Du haut de ses 1m75, TJ Shorts a réussi à se faire une place au haut niveau. Même pour un joueur très talentueux, difficile d’y parvenir avec cette taille. Le joueur américo-macédonien, né en Californie, a dû saisir les opportunités qui se sont présentés à lui.
Les premières expériences de TJ Shorts
Commençant dans la très peu connue Saddleback Highschool, au fond de sa Californie native, il continuera de progresser à l’Université de Californie à Davis.
Son université faisant partie de la Big West Conférence, composée de 11 universités de Californie et d’Hawaï, il fera donc ses années universitaire là-bas et finira joueur de l’année du Big West en 2018, ainsi que dans la First-Team All Big West. En 2 ans, il tournera à 15 points par match et 4.3 passes par match.
Étant donné ses bonnes stats mais pas excellentes, combiné à la relative faiblesse de sa conférence, il sera logiquement non-drafté lors de la Draft NBA 2019. Dans la foulée, le génial meneur va s’engager avec le BK Ventspils pour la saison 2019-2020, une équipe de première division lituanienne. Dès sa première saison pro, alors âgé de 21 ans, il va s’imposer à la mène de l’équipe lituanienne.
Il va directement jouer en FIBA Europe Cup, et poser une ligne de stats de 14.6 points accompagné de 6.3 passes. En Latvian-Estonian Basketball League (oui, il n’y a qu’une seule ligue pour ces 2 pays), il tournera à 11.8 points et 5 passes. La pandémie viendra stopper la saison, mais l’essentiel est ailleurs. Avec cette première année réussie, notre meneur Américain va logiquement attirer l’œil de plusieurs clubs.
Et pour sa deuxième saison professionnelle, Timothy Neocartes Shorts II va découvrir l’Allemagne, et plus précisément Hamburg. Il signe donc un contrat avec les Hamburg Towers, une bonne équipe de première division allemande. Et encore une fois, TJ va se mettre au niveau. Avec une très bonne saison finie en 21-13, le meneur de poche participe grandement à ce bilan avec des moyenne de 14.3 points et 5.2 passes. Seul point noir, son adresse à 3 points. Jamais au dessus de 30% sur une saison entière : son shoot derrière les 6m75 n’est pas fiable.
Mais lors de cette saison, Hamburg, 7ème de saison régulière, se retrouve en playoffs face à l’Alba Berlin, 2ème de saison régulière et jouant l’Euroligue. Composé de Simone Fontechio, Maodo Lo ou encore Luke Sikma, l’équipe Berlinoise part ultra favorite. Et le score ne sera pas flatteur pour Hamburg. 3-0 Alba, merci au revoir.
Malgré tout, le meneur Californien n’a pas démérité. Malgré une adresse douteuse, il terminera cette série avec 15 points de moyenne, dont un match 2 avec 25 points au compteur. A partir de cette saison, TJ Shorts commence à être connu sur le circuit européen.
Le début des épopées européennes
En 2021-2022, notre Californien va encore changer de club, et part découvrir une autre bourgade allemande, Crailsheim. Situé entre Stuttgart et Nuremberg, cette petite ville de 30 000 habitants possède un club de basket dans l’élite allemande, les HAKRO Merlins Crailsheim.
Et les Merlins vont faire la connaissance de notre ami TJ. 21 points par match, 6.9 passes, le tout à 53% au shoot donc 40% (!) du parking. En FIBA Europe Cup, que dispute le club de Bade-Wurtemberg, ses stats sont aussi très bonnes : 17.6 points avec 6 passes. Cela reste du très sérieux. Avec ces deux moyennes très abouties, il finira cette saison à la fois meilleur marqueur du championnat et meilleur marqueur de FIBA Europe Cup.
