Les duels entre équipes NBA et européennes sont souvent fascinant à observer. Crédit : FIBA

L’histoire des matchs entre les Champions de NBA et d’EuroLeague

Les Boston Celtics sont champions de la NBA après avoir battu les Dallas Mavericks lors des finales de la NBA, remportant ainsi le 18e titre de la franchise. Mais s’ils veulent se considérer comme des « champions du monde », ils doivent apparemment passer par les champions de l’EuroLeague. L’entraîneur du Panathinaïkos, Ergin Ataman, dont l’équipe a remporté le titre de l’Euroleague en battant le Real Madrid 95 à 80 en finale en mai dernier, veut affronter les Celtics. S’il n’en tenait qu’à lui, il ferait venir les C’s à Athènes pour un vrai combat afin de déterminer les champions du monde de basket-ball.

Le basketball est un sport qui transcende les frontières, les cultures et les continents. Deux des compétitions les plus prestigieuses au monde sont la National Basketball Association NBA en Amérique du Nord et l’EuroLeague en Europe. Depuis des décennies, les équipes de ces deux ligues s’affrontent régulièrement en été, et il arrive même que les champions se rencontrent. Remontons ensemble dans le temps.

Historique des rencontres NBA vs EuroLeague

Les confrontations entre équipes NBA et équipes européennes ne sont pas inédites. Elles remontent à 1978, lorsque les Washington Bullets, champions NBA en titre, ont affronté le Maccabi Tel Aviv, champions de l’EuroLeague en 1977, en Israël. Au-delà de l’affiche entre deux des meilleures équipes du moment, ce match était symbolique pour Abe Pollin, le propriétaire juif des Bullets.

The 40th anniversary to the first game between a EuroLeague and a NBA squad is here. Guess who won
Les joueurs de Maccabi et Washington prenant une photo pour la postérité. Crédit : Shmuel Rahmani

Le match a vu le Maccabi l’emporter 97-98 grâce à 26 points de Miki Berkovich, et ce fut le début d’une série de 4 victoires consécutives contre des équipes NBA. En 1981, les champions de l’EuroLeague en titre ont battu les 76ers du MVP Julius Erving 112-114. Pour égaliser les chances, le Dr J a joué avec le Maccabi pendant la première mi-temps du match (qui s’est terminé avec un retard du Maccabi de 60 à 62) ; cependant, pendant la deuxième mi-temps, avec Julius rejoignant son équipe, le Maccabi s’est amélioré et a gagné. puis en août 1984, les New Jersey Nets de Buck Williams 97-104 puis les Suns de Larry Nance 98-113.

Cet été à Vevey en Suisse, les SuperSonics de Jack Sikma ont battu l’équipe locale 111-110. Victoire étriquée certes, mais qui marque le début d’une série de 26 victoires consécutives pour les équipes NBA. Peu importe si c’était les champions, comme les Spurs de 1999 qui ont battu Varese en Italie, ou une équipe récemment ajoutée à la grande ligue comme le Heat de 1989 qui a battu Tel Aviv en Floride, ou même si c’était les champions de l’EuroLeague en face, comme Split de Yougoslavie qui en 1989 s’est fait battre par les Nuggets qui ressortaient d’un sweep au premier tour, le résultat était le même.

Enfin en 2005, la série d’invincibilité fut terminée lorsque les Raptors d’un jeune Chris Bosh ont été vaincus par nul autre que le Maccabi Tel Aviv au Air Canada Centre, 103-105. Il faudra attendre l’année suivante pour voir une autre équipe que le Maccabi battre une équipe nord-américaine. Barcelone a d’abord battu des 76ers en déclin malgré Allen Iverson, puis deux jours plus tard, le CSKA Moscou a battu les Clippers d’Elton Brand qui étaient à un match près des Finales de Conférences quelques mois plus tôt.

Depuis, les équipes de la grande ligue ont tendance à battre les équipes européennes, avec des résultats surprises à quelques reprises. Les équipes de la NBA ont un bilan global de 75-17 contre les équipes de l’EuroLeague. Toutefois, ce bilan est de 20-9 depuis 2010. Le dernier match entre une équipe de la NBA et une équipe de l’EuroLeague remonte à l’année dernière, lorsque le Real Madrid, champion de l’EuroLeague, a battu les Dallas Mavericks, futurs finalistes de la NBA, sur le score de 123 à 127.

