Les Béliers de Kemper sous un nouveau visage en Élite 2

Deux saisons seulement après leur relégation en Nationale 1, les Béliers de Kemper refont surface au second échelon du basket français avec un projet totalement repensé. En tête de ce renouveau, la nouvelle salle « Kostum Park – À nous la vie », ses 3 500 places et ses équipements modernes, symbole d’une ambition retrouvée. Derrière ce retour en Pro B, c’est toute une dynamique qui semble se mettre en place, comme nous allons vous l’expliquer à travers les regards croisés de plusieurs acteurs clés du club.

La Kostum Park : « un outil qui va redéfinir le club »

La nouvelle salle des Béliers de Kemper : la Kostum Park – À nous la vie, déjà remplie lors du match face à Denain . Crédit : Julien Marino

Plus qu’une simple enceinte sportive, la nouvelle salle “Kostum Park – À nous la vie” incarne à elle seule le projet global des Béliers : un club qui, après avoir connu la descente, veut désormais se projeter durablement dans le basket professionnel. Dans un contexte économique fragile, cette infrastructure de 3 500 places apparaissait déjà comme un outil vital au lancement du projet, aussi bien pour la compétitivité sportive que pour la stabilité financière.

« Entre le Covid et la descente en Nationale 1, le club s’est retrouvé en grande difficulté financière », nous rappelait le désormais ancien directeur général des Béliers de Kemper, Hamid Mesbah, en fin de saison dernière. Comme beaucoup d’autres clubs français, Quimper a dû composer avec la baisse des subventions et la fragilité du modèle économique du sport professionnel. « Aujourd’hui, les recettes générées par les salles sont indispensables à la durabilité d’un club. On ne peut plus se baser uniquement sur des aides publiques. »

L’infrastructure, qui accueillera aussi d’autres événements culturels et sportifs, sera l’un des moteurs du rayonnement de la Cornouaille. Les Béliers de Kemper, eux, y disposeront de leurs propres espaces : vestiaires personnalisés, salle de musculation, installations de récupération et zones de travail mutualisées pour la direction. Hans Lhermitte, adjoint de l’effectif professionnel mais surtout responsable de l’équipe Espoir, nous rappelait d’ailleurs que l’organisation n’était pas aussi simple avant l’arrivée de ce complexe : « Avant nous étions tous éparpillés; maintenant tout le monde travaille au même endroit et dans de meilleures conditions. »

Au-delà de l’aspect sportif, Kostum Park représente un levier majeur pour l’avenir du club. Maxime Laizé, le président des Béliers, ne cachait d’ailleurs pas son enthousiasme quelques jours avant que le championnat ne commence, au micro de « Ouest France », avec des paroles qui nous faisaient clairement comprendre que le club allait changer de dimension.

« Cette nouvelle salle va nous permettre de passer d’un budget de 2,2 millions à 3,2 millions d’euros. C’est un changement d’échelle. »Le club espère ainsi renforcer son autonomie financière, augmenter ses revenus liés à la billetterie et aux partenariats.

Et dans ce sens, ce sont aussi les supporters qui vont en bénéficier. Ces nouveaux fonds vont clairement permettre au club de repenser son modèle de revenus sans pénaliser ceux qui viennent les soutenir à domicile. Hamid Mesbah nous confiait à ce sujet « Nous allons davantage pouvoir travailler sur du volume, et proposer une politique d’attractivité forte avec des prix qui iront de 8 à 20 €. »

L’impact se ressent d’ailleurs déjà en tribunes. Benjamin, membre du groupe de supporters « Ty Glazik« , note une nette évolution depuis le déménagement : »Les 1500 personnes en plus dans la salle, je crois qu’elles se sont senties et surtout entendues. Il y a un vrai engouement autour du projet des Béliers de Kemper et c’est pour ça qu’autant de monde répondent présent. À ce propos, nous (Les Ty Glazik) avons d’ailleurs gagné 10 membres par rapport à la saison dernière (passant de 70 à 80). »

Désormais installés derrière le panier, les « Ty Glazik » se sentent davantage proches des joueurs et de la rencontre : « On a l’impression de peser davantage sur le match ». Pour Thibault Wolicki, coach de l’effectif professionnel, c’est aussi le sentiment d’un objectif accompli. Il y a 2 ans quand il a accepté de rejoindre ce projet, c’était pour cette salle et l’espoir de retrouver la Pro B.

