Les Jeux Olympiques de 1976 à Montréal marquent un tournant historique pour le basketball féminin, avec l’introduction de la compétition dans le cadre olympique. Ce premier tournoi féminin a non seulement mis en lumière des performances exceptionnelles, mais il a également contribué à la reconnaissance et à la croissance du sport féminin à l’échelle mondiale.
Contexte historique
En raison du massacre de Munich, la sécurité de ces jeux était visible. Les mesures de sécurité étendues comprennent l’obligation pour tous les travailleurs de détenir une accréditation valide. Une surveillance acoustique a été mise en place dans le village olympique où les athlètes étaient logés. En outre, pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, une installation systématique de vidéosurveillance a été tentée.
Les Jeux de Montréal furent les premiers à inclure le basketball féminin, reflétant les progrès réalisés dans le mouvement pour l’égalité des sexes dans le sport. Le basketball féminin avait déjà été présenté comme sport de démonstration auparavant aux Jeux Olympiques, mais jamais en tant que compétition officielle. Cette inclusion fut une étape majeure, offrant aux athlètes féminines une plateforme internationale pour montrer leur talent et inspirer de futures générations.
La compétition de 1976
Le tournoi de basketball féminin se déroula du 18 au 27 juillet 1976, avec la participation de six équipes représentant différents continents. Les matchs eurent lieu au Forum de Montréal, une arène emblématique qui offrait des conditions optimales pour des performances de haut niveau.
Le premier tournoi olympique de basketball féminin consistait en un seul groupe à la ronde, le classement final étant déterminé par le classement des groupes. Les équipes participantes étaient l’Union Soviétique, les États-Unis, le Japon, la Tchécoslovaquie, la Bulgarie et le Canada.
L’URSS, avec son équipe expérimentée et dominante, était la favorite pour remporter la médaille d’or en 1976. 13 fois championnes d’Europe sur les 14 dernières éditions, avec une série de 9 titres remportés consécutivement et quintuple championnes du monde en titre, l’Union Soviétique d’Olga Sukharnova, Uļjana Semjonova, Tatyana Ovechkina et Natalya Klimova était une machine du basketball féminin. Autrefois dominante durant les années 50, l’équipe des États-Unis n’a plus remporté de médailles depuis les années 50. Cela dit, l’équipe de Lusia Harris et Mary Anne O’Connor reste une des plus attendue, par le prestige que représente la nation américaine dans le monde du basketball.
Médaillé d’argent au Championnat du Monde 1975 et à la AsiaCup 1974, le Japon espère pouvoir obtenir une nouvelle place sur le podium en 1976. Pour cela, Keiko Namai, la MVP du Mondial 75 surnommée « Nama-chan » pendant sa période de dominance du basket universitaire japonais où elle a remporté le titre à 3 reprises, Miyako Otsuka et Kini Wakitasniro doivent se surpasser pour mener leur équipe. La Tchécoslovaquie, double médaillée d’argent en titre à l’EuroBasket et médaillée de bronze au Championnat du Monde 1975, fait office d’outsider. Le duo Dana Klimesova et Hana Jarosova forme la colonne vertébrale de l’équipe.
La Bulgarie, médaillée de bronze à l’EuroBasket 1976 est également une équipe à suivre, surtout avec sa star Penka Stoyanova. Enfin, le Canada, autrefois possédant la meilleure équipe du monde, n’était plus vraiment compétitif à l’arrivée des années 70. Cela n’empêchera pas Sheila Strike, Carol Turney et ses coéquipières de donner tout ce qu’elles ont à offrir.
Les moments clés
La compétition de 1976 fut marquée par l’URSS, dirigée par l’entraîneur Lidiya Alexeeva, qui montra une supériorité technique et tactique tout au long du tournoi. La tour de force lettone Semjonova était pratiquement inarrêtable, avec une moyenne de plus de 19 points par match. Les Soviétiques dominèrent la phase de groupes, remportant tous leurs matchs avec une marge confortable. Leur victoire écrasante, 77-112 lors de l’avant-dernière journée, avec 32 points et 19 rebonds de leur pivot, face aux États-Unis leur avait garantie une médaille d’or.
L’équipe des États-Unis, malgré sa relative inexpérience, démontra un potentiel énorme en 1976. Dirigée par l’entraîneur Billie Moore et avec des joueuses talentueuses comme Harris, Nancy Dunkle et Patricia Roberts, l’équipe américaine offrit des performances solides et montra un esprit de compétition remarquable. Pourtant, la compétition avait mal commencé, après une défaite face au Japon 71-84 lors du match d’ouverture de la compétition de 1976 après une explosion de 35 points et 5 passes décisives de Namai, la meilleure marqueuse du tournoi, accompagnée par les 20 points et 11 rebonds de Misako Satako.
Mais les États-Unis ont fini avec un bilan de 3 victoires et 2 défaites, obtenant la médaille d’argent grâce à une victoire 95-79 sur la Bulgarie qui sépare les deux équipes. Nancy Dunkle et Ann Meyers ont pris l’équipe en main ce jour-là avec 17 points et 5 rebonds et 15 points et 9 passes décisives, accompagnées par les 7 rebonds de Patricia Head.
Malgré cette défaite, la Bulgarie se console avec une médaille de bronze, solidifiant son statut comme l’une des meilleures équipes du monde. Si Stoyanova finit bien meilleure marqueuse et rebondeuse de l’équipe (ainsi que deuxième meilleure marqueuse et troisième meilleure rebondeuse du tournoi), l’apport de Petkana Makaveeva, deuxième meilleure marqueuse de l’équipe, et le duo Margarita Chtarkelova et Penka Metodieva, les deux meilleures passeuses, ont joué un rôle clé.
Impact et héritage
Les Jeux Olympiques de 1976 eurent un impact profond sur le développement du basketball féminin à l’échelle mondiale. L’introduction de la compétition féminine permet de donner une visibilité accrue aux athlètes féminines et de promouvoir l’égalité des sexes dans le sport. Les performances des équipes participantes inspirèrent de nombreuses jeunes filles à travers le monde à pratiquer le basketball.
La domination de l’URSS dans ce premier tournoi met en lumière l’importance des programmes de formation et de développement du basketball féminin dans d’autres pays. Cela conduit à une augmentation des investissements dans le sport féminin, notamment aux États-Unis.
Le basketball féminin aux Jeux Olympiques de 1976 à Montréal représente un moment historique et une étape cruciale dans l’évolution du sport. Il symbolise non seulement l’introduction réussie du basketball féminin dans le cadre olympique, mais aussi l’importance croissante de l’égalité des sexes dans le sport.
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