EuroBasket 1995 : le retour de la « Yougoslavie »

Deux ans plus tôt, l’Allemagne avait créé la sensation en remportant l’EuroBasket à domicile. L’édition 1995 quant à elle s’annonce comme celle des confirmations pour les grands de l’époque et des retours majeurs sur la scène continentale.

EuroBasket 1995, réduction légère

Ολυμπιακό Κλειστό Γυμναστήριο Αθλοπαιδιών | OAKA
La Salle Olympique Couverte d’Athènes. Crédit : oaka.com.gr

Pour la deuxième fois en 8 ans, la Grèce accueille l’EuroBasket entre le 21 juin et le 2 juillet 1995. La Salle Olympique Couverte du Centre Athlétique Olympique d’Athènes ou simplement Salle Olympique Couverte, allait accueillir tous les matchs de l’EuroBasket 1995. Ouverte plus tôt dans l’année, cette salle d’une capacité de 18 300 places était considérée comme l’une des salles de sport couvertes les plus grandes et les plus modernes de toute l’Europe à l’époque. Les qualifications se sont déroulées en trois étapes :

  • Un tour préliminaire réunissant dix-neuf équipes réparties en trois tournois à la ronde qui se sont déroulés à Vienne, Zalaegerszeg et Prievidza entre le 21 et le 27 juin 1993. Un tour demi-finale où les équipes classées première et deuxième de chacun des trois groupes du tour préliminaire ont rejoint quatorze autres équipes.
  • Les vingt équipes ont ensuite été réparties en cinq groupes de quatre équipes chacun, selon le système du tournoi à la ronde. Cette étape s’est déroulée entre le 10 novembre 1993 et le 16 novembre 1994 et la compétition comprenait des matchs aller et retour, disputés dans chacun des pays participants. Les deux meilleures équipes de chaque groupe se sont qualifiées pour l’EuroBasket 1995.
  • Un tour de qualification supplémentaire où les quatre meilleures équipes classées troisièmes du tour demi-finale se sont jointes à la République fédérale de Yougoslavie, qui avait été exclue lors de la dernière édition, dans un tournoi à Sofia, en Bulgarie, entre le 31 mai et le 4 juin 1995. Les deux meilleures équipes se sont qualifiées pour l’EuroBasket 1995.

De 16 équipes à 14 en cette année 1995, les équipes ont été réparties en deux groupes de sept équipes chacun. Les quatre meilleures équipes de chaque groupe se qualifient pour les quarts de finale à élimination directe. Les vainqueurs des demi-finales s’affrontent pour le titre de champion d’Europe, tandis que les perdants des demi-finales disputent un match de consolation pour la troisième place. Les perdants des quarts de finale s’affrontent dans un tableau séparé pour déterminer les places 5 à 8 du classement final.

Champion surprise du précédent EuroBasket, mais également ressortant d’une décevante 12e place au Championnat du Monde 1994, l’Allemagne va tout donner pour conserver son titre, et pourra toujours compter sur Christian Welp, le MVP de 1993. L’équipe a également un nouvel entraîneur serbe, Vladislav Lučić.

En effet, Svetislav Pešić est devenu entraîneur d’Alba Berlin après l’EuroBasket 1993, et Lučić est arrivé après que Dirk Bauermann ait quitté son poste intérimaire pour la Coupe du Monde 94. Sans le champion d’Europe Mike Jackel, qui avait mis fin à sa carrière en équipe nationale, et en l’absence de Henning Harnisch et Stephan Baeck, Lučić a prudemment entamé une restructuration des champions d’Europe en titre, ce qui a permis de ramener les attentes à un niveau plus réaliste.

Ainsi, la Russie, médaillée d’argent en 1993 et 1994, fait office de favorite pour l’EuroBasket 1995. Avec Sergei Bazarevich, le meilleur joueur russe durant ces deux tournois, et un noyau toujours aussi costaud, l’équipe semble en place pour avoir son premier trophée international.

La Croatie, médaillée de bronze à l’EuroBasket et au Championnat du Monde, est également une équipe à surveiller pour cette édition en Grèce. Dino Rađa reste le leader d’une équipe très compétitive qui veut obtenir son premier titre depuis son indépendance.

