Il y a un an, les Boston Celtics avaient embarqué vers un parcours dominant en playoffs et avaient vaincu le Miami Heat en 5 matchs au premier tour, en route pour la 18e bannière. Cette saison, c’est un adversaire floridien moins familier qui les attend. L’Orlando Magic est de retour en playoffs pour la deuxième saison consécutive, et pour enfin passer le premier tour, c’est une lourde tâche qui se dresse devant l’équipe.
Etat des lieux
Les Celtics et le Magic s’affrontent en playoffs pour la première fois depuis 2010 et seulement la quatrième fois de l’histoire des deux franchises. Boston a remporté le dernier affrontement, mais Orlando avait remporté les deux séries précédentes. Les C’s ressortent de leur deuxième saison consécutive à plus de 60 victoires, et sont bien placés pour défendre leur titre.
Au début de la saison, il y avait de bonnes raisons de croire que Boston poursuivrait sa domination de la saison dernière. Les joueurs principaux étaient tous de retour et la ligue et les médias avaient trouvé le moyen de donner aux Celtics une source de motivation malgré le titre qu’ils venaient de remporter.
Boston est la tête de série numéro 2 du classement de l’Est depuis le 30 octobre, sans jamais pouvoir combler l’écart avec les Cavaliers, mais loin devant le reste de la concurrence dans la Conférence. Ils n’ont pas été aussi dominants que l’année dernière et ont connu quelques problèmes de blessure, mais il était également naturel pour eux de se calmer un peu plus, parce qu’en fin de compte, c’est la bannière qui est l’objectif final, et non pas le meilleur résultat de la saison régulière.
Mais quand on parle de blessures, il faut parler d’Orlando. Jusqu’à mi-décembre, Orlando était la 3e meilleure équipe de l’Est, et ce malgré l’absence de Paolo Banchero qui s’est blessé tôt dans la saison et ne jouera que 46 fois au total. Jalen Suggs et Moritz Wagner sont out pour le reste de la saison depuis mars et janvier respectivement.
Franz Wagner était sur le point d’être nommé All-Star pour la première fois, jusqu’à ce que, le 7 décembre 2024, il soit annoncé que Wagner souffrait d’une déchirure de l’oblique droit, une blessure dont son coéquipier Banchero avait souffert plus tôt au cours de la saison. Franz n’a joué que 60 matchs cette saison. Le seul titulaire incontesté à avoir dépasser cette barre, c’est Kentavious Caldwell-Pope avec 77.
Malgré tout, Orlando parvient à arracher une place dans le play-in, et après une victoire face à Atlanta, a décroché un retour en playoffs. Le Magic espère maintenant passer le premier tour pour la première fois depuis 2010. Mais est-ce possible?
Confrontations en saison régulière
Ces deux équipes se sont affrontées à trois reprises en saison régulière, et le Magic l’a emporté deux fois. Ils se sont imposés 108-104 face aux Celtics à Orlando le 23 décembre. Tristan da Silva a marqué 18 points, dont un tir à 3 points à 9,9 secondes de la fin, pour mener le Magic à une victoire sur les C’s, après avoir été menés de 15 points à la mi-temps. Boston était privé de Jayson Tatum pour cause de maladie, et Jaylen Brown s’est montré à la hauteur avec 35 points.
Le Magic a dominé la deuxième mi-temps, grâce à Cole Anthony faisant des actions décisives à la fin du troisième quart-temps et aux contributions de Trevelin Queen et Suggs. Malgré une poussée tardive de Boston, y compris un tir à 3 points manqué par Al Horford, le tir de da Silva a scellé la victoire. Les Celtics ont eu du mal à réussir derrière l’arc, ne convertissant que 8 de leurs 32 tirs, et ont perdu leur élan dans la seconde moitié du match.
Les Celtics ont ensuite battu le Magic 121-94 à Boston le 17 janvier. Tatum a marqué 30 points pour mener les C’s à une victoire dominante contre l’équipe floridienne. Boston a réalisé son meilleur pourcentage de réussite de la saison à ce moment-là avec 61 % en première mi-temps et 53 % au total, dont 46 % à trois points. Après un 8-0 au début du troisième quart-temps, les Verts ont mis le match hors de portée.