Les Ty Glazik en pleine action lors du match face à Denain ! Crédit : Julien Marino

Et après la première à domicile face à Rouen, nous avons pu recueillir les propos du coach nordiste qui n’a pas caché son émotion ni sa satisfaction, lors de la conférence de presse d’après match : « C’est beaucoup d’émotions et de fierté, et c’est la première fois que je peux dire ça depuis que je suis ici, à Quimper. On a une salle ! On a un public ! Et maintenant venir gagner à Quimper, grâce à ce 6ème homme qui est le public, ça va être vraiment compliqué. »

Cette soirée inaugurale a donc marqué bien plus qu’un simple retour à la compétition : elle a scellé le début d’une nouvelle ère pour le club, portée par un cadre moderne, un public retrouvé et une ambition clairement affichée. À la Kostum Park, les fondations semblent solides. Reste désormais à transformer cette dynamique en force sur le terrain. Car si la salle offre un nouvel élan, c’est bien entre les lignes que les Béliers devront confirmer leurs intentions. Place désormais à l’intersaison pour comprendre comment l’effectif s’est remodelé cette saison.

Été 2025 : les Béliers de Kemper redessinent leurs contours

Sylvère Mambangui, joueur formé à Quimper, prêté cette saison à Loon-Plage et qui est attendu au tournant la saison prochaine pour rejoindre l’effectif professionnel en Élite 2. Crédit : Julien Marino

Après avoir célébré la montée et inauguré sa nouvelle salle, Quimper a dû se pencher sur un autre chantier essentiel : celui de la construction de son effectif version Pro B. L’intersaison a marqué une véritable transition pour les Béliers de Kemper, avec des arrivées ambitieuses. Le club a vu plusieurs visages familiers quitter le navire, mais s’est d’abord penché sur les profils taillés pour les exigences du championnat qu’elle pourrait attirer. Mais revenons sur ceux qui ont d’abord quitté la Bretagne cet été.

Pour commencer Milan Milanovic, celui qui faisait la paire dans la raquette l’an passé avec Antoine Wallez, est parti rejoindre la Pologne et le club de Lancut en 2ème division. Un colosse serbe de 2,05 m que Thibault Wolicki n’a pas souhaité prolonger, sans doute en raison d’une certaine irrégularité, d’un niveau un peu léger pour l’Élite 2 et d’un profil jugé trop proche de celui d’Antoine Wallez, rendant leur association parfois redondante.

Deuxième départ notable, Nadyr Labouize. Après un accord trouvé entre Quimper et son meneur, le dynamiteur de la N1 rejoint l’ambitieux STB Le Havre qui attend depuis maintenant 6 ans, un retour en Élite 2. Il vient remplacer la légende porteloise, Benoît Mangin, et vient lui aussi compléter le duo indéboulonnable Desseignet-Cayol, en apportant davantage de fougue et de drive.

Izan Le Meut est le 3ème départ de cet été. Et oui, malgré un passage chez les Espoirs de l’ASVEL, puis chez Le Portel, le pivot de 2m13 était toujours affilié aux Béliers, qui l’ont laissé partir vers la Suisse, à Neuchâtel. Et quel début de saison pour lui, qui reste sur 6 double-double d’affilée dans le championnat suisse. Il a d’ailleurs déjà été nommé 3 fois dans l’équipe de la semaine en SBL du « Roster Suisse ».

Deux autres jeunes du centre de formation ont fait leur départ. Alioune Bruno qui évolue désormais du côté de Metz, en N1, et qui a beaucoup de temps de jeu depuis le début de saison. Plus de 20 minutes de moyenne, pour celui qui était 3ème dans la hiérarchie des meneurs quimpérois l’an passé. Théo Jolivet est le 5ème quimpérois à avoir fait son départ. 12ème homme de Thibault Wolicki, il a fait la majeure partie de sa saison en N3, aux côtés d’Hans Lhermite, où il tournait à 18,3 points et 8,8 rebonds de moyenne.