Malheureusement, dans un effectif limité en terme de talent, les Merlins vont finir la saison en étant neuvièmes de saison régulières, ce qui les privera de playoffs. En FIBA Europe Cup, ce qu’on peut considérer autrement comme la quatrième compétition européenne, Crailsheim passe la première phase de poules. La deuxième phase va encore bien se dérouler, et les Merlins finissent deuxième de cette poule. C’est donc en phase finale, précisément en quarts, que l’équipe allemande va s’incliner au différentiel de points face aux Hollandais du ZZ Leiden. TJ inscrira 14 points avec 5 passes lors du match aller remporté, mais seulement 12 points avec encore 5 passes lors de la défaite au retour.
Une des meilleures saisons sur le plan individuel pour Shorts, mais cela reste trop court pour glaner son premier trophée. Encore une fois, le meneur s’en va après une année passé chez les Merlins. Cette fois-ci, direction Bonn, et direction la Basketball Champions League, le troisième échelon européen.
Faisant partie du gratin du basket allemand, le Telekom Basket Bonn a de grandes ambitions pour la saison 2022-2023 à venir. Et pour ça, quoi de mieux que de recruter TJ Shorts pour occuper le poste de meneur. Dans une équipe bien meilleure collectivement et individuellement que les Merlins, TJ va encore s’éclater. S’adaptant très vite à sa nouvelle équipe, il inscrira plus de 18 points par match, et signera même sa meilleure saison à la passe, avec 7.5 caviars par match.
Première place de saison régulière, et un énorme bilan de 32 victoires pour seulement 2 défaites. En BCL, les choses se passent aussi bien. 5 victoires pour une défaite lors de la première phase. 6 victoires pour zéro défaites lors de la deuxième : Bonn est évidemment qualifié pour les quarts de finale.
Parallèlement, le Telekom Basket Bonn passe le premier tour des playoffs allemands. 3-0 face aux Niners, Shorts régale avec 20 passes décisives en cumulé sur 3 matchs. En BCL, Bonn se défait de la SIG Strasbourg en 3 matchs, 2 victoires à 1. Mené 1-0 dans la série puis revenu à 1-1, TJ lâche un match à 24 points pour sceller le sort de la série. Pour les demi-finales du championnat national, Bonn roule sur Riesen, victoire 3-0. 22 points lors du premier match, puis 20 lors de la troisième manche pour le tout fraîchement nommé MVP de saison régulière.
Retour au championnat européen. Pour les demi-finales, la qualification se joue en un seul match, ce qui ressemble finalement à un Final Four. Face au Telekom Basket se dresse Malaga, une équipe prétendante au titre final. Mais notre meneur américo-macédonien, tout fraîchement naturalisé pour la Macédoine, ne va pas laisser passer une occasion pareille. Dans un match suffocant remporté 69-67, TJ réalise une prestation XXL : 21 points et 7 passes, pour offrir une finale européenne à son équipe.
Du coté allemand, Bonn se retrouve face au Ratiopharm Ulm, en finale du championnat national. Septième de saison régulière, personne ne s’attendait à voir Ulm à ce niveau. Et pourtant, face au Telekom Basket, premier en régulière, c’est une leçon : score final 3-1 pour Ulm, qui finit champion d’Allemagne à la surprise de tous. Réalisant tout de même une bonne série, TJ Shorts terminera ces finales avec 16,5 points et 6.8 passes. Malheureusement, toujours pas de titre au bout…
Mais ce n’était pas la seule finale de la saison pour Bonn. Face au Hapoel Jerusalem, le Telekom Basket espère bien décrocher un titre européen pour couronner cette superbe saison. Et ça, TJ Shorts l’a bien compris : 29 points à 10/17 au shoots, dont 3/3 derrière l’arc. Accompagné de 3 passes et un rebond, le meneur réalise la finale parfaite. Victoire 77-70, et Bonn remporte la BCL pour la première fois de son histoire.
