Même s’il est projeté relativement bas dans cette cuvée de draft, Yanic Konan Niederhäuser possède un profil aussi intéressant que spectaculaire. A quel rôle le pivot suisse peut-il prétendre dans la Grande Ligue ?
Une arrivée discrète
Contrairement à Kyshawn George drafté l’année dernière, l’arrivée de Yanic Konan Niederhäuser devrait être plus discrète. En effet, pour l’actuel numéro 18 des Wizards, sa place en NBA était plus ou moins assurée étant donné les projections de l’époque. Yanic, quant à lui, devrait être sélectionné plus tard dans cette draft version 2025.
Actuellement, il est projeté en 41ème position par ESPN, en 42ème position par Bleacher Report, en 51ème position par nbadraft.net ou encore en 53ème position par Tankathon. Vous l’aurez compris, Yanic ne sera pas sélectionné devant Cooper Flagg.
Cela dit, ses bonnes performances lors de la NBA Draft Combine d’il y a quelques jours pourraient légèrement faire grimper sa cote. Lors de cette fameuse Draft Combine où les joueurs sont évalués sous toutes les coutures, le natif de Fräschels dans le canton de Fribourg a obtenu de bons résultats.
Tout d’abord, il s’est fait remarquer pour ses belles aptitudes physiques pour un joueur de sa taille. Le centre de Penn State a été mesuré à 2.13 mètres, faisant de lui un “7 footer”. Lors des différents tests, il a été le joueur avec la deuxième plus grande détente sèche parmi tous les participants. Celle-ci s’est élevée à 33.5 inches soit 85.1 centimètres. Un résultat assez impressionnant lorsqu’on le compare avec celui des autres pivots.
C’est simple, en termes de détente et de course, il se classe 4 fois premier sur 5 exercices. Le seul à l’avoir battu dans une catégorie ? Maxime Raynaud qui a su être plus rapide sur la lane agility (exercice consistant à mêler déplacements latéraux et de la vitesse autour de cônes).
Ces aptitudes physiques pourraient plaire à certaines franchises en quête d’un pivot athlétique. Cela dit, même s’il possède un profil physique intéressant, le pivot possède certaines limites.

Quel est son style de jeu ?
Dans son jeu, il a tout du pivot classique pour faire simple. Il n’écarte que très peu le jeu et inscrit ses points lorsqu’il est proche du cercle. Défensivement, il est un bon protecteur de cercle et possède un bon timing lorsqu’il s’agit de contrer ses rivaux. En revanche, il ne coupe pas énormément de lignes de passe et ses capacités à la distribution sont très limitées. En dressant un portrait rapide et général, on remarque qu’il est un pivot n’offrant que peu de spacing et pas nécessairement à son avantage lorsqu’il s’agit de réaliser des passes décisives.
Néanmoins, on remarque aussi qu’il est un très bon finisseur proche du cercle que ses aptitudes défensives sont plus que honnêtes, notamment lorsqu’il s’agit de dissuader ses adversaires d’approcher le panier.
Il s’agit maintenant de regarder tout cela de plus prêt pour dresser un portrait plus précis du futur ex-pensionnaire de Penn State.
Lorsque son shooting a été mentionné plus haut, il a été dit qu’il n’offrait que peu, voire pas, de spacing. De plus, il n’a pas montré de bonnes aptitudes pour se créer son propre tir. Dès qu’il s’éloigne du cercle, il est nettement plus en réussite sur des situations de type catch and shoot. En revanche, lorsqu’il se retrouve dans des situations où il est contraint de se créer son tir, sa réussite baisse drastiquement.
Il passe de 39% à 53% de réussite lorsqu’il prend un tir sur réception. Même si l’échantillon est trop faible pour tirer quelques conclusions que ce soit, il est intéressant de noter que sa seule réussite à 3 points provient d’une passe décisive. Cela tend à confirmer la tendance qui est la sienne dans le mid-range.
En revanche l’aspect intéressant de son shoot est qu’il a su améliorer sa capacité à rentrer ses lancers-francs. Même si son pourcentage sur la saison n’est qu’à 67%, il a plutôt mal commencé la saison dans cet exercice. Cette progression pourrait être intéressante dans un développement d’un shoot mi-distance voire à 3 points pour la suite de sa carrière.
