Après des phases de groupe passionnantes, les huitièmes de finale de la coupe du monde U19 ont eu lieu. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le public a pu se régaler tant toutes les équipes ont tout donné. Retour sur ces huitièmes palpitants.
La Slovénie au bout du suspens
La Slovénie se mesurait à l’Argentine dans le cadre du premier huitième de finale de la journée. Malgré le fait que les Slovènes s’étaient classés troisièmes de leur groupe et les Argentins deuxième, ce sont bien les premiers cités qui ont mené durant la majeure partie de la rencontre.
Après un début de match clairement en faveur de l’Albiceleste, l’équipe des Balkans est peu à peu rentré dans son match jusqu’à prendre les devants dans le courant du second quart. Suite à cela, elle a su rester en tête en contenant un maximum Tyler Kropp atout numéro un des Sud Américains. Le jeune Argentin était contraint de scorer sur lancer franc pour inscrire ses points.
En revanche côté slovène, c’est à Mark Padjen qu’on s’en est remis pour gérer les attaques. L’arrière du KK Ilirija en Slovénie a été simplement brillant tout au long de la rencontre. En plus, figurez-vous qu’il ne s’est pas contenté de scorer. Il a été très bon à la distribution également et c’est par lui que sont passées une grande partie des offensive slovènes.
Pour le shooting guard slovène, il était capital de rester soudé lors du retour argentin :
On savait que l’Argentine était une bonne équipe. Lorsqu’ils sont revenus, on a dû continuer à jouer comme une équipe, à faire tourner le ballon et chaque panier marqué était celui de toute l’équipe.”
Mais malgré cette très belle performance, les siens ont vu les Argentins leur passer devant à quelques minutes de la fin du match. Mais encore une fois, c’était sans compter sur la capacité de Mark Padjen et ses coéquipiers à répondre immédiatement. Ces derniers ont même repris l’avantage sur des lancers d’Urban Kroflic en fin de match.
Malgré cette nouvelle petite avance, les Slovènes ont dû batailler jusqu’au bout de la rencontre, la faute à Felipe Minzer simplement inarrêtable dans cette rencontre. Le jeune homme a été l’atout majeur des Argentins avec 26 points, 5 rebonds et 6 passes. La dernière possession du match a même été pour l’Albiceleste, mais le choix réalisé s’est avéré ne pas être le bon.
C’est donc au terme d’une rencontre palpitante que les Slovènes se sont qualifiés pour les quart de finale. De leur côté, les Argentins disputeront plusieurs matchs de classement avec les autres équipes éliminées lors de cette journée dédiée aux huitièmes de finale.
La Nouvelle-Zélande s’est fait peur
Les jeunes Néo-Zélandais ont affronté la Chine dans ce premier véritable match à enjeu de leur compétition. La preview de la rencontre était simple, d’un côté la Nouvelle-Zélande première de son groupe, de l’autre, la Chine qui avait perdu tous ces matchs de poule. A première vue, l’issue de cette rencontre ne faisait aucun doute.
Pourtant les Chinois ont longtemps tenu tête à cette belle équipe des Kiwis. Bien qu’ils aient été menés durant la quasi totalité du match, ils ne sont jamais avoués battus et ont même donné quelques sueurs froides à leurs adversaires du jour. En effet, à 3 minutes 18 de la fin du match, l’écart n’était plus que d’un point entre Néo-Zélandais et Chinois.
Malheureusement pour l’équipe chinoise, les efforts réalisés couplés à un trop grand nombre de fautes ont rendu la mission impossible lors du money time. Les trois dernières minutes du match ont été entièrement à l’avantage de la formation océanienne qui a fini par s’imposer d’une douzaine de points, 99-86.
Cette dernière a pu compter sur un très bon Tama Isaac qui, bien que maladroit, a fait plus que livrer la marchandise. Il a inscrit 18 points, pris 6 rebonds et distribué 8 passes, le tout pour une éval de 22. Il a bien été épaulé par Hayden Jones, 16 points et 9 rebonds, ainsi que Carter Hopoi, 13 points et 8 rebonds en sortie de banc.
Pour Tama Isaac, cette victoire est principalement dûe à leur capacité à rester une équipe :
Quand ils sont revenus, il a fallu qu’on reste ensemble, qu’on reste en connexion et c’est de cette façon qu’on a pu gagner cette rencontre.”
