Dans la soirée de dimanche, Shams Charania envoie une information qu’on attendait pas forcément : les Hornets envoient le seul Jusuf Nurkic et récupère Collin Sexton ainsi qu’un second tour de draft de 2030. Une vraie belle surprise d’un Jeff Peterson qui continue de construire un effectif capable d’accéder aux playoffs peut être l’année prochaine, dans une Conférence Est qui promet d’être historiquement faible.
Attendu depuis des années
L’un des défauts majeurs de ces Hornets depuis le début du projet LaMelo Ball, c’est l’absence de ball-handler capable de suppléer la star de manière efficace. Terry Rozier aurait pu le faire mais les choix tactiques voulaient qu’il joue beaucoup plus off-ball. Gordon Hayward a pu le faire aussi mais l’excès de blessure et sa baisse de niveau continuelle l’empêchait d’avoir un apport régulier à ce niveau.
Du coup, les Hornets ont du se contenter de joueur de très faible niveau dans ce rôle : un Isaiah Thomas complètement cramé, Ish Smith qui se retrouve incapable de scorer, Devonte’ Graham qui n’a jamais eu de capacités à créer pour les autres ou encore ce bon vieux Théo Maledon qui s’est plus démarqué par ses tirs ouverts manqués que par son efficacité en création.
Au final, celui qui a rempli ce rôle le mieux est peut être Dennis Smith Jr qui avait bien apporté sur Pick & Roll et en défense sur la saison 2022-2023. Quand on voit la carrière de DSJ, avec tout le respect et l’amour qu’on lui doit, c’est pas très glorieux. Que notre meilleur ball-handler derrière LaMelo Ball est un joueur qui n’a de places nulle part dans le monde depuis 2 ans.
Sexton a beaucoup de défauts mais surtout beaucoup de qualités. La première, c’est que contrairement à tous ses joueurs cités plus haut, Sexton peut scorer et de manière efficace. Depuis trois saisons, le meneur du Jazz tourne à 106, 105 et 103 de TS+, ce qui est très bon. Malgré des doutes à sa sortie d’Alabama, il a montré qu’il était un des bons shooteurs de cette ligue avec un pourcentage avoisinant les 40% régulièrement. Ce n’est pas un joueur très régulier au cercle mais il a quand même ce jeu intense qui lui permet de provoquer beaucoup de fautes de la part des défenses.
Décrit comme un trou noir offensif au démarrage de sa carrière, Collin Sexton a développé un excellent passing avec le Jazz. Sur les 2 dernières saisons, Sexton tourne à 647 assists pour 325 pertes de balles, soit un ratio de près de 2. Il a développé un process de plus en plus juste et efficace. Sa vitesse en prise de décision a toujours été forte mais maintenant, il baisse son niveau d’erreur. Sa vision et son poignet flexible en font un passeur de bonne qualité.
Mais Collin Sexton a aussi montré de belles qualités off-ball. Ce niveau peut lui permettre de jouer derrière LaMelo mais également à côté. Il est très fort sur Catch & Shoot pour continuer de créer un gros spacing après la draft. Il peut également être bon sur cut pour créer de la rim pressure, ce qui est un gros besoin de la franchise en l’état. C’est aussi possible de le voir jouer, comme à Utah le faisait par séquence, en finisseur P&R ou scoreur dans le dunker spot. En bref, c’est un attaquant très complet qui va parfaitement combler les lacunes du roster tout en continuant d’apporter du tir.
Quid du poste 5 ?
La question qui se pose maintenant est : que faire au poste de pivot ? La question se posait déjà avant la perte de Jusuf Nurkic parce que le trio avec Diabate et Kalkbrenner était trop léger de base. Depuis la perte de Mark Williams, on n’a pas de pivot calibre titulaire en NBA.
Sur la Free Agency, pas tant de pivots disponibles. Deux options vraiment sérieuses peuvent être intéressantes pour les Hornets : Isaiah Jackson et Day’ron Sharpe. Le premier est RFA et le second a été mis UFA par sa franchise mais dans une volonté de le prolonger selon les rumeurs. Le premier rentre plutôt dans la catégorie du rim-runner classique mais sort d’une saison quasi-blanche et Charlotte n’est pas réputé pour son staff médical.
Le deuxième, Day’ron Sharpe, est un profil un peu plus offensif, dominant au rebond offensif et capable de trouver ses coéquipiers ouverts. Cependant, aucun des deux n’a vraiment été titulaire en NBA et on ne sait pas si ils en sont capables. La dernière possibilité est DeAndre Ayton, fraichement coupé par les Blazers, qui pourrait accepter un contrat pas cher. Cependant, il semblerait vouloir une équipe compétitive et Charlotte, qui a accumulé 67 wins en 3 ans, n’est sûrement pas sa destination de prédilection.
Sur le marché des transferts, il y a plusieurs noms qui pourraient être des cibles du managements : Nic Claxton, Mitchell Robinson, Nikola Vucevic, Walker Kessler, Wendell Carter Jr, Goga Bitadze, Dereck Lively, Jakob Poeltl ou encore Rudy Gobert. Néanmoins, à priori, Charlotte n’a pas tant d’assets que ça.
Les rumeurs veulent que le trio Ball-Miller-Bridges soit l’axe du projet vu que Jeff Peterson a déclaré leur avoir demandé leur avis à la draft, donc les 25 millions de Miles ne sont pas disponibles, ce qui est bien dommage. La dynamique de grattage d’assets pourrait mener à un transfert mais ici, c’est peu probable qu’ils soient mis ; sauf si on récupère vraiment un pivot de l’élite qui rentrerait sur le marché (Bam Adebayo par exemple).
En terme de joueurs qui pourraient bouger, on a surtout Josh Green (dont l’utilité n’est plus si évidente avec la draft de sniper et l’arrivée de Sexton), Josh Okogie (qui a un contrat non-garanti à un peu plus de 7 millions) et Grant Williams (blessé la saison passée et qui peut représenter un obstacle pour que Tidjane Salaun, pick 6 de 2024 et premier choix de draft de Jeff Peterson, obtienne des minutes). Mais ce genre de package ne permet pas vraiment d’avoir la majorité des joueurs cités plus haut, sauf si des franchises cherchent juste à dump du salaire.

En somme, Charlotte va probablement bouger pour trouver un pivot mais il ne faudra surement pas s’attendre à une grosse prise. Ca sera soit un test d’un pivot qu’une équipe veut dump ou en FA, soit un joueur d’un niveau assez moyen avec l’idée d’une rotation de pivots équilibré autour de 2 voire 3 joueurs à temps de jeu similaires entre 16 et 24 minutes.
Avec l’arrivée de Collin Sexton, Charlotte vient d’opérer une vraie masterclass après une bonne draft et c’est rafraichissant de voir cette franchise faire un bon été après des années de choix qui ont pu être calamiteux. On attend avec impatience la suite des mouvements de Jeff Peterson.