MVP du Final Four mais aussi MVP de la saison de BCL, notre ami TJ Shorts rafle tout. Le meneur obtient donc son premier titre au niveau Européen, mais aussi ses premières récompenses individuelles :
- MVP de la ligue Allemande
- Nommé dans le meilleur cinq du championnat
- MVP de la saison de BCL
- MVP du Final Four de BCL
- Nommé dans le meilleur cinq de la BCL
- Champion de la BCL
Année pleine pour Shorts et Bonn, mais encore une fois, TJ va changer de club après un an. Enfin, le club va changer, mais l’ossature de l’équipe va rester la même…
Le succès appelle le succès…
Avec le départ au Paris Basketball du coach de Bonn Tuomas Iisalo, c’est une grande partie de l’équipe allemande qui va déménager avec lui du coté de la capitale française : Tyson Ward, TJ Shorts, Michael Kessens, Leon Kratzer, Sebastian Herrera et Collin Malcolm. Pas moins de 6 joueurs en plus du coach font le déménagement de Bonn à Paris. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que tout roule pour le club parisien…
Après une saison 2022-2023 mitigé en Eurocup et en Betclic Elite, le Paris Basket a tenté un recrutement «copier-coller» sur Bonn. En ajoutant de très bons joueurs, tel que Nadir Hifi ou encore Mikael Jantunen, l’équipe parisienne entame très bien la saison.
Après un énorme démarrage en 9-2, l’équipe évoluant à Carpentier patine un peu plus depuis. Mais avec un bon bilan actuel de 14 victoires pour 7 défaites, Paname est solidement installé dans le top 4. Derrière la JL Bourg, elle aussi participante en Eurocup, et juste devant Nanterre 92, le voisin dont on reparlera, l’équipe de la capitale garde un bon rythme, malgré l’enchaînement des matchs.
L’adaptation des anciens champions européens s’est très bien et très vite faite. En premier lieu, notre meneur undersized. Avec la deuxième meilleure moyenne de points du championnat, 15.9 points par match, TJ a imposé son rythme et son style de jeu dans un des meilleurs championnats européens. Dès le troisième match de la saison, face au Mans, l’américo-macédonnien réalise son record de la saison avec 25 points inscrits, dans un blowout remporté par les Parisiens. De quoi marquer les esprits.
Coté Européen, les hommes de Tuamos Iisalo sont des prétendants plus que sérieux au titre final en Eurocup. Avec une phase de poule plus que réussie, le Paris Basketball peut envisager un long parcours lors des phases finales.
Seulement 1 défaite en 18 matchs, un quasi-sans-faute. Et ce en grande partie grâce à Titouan Jean « Court », le meneur parisien. Troisième meilleur marqueur de la compétition avec 17.3 points, meilleur passeur avec 7.6 passes, et meilleure évaluation à 22.6. Seul point noir, son adresse de loin. 25% en Eurocup, ce qui est à peine moins bien que sa moyenne en championnat, qui est de 26% en Betclic Elite. Ce qui représente un peu sa seule faiblesse.
Année après année, Timothy Neocartes Shorts II s’impose comme un des meilleurs meneurs d’Europe. Gravissant les échelons année après année, il hausse son niveau de jeu chaque saison, en gardant des stats similaires malgré l’augmentation du niveau des compétitions auquel il participe.
De plus, cette année, le Paris Basket est dans une saison charnière de son histoire. Après une demi-dizaine d’années passé dans la Halle Georges-Carpentier, qui est plus un hangar qu’une véritable salle de basket, l’équipe de la capitale déménageait il y a quelques semaines dans la toute nouvelle Adidas Arena, salle flambante neuve de 8000 places situés dans le 18ème arrondissement, au niveau de la porte de la Chapelle.
TJ Shorts a marqué de son empreinte le Paris Basketball récemment. Après une première phase finie à la deuxième place du championnat, les hommes de la capitale sont donc invités à Saint-Chamond pour jouer la Leader’s Cup, grande sœur du « In-Season Tournament » de la NBA.