Enfin, la Grèce, 4e en 93 et 94, est un outsider et une équipe qui s’est bien remise de sa déception à l’EuroBasket 1991. Fanis Christodoulou, nommé dans le 5 majeur du précédent Championnat d’Europe, est le leader d’une équipe qui semble arriver à maturité, et qui devrait pouvoir jouer pour une médaille. L’espoir de répéter l’exploit de 1987 est fort.

File:Breakup of Yugoslavia.gif - Wikimedia Commons
La dissolution de la Yougoslavie. Crédit : Wikimedia Commons

L’EuroBasket 1995 voit également le retour d’une nation : la Yougoslavie… enfin presque. Après l’éclatement de la Yougoslavie, entre 1991 et 1992, l’équipe de basketball yougoslave d’origine a été dissoute. La Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la Macédoine (plus tard connue sous le nom de Macédoine du Nord) et la Slovénie ont alors formé leurs propres équipes nationales seniors. La Yougoslavie restante, plus petite (initialement connue sous le nom de République fédérale de Yougoslavie, puis de Serbie-et-Monténégro), a quant à elle formé sa propre équipe nationale.

Suspendue pour les Jeux Olympiques de 1992, l’EuroBasket 1993 et la Coupe du Monde 1994, cette nouvelle version de la Yougoslavie fait donc son retour avec uniquement des joueurs de la future Serbie-et-Monténégro. Les stars du passé comme Predrag Danilović, Žarko Paspalj, Aleksandar Đorđević et Vlade Divac sont toujours là, ainsi que de nouveaux noms. Dejan Bodiroga, âgé de 22 ans, fait ses débuts dans un tournoi majeur avec l’équipe nationale et compte bien impressionner.

La “Yougoslavie” triomphe au milieu des huées

Ce n’est plus la même Yougoslavie qu’on connaît, et pourtant ce pays est bel et bien de retour sur le toit de l’Europe pour officiellement la 6e fois de l’histoire. La Yougoslavie a joué dans le groupe A, aux côtés des équipes suivantes : l’Allemagne, Israël, la Suède, l’Italie, la Lituanie et le pays hôte, la Grèce, contre laquelle elle a disputé son match d’ouverture du championnat.

Pour débuter l’EuroBasket, la Yougoslavie pouvait difficilement faire plus dramatique. Avec un Panagiotis Fasoulas qui domine la raquette, la Grèce possède une avance de 43-34. C’est alors que le jeune Bodiroga sort de sa boîte. Il finit avec 22 points à 7-9 et 6 rebonds, et aide la Yougoslavie a refaire son retard. 72-72 après 40 minutes, le match part en prolongations, où les hôtes sont vaincus 80-84. Le ton est donné, la Yougoslavie est de retour, et elle est là pour la médaille d’or.

Le deuxième match a confirmé ces intentions, avec un 70-61 contre la Lituanie, grâce notamment aux 18 points, 5 passes décisives et 3 interceptions de Đorđević. Ce dernier a encore brillé lors de la victoire 74-87 contre l’Italie. 22 points à 7-10 et 5 passes décisives contre Gli Azzurri.

Contre les modestes suédois, le duo Danilović-Divac est sans pitié. 16 points à 7-10 pour le premier, 4 points et 10 rebonds pour le deuxième dans une victoire 85-58. Nouvelle victoire sans trembler face à l’Israël, 59-72 avec 21 points à 9-17 de Danilović.

Pour conclure le groupe, la Yougoslavie massacre les champions en titre en première mi-temps. 55-27 face à l’Allemagne, dans une rencontre où c’est le duo Željko Rebrača-Predrag Danilović qui a brillé. 11 points à 5-9 et 10 rebonds pour le premier, 17 points à 5-7 pour le dernier. Les Allemands réduisent l’écart en deuxième période, avec notamment 24 points de Michael Koch, mais c’est trop tard. Victoire 92-79 de la Yougoslavie. Avec un 6-0, les Yougoslaves sont premiers du groupe A et se qualifient pour les quarts de finale.