Pour conclure sur son shoot, Yanic Konan possède des bases intéressantes sur lesquelles axer sa progression. Cela dit, il ne devrait jamais être un big men capable de créer son propre shoot.
Ensuite, pour ce qui est du rebond, il n’est pas ce qu’on peut appeler un aspirateur. Même s’il a enregistré 6.3 rebonds la saison dernière, il ne se situe que 257e dans ce domaine sur la saison NCAA. Cependant, en travaillant son placement, il pourrait, et devrait, progresser dans ce domaine là. Cela sera un des aspects à suivre dans sa progression.
En revanche, un domaine où il excelle déjà, c’est la protection de cercle. La saison dernière, c’était le 12e meilleur contreur de la NCAA avec 2.3 blocks par match. De plus, il défend assez proprement avec ses 2.5 fautes par match. Cela démontre sa capacité à défendre proprement son arceau.
Cet aspect-ci de son jeu semble être son point fort et si on ajoute à cela sa précision proche du cercle, on pourrait avoir affaire à un joueur au profil de rim runner intéressant. Néanmoins, il doit encore travailler sa présence au rebond pour se faire une vraie place dans une rotation en NBA. Malgré ses lacunes à la passe et les difficultés qu’il rencontre pour se créer son shoot, il n’en reste pas un moins un prospect intéressant, notamment de par ses capacités physiques et défensives. Il pourrait également former un bon duo sur pick and roll avec un meneur à l’aise dans cet exercice.
A quoi s’attendre en NBA ?
D’après les projections citées plus haut, Yanic Konan Nierderhäuser est attendu entre les picks 40 et 50 pour faire large. Parmi les équipes possédant des choix dans ces hauteurs, quelques-unes d’entre elles pourraient être intéressées par son profil. Les Warriors, le Jazz, les Bulls et les Bucks pourraient être tentés par le pari que propose le joueur suisse.
Les Warriors ont besoin de taille dans leur raquette, et même s’il est fort probable de les voir se diriger vers des postes 5 confirmés, il n’est pas à exclure qu’ils tentent le coup en sélectionnant Yanic Konan Niederhäuser avec leur pick 41.
De leur côté, les Bulls et le Jazz devraient réaliser quelques mouvements afin de lancer, pour de bon, leur reconstruction. Dans l’Utah, il se dit que Walker Kessler serait disponible pour un trade, tout comme Nikola Vucevic du côté de Chicago. Si ces deux rumeurs se confirment, Yanic aurait alors un rôle intéressant à trouver dans ces deux franchises. Avec le Jazz, il pourrait très bien combiner avec Isaiah Collier par exemple.
Pour ce qui concerne les Bucks, il pourrait, là aussi, profiter des potentiels mouvements que la franchise pourrait réaliser. En effet, un départ de Giannis Antetokounmpo est désormais envisageable et ce dernier pourrait déclencher un effet domino conséquent dans le Wisconsin. Alors pourquoi ne pas miser sur le pivot helvétique ?
D’un point de vue profil de joueur, il pourrait naviguer entre Jaxson Hayes et Daniel Gafford. Tous les trois possèdent des capacités athlétiques intéressantes même si Gafford et Nierhäuser sont plus puissants que Hayes. Défensivement, Yanic montre un meilleur potentiel que celui du pivot des Lakers et pourrait progresser jusqu’à atteindre le niveau de Daniel Gafford.
Même s’il doit encore progresser au rebond et sur son arsenal offensif, notamment le jeu au poste qui n’est pas très étoffé, son profil de pivot puissant à l’aise en pick and roll et capable d’être une véritable menace proche du cercle pourrait séduire certaines franchises.
Yanic Konan Niederhäuser est un projet sur le long terme. Néanmoins, le jeu semble en valoir la chandelle tant ses points forts correspondent à un grand nombre de critères en NBA. S’il parvient à progresser dans sa régularité au rebond et offensivement, il pourrait être l’une des bonnes pioches de cette cuvée 2025.