Depuis son arrivée dans la ligue en 2019 en tant que premier choix de la draft, Zion Williamson a fait l’objet d’attentes très élevées. Après la saga Anthony Davis, les Pelicans de la Nouvelle-Orléans et leurs fans pensaient qu’ils avaient enfin trouvé la pierre angulaire de leur franchise, un talent générationnel qui les mettrait dans la course au championnat et au-delà, mais la route a été tout sauf lisse.
Les attentes et la réalité jusqu’à présent
Les Pelicans, l’une des quatre équipes à avoir reçu le premier choix plus d’une fois, comprennent mieux que quiconque le poids des attentes non satisfaites. Anthony Davis a joué sept saisons dans la ville du Croissant sans dépasser le deuxième tour des playoffs. Zion Williamson est sur le point de terminer sa sixième saison, et bien que les Pelicans aient atteint la post-saison à deux reprises, il n’a pas encore participé à un seul match de playoffs.
Depuis 1990, seuls deux joueurs choisis en premier, Tim Duncan et Kyrie Irving, ont remporté un titre avec l’équipe qui les a recrutés, et l’on pourrait dire qu’Irving ne figurerait pas sur cette liste si LeBron James n’était pas revenu chez les Cavaliers en tant qu’agent libre.
Seuls huit des 30 joueurs sélectionnés en première position entre 1990 et 2019 ont participé aux finales de la NBA avec leur franchise d’origine. De plus, ces huit joueurs ont atteint les finales avant la fin de leur cinquième saison. Si l’on se fie aux calculs, les Pelicans n’ont plus beaucoup de temps pour faire une percée avec Zion Williamson dans l’équipe.
Ce schéma montre bien que le fait d’être le premier choix ne garantit pas une stabilité à long terme pour la franchise ou le joueur. La situation de Zion Williamson suit une trajectoire familière : un immense talent éclipsé par des inquiétudes concernant les blessures, l’adaptation et l’orientation de l’organisation.
L’impact de Zion Williamson sur le terrain
Malgré ces problèmes, Williamson reste l’une des forces les plus dominantes de la ligue lorsqu’il est en bonne santé. Il est récemment devenu le troisième joueur en activité le plus rapide à atteindre les 5000 points en carrière, derrière LeBron James et Luka Dončić. Cette étape souligne son incroyable efficacité pour marquer et sa capacité à finir autour du cercle. Avec une moyenne de 24,6 points, 6,6 rebonds et 4,2 passes décisives pour un taux de réussite de près de 59 % en 205 matchs, Zion Williamson a prouvé que sa présence sur le terrain changeait la donne.
Son premier triple-double récent, 27 points, 10 rebonds et 11 passes lors de la victoire 124-116 des Pelicans de la Nouvelle-Orléans sur les Suns de Phoenix rappelle l’étendue de ses capacités.
“C’est ce qu’il peut être, soir après soir. C’est ce que nous nous efforçons d’accomplir en tant que groupe. Nous nous efforçons de mettre notre meilleur joueur sur le terrain.” a déclaré Willie Green après le match.
Toutefois, l’enthousiasme suscité par les performances de Williamson a été atténué par le fait qu’il n’a joué au moins 40 matchs en une saison qu’à deux reprises dans sa carrière. Zion Williamson devra participer à 20 des 25 derniers matchs des Pelicans cette saison pour porter ce total à trois.
Son état physique et sa gestion
Les principales questions concernant Williamson, qui est sous contrat pour trois saisons supplémentaires, ont porté sur sa santé, sa maturité et même son engagement professionnel. Il a parfois eu des problèmes de poids et de condition physique. Le poids de Zion Williamson, et la possibilité de perdre du poids, ont été un sujet fréquent pour les fans de la NBA.
Le 24 février, Michael C. Wright, journaliste à ESPN, a rapporté que le poids actuel de Zion Williamson est de 120 kg. Si c’est le cas, il s’agit d’un retournement de situation pour Zion. En 2021, de nombreux rapports, y compris un extrait du podcast de Zach Lowe, mentionnaient que Zion pesait jusqu’à 150 kg.
Il est intéressant de noter que le contrat actuel de Zion Williamson comprend une clause de poids stipulant que si son poids et son pourcentage de graisse corporelle dépassent 133 kg, le montant de l’argent garanti dans son contrat peut être réduit.
Officiellement listé à 128 kg sur NBA.com, cela suggère que le joueur de 24 ans a perdu beaucoup de poids depuis le début de la saison. La transformation physique a été évidente dans ses performances, car il semble plus explosif, plus agile et capable de maintenir un niveau de jeu plus élevé pendant de plus longues périodes.