En quart de finale, la Yougoslavie fait face à une autre équipe associée à la couleur bleue : la France. Le vainqueur se qualifierait pour les Jeux Olympiques de 1996. Encore une fois, une première mi-temps dominante a vu le pays des Balkans prendre une large avance. 35-59 à la pause. Le duo Divac-Danilović, 13 points à 4-5 et 5 passes décisives et 24 points à 9-14 respectivement, a permis à l’équipe de conserver son avantage pour la totalité du match. Malgré les 38 points de Yann Bonato, la France ne peut que légèrement réduire l’écart. La Yougoslavie s’impose 86-104 et se qualifie pour le dernier carré.

En demi-finale, nouvelle rencontre avec la Grèce. Il est difficile d’oublier les supporters grecs et leur attitude négative envers les joueurs de l’ancienne République fédérale de Yougoslavie. Les basketteurs ont fait taire environ 17 000 Grecs. Le match s’est terminé par une victoire yougoslave 60-52 grâce aux 19 points de Danilović. L’accueil haineux du public grec s’est suivi d’une série de questions provocantes de la part des journalistes grecs lors de la conférence de presse qui après le match, mais aussi par les réponses calmes de l’entraîneur Dušan Ivković.

À l’époque, on s’attendait à ce que la Yougoslavie et la Croatie s’affrontent en finale, mais les Croates ont perdu le match de demi-finale contre la Lituanie 90-80, et l’équipe nationale croate a donc disputé la troisième place contre la Grèce, pays hôte.

La finale oppose la Yougoslavie à la Lituanie, battue lors de la phase de groupes du championnat. La tension était palpable pendant le match. Après 40 minutes incertaines, la Yougoslavie l’emporta 96-90. A la mi-temps, la Lituanie menait 49-48 pourtant. Đorđević a désespéré toute la défense lituanienne avec ses tirs à trois points précis, terminant avec 9-12 tirs à trois points et 41 points marqués. Tout le monde en Serbie se souvient du dunk de Danilović sur Sabonis et du célèbre regard capturé par la caméra, Danilović déclarant plus tard poliment qu’il regardait « d’un air sombre” l’arbitre à cause d’une faute non sifflée.

À cette époque, la FIBA a tenté une expérience en invitant des arbitres de la NBA à officier lors de certains matchs. L’un d’entre eux, George Toliver, a été désigné pour arbitrer cette finale en 1995. L’arbitrage a été d’une piètre qualité durant la rencontre. Mais en deuxième mi-temps, l’arbitre américain a sanctionné le pivot lituanien Arvydas Sabonis d’une faute technique, sa 5e faute du match, ce qui a provoqué les protestations des Lituaniens. A la 38e minute, une scène unique s’est déroulée.

L’arbitre américain a refusé le panier de Saulius Štombers et lui a infligé une faute offensive. Les Lituaniens ont commencé à protester et Šarūnas Marčiulionis a reçu une faute technique. Les joueurs de basket lituaniens, furieux de ce qu’ils considéraient comme un arbitrage partial en deuxième mi-temps, ont quitté le terrain et ont refusé d’y revenir en signe de protestation. Puis Divac et Đorđević ont ramené les Lituaniens, notamment après avoir convaincu Marčiulionis, sur le terrain. Cependant, au lieu d’un déficit de 2 points, qui aurait été attribué au tir de Štombergs, la Yougoslavie menait 93 à 89 à 2 minutes de la fin du match et la percée n’a pas eu lieu.

La tension n’a pas cessé, même lors de la cérémonie de remise des médailles. Pour la première fois, et sans aucune annonce, la cérémonie de remise des médailles a commencé par l’équipe classée troisième, la Croatie, qui a battu la Grèce dans la lutte pour la médaille de bronze.

Les Croates ont reçu leur médaille, puis ont applaudi les Lituaniens avec leurs médailles d’argent, et lorsque l’équipe nationale yougoslave est montée sur le podium, les Croates ont quitté le terrain et se sont rendus aux vestiaires, un symbole de la guerre toujours présente. Encore aujourd’hui, l’histoire derrière cette décision fait encore débat.