Désormais à Tarbes, le pivot a un peu plus de mal à trouver du temps de jeu, dans un effectif assez relevé où il trouve sur son poste Alexis Yetna (joueur qui sort d’un cursus universitaire), ou encore Bali Coulibaly. Le dernier départ et sans aucun doute le plus important, celui de Sylvère Mambangui, du côté de Loon-Plage. Plus important oui, car l’ailier fort n’est parti qu’en prêt, rejoindre le club nordiste.

En signant jusqu’en 2027 à Quimper, l’objectif est clair et nous a été confirmé par Hans Lhermitte : « on espère qu’il passera le cap en N1 cette saison pour nous rejoindre l’année prochaine. » Ce qui est sûr, c’est que les choses commencent à prendre forme pour lui. Auteur de quelques performances intéressantes depuis le début de saison (17 points contre Lyonso, 14 contre Charleville-Mézières, et dernièrement 11 points en 15 minutes au Havre avec une victoire à la clé). Il manque encore en régularité mais ce début de saison est néanmoins encourageant.

Christopher Dauby, l’une des principales recrues quimpéroises de l’été 2025. Crédit : Julien Marino

Côté prolongation, les Béliers de Kemper gardent leur noyau fort. Antoine Wallez, Lucas Thévenard, Antoine Dudit, Benoit Injai, Jamar Abrams, Hugo Dumortier et Noah Burrell. Pas grand-chose à dire, hormis que les 7 joueurs conservés sont ceux qui avaient le plus de temps de jeu l’an passé (moins Milan Milanovic), et que Thibault Wolicki compte encore sur ce noyau, et sur ces joueurs qui se connaissent très bien, pour constituer la rotation du groupe d’Élite 2.

Passons aux arrivées désormais qui n’ont pas mis longtemps à se faire connaître. La première étant Christopher Dauby, ailier qui évoluait les deux dernières saisons à Aix – Maurienne. Quelques jours après l’élimination des Béliers dans la phase 3 de la N1, son arrivée était déjà officialisée. Convoité depuis leur départ commun de Loon-Plage, Thibault Wolicki aura donc dû attendre le retour de Quimper en Pro B pour pouvoir recollaborer avec son poulain.

Ce dernier nous avait cependant confié lors d’une interview faite pendant la pré-saison, que la présence de son ancien coach n’était pas la seule raison de sa venue : « j’ai toujours privilégié l’humain et le sportif dans mes choix de carrière. J’ai reçu de meilleures propositions (financières), de meilleurs clubs, mais le fait qu’il y ait Thibault, les responsabilités qu’on me donne, et la dynamique autour de la nouvelle salle, ça me semblait être le meilleur choix. »

Une recrue très polyvalente offensivement capable de shooter, de driver, de passer, etc… Et si nous pouvions avoir des craintes autour du lourd changement qui lui était demandé pour basculer de la philosophie de jeu d’Aix Maurienne à celle de Quimper, lui n’avait pas de doutes et qu’il était même venu pour ça :

« Retrouver un rôle offensif important et retrouver cette capacité à redevenir un playmaker font partie des conditions pour lesquelles j’ai signé, et je suis prêt à assumer ce rôle quelque soit ma forme. »

Christopher est aussi un joueur très vocal, et il suffit d’avoir regardé un seul match de Quimper cette saison pour s’en rendre compte. Toujours en train d’échanger avec son coach ou ses coéquipiers pendant les temps morts, il incarne parfaitement cet esprit collectif. Observez d’ailleurs le nombre de fois où les cinq joueurs sur le parquet se regroupent pour discuter avant des lancers francs, aucune autre équipe ne le fait autant. Ce leadership, c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles Thibault Wolicki l’a choisi. Son sens humain colle parfaitement à la philosophie du coach, comme nous le rappelait Benjamin des Ty Glazik :

« Thibault tend la main à ceux qu’il connaît et à ceux en qui il a confiance, et c’est aussi doute ce qui explique à mon sens, les si bons résultats de Thibault. »

A près de 14 points, 4 rebonds et 2,5 passes de moyenne, Christopher Dauby est le meilleur joueur quimpérois depuis le début de saison mais aussi et surtout le plus régulier. Et avec une pointe ce mardi dernier à 25 points, nous ne pouvons qu’être confiants pour la suite.

