Malgré une saison moyenne et écourtée suite à l’élimination face aux Nuggets, l’été des Lakers a été très calme, une anomalie depuis l’arrivée de LeBron James chez les Lakers. Même si les rumeurs ont ponctué l’été des purple and gold, aucune signature majeure n’a été faite durant la free agency. Tout semble donc indiquer un plan misant sur la continuité pour la saison à venir.
J.J. Redick, le nouveau coach sans expérience des Los Angeles Lakers
Le premier fusible à sauter, et c’était attendu, tant par les fans que par les joueurs, n’est autre que le départ du coach Darvin Ham. Assez vite, les rumeurs se focalisent sur 3 noms : Mike Budenholzer, Kenny Atkinson et J.J. Redick. Mais les deux premiers décident de s’exporter ailleurs et les Lakers restent sans entraîneur quelques temps. Puis les rumeurs s’accentuent fortement sur un profil surprise : Dan Hurley, coach universitaire de l’équipe UConn avec qui il vient de remporter deux titres NCAA consécutifs. Tous ces bruits de couloirs sont de plus en plus insistants alors que la draft et le début de la free agency arrivent à grands pas…
Mais finalement, les dirigeants font confiance à leur première idée et le 20 juin, J.J. Redick est officiellement annoncé comme nouveau coach des Los Angeles Lakers. Déjà dans les petits papiers de quelques franchises NBA, J.J. Redick est un bon ami de LeBron avec qui il partage depuis quelques mois, le podcast Mind the game sur lequel ils parlent de fond de jeu, autour d’une bouteille de vin rouge. Mais s’il est bien connu pour ses analyses tactiques sur les réseaux sociaux ou à la télé, l’ancien sniper n’a aucune expérience, pas même dans un coaching staff. Cependant, Rob Pelinka aurait été séduit par la vision du basket de l’ancien des Clippers et par le projet qu’il voulait mettre en place.
Et pour compenser son inexpérience, le front office s’est activé et à remplacer tous les assistants. Pour commencer, deux anciens coachs très expérimentés, que sont Nate McMillan et Scott Brooks débarquent pour aider l’ancien shooter. Ensuite, les Lakers ont engagé Bob Beyer, assistant d’équipes NBA depuis 2003 et enfin trois assistant.e.s relativement jeunes : Beau Levesque, Lindsey Harding et Greg St. Jean.
Le cirque médiatique autour de la draft de Bronny James
Jamais une potentielle sélection au second tour n’avait fait autant parler. Toute l’attention autour de la draft de Bronny dure depuis quelques années déjà, mais après des problèmes cardiaques et une saison peu satisfaisante à USC, beaucoup pensaient qu’il prendrait une année de plus. Mais à l’approche de la draft, en montrant de belles choses, notamment dans les entretiens individuels avec les différentes équipes, sa cote monte et il décide de garder son nom inscrit.
A partir de ce moment, les rumeurs s’enchaînent, certains affirment que les Lakers vont le sélectionner avec leur 17ème choix, d’autres que les Phoenix Suns voulaient le choisir avec le 22ème choix. Mais après le premier jour, Adam Silver n’a pas appelé son nom, et il devra attendre le second tour. Comme il fallait initialement s’y attendre , il est finalement sélectionné en 55ème position par la franchise californienne.
Il est impossible de juger un aussi jeune joueur après quelques matchs universitaires et une summer league plutôt ratée. Mais la tendance actuelle confirme que Bronny James n’est pas encore prêt pour la NBA, et devra parfaire son jeu dans l’équipe de G-League, les South Bay Lakers.
Le cirque médiatique autour de lui ne devrait pas l’aider à lancer sa carrière comme il se doit et la personne la plus impactée est bien évidemment le jeune joueur. Les choix de second tour sont des paris réalisés par les franchises, et très rares sont les joueurs draftés à cette position, à jouer en NBA pour quelques saisons. Mais les Lakers lui ont directement accordé un contrat garanti de deux ans, chose inhabituelle pour les autres rookies du second tour.