Alors que la finale était encore en cours, une ‘diplomatie discrète’ s’était mise en place entre les dirigeants de l’équipe nationale croate, principalement le directeur de l’équipe Mirko Novosel, et le cabinet du président croate. Il avait été pratiquement décidé que nous assisterions à la cérémonie de remise des médailles, recevrions la médaille de bronze, puis quitterions la salle. Aujourd’hui, il est clair que c’était une énorme erreur, mais en 1995, la guerre faisait encore rage et, à partir de ce moment-là, cet acte était tout à fait normal”, a déclaré Aco Petrović.

Il y avait une guerre et de grandes tensions entre les deux nations, les esprits étaient échauffés, mais sous la pression des dirigeants politiques de l’époque, nous avons dû quitter le podium, même si je ne comprenais pas clairement le but d’une telle procédure. Il n’y avait aucune raison pour cela. »

Cependant, nous n’avons pas pris cette décision entre nous, mais plutôt les dirigeants au téléphone avec Zagreb. Personne ne m’a demandé mon avis, la décision venait d’une instance supérieure, et ils me l’ont simplement transmise. Eh bien, nous n’aurions pas dû quitter le podium. C’était mon opinion à l’époque et c’est toujours la mienne aujourd’hui, car remporter la médaille de bronze était un grand succès pour le basket-ball croate”, estime Petrović.

Cependant, Mirko Novosel raconte une autre version des faits :

Personne ne l’a ordonné, c’était une décision spontanée des joueurs, comme une sorte de révolte contre l’arbitre américain qui officiait lors de la finale. Nous ne l’avions pas prévu.”

Et deux décennies plus tard, Franjo Arapović a présenté un point de vue intéressant sur cette histoire :

Je n’étais pas là, mais en discutant avec les joueurs qui y étaient, j’ai découvert que la Croatie avait quitté le podium à cause d’un vol commis par l’arbitre en demi-finale. Bien sûr, c’était un geste antisportif, mais l’arbitrage en demi-finale était également antisportif.”

En plus de tout cela, la cérémonie de remise des médailles a été accompagnée de huées de la part du public local. Lors de la cérémonie de remise des prix, les Grecs ont scandé “Lituanie! Lituanie!”. Ils étaient convaincus que les Lituaniens avaient été privés de la médaille d’or, car le secrétaire général de la FIBA à l’époque était un Serbe nommé Borislav Stankovic. Presque tous les joueurs de l’équipe nationale yougoslave étaient serbes. Au milieu de cette atmosphère tendue, Šarūnas Marčiulionis est nommé MVP du tournoi. Il est rejoint dans l’équipe de l’EuroBasket 1995 par Toni Kukoč, Fanis Christodoulou, Vlade Divac et Arvydas Sabonis.

Le retour de la Lituanie

Cette édition de l’EuroBasket a marqué le retour réussi de l’équipe nationale lituanienne dans la compétition, depuis son dernier triomphe en 1939. Après avoir échoué à se qualifier pour l’EuroBasket 1993, cette première participation en près de 60 ans a été couronnée de succès, même si la fin fut déchirante.

Le tournoi avait commencé d’une très belle manière cela dit. Une victoire 82-96 contre les champions en titre pour la première rencontre du groupe A. Artūras Karnišovas a dominé ce premier match avec 35 points à 11-14 et 5 interceptions à lui tout seul.

Lors du match suivant, c’est le duo Marčiulionis-Sabonis qui s’est illustré. 28 points à 9-11 au tir, 5 passes décisives et 3 interceptions pour le premier, 18 points et 23 rebonds pour le dernier. Ensemble, ils ont grandement contribué à la victoire 89-73 sur la Grèce. Suit alors la défaite contre la Yougoslavie, mais après celle-ci, les Lituaniens sont repartis au travail.