Les matchs entre les équipes de ces deux ligues sont donc devenus plus compétitifs au fil du temps, mais qu’en est-il des matchs entre les champions ? 3 d’entre eux ont eu lieu dans l’histoire, et voici comment ils se sont déroulés.

Chicago Bulls vs Olympiakós Le Pirée, 1997

A l’approche de la dernière saison de la dynastie de Chicago, les joueurs de Phil Jackson se sont rendus à Paris pour le McDonald’s Championship. Sans Scottie Pippen, qui se remettait d’une opération du pied, ni Dennis Rodman, qui négociait encore un nouveau contrat avec l’équipe, les Bulls étaient quand même les favoris du tournoi et n’ont pas déçu grâce à un joueur: Michael Jordan.

« Les équipes que nous affrontions étaient déjà en assez bonne forme. Michael devait être Michael lors des deux matchs pour que nous puissions repartir avec des victoires« , a déclaré Chip Schaefer, entraîneur athlétique en chef des Bulls en 1997-98 et jusqu’à récemment, directeur de la santé et des performances de l’équipe.

Après avoir battu le PSG Racing Basket dans un match serré mais remporté 89-82, l’équipe de Chicago atteint la finale où les attendaient l’Olympiakós Le Pirée, vainqueur de l’EuroLeague pour la première fois de son histoire en 1997.

Σαν σήμερα ο Ολυμπιακός αντιμετώπισε τους Μπουλς του Τζόρνταν
Peu importe où il jouait, Jordan restait le meilleur joueur du monde à l’époque. Crédit : INTIME Sports

Le match s’est déroulé selon les règles européennes favorables aux zones (à l’époque, les matchs entre les équipes nord-américaines et européennes se jouaient selon un mélange de règles de la NBA et de la FIBA), mais, par respect pour les Bulls, l’Olympiakos n’a jamais utilisé de défense de zone. L’Olympiakós s’est incliné sur le score de 78 à 104, le légendaire Michael Jordan ayant marqué 27 points et ayant réalisé une démonstration de basketball.

Randy Brown et Steve Kerr ont également apporté leur contribution avec respectivement 12 et 10 points. Bill Wennington a marqué huit points. Artūras Karnišovas, la nouvelle recrue de l’équipe grecque et futur vice-président exécutif des opérations de basketball des Bulls, fut le meilleur marqueur de son équipe avec 19 points.

« Ce n’était pas drôle de défendre MJ », a déclaré Karnišovas. « Tout le monde le marquait, sauf moi. J’étais surtout sur Toni [Kukoč]. Tout le monde essayait de faire une photo avec MJ ».

Son Airness, pour ses 55 points en deux matchs, fut nommé le MVP du McDonald’s Championship 1997, un honneur dont je suis sûr lui apporte une grande fierté, encore aujourd’hui. En tout cas, Bercy n’a pas oublié son passage.

San Antonio Spurs vs Panathinaïkos AO, 2007

10 ans plus tard, ce fut une nouvelle rencontre entre une équipe américaine et une équipe grecque. Deux dynasties ayant commencé leur grande période à peu près en même temps, les Spurs sont à 4 titres NBA depuis 1999, tandis que le Panathinaïkos est à 4 EuroLeagues depuis 1996. L’équipe a perdu contre les Houston Rockets 107-70 lors d’un match d’exhibition quelques jours auparavant, de sorte que toute idée de menacer l’équipe qui a remporté 3 titres NBA au cours des 5 dernières saisons s’est rapidement évanouie.

Tony Parker est resté sur le banc pour le deuxième match consécutif de la présaison afin de reposer son corps après un long été passé à jouer pour l’équipe de France. Mais cela n’a pas été un problème. Les Spurs n’ont jamais été distancés par le Panathinaïkos et ont compté jusqu’à 29 points d’avance lors du match d’exhibition disputé à San Antonio. Tim Duncan a joué un peu plus de 21 minutes et n’a pas joué durant le quatrième quart-temps, tout comme les autres titulaires des Spurs.