Deuxième recrue qui a fait son apparition dans le paysage quimpérois en la personne de Terrell Gomez. Et avec ces 2 recrues, on a très vite compris que le shoot extérieur serait au centre des options offensives quimpéroises cette saison. Un meneur référencé en Pro B, passé par St-Quentin, Orléans et Roanne notamment. Offensivement, c’est un joueur qui fait beaucoup de différence ballon en main, très vif sur son premier appui, il a souvent deux temps d’avance sur son défenseur au moment de pénétrer dans la raquette.

Il a également beaucoup de distance avec son shoot et ce n’est pas rare de le voir prendre des shoots à 8 mètres du panier. Terrell connaît un début de saison assez satisfaisant et en même temps on a envie de lui signaler son manque de régularité qui lui faisait déjà défaut l’an passé, lorsqu’il évoluait à la Chorale. Paradoxalement, les absences d’Antoine Dudit et Benoit Injai pourraient peut-être l’aider à se libérer un et il reste néanmoins, à 11,4 points et 3,4 passes de moyenne, depuis le début de saison.

Joël Awich a été la troisième recrue estivale du côté de Quimper. Là encore, un joueur que Thibault Wolicki connaît bien, puisqu’il l’avait déjà dirigé lors de la saison 2023-2024, quand le Kényan portait déjà les couleurs des Béliers de Kemper avant de rejoindre Le Havre. Poste 4 athlétique, Awich se distingue par ses qualités défensives évidentes : à la fois physique, mobile et intelligent dans ses placements, il s’intègre parfaitement dans les défenses de zone chères à Thibault Wolicki.

Offensivement, la situation est plus nuancée, mais ses pépins physiques en début de saison ont freiné son rendement, rendant difficile toute critique trop sévère. D’autant que ce qu’il avait montré avant ses blessures laissait entrevoir un apport bien plus complet. 4ème et dernière recrue de l’été, l’ancien pivot toulousain, Will Butler.

De mon point de vue, c’est la recrue qui m’apparaît comme la plus importante de l’année. Et pour une raison très simple, c’est qu’avec le nombre de shooteurs longue distance qui compose cet effectif, avoir un point d’ancrage à l’intérieur aussi dominant était primordial. Le pivot américain vit en plus une énorme montée en puissance, et cela se ressent énormément sur le jeu quimpérois. Le coach quimpérois l’a rapidement fait savoir à la presse bretonne avant le match face à Rouen, il en attendait plus de Will offensivement. Il voulait le voir jouer ses 1 contre 1, et son jeu poste bas.

Résultat depuis ce match, il tourne à plus de 9 points de moyenne, il libère beaucoup plus d’espace sur les extérieurs, et on voit même quelques situations où il profite de la vitesse d’un joueur comme Terrell Gomez pour jouer des backdoors. Dans le même aspect, son défaut du rebond semble être gommé depuis 3-4 matchs et il semble plus lancé que jamais.

Équipe Espoir : « une équipe en plein renouvellement »

Hans Lhermitte, coach des Espoirs de Quimper et assistant coach de l’équipe Pro B. Crédit : Pol Morin

D’abord issue du basket féminin, Hans Lhermitte a commencé son aventure dans le basket professionnel au centre de formation de Calais. Rejoignant Quimper au début des années 2010, le jeune coach est arrivé au tout début de la mise en place du centre de formation dans le club, et a alterné entre les Espoirs et les U18 avant de reprendre pleinement ces premiers, juste après la mise en place du dispositif des Espoirs Pro B, lors de la saison 2021/2022. Nous avons eu la chance d’échanger avec lui, pour comprendre comment se portait la structure formation du club breton.