Šarūnas Marčiulionis EuroBasket 1995
Šarūnas Marčiulionis a été le meilleur joueur durant l’EuroBasket 1995. Crédit : FIBA

80-69 face à l’Italie, où encore une fois c’est le duo lituanien qui a dominé la rencontre. 32 points à 12-16, 8 passes décisives et 2 interceptions pour Marčiulionis, 19 points et 19 rebonds pour Sabonis. Contre la Suède, Šarūnas est mis au repos, mais pas de soucis. Le reste de l’équipe s’en sort très bien, et avec Sabonis qui inscrit 20 points à 8-10 et 12 rebonds en seulement 17 minutes, l’équipe s’impose 73-96.

Pour la dernière rencontre contre l’Israël, Arvydas est mis au repos et Šarūnas ne joue que 20 minutes. Cela permet à Karnišovas de briller à nouveau, et il inscrit 24 points à 10-16 et 13 rebonds dans une victoire 91-75. Deuxième du groupe, la Lituanie va affronter la Russie en quart de finale.

Dans une rencontre entre les deux pays autrefois unifiés, Arvydas Sabonis a sorti sa meilleure performance du tournoi. 33 points à 14-16 et 14 rebonds. Victoire 71-82 de la Lituanie qui élimine le finaliste en titre de l’EuroBasket. En route pour les demi-finales, où un autre pilier du basket européen de l’époque attend les Lituaniens : la Croatie.

Il y a beaucoup de célébrités parmi les Croates, mais ces leaders jouent davantage individuellement, ils ne forment pas un collectif uni. Dans l’équipe lituanienne, Sabonis et Marčiulionis jouent de manière fabuleuse. De plus, l’équipe semble beaucoup plus soudée, extrêmement volontaire. Tout le monde s’attend à ce que les équipes de Yougoslavie et de Croatie s’affrontent en finale, mais nous verrons bientôt si les Croates seront capables de franchir l’obstacle lituanien”, a déclaré Javier Imbroda, l’entraîneur de l’équipe espagnole, avant la demi-finale.

En empêchant la finale Yougoslavie-Croatie que beaucoup avaient prédite, Imbroda n’avait pas tort. L’équipe lituanienne a mieux joué, menant d’une petite marge pendant presque toute la durée des 40 minutes et remportant une victoire 90-80. Plus de la moitié des points de l’équipe nationale lituanienne ont été marqués par le duo de superstars : Marčiulionis 27, et Sabonis 26. De plus, Sabonis a pris 17 rebonds.

EuroBasket Final 1995: Yugoslavia wins a grand final against Lithuania –  basketfinals.com
La finale de 1995 restera tristement célèbre. Crédit : photographe inconnu

Grâce à cette victoire, la Lituanie obtient sa place en finale. Comme évoqué précédemment, la finale contre la Yougoslavie et son déroulé ont fait très mal aux joueurs lituaniens qui, même des années après, ont du mal à accepter cette défaite comme étant légitime.

Nous nous sommes sentis volés. Et nous ressentons toujours cela”, a déclaré Marčiulionis en 2015. “Je ne pense pas que nous ayons perdu la finale. Et les Yougoslaves ne l’ont pas gagné non plus.”

La finale a également été suivie en direct à Athènes par Don Nelson, légende de la NBA et ancien entraîneur de Marčiulionis chez les Golden State Warriors. L’ancien joueur des Celtics, qui regardait son fils Donnie parmi le staff technique de l’équipe nationale lituanienne et Marčiulionis sur le terrain, n’en croyait pas ses yeux, et cela est également resté gravé dans la mémoire de Marčiulionis.

Nelson Sr., qui était présent à ce match, a déclaré qu’il n’avait jamais vu un coup de sifflet faire une telle différence et renverser complètement le cours du match. Cinq points pouvaient basculer d’un côté comme de l’autre”, a déclaré Marčiulionis.

Artūras Karnišovas, qui commençait tout juste à faire ses premiers pas sérieux en Europe, admet que l’amertume persiste dans le documentaire “Oranžinė bažnyja” : “Nous aurions pu remporter ce championnat d’Europe de basket…”

Une fin controversée certes, mais ce tournoi a permis de visualiser quelles équipes seront à surveiller pour le reste de la décennie. Que les gens le veuillent ou non, la Yougoslavie est de retour, et compte bien garder sa place sur le trône européen.