Dans « Welcome to Road 66 », on va faire une petite traversée des USA. Se baladant d’états en états, on va découvrir chaque coin étatsunien par ses légendes basketballistiques. Le menu est simple: 10 noms historiques de l’état dont on parle. Pour ce premier épisode, direction l’Alabama, dans le sud-est des Etats-Unis d’Amérique.
La génèse : Joel Eaves
Comme énormément de stars sportives dans les années 30, Joel Eaves est un touche-à-tout. Il est bon au basketball mais est All-SEC en football et champion national en baseball. Coaché par Shug Jordan, Joel était un formidable all-around player et un capitaine respecté à Auburn. Cependant, ce n’est pas cette partie-là de sa carrière qui nous intéresse. En 1949, après quelques années dans le Tennessee, il revient en tant que coach à la fac d’Auburn. Là-bas, il développera notamment la « Shuffle Offense », une attaque conseillée pour les équipes en manque de taille. Si les équipes de Coach Eaves n’iront jamais au bout, il reste le coach avec le plus de victoires de l’histoire de la faculté, toujours devant Bruce Pearl (plus pour longtemps vraisemblablement).
DOMINATION : Jerry Harper
Avec 1688 rebonds en carrière, Jerry Harper est le meilleur rebondeur de la SEC. Dans toute l’histoire de la NCAA, il est à la 8ème place en terme de total de rebonds. Ca vous classe un bonhomme. En 4 ans au sein du Crimson Tide d’Alabama, l’intérieur a dominé. 70 ans après son départ, ses records de rebonds sont toujours d’actualité et il est élite aux points. En plus, le monsieur n’est pas qu’un soliste qui fait des stats dans le vide. La saison 1955-1956 d’Alabama est très connu par les fans. L’équipe connue sous le surnom du « Rocket 8 » est la meilleure de l’histoire de la fac, avec Harper en patron. Entouré par George Linn ou Denny O’Shea, le Crimson Tide s’est imposé comme une supernova offensive qui a fini avec 21 victoires pour 3 défaites.
La star : Leon Douglas
Arrivé en 1972, Leon est une star locale au lycée de Colbert County. Sous le coach CM Newton (qui aurait pu faire parti de cet article), Leon est au centre d’une petite révolution sociétale. En effet, dans un état plutôt raciste et un contexte socio-politique, Newton n’hésitera pas à mettre un 5 100% afro-américain, avec Douglas en tête. Pour parler du joueur, Leon était, jusqu’à la saison de Brandon Miller, le seul joueur d’Alabama à figurer dans une All-American Team. Intérieur de 2m08, il est le troisième marqueur de l’histoire de la faculté et le deuxième rebondeur. En plus de ça, les équipes d’Alabama avec Leon Douglas dominent: un bilan de 89-22 pour le Crimson Tide du pivot. Si sa carrière NBA ne sera pas au même niveau, sa quatrième place à la draft prouve que le gars était énorme en NCAA.
Le patron de Florence : Bill Jones
Retour sur les bancs avec monsieur Bill Jones, qui nous a quitté en 2008. Natif de Lexington, le monsieur a coaché près de 14 ans à North Alabama. Petite université de seconde division universitaire, Bill Jones a su faire de cette équipe une menace dangereuse pour le titre, qu’elle obtiendra en 1979. De 1974 à 1988, Jones a entrainé cette équipe et l’a mené vers des sommets incroyables, avec 1 titre et 4 présences au Final Four. Avec un bilan de 251-141, Bill mérite son titre de légende. En 1988, il décide de se retirer et devient Athletic Director avant de se retirer tout court en 1994 puis de mourir en 2008. Si le complexe athlétique de North Alabama porte son nom, ce n’est pas un hasard.
Le créateur : Gene Bartow
Aujourd’hui, UAB (Alabama-Birmingham) est une faculté bien installée dans le paysage NCAA. Elle fait beaucoup de bons résultats depuis des années et même si elle n’a jamais sorti de noms légendaires (désolé Elijah Millsap), elle est souvent une équipe au bilan positif. Sauf que tout ça n’aurait pas eu lieu sans monsieur Bartow. Après 2 ans à tenter de prendre la suite de John Wooden (bonjour la taille du chantier), Gene Bartow rejoint l’Alabama. Sa nouvelle mission? Créer un département athlétique à Birmingham, rien que ça. On peut dire que le bonhomme a réussi sa mission. Dès leur deuxième saison en NCAA Division I, ils sont déjà dans le tournoi NCAA et ne font pas de la figuration. L’année suivante, ils sont même à un match du Final Four. Si ils ne retoucheront jamais le point culminant de 1982, la faculté est aujourd’hui pérenne et c’est grâce en immense parti à Gene Bartow. Un bilan de 350-193, 3 titres de COY et une mission réussie, une retraite bien méritée attendait Gene en 1996.
