolongement de leur identité, de leur cohésion.

La Banana Cut ne remplace pas les championnats, mais il introduit une autre façon de vivre le basket, un peu moins scolaire. Les encadrants le remarquent : les jeunes parlent davantage de projet, d’intention de jeu et de style. Le tournoi devient pour eux une vitrine autant qu’un défi sportif. La pression n’est pas absente, mais elle est mieux canalisée. L’ambiance globale; musique, DJ, public actif; aide aussi à relâcher certaines tensions. Autour du terrain, plusieurs éducateurs le disent : le format court, la mise en scène, l’implication dans la préparation… tout cela pousse les jeunes à sortir de leur routine.

Le public à répondu présent pour cette 3ème édition de la Banana Cut.

Plus qu’un tournoi, c’est un événement, une fête pour les joueurs et joueuses. C’est ce qu’expliquait le coach de Paris 14 à ses joueurs pendant un temps mort : « Profitez les gars c’est une fête. Je veux vous voir profiter, kiffer. C’est comme ça qu’on va réussir les mecs. Vous allez le regretter sinon. »

Outre les maillots, la Banana Cut, de part son partenariat avec Adidas, a offert à chacun des joueurs et des joueuses la paire de chaussure de basket Adidas de leur choix. Des AE1 aux Harden 9, en passant par les Dame 9, on a vu de que des belles paires sur le parquet du Clichy Hall. Une belle initiative pour des jeunes qui n’ont pas tous l’accès facile a ce genre de paires de gala. 

Le BananaCut Arc 03 a su allier compétition et expression, offrant aux jeunes joueurs une expérience à la fois sportive et culturelle. Plus qu’un simple tournoi, c’est un espace où ils peuvent grandir et s’affirmer. Un rendez-vous prometteur pour l’avenir du basket jeune.

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