Les Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles ont marqué une étape décisive dans l’histoire du basketball féminin. Avec la présence de nombreuses équipes talentueuses et le retour de plusieurs nations après le boycott de 1980, le tournoi féminin de basketball a offert des performances spectaculaires et a confirmé la montée en puissance des États-Unis dans cette discipline.
Contexte Historique
Après le boycott des Jeux de Moscou en 1980 par les États-Unis et d’autres nations occidentales, les Jeux de Los Angeles furent à leur tour marqués par un boycott de l’Union Soviétique et de ses alliés du bloc de l’Est. Quinze pays ont participé au boycott des Jeux olympiques d’été de 1984 sous l’égide de l’Union soviétique. L’Afghanistan, l’Allemagne de l’Est, l’Angola, la Bulgarie, la Corée du Nord, Cuba, l’Éthiopie, la Hongrie, le Laos, la Mongolie, la Pologne, la Tchécoslovaquie, l’Union soviétique, le Viêt Nam et le Yémen du Sud
L’Albanie, la Haute-Volta (devenue Burkina Faso le 4 août), l’Iran et la Libye ont également boycotté les Jeux olympiques de Los Angeles pour des raisons politiques, mais ces pays ne faisaient pas partie du boycott mené par l’Union soviétique. L’Albanie et l’Iran sont les deux seuls pays à avoir boycotté les Jeux d’été de 1980 et de 1984. Avec le retrait de l’équipe féminine de l’Union soviétique, une nouvelle championne olympique devait être couronnée à Los Angeles.
La Compétition de 1984
Le tournoi de basketball féminin se déroula du 29 juillet au 10 août 1984, avec la participation de six équipes : les États-Unis, la Chine, la Corée du Sud, la Yougoslavie, le Canada et l’Australie. Les matchs eurent lieu au Forum d’Inglewood, une arène mythique, celle des Los Angeles Lakers de 1967 à 1999. La qualification automatique a été accordée au pays hôte et au champion du Championnat du monde FIBA 1983 dans le tournoi féminin, mais comme ce fut l’URSS, cette place fut annulée. Des places supplémentaires pour la compétition féminine ont été attribuées aux six meilleures équipes lors d’un tournoi organisé à La Havane, Cuba.
Les deux premières places du groupe préliminaire se disputent la médaille d’or, tandis que les troisième et quatrième places se disputent la médaille de bronze. Le classement des équipes restantes détermine leur position dans le classement final.
Les États-Unis, médaillés d’argent au Championnat du Monde 1983, dirigés par l’entraîneur Pat Summitt, arrivent avec une équipe talentueuse et bien préparée, déterminée à remporter leur première médaille d’or olympique en basketball féminin. Parmi les joueuses notables figuraient Cheryl Miller, soeur de Reggie, Joueuse la plus remarquable du tournoi NCAA en 1984 et meilleure marqueuse américaine en 83 et 5e du tournoi, Lynette Woodard, la première femme Harlem Globetrotter, et Denise Curry, pas de relations avec les Curry qu’on connaît.
La Chine a obtenu une médaille de bronze en 83, et avec l’absence de l’URSS, compte gravir une marche supplémentaire sur le podium. Pour cela, l’équipe menée par Song Xiaobo, 4e meilleure marqueuse du dernier mondial, Chen Yuefang et Qiu Chen doit se surpasser. La Corée du Sud était 4e en 1983, et les championnes d’Asie en titre espèrent pouvoir ajouter une nouvelle médaille à leur palmarès. Kim Hwa-soon, la deuxième meilleure marqueuse du tournoi, sera accompagnée par Park Chan-sook et Choi Aei-young.
Médaillée de bronze aux derniers Jeux Olympiques, la Yougoslavie a fini 8e en 1983 et espère pouvoir remonter en puissance. Jasmina Perazić, la 3e meilleure marqueuse de 83 espère que Polona Dornik et ses autres coéquipières seront à la hauteur. Le Canada a obtenu une médaille de bronze au Championnat du Monde 1979, mais ressort d’un Mondial 83 décevant où l’équipe a fini 9e. Malgré cela, le trio d’Alison Lang, Andrea Blackwell et Sylvia Sweeney arrive à Los Angeles avec beaucoup d’espoir. Enfin, l’Australie, après avoir fini 4e en 79, a fini 11e en 83. Pour leurs premiers Jeux Olympiques, la pression était sur Robyn Maher, Jennifer Cheesman et Kathryn Foster de représenter fièrement les champions d’Océanie.
Les Moments Clés
La phase de groupe en 1984 est dominée par les États-Unis. Grâce à une défense avec un pressing intense et à une attaque dynamique, les Américains ont écrasé toutes les équipes qu’ils ont affrontées en phase de groupe, avec une marge de victoire moyenne de 33 points. Cependant, le début de tournoi n’était pas évident. A 9 heures du matin, les Américaines ont d’abord été léthargiques, menées 25-23 à un moment de la première mi-temps face à la Yougoslavie.
Miller et Pam McGee, mère de JaVale, ont fini par donner le coup de fouet dont leur équipe avait besoin. Miller a terminé le match en tant que meilleur marqueuse avec 23 points, huit rebonds et cinq passes, tandis que McGee a ajouté 13 points, quatre rebonds et une passe. Les États-Unis menaient 43-29 à la mi-temps et se sont imposés 83-55.