Direction le basketball des femmes : Joe Ciampi
Très sincèrement, Joe Ciampi est le premier nom qui est rentré dans la liste. On parle d’une légende absolue du basketball universitaire féminin. Arrivé en 1979 pour repartir en 2004, le run de Joe est juste incroyable. Un bilan à 69.7% de victoires sur 702 matchs, une participation hyper régulière au tournoi NCAA, des runs légendaires, un titre NIT et surtout, trois finales d’affilée entre 1988 et 1990. Avec des joueuses comme Becky Jackson, Vicky Orr, Ruthie Bolton ou Carolyn Jones, Joe a pu mener à la baguette des équipes iconiques qui, même si elles n’ont jamais remporter le trophée NCAA, ont marqué l’histoire.
Haut en couleur : Wimp Sanderson
Si le dossier de Wimp n’est pas clinquant sur le papier, le personnage est trop important pour ne pas en parler. Reconnaissable parmi tous avec des vestes en tartan, Wimp a fait un énorme travail derrière Newton puis en prenant sa place après. Le monsieur avait la réputation de faire un travail de recrutement absolument incroyable, il était arrivé à décrocher des Robert Horry, Latrell Sprewell ou Derrick McKey au sein du petit Crimson Tide. Rarement autant de joueurs NBA sont passé par le Crimson Tide que dans l’ère Sanderson. En terme de coaching, c’est très bon également. 12 saisons, 10 qui finissent dans le tournoi NCAA et un bilan de 69.2% de victoires. La fin est malheureusement terrible: Wimp finit dans des histoires d’agressions sexuelles et doit quitter ses fonctions en 1992, c’est pas comme ça qu’Alabama aurait voulu que ça se finisse, mais c’est comme ça que Wimp l’a terminé.
The Rifleman : Chuck Person
C’est là que les fans de NBA se disent qu’ils connaissent ENFIN un nom. Chuck Person, le Rifleman comme on l’appelle, un sacré joueur. Ailier scoreur à Indiana , Minnesota et San Antonio, ce n’est pourtant pas de ça dont nous allons parler. Alors évidemment, j’aurai pu parler de Charles Barkley ou Gerald Wallace parmi les cracks qui sont passés par l’Alabama. Malheureusement pour les fans du MVP 1993, j’ai choisi Chuck Person. Déjà, les résultats de CP sont excellents, avec une année 1988 à 1 match du Final Four avec la défaite face à Louisville. Ensuite, Chuck, c’est numéro 1 en terme de points dans l’histoire d’Auburn et troisième aux rebonds, ça vous classe un homme. Chuck est un grand joueur de l’histoire du basketball dans l’Alabama et puis un hommage à un joueur si méconnu, ça fait toujours plaisir.
Alabama au féminin : Vickie Orr
Membre de la domination des Lady Tigers dans la fin des eighties, comment ne pas parler de Vickie ? Joueuse intérieure dominante, triple All-American, POY en SEC, deux participations en finale en tant que patronne, plus de 2000 points et 1000 rebonds à Auburn (seule DeWanna Bonner a atteint ces paliers), bref, Vickie est une légende. Si le trophée de championne lui manquera ad vitam, elle n’en reste pas moins une énorme légende.
La femme de tous les combats : Ruthie Bolton
J’ai découvert Ruthie Bolton dans un documentaire qui s’appelait « Mighty Ruthie ». Je le conseille vivement, car je ne vais pas pouvoir évoquer toute l’histoire de cette femme incroyable ici. Quand elle arrive à Auburn, en 1985, les recruteurs pensent avoir une pépite incroyable…en sa soeur, Mae Ola Bolton. Sauf que très vite, ils se rendent compte que la joueuse incroyable, ce n’est pas Mae Ola (qui n’est pas mauvaise pour autant attention), mais c’est Ruthie le talent. Aux côtés de Orr pendant 4 ans, Bolton va apporter son énergie incroyable et son tir sur le backcourt. Membre très importante des finales 1988 et 1989, Bolton, comme Orr, n’aura jamais le titre. Au-delà de l’Alabama, son histoire est super intéressante et riche donc je conseille le documentaire sur Mighty Ruthie.
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