Avec ce nouveau succès, les Néo-Zélandais ont confirmé leur statut de nation coup de coeur de cette compétition. Il faudra surveiller de près leur parcours dans la suite de la compétition, et ce dès les quarts de finale. De son côté, la Chine a de quoi être fière. Elle devra construire sur cette performance lors des matchs de classement pour enfin décrocher un premier succès dans cette coupe du monde.
Feu à volonté pour le Canada
Le Canada et le Mali se sont affrontés dans une rencontre qui a été divisée en plusieurs parties. Tout d’abord, les Maliens ont mené en début de match. Ensuite, les Canadiens ont appuyé su l’accelérateur avant d’être rejoints par une formation malienne véritablement résolue à poser autant de problèmes que possible aux joueurs à la feuille d’érable. Avant que ces derniers ne réalisent une énorme run durant le dernier quart pour définitivement valider leur qualification.
En plus de ce très bon momentum du quatrième quart, les Nord-Américains ont pu compter sur une adresse à trois points simplement démentielle. Pour vous faire une idée, il suffit de vous dire qu’ils ont été plus précis de loin qu’à deux points. Avec plus de 52% de réussite, les Canadiens se sont mués en véritables artilleurs face à des Maliens dépassés par cette réussite insolente.
Abdul Aziz Olajuwon, Spencer Ahrens et Jordan Chalres ont été les plus adroits avec chacun 3 paniers primés inscrits. Mais c’est également la diversité des menaces offensives canadiennes qui a fait la différence avec cinq joueurs à plus de 10 points, contre seulement deux pour le Mali.
Avec cette défaite, le Mali se dirige donc déjà vers les matchs de classement. Cela dit, les joueurs n’ont pas à rougir de leurs performances. Face au Canada, c’est Youssouf Traoré qui a essayé tant bien que mal de mener les siens vers un improbable succès. Avec 25 points, l’intérieur a tout tenté pour faire déjouer ses vis-à-vis.
Pour le Canada, se sont les quarts de finales qui vont arriver avec un duel de voisins face aux Etats-Unis, vainqueurs facile de la Jordanie. Néanmoins, il faudra se montrer plus rassurant pour espérer quoi que ce soit face à Team USA, grandissime favorite au titre final.
Le trio magique allemand
Après avoir maîtrisé les phases de groupe, les Allemands se frottaient à une Serbie prête à créer la surprise suite à un regain de confiance découlant de sa victoire face à la Nouvelle-Zélande. Cependant, dès le début du match les Allemands ont montré ce dont ils étaient capables à l’image d’un Hannes Steinbach simplement injouable. A la mi-temps, l’ailier fort allemand avait inscrit 14 points et pris 11 rebonds, dont 5 offensifs.
Cela dit, les Serbes ont eux pu compter sur un grand Savo Drezgic, auteur d’un double-double à 32 points et 11 rebonds. Malheureusement pour Savo, il était trop seul pour répondre au trio magique allemand. Dans ce huitième de final, il était constitué d’Hannes Steinbach, Jack Kayil et Eric Reibe.
A eux trois, ils ont cumulé 68 points, 33 rebonds et 12 passes. C’est une prestation immense du trio qui a permis à l’Allemagne de tenir face aux diverses remontées serbes. Parce qu’il y a bien une chose que la Serbie a montré durant son tournoi jusqu’à présent, c’est sa capacité à prendre feu et à mettre en danger n’importe quelle avance.
Le problème a été une inconstance trop importante et ce depuis le premier match de groupe. Les hauts sont très beaux et spectaculaires, mais les bas font peine à voir et les forcent à devoir courir au score. Depuis le début du tournoi, la Serbie n’a mené que durant 18 minutes et 6 secondes, le tout en sachant que sur ces 18 minutes, 14 font partie du match face au Mali.
Cette incapacité à prendre le match en main a coûté cher à la sélection des Balkans qui devra donc se contenter des matchs de classements jusqu’à la fin de la compétition. Quant à l’Allemagne elle devra continuer sur le même rythme pour accéder à son objectif qui semble n’être qu’autre que la finale, au minimum.
Israël au forceps
Le Cameroun est passé proche, tout proche même, de décrocher une qualification pour les quarts. Malheureusement, le 3 points concédé à une vingtaine de secondes du terme a sonné le glas dans cette rencontre très disputée et où les individualités ont brillé.
