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La série Sixers – Bucks en 2001 : controversée, mais oubliée

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Quand on parle de série truquée dans la NBA, les gens pensent directement à la série entre les Lakers et Kings en 2002. Mais elle est loin d’être la seule controversée. Ici je vais vous parler d’une série dont on parle moins souvent mais que certains estiment douteuse : Sixers contre Bucks en 2001.

Mais avant de commencer, je ne dis pas que la série fût truquée ou pas. Je viens juste placer les infos pour et contre et je vous laisse décider.

2001, l’année du scandale

Avez-vous déjà imaginé que la grande campagne d’Iverson en 2001 fut aidée par les arbitres ? Tout ce dont on parle pour cette équipe est du miracle qui fut d’amener les 76ers aux Finals et de gagner le Game 1. Mais on ne parle pas souvent de la série juste avant, face à Ray Allen et les Bucks. Et pendant mes recherches au sujet du parcours des Sixers de 2001, j’ai remarqué des choses suspectes dont je vais plus parler en détail ici. C’est incroyable que la série soit rarement mentionnée de nos jours, mais à l’époque, elle avait généré une suspicion similaire à ce qui aura lieu un an plus tard.

Revenons donc en 2001, à une époque où Ray Allen était bien plus qu’un tireur à 3 points. Il était un arrière athlétique, qui tournait cette saison à 22 points, 5,2 rebonds, 4,6 passes décisives, 1,5 interceptions, 0,2 contres à 48,0% au tir, 43,3% à trois points et 88,8% aux lancers francs. Pendant les Playoffs, Ray Allen était à un niveau supérieur. 25,1 points, 4,1 rebonds, 6,0 passes décisives, 1,3 interceptions, 0,6 contres à 47,7% au tir, 47,9% à trois points et 91,9% aux lancers francs.

Cette équipe avait aussi Glenn Robinson qui tournait à 22 points, 6,9 rebonds, 3,3 passes décisives, 1,1 interceptions, 0,8 contres à 46,8% au tir et 82,0% à 3 points, en plus de Sam Cassell et ses 18,2 points, 3,8 rebonds, 7,6 passes décisives, 1,2 interceptions et 0,1 contres à 47,4% au tir et 85,8% à 3 points. Leurs stats étaient certes plus basses en Playoffs, mais les Bucks restaient meilleurs que les Sixers en attaque. Avant que la série commence, il était difficile de prédire qui allait gagner. Cela dit, l’arbitrage de cette série semble discutable pour beaucoup.

Deux matchs litigieux

Commençons par le plus simple : 2 matchs ont tourné en la faveur des Sixers sur des décisions discutables. Le match 1 s’est joué après une violation des 3 secondes discutables, et le match 4 sur 2 fautes non-sifflées qui auraient pu changer la donne. Le match 4 était d’ailleurs particulièrement important parce que les Bucks auraient pu mener la série 3-1.

Mais ce qui a fait crier au scandale beaucoup de personnes est la grande différence en termes de lancers francs tentés entre les deux équipes, et les décisions questionnables qui semblaient aller en direction de Philly. À la fin de la série, Philadelphie a eu un total de 186 lancers francs tentés contre 120 pour Milwaukee. Dès qu’il y a une grosse différence en tentative de lancers francs pendant une série, les gens deviennent suspicieux.

Sixers Bucks 2001

Lors du match décisif, lorsque Philly a remporté un match 4 à Milwaukee malgré une performance atroce d’Iverson (10 tirs réussis sur 32), les Sixers ont tiré 2 fois plus de lancers que le Bucks (22 à 11), et ont bénéficié de décisions douteuses. Ce match a tellement été frustrant pour les fans des Bucks que lorsqu’un officiel a sifflé une faute pour envoyer Sam Cassell sur la ligne alors qu’il restait deux secondes, et que les Bucks étaient menés de sept points, une ovation sarcastique est descendu des travées des travées du BMO Harris Bradley Center. Peut-être la première ovation sarcastique de l’histoire.

Les lancers francs, le centre de la controverse

Ce nombre de lancers francs a été important. Iverson n’a réussi que 33 tirs sur 120 (27 %) depuis le début de la série lors des 6 premiers matchs, car les Bucks l’ont beaucoup fait jouer sur sa droite. Il aura fait un bon match 7, mais il n’aura réussi que 34,4% de ses tirs durant la série.