Kristaps Porziņģis a ajouté 23 points et Brown a marqué 20 points, tandis qu’Orlando a été mené par Anthony avec 23 points et Banchero avec 21 points, même si Paolo a reçu un coup au visage. Le bon départ de Boston et ses tirs efficaces lui ont permis de contrôler le match tout au long de la partie.
Enfin, le Magic a battu les Celtics 96-76 le 9 avril à Orlando. Franz a marqué 23 points et Cole en a ajouté 18 pour s’assurer la septième place de la Conférence Est et la tête de série en play-in. Cette victoire était la huitième des 10 derniers matchs du Magic et lui a permis de s’emparer du titre de la division Sud-Est.
Les Celtics ont laissé au repos leurs six meilleurs joueurs, dont Tatum et Brown, et ont connu des difficultés offensives, ne réussissant que 7 de leurs 40 tirs à trois points et affichant leur plus faible résultat de la saison. Banchero a contribué à 15 points et six passes. La série de 20-4 au troisième quart en faveur d’Orlando a été le tournant du match et leur a permis de s’éloigner des champions en titre.
Il convient donc de noter que Jayson Tatum n’a pas joué pour les Celtics lors de leurs deux défaites, et l’une de ces défaites a eu lieu la semaine dernière lorsque Tatum, Brown, Porziņģis, Horford, Jrue Holiday et Derrick White ont tous été mis à l’écart.
Lors de la seule confrontation entre les deux équipes où Boston était au complet, les Celtics l’ont emporté par 26 points. Il faut également mentionner que la première victoire du Magic s’est faite sans Paolo ni Franz, les deux piliers de l’équipe.
Atouts principaux des Celtics et du Magic
Le Magic s’est appuyé sur sa défense, terminant la saison régulière avec la deuxième meilleure évaluation défensive de la ligue, derrière Oklahoma City. Ils peuvent s’appuyer sur des joueurs de premier plan. Sous la houlette de Banchero, aussi massif qu’habile au poste d’ailier, le Magic peut être percutant en attaque et enclin à commettre des fautes en défense. Avec 105,4 points par match, ils se classent 28e au classement des points par match, ce qui rend essentiel pour eux de limiter et de contester.
Mardi, l’équipe d’Orlando s’est parfaitement illustrée. Sa longueur défensive permet de dévier les passes, d’obstruer les chemins vers le panier et de repousser les tirs. Les Magic ralentissent même les équipes les plus rapides en transition ; les Hawks, qui se classent au troisième rang en termes de rythme, n’ont marqué que deux points en transition en première mi-temps et quatre sur l’ensemble du match.
La question qui se pose alors est la suivante : jusqu’à quel point les Celtics peuvent-ils être contrés ? Mais d’un autre côté, ils étaient 27e en termes d’évaluation offensive. Au cours de la saison régulière, le Magic s’est classé dernier pour les tirs à 3 points (11,2 par match) et le pourcentage (31,8 %).
C’est donc pour cette raison qu’ils ont terminé avec un bilan de 41-41 (à part les blessures). Contre une équipe des Celtics qui peut prendre feu à n’importe quel moment, deuxième de la ligue en termes de points par 100 possessions (119,5), cela ne suffira pas. Il faut s’attendre à ce que le Magic se montre physique et qu’il soit sans relâche face aux C’s tout au long de la série. Le point d’interrogation du premier tour sera de savoir comment le Magic parviendra à générer une attaque cohérente.
Les prouesses défensives du Magic sont bien connues. Mais le plan offensif des Celtics aussi. Boston a établi de nombreux records de tirs à 3 points cette saison, notamment le plus grand nombre de tirs à 3 points réussis et tentés par une équipe en une seule saison. Si l’on en croit la plupart des commentaires sur Boston cette saison, on pourrait croire que ses 61 victoires ont toutes été déterminées par des prouesses à 3 points.
White (265), Payton Pritchard (255) et Tatum (250) ont tous dépassé le record de la franchise pour le plus grand nombre de tirs à 3 points en une saison et se classent respectivement quatrième, cinquième et septième parmi les leaders de la saison de la NBA. Le seul match que Tatum et Jaylen ont disputé contre le Magic cette saison, les C’s ont tiré 45,9 % (17 sur 37) à 3 points.