L’incertitude sur son avenir
Les blessures et l’inconstance ont affecté Zion Williamson tout au long de sa carrière, empêchant l’équipe d’atteindre son plein potentiel. Aujourd’hui, alors que Brandon Ingram a été envoyé aux Toronto Raptors et que les Pelicans sont confrontés à des décisions financières difficiles, l’organisation est à la croisée des chemins.
Le récent échange de Brandon Ingram a marqué un changement de direction pour David Griffin et le front office, et a soulevé la question de savoir si l’équipe continuera à construire autour de Zion Williamson ou si elle cherchera à faire des changements plus radicaux.
L’échange de Zion Williamson serait l’une des décisions les plus importantes de l’histoire de la franchise. L’avantage potentiel d’un échange réside dans la possibilité de réinitialiser l’équipe, d’accumuler de jeunes talents et d’acquérir un capital de recrutement précieux, sur le modèle du Thunder d’Oklahoma City. Les Pelicans pourraient utiliser ces actifs pour construire une équipe plus équilibrée qui s’aligne sur leur vision à long terme.
Toutefois, le transfert d’un joueur du calibre de Zion Williamson n’est pas sans complications. On ne se débarrasse pas d’un joueur comme Williamson, qui est peut-être le joueur le plus talentueux de l’histoire de la franchise. Les Pelicans doivent s’assurer qu’ils reçoivent un retour qui justifie un tel transfert.
Des rapports ont indiqué que des équipes se sont renseignées sur la disponibilité de Zion Williamson dans le passé, et les initiés de la ligue suggèrent que les Pelicans sont prêts à écouter les offres. Bien que Zion ne soit pas officiellement sur le marché, la volonté de l’équipe d’écouter indique que son avenir à la Nouvelle-Orléans est loin d’être assuré.
Un leadership à assumer
Avec Ingram à Toronto, Zion Williamson doit retrouver sa voix pour mener l’équipe vers l’avant.
« Il y aura certainement des responsabilités sur ses épaules”, a déclaré Willie Green à propos de Zion Williamson “Je pense qu’il doit continuer à grandir. Il faut qu’il continue à faire ce qu’il fait sur le terrain. … Même dans les minutes limitées où il est sur le terrain, il produit à un haut niveau. Il faut qu’il continue à le faire”.
La perte d’Ingram n’est pas la seule raison du manque de leadership. Moins d’une semaine avant l’échange d’Ingram, le meneur de jeu titulaire Dejounte Murray s’est rompu le tendon d’Achille droit lors d’une défaite contre les Celtics. Murray manquera probablement les premiers mois de la saison prochaine. Plusieurs de ses coéquipiers ont retenu leurs larmes lorsque Murray s’est adressé à eux à la mi-temps pour leur révéler la gravité de sa blessure.
“La perte de deux gars comme B.I. et Dejounte au cours d’une même saison est difficile à gérer pour n’importe quelle équipe. Ces gars-là comptaient beaucoup pour nous”, a déclaré José Alvarado. “C’est un grand vide à combler.”
Même s’il ne reste que quelques semaines dans une saison déjà perdue, l’équipe a encore besoin d’une figure galvanisante pour diriger la franchise vers un avenir incertain. Et il faut que ce soit Zion Williamson.
“Nous sommes en train de construire nos standards, de construire ce que nous voulons être”, a ajouté Zion Williamson, “de sorte que lorsque l’année prochaine commencera, nous n’aurons pas à nous en préoccuper – nous y sommes déjà”.
Williamson est le joueur le plus talentueux de l’effectif des Pelicans depuis le jour où il a posé le pied à la Nouvelle-Orléans, mais il a toujours préféré montrer l’exemple plutôt que de faire des discours. C’est en partie pour cette raison que les Pelicans étaient si enthousiastes à l’idée de recruter Murray, qui se décrit lui-même comme un “leader né”, l’été dernier.
Les absences répétées de Williamson au début de sa carrière ont souvent poussé Ingram sur le devant de la scène et l’ont forcé à devenir la personne vers laquelle tout le monde se tournait en cas d’adversité. Son évolution sur le terrain et en dehors a fait de lui un point d’appui émotionnel pour les jeunes Pelicans.
Comme toujours avec Williamson, sa performance sur le terrain est rarement la préoccupation. Ce qui compte, c’est qu’il joue et qu’il soit toujours présent avec ses coéquipiers. C’est ce qui lui a fait le plus défaut dans sa carrière. Son incapacité à rester sur le terrain est la principale raison pour laquelle il n’a pas assumé le rôle de leader que l’on attendrait de quelqu’un qui a été le visage de la franchise au cours des six dernières saisons.