D’un côté, Omer Mayer a été auteur de 33 points, 5 rebonds et 7 passes. De l’autre, Gedeon Basson, 25 points, 8 rebonds et 2 passes et Amadou Seini, 18 points et 22 rebonds. Ces trois jeunes hommes se sont portés les uns les autres à un niveau simplement incroyable. Malheureusement, ils ne pouvaient pas tous se qualifier et il a fallu un vainqueur.
Et à ce jeu là, ce sont les Israéliens qui sont sortis gagnants. Alors qu’ils ont été menés une grande partie de la rencontre, ils ont su, dans le sillage de leur leader, revenir au score jusqu’à faire douter des Camerounais qui ont semblé ne plus avoir de réponses.
Pourtant, ils se sont donnés une chance d’y croire en revenant à -1 à une trentaine de secondes de la fin. C’était sans compter le 3 points clutchissime de Yaron Goldman laissé étonnement seul à 0 degré.
Les Camerounais ne se remettront pas de cette séquence et finiront par s’incliner de 4 petits points, 86-82. Si l’on excepte la lourde défaite face à Team USA, les Camerounais ont toujours été proches de la victoire. C’est quelque chose sur quoi ils devront construire pour les matchs de classements.
De son côté, Israël peut aborder les quarts de finales avec confiance et quelques certitudes. Même si les intérieurs ne sont pas les plus dominants de la compétition, ils peuvent compter sur des arrières de talent. Omer Mayer sera celui sur qui devrait reposer les espoirs de son équipe.
Mais qui pourra arrêter Team USA dans cette coupe du monde U19 ?
Face à une équipe de Jordanie qui avait subit une véritable déroute la veille face à l’équipe de Suisse, autant dire que les incertitudes autour de cette rencontre entre Américains et Jordaniens étaient inexistantes avant même le début du match.
Malgré tout, la Jordanie a réussi à mener les Américains en tout début de match. Mais l’exploit s’est rapidement arrêté et la marche en avant des USA n’a jamais été ralentie. 32 points dans le premier, 35 dans le second, 39 dans le troisième et 34 pour finir, voici le nombre de points marqués lors de chacun des quarts-temps.
Malgré le score qui n’a fait que s’alourdir, les Jordaniens n’ont jamais lâché et ont savouré chaque instant de cette rencontre face à l’ogre du basket mondial. Ils ont fièrement représenté leurs couleurs et continueront de le faire lors des matchs de classements.
Difficile de jauger les Américains sur un tel match, mais ils ont fait ce qu’on attendait d’eux jusqu’à présent. Chaque joueur est capable de briller. Face à la Jordanie, c’est Tyran Stokes qui a été extraordinaire avec un joli triple, presque quadruple, double. Ce sont pas moins de huit joueurs qui ont inscrit au moins 10 points. Ils ont aussi réalisé un total ahurissant de 41 interceptions.
C’est lors de la suite de la compétition qu’il sera vraiment possible de donner un avis sur la capacité des USA à réagir lors des moments compliqués, ce qui n’a jamais été le cas jusqu’à présent.
L’Australie s’envole vers les quarts
Face à une équipe accrocheuse de la République Dominicaine, les Australiens ont assuré leur qualification au terme d’un match globalement maîtrisé. Devant du début à la fin du match, l’Australie n’a pourtant jamais réussi à vraiment tuer les espoirs adverses. Cette incapacité à distancer l’équipe caribéenne aurait pu lui jouer des tours.
Néanmoins, il faut rendre à l’Asutralie ce qui lui appartient. Elle a dominé la rencontre dans la presque totalité des domaines. Elle a récupéré un grand nombre de rebonds offensifs lui permettant de décrocher plusieurs secondes chances. Avec 34 points inscrits sur des secondes tentatives, les Australiens ont été les maîtres de la raquette.
En plus de cela, les Kangourous ont été très adroits derrière l’arc avec plus de 50% de réussite dans cet exeercie. Même si le volume n’est pas énorme, 21 tentatives, cela leur a permis de se construire une belle avance difficilement rattrapable pour les Dominicains.
Malgré le fait que cette qualification soit avant tout collective, il faut noter l’excellent match de Jacob Phurphy et ses 24 points. Mais il n’était pas seul à faire face à la République Dominicaine. En effet, cinq autres joueurs se sont joints à la fête et ont inscrit plus de 10 points.
