Pour cette nouvelle preview de la Coupe du Monde, nous allons évoquer le cas de la Grèce. Pays emblématique du basket européen, les Grecs pourraient bien voir leur parcours dépendre de la présence, ou non, de la star de l’équipe : le Greek Freak, Giánnis Antetokoúnmpo.
Histoire
La Grèce, c’est une des nations les plus emblématiques du basketball. Que ce soit par ses équipes, telles que l’Olympiakós ou le Panathinaïkos qui évoluent en Euroleague, ses ambiances de folie qui ont fait la réputation du basket grec, ou même l’équipe nationale. On ne peut pas passer à côté de la Grèce quand on parle du basket à l’échelle internationale.
Si on se penche plus précisément sur l’équipe nationale, les Hellènes ont disputé leur première compétition internationale en 1949, lors des Championnats d’Europe. Elle a ainsi fini 3ème, pour sa première médaille européenne de son histoire. Mais il s’agira d’une simple embellie, puisque la Grèce ne deviendra une nation qui compte que dans les années 80.
C’est à partir de cette époque, avec des légendes tels que Níkos Gális ou Panayótis Yannákis, que la Grèce va se faire une place. Elle remporte son premier titre européen en 1987, sur ses terres, en éliminant coup sur coup les ogres yougoslaves et soviétiques. C’est aussi à ce moment qu’elle connait ses premiers championnats du monde, en 1986, et finira quatrième en 1994 et 1998 ; ainsi que ces premiers JO, à Atlanta en 1996, avec une 5ème place finale.
Les années 2000 ouvrent une nouvelle ère, qui verra deux grands moments pour le basket grec : le second titre de champion d’Europe en 2005 en Serbie, et le seul et unique podium international lors des championnats du monde 2006, au Japon, avec l’argent. Elle n’échouera qu’en finale face à l’Espagne, après avoir éliminé les États-Unis des jeunes Dwyane Wade, LeBron James, Chris Paul ou Carmelo Anthony en demi-finale. C’est la génération dorée des Vasílis Spanoúlis, des Dimítris Diamantídis ou Lázaros Papadópoulos, qui va achever de mettre la Grèce sur la carte du basketball mondial.
Aujourd’hui, la nation hellénique reste une des grandes nations du basket européen et mondial, mais enchaîne les déceptions. Les Nick Calathes, Kóstas Sloúkas ou Kosta Koufos viennent perdurer la tradition du basket grec, mais sans de vraies performances. Cette génération n’a pu faire mieux que 5ème sur la scène continentale, 9ème à la Coupe du Monde, et n’a plus disputé de Jeux Olympiques depuis 2008 ! Une véritable anomalie, surtout quand on possède de tels talents, en plus de l’un des meilleurs joueurs du monde, double MVP de la NBA en 2019 et 2020, Giánnis Antetokoúnmpo.
Effectif
Le 20 juillet dernier, le sélectionneur Dimítris Itoúdis a dévoilé une présélection de 22 joueurs, qui est une liste assez différente de ce qu’on pouvait connaître jusqu’à maintenant avec la Grèce. Voici quelques noms que l’on peut retenir :
- Thomas Walkup – Meneur, 1m93, 30 ans, Olympiakós (Heba A1 Grecque / Euroleague)
- Giannoúlis Larentzákis – Meneur, 1m96, 29 ans, Olympiakós (Heba A1 Grecque / Euroleague)
- Ioánnis Papapétrou – Arrière/Ailier, 2m06, 29 ans, Partizan Belgrade (ABA League / Euroleague)
- Kóstas Papanikoláou – Ailier/Ailier fort, 2m05, 32 ans, Olympiakós (Heba A1 Grecque / Euroleague)
- Konstantinos Mitoglou – Ailier fort, 2m10, 27 ans, Sans Club
- Giánnis Antetokoúnmpo – Ailier fort/Pivot, 2m11, 28 ans, Milwaukee Bucks (NBA)
- Dimítris Agravánis – Ailier fort/Pivot, 2m08, 28 ans, Panathinaïkos (Heba A1 Grecque / Euroleague)
- Kóstas Antetokoúnmpo – Ailier fort/Pivot, 2m08, 25 ans, Fenerbahçe (BSL Turque / Euroleague)
- Yórgos Papayiánnis – Pivot, 2m20, 26 ans, Panathinaïkos (Heba A1 Grecque / Euroleague)
Dans cette présélection, on remarque immédiatement l’absence de 3 cadres de la sélection, tout simplement 3 titulaires indiscutables : Kóstas Sloúkas, Nick Calathes et Tyler Dorsey. Afin de se reposer, ces 3 joueurs, piliers de l’équipe grecque sur ces dernières compétitions, ont décidé de faire l’impasse sur la compétition internationale. Ce sont d’énormes pertes, en particulier sur les lignes arrières qui se retrouvent dépeuplés.