Il fait maintenant des progrès. Son activité défensive s’est améliorée. Il s’entretient plus souvent avec l’équipe d’entraîneurs. Plus important encore, il s’exprime davantage en groupe pour exposer les « normes » que l’équipe doit respecter. Cette volonté d’évoluer est importante car il continue à gagner la confiance de l’équipe.
Williamson a encore beaucoup de travail à faire pour prouver à ses coéquipiers et aux membres de l’organisation qu’il est prêt à assumer tout ce qui vient avec le fait d’être le leader incontesté de cette franchise. Mais jouer comme il l’a fait dernièrement est certainement un bon début.
Quelle direction pour les Pelicans ?
La Nouvelle-Orléans compte 12 joueurs sous contrat pour la saison prochaine. Griffin a indiqué qu’il aimerait conserver Bruce Brown, qui deviendra un agent libre sans restriction à la fin de cette campagne. L’étoile montante Trey Murphy III n’ira nulle part. Le pilier défensif Herb Jones et Dejounte Murray sont presque sûrs de revenir, tout comme l’ailier fort/pivot Kelly Olynyk, nouvellement acquis. Cependant, Jones et Murray manqueront probablement le début de la saison pour se remettre de leurs blessures. Les Pelicans ajouteront également ce qui devrait être un choix parmi les trois premiers dans l’une des classes de draft NBA les plus profondes de mémoire récente. Avec Williamson, la Nouvelle-Orléans disposerait d’un noyau intéressant, mais aurait encore besoin de renforts.
Zion Williamson est à son meilleur lorsqu’il est entouré de joueurs longs et athlétiques, capables de défendre et de sortir en transition avec lui. Il a également besoin de suffisamment de tireurs pour lui permettre d’opérer autour du panier dans la moitié du terrain. Malheureusement pour les Pelicans, s’ils vendent leur meilleur atout à l’intersaison, le contrat de 30 millions de dollars de CJ McCollum, ils perdront l’un des rares tireurs de l’équipe.
Les Pelicans ne deviendront pas une équipe qui paie des taxes à moins qu’ils ne se sentent vraiment en position de jouer pour le titre. Cela signifie que Griffin et ses coéquipiers devront prendre des décisions difficiles à la fin de la saison afin d’être responsables sur le plan fiscal et de devenir plus compétitifs sur le terrain.
Enfin, la Nouvelle-Orléans est en passe d’obtenir un des quatre premiers choix de la prochaine NBA Draft 2025. On s’attend à ce que cette nouvelle classe comprenne plusieurs espoirs de premier ordre, dignes de diriger une franchise, avec des joueurs comme Cooper Flagg, Dylan Harper et Ace Bailey, qui ont tous (ou presque) l’air d’être de futures All-Stars.
Entre Zion, Murphy III et leur nouvelle recrue, les Pelicans ont trois bonnes options pour devenir le visage de leur franchise à l’avenir. Compte tenu de la façon dont l’ère Williamson s’est déroulée jusqu’à présent à la Nouvelle-Orléans, il ne serait pas trop surprenant de voir l’équipe changer de direction simplement pour faire bouger les choses en raison des résultats décevants qu’elle a atteints avec Zion Williamson jusqu’à présent.
D’un autre côté, malgré la saison désastreuse des Pelicans, Zion Williamson a montré à maintes reprises cette année que les Pelicans devraient non seulement le garder, mais aussi donner la priorité à ses points forts.
Il s’agit d’un petit échantillon, puisqu’il n’a participé qu’à 19 matchs cette année, mais sa perte de poids et sa remise en forme de l’été dernier sont restées et ont eu un effet visible sur son jeu. Il est toujours aussi inarrêtable lorsqu’il attaque le panier, mais son premier pas est plus rapide, son énergie est plus incessante et son effort défensif est bien meilleur. En le regardant, on comprend pourquoi les Pelicans ne sont pas encore prêts à l’abandonner. Lorsqu’il est en pleine possession de ses moyens, il est l’un des meilleurs joueurs de toute la NBA.
Ses récentes performances ont non seulement renforcé son statut de talent de premier plan en NBA, mais ont également suscité un débat sur son avenir à long terme avec les Pelicans. Alors, est-ce le moment pour les Pelicans de continuer à construire autour de Zion Williamson ou doivent-ils vendre haut et envisager une reconstruction complète pour la quatrième fois dans l’histoire de la franchise comme ils l’ont fait après les échanges des anciens piliers Anthony Davis, Chris Paul, et Baron Davis ? David Griffin devra faire son choix cet été.
