Francesco Tabellini en interview avec Le Roster lors du Media Day LNB 2025.

Francesco Tabellini : « La pression, ça fait partie du métier »

Arrivé cet été pour remplacer Tiago Splitter, Francesco Tabellini va avoir fort à faire cette saison du côté du Paris Basketball. La faute aux nombreux départs des cadres de la capitale, donnant lieu à un effectif largement remanié. Loin de s’alarmer, l’entraîneur italien a répondu, avec un grand sourire, à nos questions lors du Media Day de la LNB.

Propos recueillis par Nicolas Bulach et Joshua Andres à Roland-Garros.

« Dans une interview accordée à Eurohoops, vous disiez être fan de Tuomas Iisalo, qu’est-ce que cela vous fait de suivre ses pas aujourd’hui en arrivant à Paris ?

L’héritage de Tuomas Iisalo est toujours là à Paris, à travers certains joueurs qu’il a coachés, mais aussi de par la philosophie du club. Il a joué un grand rôle dans la culture qui s’est développée ici. Mais pour ma part, être le coach du Paris Basketball est un privilège. Je suis très fier de la chance qui m’a été donnée. Je suis très excité par cette opportunité, j’ai hâte de prouver que je suis à ma place ici et d’essayer de donner raison à David Kahn et James Newman qui m’ont fait confiance.

« Je suis quelqu’un de très compétitif »

Ressentez-vous une quelconque pression ici à Paris ?

La pression, ça fait partie du métier. Être mis sous pression, c’est un privilège, ça veut dire que beaucoup de gens aimeraient être à ta place. Parfois il faut juste se regarder dans le miroir et se dire la chance qu’on a d’être dans cette position. D’un autre côté, en général, j’en demande beaucoup à moi-même, j’ai toujours été comme ça, que ça soit à l’école, en tant que joueur ou qu’entraîneur. Tout ce que j’ai accompli dans ma vie, je l’ai fait en y mettant du mien, j’ai toujours fait de mon mieux pour réussir. Quand on se comporte comme ça, la pression vient toute seule.

Je me suis toujours mis beaucoup de pression, même quand je coachais à plus bas niveau chez les jeunes de Trévise. Je ressentais la pression de la finalité qui était de réussir avec mes joueurs. Il n’y a que le niveau qui change. Au final, ça reste une histoire de basket et de gens. J’ai l’impression d’être à ma place ici. J’ai juste hâte de le montrer. Mais pour répondre directement à votre question, j’ai toujours ressenti de la pression, et celle que je ressens ici n’est pas différente des précédentes.

À votre conférence de présentation, le président du club David Kahn nous disait qu’en EuroLeague, l’objectif serait d’effectuer la même performance que l’année dernière. Partagez-vous sa vision sur ce sujet ?

Je suis quelqu’un de très compétitif. On a recruté des personnes très compétitives. Pour nous, l’objectif est de construire une culture de la gagne à Paris, et cela se base sur une compétitivité quotidienne. Nous voulons nous battre sur chaque possession, chaque entraînement pour créer cette mentalité qui nous emmènera forcément quelque part. Quand on se bat vraiment, on a plus de chances de remporter les matchs. Évidemment, un match se joue souvent sur des détails, du talent, et parfois de la chance, mais ce qu’il faut, c’est pouvoir se mettre soi-même dans une position qui te permet de gagner.

C’est ce sur quoi j’essaie de me concentrer. C’est ce que je veux inculquer ici à Paris. Pour l’instant, on n’a joué que des matchs de présaison (propos recueillis avant la SuperCoupe LNB), on a hâte de jouer des vrais matchs, et de voir qui on peut bousculer. On va essayer d’approcher tous les matchs de la même manière, que l’on joue contre Le Mans ou Fenerbahçe. Chaque match, chaque possession compte. C’est la mentalité qu’on va adopter.

Francesco Tabellini, nouveau coach du Paris Basketball - ParisBasketball

Francesco Tabellini veut « repousser les limites »

Justement, quelle sont les principaux enseignements que vous tirez de votre présaison réussie ?

On a appris deux choses surtout. La première, c’est qu’on peut battre n’importe qui. C’est important, parce que ça nous permet de savoir que, si on se comporte et qu’on joue comme il faut, on a une chance contre tout le monde. C’est connecté à ce dont je parlais plus tôt, la confiance en soi. C’est encore plus important avec une nouvelle équipe. On a fait revenir certains joueurs, mais il y a beaucoup de nouveaux arrivants. On fait les choses un peu différemment, on a des réunions parce que c’est important que les nouveaux comprennent qu’avec ce genre d’environnement, ça peut marcher.

Parce qu’en comprenant ça, il y a plus de chances qu’on ait ce moment, ce tournant qui fera la différence cette saison. C’est une chose de faire ce que l’on te dit de faire, c’en est une autre de vraiment croire en ce que tu fais et de te l’approprier, c’est ce que je veux transmettre à mes joueurs. Je pense que les résultats obtenus en présaison vont dans ce sens-là.

Dans votre précédent club, à Nymburk, votre équipe jouait très rapidement. Une identité comparable à celle de Paris ces dernières années. Allez-vous perpétrer cette tradition ?

Je pense que c’est la raison pour laquelle les dirigeants m’ont fait venir à Paris. Parce qu’on partage les mêmes envies, et la même vision du basket. Celle de vouloir produire un jeu très divertissant, que les gens aiment voir. Ce qu’ils ne voient pas, c’est à quel point c’est dur de gagner en jouant de cette manière. Ça demande beaucoup d’entraînement et surtout de concentration. On va traverser ce processus ensemble dans le but de pousser notre style de jeu encore plus loin. On veut jouer encore plus rapidement, et être encore plus agressifs défensivement. On veut repousser les limites.

Vous avez justement la chance d’avoir un joueur très divertissant à Paris…

J’imagine que vous voulez parler de Nadir [Hifi].

Oui, [rires] quel rôle comptez-vous lui donner cette saison aux côtés des nouvelles recrues ?

Nadir est quelqu’un de très motivé et compétitif. Du peu de temps que j’ai passé avec lui, j’ai compris que ce qu’il veut, c’est gagner. Il va jouer un rôle crucial dans notre équipe, en étant un de nos principaux créateurs. Son style de jeu, avec les cheveux qui rebondissent, et les tirs impossibles qu’il réussit, ça va donner beaucoup de joie aux fans. Au-delà de ça, il va devoir être un vrai leader, pas seulement au scoring, mais aussi dans la manière de donner le ton en défense. Je suis sûr qu’il va très bien prendre son rôle de leader en mains, et qu’il va bien s’en sortir. »

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