Manu Ginóbili, qui a passé 22 minutes sur le parquet, soit plus que n’importe lequel de ses coéquipiers, a ajouté 15 points pour San Antonio, dont un dunk remarquable au début du troisième quart-temps et deux paniers à trois points. Brent Barry a ajouté 12 points pour les Spurs et a réussi 3 des 6 tirs derrière l’arc lors du deuxième match de pré-saison de l’équipe. Au début du deuxième quart-temps, le score était de 32-25, mais les Spurs ont pris le dessus et menaient 60-44 à la mi-temps. Score final, 113-91.

Πριν από 12 χρόνια, ο Παναθηναϊκός ως πρωταθλητής Ευρώπης αντιμετώπισε τους πρωταθλητές του ΝΒΑ, Σαν Αντόνιο Σπερς, και παρόλο που γνώρισε την ήττα, άπαντες αναγνώρισαν πως η ομάδα στάθηκε στο ύψος της απέναντι σε ένα σύνολο που αποτελούσε… φόβητρο παγκοσμίως.
L’équipe grecque n’a pas vraiment pu inquiéter l’équipe texane. Crédit : Clarke Evans – NBAE via Getty Images

Šarūnas Jasikevičius et Michael Batiste ont mené le Panathinaïkos avec 18 points chacun. Sani Bečirović a marqué 13 points et Miloš Vujanić 12. Le MVP du Final Four de l’EuroLeague, Dimitris Diamantidis, n’était pas très dangereux. 0 point à 0-3 au tir, 5 passes décisives, mais aussi 3 pertes de balle.

Los Angeles Lakers vs FC Barcelona Bàsquet, 2010

3 ans plus tard, et ce fut les Lakers, double champions NBA en titre, qui affrontaient l’équipe de Barcelone, qui venait de remporter l’EuroLeague pour la deuxième fois de son histoire. Ce match devait également être symbolique pour Pau Gasol. Formé en Catalogne, champion du Monde avec l’Espagne, cette occasion serait un beau retour au bercail. A la place, ce fut une humiliation. Les Lakers, qui menaient de 12 points à la mi-temps, ont fini par perdre contre Barcelone, après que les espagnols aient pris l’avantage à 4:20 de la fin.

Mis à part Gasol et ses 25 points, bien qu’à 7 sur 21 au tir et seulement un panier en deuxième mi-temps, et 10 rebonds et Lamar Odom avec ses 12 points et 18 rebonds, l’équipe semblait être absente. 34,1% de réussite au tir pour les Lakers. Kobe Bryant a eu une très mauvaise performance avec 15 points, mais à 2-15 au tir et 5 fautes en 25 minutes. Un 11-12 aux lancers francs vient soulager sa ligne de stat, même si Juan Carlos Navarro a grandement contesté comment il a obtenu les fautes. Phil Jackson, le coach des Lakers à l’époque, a expliqué la performance de sa star.

« Il n’est pas prêt à jouer. Il l’a fait pour montrer sa bonne volonté aux fans et pour aider l’équipe. »

Cuando el Barça ganó a los Lakers: 10 años del pique entre Kobe y Mickeal. ¿Qué se dijeron?
Le match entre les Lakers et Barcelone en 2010 a eu un MVP peu attendu. Crédit : Chantada Fran Vázquez – Gigantes

Ce devait être un jour de fête pour Gasol. Finalement, c’est Pete Mickeal qui s’en tire avec les honneurs. 26 points, 13 rebonds, 7 passes décisives, résistant à la défense de Ron Artest, puis piquant l’ego du Black Mamba, le forçant à enchaîner les mauvais tirs alors que celui-ci n’était clairement pas en forme. Navarro lui a marqué 25 points et a provoqué beaucoup de fautes face à une défense qui n’était pas motivée.

Une défaite 92-88 au Palau Sant Jordi ne peut signifier qu’une chose : cette équipe a du pain sur la planche. Beaucoup de pain sur la planche. Malheureusement, ce n’était que le début d’une saison difficile qui allait voir les champions en titre se faire balayer au deuxième tour par Dallas.

Le bilan à l’heure actuelle lit donc 2-1 en faveur des équipes NBA, avec la dernière victoire en faveur d’une équipe européenne, mais est-ce que celui-ci changera un jour? Seul le temps nous le dira, et si Ergin Ataman le pouvait, il ferait en sorte que le trèfle grec affronte le trèfle américain durant l’intersaison.