Leurs adversaires en finale sont les sud-coréennes. Seules les 5 titulaires, Haw-soon, Aei-young, Chan-sook, Sung Jung-a et Lee Hyung-sook ont joué tous les matchs du tournoi de 1984, et seulement la 6e homme Lee Mi-ja a joué plus de 3 matchs et 25 minutes dans le tournoi. C’était une rotation très serrée, mais une qui a permis à la Corée d’accéder à son unique finale olympique. Compensant leur manque de taille par une défense suffocante sur la meneuse adverse, la Corée gardait ce même tempo en attaque et en se basant sur ses stars. L’entraîneur Cho Seung-yeon a dit à la joueuse Hyung-sook :
« Ne fais rien, apporte le ballon et joue pour Choi Ae-young ou donne le ballon à Park Chan-sook et cours autour du terrain. »
Même si elles ont atteint la finale de 1984, elles se sont pourtant fait peur à plusieurs reprises. Leur match d’ouverture était une victoire 67–62 contre le Canada, où le duo de Chan-sook, 24 points et 2 interceptions, et Hwa-soon, 20 points, 5 rebonds, a dû répondre présent pour l’équipe asiatique. Match suivant, victoire 52-55 face à la Yougoslavie, et encore une fois, c’est Hwa-soon qui a tenu sous la pression avec 21 points et 9 rebonds.
Après une défaite 84-47 face à la Team USA, où Miller a inscrit 16 points, 6 rebonds et 2 interceptions, la Corée était encore une fois sous pression face à l’Australie. 21 points, 5 rebonds et 4 interceptions pour Hwa-soon, qui était accompagnée par Aei-young et ses 16 points, 7 rebonds et 3 interceptions et Chan-sook et ses 12 points et 7 rebonds pour battre l’Australie 48-54. Après une victoire 69-56 sur la Chine, la Corée du Sud avait obtenu sa place en finale pour la première fois de son histoire. Déception pour les chinoises, mais grand moment de joie pour les coréeennes.
Pendant ce temps, la Chine a rejoint le Canada pour la petite finale de 1984. Les deux équipes ont eu leurs matchs à hautes tensions également, avec entre autres une victoire 64–67 lors de la première journée pour la Chine face à l’Australie grâce à 16 points et 12 rebonds de Liu Qing, 18 points, 5 passes décisives et 2 interceptions de Song et 15 points de Qiu. Pour le Canada, un match mémorable fut la défaite 68–69 face à la Yougoslavie, malgré les 24 points et 8 rebonds de Beverly Smith.
Les deux équipes ayant un bilan de 2 victoires et 3 défaites, le Canada a fini 3e de la phase de poule en 1984 grâce à sa victoire sur l’équipe asiatique sous le score de 61–66 lors de la deuxième journée, en grande partie grâce aux 15 points, 10 rebonds et 4 passes décisives de Sweeney. Hélas les canadiennes, lors du match pour la médaille de bronze, la Chine a pu se venger avec une victoire 63-57 où Song fut la femme du match avec 16 points et 6 rebonds. Première médaille olympique pour la Chine, que ça soit chez les hommes ou femmes, mais pas la dernière.
La finale, disputée le 7 août 1984, oppose les États-Unis à la Corée du Sud. Les Américaines remportèrent une victoire éclatante avec un score de 85-55. Les Etats-Unis se sont appuyés sur leur superstar, qui a brillé contre la Corée du Sud. Miller a inscrit 16 points, 11 rebonds, 5 passes décisives et 2 interceptions pour mener les Américains à une victoire. L’équipe a terminé le tournoi comme elle l’avait commencé, avec une défense étouffante. Si ce fut le début d’une dynastie pour les américaines, la finale de 1984 représente encore à ce jour la seule médaille olympique sud-coréenne.
Impact et Héritage
Les Jeux Olympiques de 1984 eurent un impact profond sur le basketball féminin. La victoire des États-Unis marque le début de leur suprématie dans ce sport à l’échelle olympique et internationale. Cette performance inspira une génération de jeunes joueuses américaines et contribua à la popularité croissante du basketball féminin aux États-Unis et dans le monde.
L’absence de l’Union Soviétique et de ses alliés du bloc de l’Est en 1984 reste notable, mais a permis d’illustrer également la montée en puissance du basketball en Asie, surtout en Corée du Sud et en Chine qui ont impressionné en Californie.
Le basketball féminin aux Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles représente un moment charnière dans l’histoire du sport américain. Il symbolise l’émergence des États-Unis comme une force dominante, mais une question subsiste. En l’absence d’un match entre les États-Unis et l’Union soviétique, les supporters du monde entier se demandaient quelle était l’équipe la plus performante au monde?
[…] le bloc de l’Est, comme cela s’était produit lors des Jeux olympiques d’été de 1984 à Los Angeles. L’absence de relations diplomatiques entre la Corée du Sud et les pays […]
[…] le bloc de l’Est, comme cela s’était produit lors des Jeux olympiques d’été de 1984 à Los Angeles. L’absence de relations diplomatiques entre la Corée du Sud et les pays […]
[…] Double champions olympiques et du monde en titre, les États-Unis font office de grandissime favoris en 1992. Teresa Edwards et Katrina McClain sont toujours présentes et après de beaux Jeux de 1988, ont confirmé au Mondial de 1990. Champion des Amériques en 1989 et 3e du Championnat du Monde 1990, Cuba est à son apogée dans le basket féminin, et compte bien remporter une nouvelle médaille. Pour cela, le trio qui les a guidés en 90, Andrea Borrell, Regla Hernández et María León, devra se surpasser. […]