Difficile de savoir à quel point LeBron va forcer, auprès du nouveau coach et du front office pour le faire jouer avec lui, ne serait-ce que quelques matchs, pour écrire l’Histoire de la NBA. Un papa qui pousse pour l’avoir dans l’équipe, un coach qui est un ami proche de la famille, on pourrait croire que Bronny James joue en U17 niveau départemental, mais non, ce sont les Los Angeles Lakers.
Et dans tout ce bazar, peu de gens ont parlé du choix des Lakers avec le 17ème pick : Dalton Knecht. « Vieux » rookie de 23 ans, sa qualité principale est sa capacité à scorer surtout à 3 points via du catch and shoot. L’arrière/ailier a un profil de spécialiste qui devrait donner quelques idées à J.J. Redick. Il représente déjà une arme derrière l’arc, pour la troisième équipe qui tentait le moins de 3 points de toute la ligue, la saison précédente.
4ème meilleur scoreur de NCAA la saison précédente avec 23 points par match à Tennessee, il ne démérite pas en défense sur porteur de balle. Son profil a tout pour rentrer et s’imposer assez rapidement dans l’effectif, et il vient compléter le poste d’ailiers remplis de jeunes talents. La franchise a déjà largement montré sa capacité à déceler des joueurs talentueux passé la lottery pick et Dalton Knecht pourrait bien s’inscrire dans cette liste.
A noter, que le soir de la draft, le jeune français Armel Traoré, signe un 2 way contract et aura sa place à faire dans l’effectif.
Une free agency sans strass ni paillette
Avant même que la free agency débute, plusieurs joueurs des Lakers devaient faire un choix entre activer leur player option ou tester le marché des agents libres. Pour commencer, 3 joueurs de rotation : Jaxson Hayes, Christian Wood, et Cam Reddish ont décidé de rester, pour des salaires entre 2 et 3 millions.
Le plus surprenant reste la décision de Christian Wood qui s’était déjà plaint à plusieurs reprises de son rôle dans la franchise. Puis c’est D’Angelo Russell qui a décidé de rester pour 18 millions de dollars. Comme depuis quelques années maintenant, il a réalisé une excellente saison régulière avant de sous-performer en playoffs. Et une fois n’est pas coutume, son nom sera certainement encore associé à la moindre rumeur de transfert à partir du mois d’octobre.
Puis c’est Max Christie qui signe une prolongation à hauteur de 32 millions de dollars pour 4 ans, un contrat assez élevé pour sa production statistique et son utilisation par l’ancien coach. Mais le talent est bien présent, et cette prolongation signe la confiance qu’a le front office envers son jeune joueur. L’arrivée de J.J. Redick pourrait le libérer et son nouveau contrat implique nécessairement de prendre plus de responsabilités.
La concurrence sur son poste (Knecht, Reddish) et sa complémentarité avec les autres joueurs majeurs doit lui permettre de s’affirmer rapidement et avoir un gros temps de jeu, ce qui en fait notre joueur à suivre pour cette saison du côté des Los Angeles Lakers.
Au début de la free agency, les Lakers avaient quelques joueurs cibles mais l’activation des 4 player option avaient déjà bien réduit la marge de manœuvre. Parmi eux, il faut citer Jonas Valanciunas, Klay Thompson, Demar Derozan, Jerami Grant voire James Harden, finalement aucun de ces joueurs ne rejoint l’équipe. A première vue, cela n’est peut être pas si mal, vu l’âge et la complémentarité des noms cités, avec l’effectif en place.
LeBron James annonçait vouloir resigner légèrement en dessous du contrat maximum, permettant ainsi une plus grande flexibilité. Mais après des premiers jours de free agency, sans signer de gros poissons, LeBron décide finalement de prendre le max. Le 3 juillet, il signe un contrat de 101 millions de dollars sur 2 ans, avec une clause l’empêchant d’être transféré et une deuxième année en player option. Cette prolongation diminue encore plus les possibilités pour les Lakers, qui se retrouvent dans les limites du Second Apron.