En ce qui concerne ces 61 victoires, 54 d’entre elles ont eu lieu les soirs où Boston a réussi autant ou plus de tirs à 3 points que son adversaire. Lorsqu’ils ne l’ont pas fait, les Celtics ont été en 7-14. Le même schéma s’est reproduit contre Orlando, mais le Magic a remporté la série en saison régulière en gênant Boston, qui n’a réussi que 15 tirs à 3 points sur 73 lors des succès floridiens.
Orlando doit protéger la ligne des 3 points à un niveau d’élite, sinon il n’aura aucune chance de s’en sortir. Cela ouvre la voie à une bataille intrigante de force contre force avec les Celtics. C’est là qu’Orlando excelle dans le jeu à 3 points, en défendant.
Le Magic a accordé moins de tentatives et de réussites au-delà de l’arc que n’importe quelle autre équipe de la ligue. Orlando laisse certes un pourcentage de réussite de 36,5% sur les tirs de loin, mais sur un volume très bas. Lors de ses trois matchs contre Boston, Orlando a forcé les Celtics à effectuer 11,5 tentatives en dessous de leur moyenne de la saison.
Si Orlando peut ralentir l’attaque à trois points des Celtics, ils disposent d’armes supplémentaires avec la capacité à pénétrer jusqu’au panier de Tatum et Brown. Mais Orlando semble avoir la capacité de mettre Boston mal à l’aise et de sortir de son jeu à trois points.
Le Magic n’a pas été une bonne équipe dans les moments décisifs cette saison. La ligue définit les situations dites “clutch” comme les cinq dernières minutes du quatrième quart-temps ou de la prolongation, lorsque l’écart n’est pas supérieur à cinq points.
Dans ces situations, le Magic s’est classé 28e en termes de points par match, 24e en termes de pourcentage de réussite au tir et 30e en termes de pourcentage de réussite à 3 points. Le Magic est une équipe jeune et inexpérimentée. Les Celtics sont l’opposé : leurs joueurs savent ce que c’est que d’être compétitifs dans des moments de haute pression en playoffs. Si le Magic veut avoir une chance de remporter la série, il devra probablement gagner quelques matchs serrés. À ce stade de leur développement, ils n’ont pas encore montré qu’ils étaient capables de gagner dans ce genre de confrontation.
La disponibilité est le premier obstacle auquel Boston doit faire face, étant donné le genou droit douloureux de Jaylen. Mais le deuxième obstacle est de faire en sorte que Brown soit au maximum de ses capacités et de sa polyvalence, et non pas simplement présent. Après tout, il a été le MVP des Celtics lors des Finales de la Conférence Est et lors de leur victoire en Finales NBA contre Dallas au printemps dernier.
Le genou de Brown était suffisamment douloureux pour qu’il reçoive des injections dans le cadre de son rétablissement. Il est possible que les Celtics le traitent de la même manière que Porziņģis il y a un an, en évaluant le besoin de jouer en fonction de l’état de Brown et de l’urgence de chaque série.
Mais cela pourrait devenir un luxe dès les demi-finales, étant donné que Boston n’a pas de renfort adéquat pour Brown, comme il l’a fait pour Porziņģis avec Horford. Le problème de genou de Brown pourrait donner plus de responsabilités et d’opportunités à Tatum, qui devra prouver sa valeur en tant qu’option numéro 1.
Prédictions
Les Celtics en 5. Orlando ont les stars et le style de jeu qui ralentit et rend pénible le tir à longue distance pour arracher un match et rester compétitif dans les autres, surtout avec Boston qui joue sans Brown. Mais le manque d’expérience, d’exécution dans les situations compliquées, et le fait que les C’s ont une rotation plus profonde me font dire que les hommes en vert devraient passer rapidement.
Mais attention, ces matchs ne seront pas une partie de plaisir. Boston sera testé et devra déployer d’autres armes que leurs missiles longue distance afin de remporter la série. Celle-ci sera également une expérience intéressante pour le Magic, qui va se frotter à la référence de l’Est ces dernières années et devrait en sortir grandi.