Opposés en quarts de finale au petit poucet St-Quentin, Paris bataille, et TJ Shorts en tête. Finalement victorieux de quatre petits points, l’équipe de la capitale est maladroite, à l’image de son meneur, finissant à 6/19 aux shoots.
Mais pour la demi-finale, le rocher monégasque, le grand favori, s’oppose à eux. À Shorts et son équipe de se montrer à la hauteur de leurs ambitions. Et malgré un match mal embarqué, TJ Shorts va nous sortir un match de vrai patron : 25 points accompagnés de 5 passes, avec un comportement de leader. Des drives suicidaires durant tout le match, une abnégation à toute épreuve et une attitude exemplaire va permettre à Paris de battre Monaco. Mais surtout, TJ s’offre une finale.
Et pour la finale, opposé au surprenant Nanterre, le meneur américain va nous refaire le même coup. Dans un match disputé, Shorts va encore éclabousser la France de son talent : 26 points dont des shoots ultra-clutch, accompagné par un Nadir Hifi de gala (20 points) permet à Paris de remporter le premier titre de son histoire, six ans après sa création.
Bien évidemment, Timothy Neocartes est élu MVP du tournoi. 22 points, 4.3 passes, le tout à 45% au shoot et 23% de loin en trois matchs. Il dédiera ce trophée à son équipe.
« Ce trophée est spécial car c’est le premier du club. On essaie de bâtir quelque chose depuis la mise en place de notre équipe l’été dernier avec les attentes qu’il y a autour de nous, les objectifs qu’il faut atteindre. On savait que Nanterre avait une rotation limitée et tenterait des choses en lien avec cette rotation. À moins six au début du quatrième quart-temps, on a suivi le plan de jeu, on travaille tellement les choses à l’entraînement qu’on trouve toujours un moyen de gagner. Le titre de MVP n’est pas une fin en soi, je veux gagner mais c’est une récompense du travail que je fais l’été et toute l’année. Ces derniers jours, j’ai été plus scoreur que d’habitude car c’était les besoins du moment pour l’équipe. Mais je veux avant tout faire ce qu’il faut pour qu’elle gagne, prendre des rebonds, défendre sur le meilleur joueur adverse, provoquer des fautes offensives, peut-être la prochaine fois il me faudra davantage faire de passes décisives. »
via L’Équipe
Et pour le premier « vrai » match de gala dans sa nouvelle enceinte, le Paris Basket reçoit les Espagnols de Badalone en quarts de finale d’Eurocup. Win or go home, telle est la devise de ce match. Dès le début du match, Shorts va montrer à l’Europe qu’il est vraiment un des meilleurs meneur. 12 points dans le premier quart pour donner une avance à son équipe, qui ne la lâchera plus du match. Victoire plutôt aisée pour Paris, qui peut encore remercier son meneur de poche, MVP des quarts de finale. 21 points, 9 passes, à 8 sur 18 au shoot, et surtout, 3/5 derrière l’arc.
Saison après saison, TJ Shorts confirme son statut de leader et gravit de nouvelles marches. Seulement, il n’a encore jamais goûté au plus haut niveau Européen, l’Euroleague. S’il parvenait à y accéder d’ici quelques saisons, il pourrait enfin se dévoiler à l’Europe entière, et devenir, sans aucun doute, un des meilleur meneurs en Europe.
Sachant que l’objectif du Paris Basketball est d’accéder à l’Euroligue, on peut espérer voir TJ Shorts rester dans la capitale encore un peu. Et pour arriver jusque là, pourquoi ne mener Paris à un autre titre, européen cette fois-ci…
[…] les hommes de Tuomas Iisalo n’ont pas perdu un seul match. Sur l’ensemble de cette série, TJ Shorts, Nadir Hifi et toute la clique ont remporté l’Eurocup, la Leaders Cup et n’étaient pas loin […]