Alex Caruso est la définition même du rôle player dans la NBA actuelle. Aujourd’hui en finale pour la deuxième fois de sa carrière, le meneur de 31 ans à toujours été un élément important dans les équipes où il est passé apportant notamment, un apport défensif indéniable. Pourtant, le divin chauve n’a jamais été au premier plan et d’ailleurs personne ne voulait de lui à ses débuts.
Le début d’un chemin semé d’embûches
Retour au début de sa carrière, à 22 ans, Alex Caruso se présente à la draft 2016. Non retenu, il va essayer de faire ses preuves en G-League, tout d’abord avec les Blues d’Oklahoma City, qui ne vont pas le retenir à la fin de la saison. À l’été 2017, il signe un « Two Way Contract », chez les Lakers, lui permettant de naviguer entre la G-League et l’équipe première. C’est avec les South Bay Lakers qu’Alex Caruso commence à forger sa réputation.
The Bald Eagle se distingue par sa détermination et son envie de progresser, travaillant sans relâche pour s’imposer parmi les meilleurs joueurs de la ligue mineure. Il s’y impose comme un leader sur le terrain, tant par son jeu collectif que par sa défense acharnée.
Ses performances attirent la direction des Angelinos, Caruso va avoir de plus en plus de temps de jeu avec l’équipe première jusqu’à un rôle de 6ᵉ homme. L’année 2020 va être un tournant dans sa carrière : The Bald Mamba a le meilleur defensive rating de son équipe. Lorsqu’il est sur le terrain, c’est à ce moment que les Lakers encaissent le moins de points. Alors que l’équipe, menée par LeBron James et Anthony Davis, vise le titre NBA, il devient un élément indispensable du banc des Lakers. Il contribue activement à la conquête du graal, notamment en défendant sur les meilleurs arrières adverses

Un spécialiste défensif respecté dans toute la NBA
Alex Caruso s’est imposé comme l’un des meilleurs meneurs défensifs de la NBA. Mais, concrètement, comment mesurer cela ? Lors de la saison du titre en 2019-2020, il affiche en moyenne 1,1 interception par match en seulement 18 minutes de jeu. Un ratio exceptionnel qui le place parmi les meilleurs intercepteurs de la ligue rapporté au temps de jeu
Après être arrivé libre de tout contrat aux Bulls en 2021, il est sélectionné dans la NBA All-Defensive First Team en 2023 et dans la Second Team en 2024, confirmant sa réputation de défenseur d’élite. Cette saison, Caruso reste parmi les tout meilleurs intercepteurs (1,6 par match), 2ᵉ meilleur de son équipe derrière Shai Gilgeous-Alexander. Les joueurs défendus par Alex Caruso n’ont tiré qu’à 33,1 % de réussite (41 sur 124 tentatives), soit le meilleur pourcentage de la ligue parmi les joueurs ayant défendu au moins 120 tirs jusqu’en décembre.
Mais au-delà de son excellence défensive, c’est sa polyvalence qui démontre sa vraie valeur. Carugoat, comme il est surnommé par certains, défend bien souvent sur la plupart des meilleurs joueurs de l’équipe d’en face, de meneur à pivot.
Prenons l’exemple du Game 7 en playoffs contre Denver. Caruso s’est occupé de Nikola Jokić : 20 points, 9 rebonds, 7 assists pour le Joker et 11 points, 0 rebonds, et 3 passes décisives pour le divin chauve. Alors si on s’arrête sur ça, on peut penser que Jokic a fait un match correct mais il faut regarder ailleurs : 5 pertes de balles et un +/- de -23 pour le Serbe. Caruso à, quant à lui, réalisé 3 interceptions et finit avec un +/- de +40, le meilleur de son équipe. Cet exemple concret montre que la stratégie défensive menée par Caruso et le Thunder a parfaitement fonctionné pour déjouer le triple MVP lors de ce match décisif.
Catalyseur du Thunder
Arrivé à l’été 2024 en échange de Josh Giddey, Alex Caruso a tout de suite répondu à l’attente : apporter à la jeune équipe d’Oklahoma City l’expérience des grands rendez-vous qui lui manquait. Il est le seul joueur de l’équipe à avoir déjà joué une finale NBA dans un effectif où la moyenne d’âge dépasse à peine 25 ans. « Cela va au-delà de simplement aller sur le terrain, jouer vite et marquer le plus de points. Il faut prendre en compte tous les petits détails. » explique Caruso à propos des playoffs.
C’est d’ailleurs à ce moment qu’il révèle son plein potentiel. Il devient de plus en plus indispensable en tant que vétéran de l’équipe, passant de 19,3 à 21,6 minutes et de 7,1 à 8,8 points par match, tout en gardant ses standards défensifs.
Au-delà des chiffres, Caruso s’est imposé comme un leader silencieux, stabilisant le collectif dans les moments de tension et montrant l’exemple par son engagement sur chaque possession. Il s’est illustré par des performances de haut niveau, à l’image de du match 1 face à Denver : 20 points, 6 passes, 5 interceptions, 2 contres et +13 au +/- en seulement 26 minutes, devenant le sixième joueur de l’histoire à compiler au moins 20 points, 5 passes, 5 interceptions et 5 tirs à trois points dans un match de playoffs.
Mais l’apport de Caruso ne se limite pas à l’expérience ou à la défense : il s’est affirmé comme une véritable arme à trois points, affichant le meilleur pourcentage de l’équipe sur la campagne de playoffs (41,5 % à longue distance sur 65 tentatives), un atout précieux pour un Thunder en difficulté dans ce secteur.
Grâce à son influence, le Thunder a franchi un cap, transformant un jeune collectif prometteur en véritable prétendant au titre, désormais en finale NBA. Caruso incarne parfaitement le joueur de l’ombre qui, par son intelligence de jeu, sa rigueur et sa polyvalence, fait basculer les grandes séries dans le bon sens.