L’Australie s’est donc qualifiée au terme d’une rencontre globalement maîtrisée. Elle a continué de montrer de belles choses et s’est positionnée comme une équipe à ne pas sous-estimer. Face à l’Allemagne, elle aura du travail si elle veut continuer l’aventure et espérer atteindre le dernier carré de la compétition.
De son côté, la République Dominicaine devra passer par les matchs de classement pour savoir à quelle place elle finira. Néanmoins, elle peut déjà être fière de ce qu’elle a proposé jusqu’à présent. Même si elle ne possède pas l’effectif le plus talentueux de la compétition, elle n’a jamais baissé les bras et a toujours posé des problèmes à ses adversaires. Il faudra désormais être capable de prendre les devants dans les matchs à venir pour espérer ne pas finir trop bas dans le classement.
Les mots ne suffisent pas
Cette journée dédiée aux huitièmes de finale s’est terminée par le match entre la Suisse et la France. Une affiche déséquilibrée sur le papier étant donné que la France était double vice-championne du monde en titre et que la Suisse avait été classée 15ème sur le power-ranking de la compétition. Mais ça, les joueurs d’Ivan Rudez n’en avaient rien à faire.
Pourtant, au début du match les voix semblaient s’accorder sur le fait que si la France réalisait un gros run, il serait très difficile pour la Suisse de revenir. Le plus fou, c’est que par deux fois les Bleuets avaient semblé avoir pris une avance définitive sur l’équipe suisse. C’était sans compter sur ce groupe qui se fait confiance et qui n’a rien voulu lâcher devant son public.
Le premier retour a eu lieu en fin de troisième quart pour égaliser dans la partie. Suite à cela, les Français ont réalisé un gros run qui, à ce moment-là, semblait insurmontable. Mais là encore, les Suisses ont su réagir, et de quelle manière. La France menait de 15 points, 64-49, à 7 minutes 52 secondes de la fin. La suite ? Un 17-2 en faveur de la Suisse pour faire exploser la salle.
Après 40 minutes de jeu, les deux équipes étaient à égalité. Après 40 minutes de basket intense, disputé et plein de rebondissements, on pouvait s’attendre à la même chose durant les 5 minutes de prolongations. Figurez-vous que ça n’a pas été le cas. La Suisse a dominé cette prolongation et a montré une réserve physique que les Français n’avait simplement pas.
C’est donc dans une ambiance difficilement descriptible, surtout pour du basket en Suisse, que cette prolongation s’est déroulée. Chaque panier rapprochait les jeunes Suisses de ce rêve et de cet objectif que beaucoup auraient qualifié d’inavouable en avant-match. Malgré un sursaut d’adresse à 3 points, la France n’a jamais mis le doute dans les têtes des hommes d’Ivan Rudez.
Dayan Nessah, Matteo Da Silva et Austin Ouko nous l’ont confirmé en zone mixte :
On se fait confiance. On a une très bonne équipe, on est capable de tout et fallait juste qu’on soit ensemble, qu’on s’encourage et c’est ça qui a permis les remontées, en plus de l’appuis du public et des consignes du coach.”
Alors que beaucoup avaient promis l’enfer à l’équipe de Suisse dans cette compétition, elle a fait taire tous ses détracteurs en l’espace de 4 jours. Elle a montré que le basket suisse était en plein essor et que l’avenir semble s’éclaircir au-dessus du paysage de la balle orange en Suisse.
La Suisse fera donc, quoi qu’il arrive face à la Nouvelle-Zélande, partie des 8 meilleures nations de cette compétition. La France, quant à elle, n’a jamais semblé avoir trouvé le rythme qui aurait dû être le sien durant cette compétition. Il faudra qu’elle trouve les ressources nécessaires pour rebondir et finir de la meilleure manière possible cette compétition avec les matchs de classement à venir.
Cette journée de huitième de finale a été historique et beaucoup s’en souviendront très longtemps. C’est le genre d’événement qui pousse la jeunesse à s’intéresser à un sport et les différents scénarios proposés par les 16 équipes seront autant de raisons qui pousseront les plus jeunes à tomber amoureux de la balle orange. Les quarts de finale arrivent et avec eux d’autres grands moments d’émotion.