L’équipe se retrouvera donc plutôt dépourvu en extérieurs, malgré la présence de Thomas Wallup, un excellent meneur organisateur capable de bien shooter, ou de Ioánnis Papapétrou, qui peut se décaler au cas où au poste d’arrière. Mais la grande force de cet effectif réside dans un secteur intérieur particulièrement garni. Entre le retour de suspension pour dopage de Mitoglou, l’impact de l’immense Papayiánnis, et les frères Antetokoúnmpo, la raquette grec ressemble à une muraille qu’il semble très difficile de traverser.
Mais l’interrogation porte surtout sur la superstar, Giánnis Antetokoúnmpo. Le phénomène grec de puissance et de musculature a connu une opération au genou, qui le rend plus qu’incertain pour disputer la Coupe du Monde. Le joueur se bat pour pouvoir disputer la compétition, et a engagé une course contre-la-montre dans ce but : il se trouve ainsi dans la présélection grecque, en attente de la suite des évènements. Sa présence est très importante pour l’effectif de Dimítris Itoúdis, car avec ou sans lui, la Grèce n’est plus du tout la même équipe.
La star
Giánnis Antetokoúnmpo – Ailier fort/Pivot, 2m11, 28 ans, Milwaukee Bucks (NBA)
Dans l’équipe nationale grecque, il y a les jeunes loups issus de la formation grecque, comme Yórgos Papayiánnis. Il y a les cadres que sont les Kóstas Sloúkas ou Nick Calathes. Et puis, il y a un OVNI, un monstre, un freak. Tout le monde connaît aujourd’hui son nom : il s’agit de Giánnis Antetokoúnmpo.
Drafté en 13ème position de la Draft NBA 2013 en provenance du petit club grec de Filathlitikos, en seconde division, la courbe de progression de ce gamin, qui vendait des chaussures dans les rues d’Athènes, a été exponentielle. À un point où aujourd’hui, Giánnis est devenu un monstre. Un monstre de puissance, un monstre physique, qui une fois lancé, devient très vite inarrêtable. Il est incontestablement parmi les meilleurs joueurs de basket du monde de nos jours. Double MVP de la NBA, champion avec les Milwaukee Bucks, il a tout remporté… Sauf un titre avec la Grèce.
Et justement, pour cette dernière, le Greek Freak est devenu indispensable. Présent à toutes les compétitions internationales que la Grèce dispute depuis 2020, il domine également le basket européen. Au dernier EuroBasket, l’intérieur avait établi des moyennes de 29.3 points, 8.8 rebonds, 4.7 assists, 1.5 interception… en seulement 28 minutes de jeu ! Autant dire que s’il devait être absent pour cette Coupe du Monde, ce serait un énorme coup dur pour la nation hellénique. Tout un pays est ainsi en attente de savoir si le phénomène pourra être présent en Asie cet été.
Pronostic
Élimination en quarts de finale
Pour la compétition, le tirage au sort a placé les grecs dans la même poule que l’ogre américain, mais aussi de la Nouvelle-Zélande et de la Jordanie. Elle ne devrait pas avoir trop de mal à se défaire de ces deux dernières équipes, et ce même en absence de ses cadres.
C’est ensuite que les choses se compliquent. Le tour principal les verraient affronter les deux meilleurs équipes du groupe D, qui pourraient être la Lituanie et le Monténégro, voire le Mexique. Là-encore, l’effectif grec a les armes pour passer, bien que cela a tout l’air d’un piège, face à des effectifs qui joueront crânement leur chance. Mais à partir des quarts, où potentiellement la Serbie se trouverait sur la route des Grecs, la marche semble être trop haute pour un effectif privé de ses cadres.
Mais passer la Serbie n’est pas aussi impossible qu’il n’y paraît ! Excepté les Etats-Unis, le tableau grec jusqu’en demi est assez abordable. Tout dépendra de la présence ou non de Giánnis Antetokoúnmpo, qui pourrait changer le destin d’une équipe toute entière.
Au vu de son tableau, la Grèce a l’opportunité de réaliser un beau parcours dans cette compétition. L’absence de joueurs d’expérience et de talents pourrait lui être cependant préjudiciable. Mais si l’équipe arrive à bien tourner et que Giánnis est présent, alors il faudra considérer les Grecs parmi de sérieux outsiders au titre suprême.
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