Depuis cette saison 2021-2022, Hans Lhermitte est également assistant de l’effectif professionnel, et pour lui cette double casquette a un objectif assez clair et simple, nous disait-il : « elle permet d’amener de la cohérence dans le projet du club. D’une part pour attirer des jeunes dans le projet, mais aussi plus concrètement pour maximiser la cohérence dans le projet de jeu. » Et quelque part, c’est très logique, car oui un centre de formation a vocation à amener des jeunes au plus haut niveau, mais il doit aussi savoir les conserver afin de bâtir avec eux un véritable projet à long terme.

Cela bénéficie non seulement à l’effectif professionnel, mais permet également d’attirer des profils jeunes toujours plus prometteurs, créant ainsi un véritable cercle vertueux. Ce poste d’assistant lui permet également d’accompagner de la meilleure des manières les jeunes dans leur développement, notamment quand ils rejoignent le groupe professionnel :

« Ils ont un changement de statut à gérer. Ce n’est pas facile pour ces joueurs de passer d’un entraînement où ils sont dominants (Espoir), à un autre avec un effectif professionnel, où on va leur demander complètement autre chose. »

Mais l’accompagnement ne s’arrête pas là, puisque les joueurs ont également affaire à un préparateur physique qui élabore avec le coach et le joueur, la charge de travail que ces derniers sont capables de supporter, pour pouvoir au mieux gérer le double projet scolaire – sportif. En matière de philosophie de formation, le club se focalise davantage sur les joueurs qui ont un potentiel pour jouer au haut niveau. Quimper reste un centre de formation de Pro B, qui ne peut pas attirer un nombre important de prospects.

Ils en ont, mais ce nombre va être beaucoup plus limité par rapport à des gros centres de formation comme Cholet, ou Le Mans. C’est en ce sens qu’Hans Lhermitte nous a expliqué : « Nous nous focalisons davantage sur le développement de joueurs que nous avons ciblés en début de saison, sans délaisser personne naturellement, mais on passe beaucoup de temps avec eux que ce soit sur l’aspect technique, physique, mais aussi mental. » Parmi eux 4 joueurs qui semblent se démarquer du groupe : Yohan Renou (18 ans), Sam Danfa (20 ans), Alain Nkombe (18 ans), et Noah Limol (19 ans).

Le projet d’équipe passe ensuite pour le club. « Les victoires sont certes importantes pour leur développement, mais ça ne doit pas se faire au détriment du développement personnel. » La chance qu’a eu le centre de formation, c’est que l’accident sportif de la descente en N1 n’a pas altéré le fonctionnement de la structure :

« Nous avons gardé les mêmes moyens financiers pour recruter et les mêmes moyens humains sur ces deux années-là, à la différence que nous évoluions en N3 et pas en Espoir Pro B. Mais ça nous a clairement permis de garder de la continuité », nous rappelait le coach des Espoirs.

Leur retour en Pro B leur a permis de réacquérir davantage de visibilité, et si le club parvient à se maintenir, c’est lors de la prochaine saison que le club pourrait se retrouver dans une meilleure situation au niveau du recrutement. »

Nous avons aussi voulu revenir sur le passage en N3 de l’effectif Espoir, car lors d’une interview que nous avions réalisée avec Christopher Dauby, l’ailier des Béliers de Kemper nous avait expliqué à quel point le fait de jouer face à une adversité plus physique et expérimentée, et une certaine pression liée aux enjeux de descente et de montée ou de descente.

Nous désirions donc avoir le regard d’Hans sur cette évolution qu’a subie son effectif. Et il nous a apporté une vision plus complète de la question : « Les deux championnats sont extrêmement complémentaires, pour avoir vécu les deux coup sur coup.