Mais, pour être objectif, il faut mentionner quelque chose. Pendant cette saison, les Bucks commettent beaucoup de fautes. Ils ont fini en étant la 6ème équipe se prenant le plus de lancers francs par matchs, et ils étaient aussi la 25e équipe qui provoque le plus de lancers francs. Pendant ce temps, les Sixers avaient fini 4e en lancers francs tentés, et ils étaient l’équipe qui se provoquaient le moins de lancers de la ligue. Bien sûr, les statistiques ne racontent jamais toute l’histoire, mais quand vous mettez une équipe qui provoque beaucoup de fautes et en donne peu, contre une équipe qui fait le contraire, il ne faut pas s’étonner du résultat. Cependant, les stats ne racontent pas tout, et il y avait le sentiment que la ligue voulait voir Philly en finales.

Un autre aspect suspicieux est le fait que Glenn Robinson ne soit pas allé une seule fois à la ligne des lancers jusqu’au match 4. Même si de base, le joueur n’allait pas souvent tirer des lancers francs, cela reste bizarre qu’il n’ait subi aucune faute sur un tir jusqu’à la 2e moitié de la série. Un autre cas particulier est dans le match 6 : Cassell a commencé à se plaindre au cours du premier quart-temps lorsque Iverson l’a frappé durement sur le bras sur un tir. Aucune faute n’a été sifflée, bien que l’action se soit déroulée sous les yeux de l’arbitre Ronnie Nunn.

Faute ou pas faute ?

Mais un autre point que les conspirationnistes aiment mentionner sont les 12 fautes techniques et 5 flagrantes que Miilwaukee a subi. Pour Philly? 3 techniques et 0 flagrante. Mais le côté choquant des fautes flagrantes est discutable. Quand on voit les 2 flagrantes qui sont arrivés en 2ème mi-temps du match 5, elles furent méritées, en particulier celle sur Robinson. Je mentionne ces deux-là en particulier parce qu’elles ont coûté aux Bucks un match qui s’est joué d’un point, et ont donné aux Sixers un avantage de 3-2 avant de revenir à Milwaukee.

Au match 6, une autre flagrante a été sifflé sur Scott Williams, le meilleur intérieur des Bucks, après son gros coup de coude sur Iverson. Mais ce qui est important avec cet instant est ce qu’il s’est passé après. Williams s’est pris une flagrante I, mais ne fut pas éjecté du match. Mais après le match, la faute est devenue une flagrante II, ce qui le suspendra pour le match 7. Les Bucks vont donc devoir tenter de gagner un match 7 à l’extérieur sans leur meilleur intérieur.

Pour Ray Allen, la raison pour laquelle ce changement a été fait se trouvait juste devant eux : tout le monde aspirait à un match Iverson contre Kobe dans les Finales. Et c’est ce qui s’est passé.

« Vous suspendez l’un de nos joueurs les plus importants pour un match décisif qui nous enverrait en Finales de la NBA ? » s’interroge Ray Allen en 2018.

« Pour moi, cela dépasse l’entendement. Comment peut-on altérer un match à ce point ? Les gens du monde entier et de la NBA voulaient voir AI vs Kobe. C’était le sentiment… Mais laissez-nous en décider, laissez-nous nous battre. C’était une action dure, il lui a donné un coup de coude, mais ce n’était pas quelque chose qui méritait de le suspendre pour le match suivant. »

On peut se demander si Scott Williams méritait vraiment la flagrante II, personnellement je pense que oui. Mais ce qui est le plus important ici est que ça sert de preuve que la NBA aime utiliser ce genre de situation comme outil quand ils le peuvent.

De la controverse… aux théories du complot

Après avoir abordé les différents arguments et contre-arguments, lisons ce que Ray Allen avait à dire. La théorie du complot à laquelle croyaient Ray Allen et l’entraîneur George Karl était que la NBA et la NBC ne voulaient pas qu’une équipe de « petit marché » comme les Bucks affronte Shaq, Kobe et les Lakers lors des NBA Finals. 