La même journée, Taurean Prince, joueur précieux sur les ailes, choisi de rejoindre les Bucks, alors qu’il annonçait vouloir rester à Los Angeles. Une vraie perte, pour un joueur qui contribue et qui aurait pu parfaitement guider les jeunes ailiers de l’effectif. Après cela c’est quasiment le vide : Spencer Dinwiddie s’en va aux Mavericks et Christian Koloko, interdit de jouer dans la ligue pour raison de santé, signe un 2 way contract.
Qui pour faire passer un cap ?
Et si aucune arrivée majeure est à signaler du côté des joueurs, c’est que la solution pour remporter un titre se trouve déjà là. Anthony Davis a joué son plus gros total de matchs sur une saison en 2023/2024 et il en faudra autant pour la saison qui s’annonce. Son impact défensif individuel aurait dû en faire le DPOY mais la défense collective des purple and gold était bien trop faible, et il n’a fini que 4ème des votes pour ce trophée.
Parfois encore frustrant en attaque par son manque d’envie et sa nonchalance, il est capable de fulgurances comme en finale du In-Season Tournament. Cela fait des années que les fans espèrent une saison MVP pour AD, pourquoi pas cette année ?
Austin Reaves a bien amélioré son impact dans le jeu et son apport statistique avec 16 points, 4 rebonds et 5.5 passes de moyenne, le tout à 57 eFG %. Mais il a subi les nombreux changements de rotations de Darvin Ham. D’abord mis dans le 5 majeur, puis placé en 6ème homme pour dynamiter le banc adverse, il a finalement retrouvé sa place de titulaire, au côté de D-Lo.
Mais la faiblesse défensive du backcourt est trop pénalisante et pas compensée par leurs forts apports offensifs. Dans l’une de ses premières interviews, le nouveau coach semble particulièrement vouloir s’appuyer sur AD et Austin Reaves pour faire tourner son équipe offensivement.
Pour conclure, il faut être en mesure de s’interroger sur l’intérêt de miser sur la continuité quand cette équipe, avec ces joueurs, a déjà montré ses limites. Rob Pelinka pense peut-être qu’un simple changement de coach, qui aurait pu être réalisé depuis la saison dernière, va métamorphoser cette équipe. Darvin Ham semblait avoir tellement perdu son vestiaire que ça sera peut-être le cas.
Ou tout simplement, le GM n’a pas pu attirer de nouveaux joueurs, à cause des contrats déjà donnés les années précédentes et avec un LeBron James qui réclame 50 millions par an. Comme souvent, la réponse est nuancée et elle ne trouvera une solution plus éclairée qu’en fin de saison.
Le comportement de King peut aussi être questionné, lui qui, plus que jamais, semble avoir poussé pour positionner son ami et son fils dans l’équipe. Pas vraiment le signe d’un joueur en mission pour aller chercher une 5ème bague. Mais ce joueur légendaire est éternel et semble réduire les impacts du temps (en attaque surtout) comme personne avant lui. Si les Lakers vont loin cette année, c’est forcément avec LeBron efficace et en forme toute la saison, à bientôt 40 ans.
Dans le meilleur des mondes, J.J. Redick apporte un vent frais sur cette équipe et tout le monde adhère au projet. AD et LeBron se ménagent physiquement, tandis qu’Austin Reaves assume encore plus ses responsabilités offensives quand l’équipe en a besoin. Le développement des jeunes ailiers Knecht et Christie se fait à vitesse grand V, et ils deviennent des 3&D fiables avec un bon temps de jeu.
Toujours est-il que les Lakers vont attaquer cette saison avec quelques certitudes mais surtout beaucoup d’interrogations et de nouvelles choses à mettre en place, malgré la continuité des joueurs présents dans l’effectif. Au global l’effectif promet de belles choses, et si les joueurs et le coach se connectent rapidement, les Lakers feront office d’épouvantail dans la jungle de l’ouest. Enfin la question que tout le monde est en droit de se poser : LeBron James et son coach vont-ils faire des podcasts en plein milieu de saison ?
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