Ce n’est pas vraiment comparable, en Espoir, on a quand même des joueurs qui ont un profil de basketteur de haut niveau, mais avec moins de pression, moins de maturité et plus de naïveté. Alors qu’en N3, ils ont vécu des choses face à des anciens pros, qui leur ont montré ce que c’était que le vice, il a fallu se déplacer dans des salles, où 800 personnes passaient leur temps à crier, et pas dans des salles de 10 000 places complètement vides. »

Dans cet aspect, les joueurs qui ont vécu ces 2 expériences complètement différentes ont reçu une formation très complète, et peuvent ou pourront arriver dans le monde professionnel (pour ceux qui y arrivent) avec plus de bagages. On pense notamment à Sylvère Mambangui, prêté donc à Loon-Plage, qui a en plus eu l’opportunité d’avoir un peu de temps de jeu en N1 l’année dernière et qui attaque sa première saison pleine en N1 avec une formation très complète.

Aujourd’hui les jeunes ont aussi la chance d’avoir avec eux des joueurs qui ont particulièrement envie d’aider les jeunes, nous décrivait-il : « Les Pros sont dans une attitude où ils ont une vraie volonté d’accompagner et ça se ressent particulièrement cette année. Ils passent du temps à les aider, à les conseiller, à prendre du temps avant les entraînements pour bosser avec eux, en plus des coachs qui font du travail individuel. On a vraiment cette mentalité-là que ce soit dans le travail que nous les coachs nous faisons, ou que ce soit dans les valeurs du club, mais oui on a vraiment la chance d’avoir des joueurs qui ont une vraie sensibilité par rapport à ça. »

L’effectif espoir des Béliers de Kemper qui évolue cette année, en Espoir Pro B. Crédit : Pol Morin

Pour imager cela, nous avons pu observer cette proximité lors de notre venue qui opposait l’équipe Espoir des Béliers et les Espoirs de Nantes. Durant ce match, les joueurs de l’effectif professionnel qui étaient blessés pour la rencontre face à Rouen, à savoir le capitaine Antoine Dudit et l’ailier suisse Noah Burrell. Ils étaient tous deux dans les gradins, et au bord du terrain, et n’hésitaient pas à conseiller les jeunes pendant le match et à les encourager, preuve donc d’une réelle proximité entre les deux groupes.

Cette proximité, Hans Lhermitte l’a aussi avec ses joueurs et avec la famille des joueurs. Que ce soit avec les joueurs actuels ou ceux qu’il a coachés auparavant, que ce soit avec ceux qui ont réussi à se hisser au niveau professionnel, ou ceux qui ont rebondi autre part, il se plaît à prendre des nouvelles de ceux qui sont ou ont été ces joueurs. Parce que c’est aussi ça Quimper, avant d’être un club professionnel, et un club de Pro B, c’est avant tout un club très familial où le lien que l’on va créer dépasse largement le terrain et continue de vivre bien après le dernier coup de sifflet.

Cette année, l’effectif a aussi été largement renouvelé. « On arrivait en fin de cycle avec la génération 2004. Une partie sont parties en N1, donc c’est forcément une réussite mais évidemment ça implique aussi un renouvellement. » évoquait-il. Pour autant, le coach quimpérois voit cette transition d’un très bon œil. Elle lui offre l’occasion de redécouvrir le championnat Espoirs Pro B avec un groupe en partie remanié : seuls trois joueurs de la saison précédente ont été conservés. Sam Danfa est le seul 2005 du groupe et ce sont une petite poignée d’anciens U18 qui sont venu le compléter.

La nouvelle salle était aussi indispensable pour le bon développement de la formation. Alors déjà simplement parce qu’elle va offrir aux joueurs de meilleures infrastructures, que ce soit en termes de musculation et de préparation physique, d’espace dédiés au soin et à la récupération.

« Mais ces infrastructures peuvent aussi permettre la venue de nouveaux prospects que ce soit en termes de nombre ou de qualité. », souligne Hans Lhermitte, qui voit dans ce cadre modernisé une réelle opportunité de progression pour les années à venir. L’objectif : renforcer le lien entre le centre de formation et l’équipe professionnelle, afin que cette dernière puisse s’appuyer davantage sur le vivier des Espoirs.

Un immense merci à Hans Lhermitte, Hamid Mesbah, Christopher Dauby et à Benjamin des « Ty Glazik » pour leur participation plus ou moins récente à cet article. Et un grand merci aux Béliers de Kemper, qui nous accueillent toujours avec autant de bienveillance. Bonne saison à eux.

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