Sixers Bucks 2001

« Je pense qu’il n’y a aucun doute à ce sujet.” a déclaré Ray Allen. “La ligue, en tant que machine de marketing, a pour but de gagner de l’argent. Il incombe à tout le monde de gagner plus d’argent, et la ligue sait que Philadelphie va gagner plus d’argent avec L.A. que nous n’en gagnerions avec L.A. »

Rappelez vous qu’en 2001, Allen Iverson était une sensation. Non seulement il fut élu MVP et commençait à inspirer une nouvelle culture avec son charisme, mais la ligue avait de bonnes raisons de croire que Philly allait ramener plus de monde face aux Lakers de Kobe et Shaq. De leur côté, à l’exception de Ray Allen, les Bucks ne disposaient pas de stars de premier plan.

Même si les Bucks auraient peut-être eu plus de chances face à L.A., ils étaient une équipe dans un petit marché, avec une superstar timide en la personne de Ray Allen. Peu importe que les Bucks aient fini avec un bilan de 2-0 face aux Lakers cette saison ou qu’ils avaient plus d’armes en attaque, la personnalité des 2 équipes rendait la tâche d’attirer les fans compliquées. Ray Allen estimait que ses commentaires étaient justifiés par la nature des fautes contre Milwaukee et des fautes non-sifflées en la faveur de Philadelphie.

« Neuf fois sur dix, lorsque vous avez un arbitre, vous savez qu’il n’y a pas de parti pris », a déclaré Allen.. « Mais dans l’esprit de tout le monde, c’est comme si Philadelphie et le MVP devaient jouer en finales. Quand j’étais au lycée, je pensais toujours que les séries étaient arrangées. Puis quand je suis arrivé en NBA, j’ai dit qu’il n’y avait aucune chance qu’elles soient arrangées. Mais même l’année dernière contre Indiana dans le cinquième match (du premier tour de Milwaukee), il semblait que tout allait contre nous ».

David Stern, le manipulateur ?

Ray Allen a aussi suspecté David Stern de supporter Philadelphie pendant certaines actions. Ce n’est pas la première fois qu’un joueur l’accuse de ça : Larry Bird a dit la même chose en 1984. Donc quand des personnes de la famille de Ray Allen lui ont dit qu’ils ont vu Stern particulièrement content de voir une faute sifflée en la faveur de Philadelphie, ça rend cette accusation plus crédible.

Un article d’ESPN disait :

« Allen a dit que des membres de sa famille lui avaient dit qu’ils étaient assis en face du commissaire de la NBA David Stern ce dimanche, et l’avaient remarqué se lever pour regarder une rediffusion après une faute de Ray contre Iverson qui n’a pas été signalé. [Stern] s’est mis en colère comme s’il encourageait Philly. »

Sam Cassell (à gauche) et George Karl (à droite)
Sam Cassell aux côtés de son coach George Karl.

Le célèbre journaliste NBA Bill Simmons a décrit la série de la manière suivante :

“Si les séries tordues des Playoffs de la NBA étaient des boxeurs poids lourds, alors les finales de l’Ouest 2002 (Lakers-Kings) sont George Foreman et les finales de l’Est Sixers – Bucks 2001 sont Earnie Shavers.  Traduction : les gens ne se souviennent que de George, mais Earnie était presque aussi mémorable.”

Ceci dit, il existe un contre-argument sur la déclaration de Ray Allen. Ce que la plupart des gens ignorent, c’est que la NBA, en général, préfère avoir plus de matchs dans une série avant des équipes plus populaires dans une série plus courte. Ainsi, si les Bucks, « petit marché » ou pas, avaient joué contre L.A. et les avaient menés à un septième match, David Stern aurait été bien plus heureux que ce qui s’est finalement passé.

Du coup, qu’en pensez-vous ? Truquée ou non ? Au minimum, on peut affirmer que la série est controversée, comme tant d’autres dans l’histoire de la grande ligue.

2000 - Boston Celtics - rédacteur
Plus qu'un fan des Celtics, j'adore faire des recherches sur le basket et mettre en avant les histoires et nations auxquelles on ne pense pas tout le temps. Un historien amateur qui espère éveiller votre sens de la curiosité dans ce monde intriguant de la balle orange!

1 Comment

  1. […] Raja est un joueur qui est rentré en NBA par la petite porte. Non drafté en 1999, il jouera pour la Continental Basketball Association pendant une saison avant de rejoindre les Spurs qui le couperont finalement sans l’avoir fait jouer une seule minute. Il rejoindra finalement les Sixers à la fin de la saison 2001 et sera dans la rotation de l’équipe qui atteindra les Finales cette saison, non sans controverses. […]

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