Moussa Diabaté s’est confié à Mike Laviolle et Patrick Bizindavyi de Franco Raptors (CHOQ FM 105.1) après la rencontre des Hornets de Charlotte à Toronto. L’intérieur français est revenu sur la compétitivité des Hornets malgré leur bilan, sur son rôle consolidé de pivot remplaçant, sur l’été de travail qui a transformé son jeu, ainsi que sur le soutien de son entraîneur et ses liens avec RJ Barrett. Il a également évoqué l’importance d’accompagner les jeunes, dont Tidjane Salaün, dans une équipe en pleine construction.
« Sur ce qu’on a vu ce soir, on a l’impression que votre bilan ne reflète pas la qualité du jeu que vous produisez. Tu partages ce sentiment ?
Oui, je pense. Sur ce match, on n’a pas commencé avec assez d’énergie physiquement. On n’était pas là au début, ce qui fait qu’on a pris du retard. On a réussi à se reprendre vers la fin du match, ce qui nous a permis de rester dans le coup.
De manière générale, trouves-tu que votre début de saison n’est pas représenté par votre bilan ?
Je ne pense pas du tout. Je pense qu’on est proche de vraiment gagner beaucoup de matchs. On est compétitifs, on fait beaucoup de bonnes choses.
Vous êtes peut-être à une ou deux absences près aussi ?
Oui, bien sûr. Les blessures, ça n’aide pas du tout. Quand tout le monde sera là, je pense qu’on sera bien.
Individuellement, tu fais un très bon début de saison. On dirait que tu as trouvé ton rôle. À quoi tu l’attribues ?
Le travail. Pendant l’été, je n’ai fait que m’entraîner, progresser, travailler ma lecture du jeu et ma confiance. Je pense que ça a vraiment grandi. Maintenant, je suis là où je dois être.
On a parlé avec ton coach avant le match : il disait avoir soutenu ta décision de quitter l’équipe de France cet été. C’est important d’avoir cette confiance ?
Oui, c’est sûr. Après, qu’il soit d’accord ou pas, j’aurais pris ma décision. Mais c’est cool qu’il soit avec moi là-dessus. Ceux qui comprennent la situation sont tous d’accord.
Il disait aussi que tu avais développé de nouveaux aspects de ton jeu. Sur quoi avez-vous travaillé ?
Mes skills offensifs, ma lecture du jeu : comment poser des écrans, comment en sortir, comment lire ce que fait la défense. Je dois donner un big up au coach pour ça. Et puis, j’avais déjà ces skills au lycée ou à la fac, c’est juste qu’aujourd’hui j’ai plus d’opportunités de les montrer.
On discutait avec le père de RJ Barrett, qui nous rappelait que vous étiez ensemble à Montverde. Quelle mémoire gardes-tu de cette période ?
RJ, c’est lui qui me disait un peu d’aller partout. J’étais derrière lui tout le temps, on va dire. Il me guidait : « Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je dois faire ? » Il parlait français, donc ça m’a beaucoup aidé. Des entraînements, énormément de débats. On a beaucoup rigolé. Je voyais qu’il faisait énormément de bonnes choses et je voulais être comme lui sur cet aspect-là.
Justement : quel souvenir gardes-tu de son français ?
Après… ce n’est pas le meilleur français. Ce n’est pas le meilleur des français, mais tu comprends. Tant que tu comprends, ça va. Il n’était pas mauvais du tout. Il me donnait des conseils, il m’aidait. Je ne veux pas dire que c’était Molière, mais il n’était pas mauvais. Mon français aussi, il est cassé maintenant (rire).
Dernière question : comment tu aides Tidjane Salaün dans cette période un peu difficile où il navigue entre la NBA et la G-League ?
Comme je le dis : un soldat. À la fin, beaucoup de choses vont se passer et ce n’est pas sous son contrôle. En tant que jeune joueur, tu dois accepter ce qui arrive, peu importe la situation, et rester constant. Ne pas laisser ton environnement ou des décisions que tu ne contrôles pas t’influencer. Juste garder la tête haute et te donner à fond.»
Ils ont parlé de lui :
Charles Lee — Entraîneur des Charlotte Hornets
« Moussa a eu un très bon début de saison. Il a eu un très bon été. C’était utile pour lui d’avoir des répétitions avec l’équipe de France. Il a grandi dans beaucoup d’aspects défensifs. L’an dernier, il était surtout un joueur d’une seule couverture ; maintenant, on peut le mettre sur beaucoup de joueurs et dans beaucoup de schémas. Son activité est incroyable.
Offensivement, il a évolué : il n’est plus seulement un rebondeur offensif. Il pose de meilleurs écrans, il lit mieux le jeu, il peut finir différemment, plus fort, plus athlétique. Son altruisme aussi est devenu contagieux dans l’équipe.
Concernant sa décision cet été, je ne sais pas tous les détails, mais c’était une grande opportunité pour lui. Quoi qu’il ait choisi de faire — rester avec l’équipe de France ou revenir se préparer ici — il avait mon soutien total. L’important, c’est qu’il ait des répétitions de qualité pour continuer à progresser. »
RJ Barrett — Toronto Raptors
« Il était là avec moi et Sandro aussi (à Montverde). Il est comme mon petit frère. Je suis content pour lui. »
