Dans “Welcome to Road 66“, on va faire une petite traversée des USA. Se baladant d’État en État, on va découvrir chaque coin étatsunien par ses légendes basketballistiques. Le menu est simple : 10 noms historiques de l’État dont on parle. Aujourd’hui, on va dans le Gopher State, le Minnesota.
Au départ, il n’y avait rien : LJ Cooke
Fraichement arrivé à Minneapolis pour un poste de directeur de YMCA, Louis Joseph Cooke devient coach de la faculté de Minnesota en 1896, fac dont il devient vite le directeur athlétique. Il reste coach jusqu’en 1924, pour un bilan de 250-135. Par deux fois, en 1902 et en 1919, les Golden Gophers sous ses ordres ont été nommés champions par la Helms Athletic Foundation. Parmi les joueurs élite sous ses ordres, on retrouve George Tuck, Garfield Brown, Frank Lawler, Francis Stadsvold, Harold Gillen, Erling Platou (joueur de l’année en 1919) et Arnold Oss
Première dynastie : John Kundla
Issu d’une famille d’immigrés venant de la défunte Autriche-Hongrie, John Kundla a grandi toute sa vie dans le Minnesota. Au lycée puis à la fac de Minnesota, où il joue sous les ordres de Dave McMillan, il continue, sans grand espoir, une carrière dans le basketball. Cependant, après quelques années en assistant de McMillan puis en coach en High School, il part à la guerre. A son retour, il devient coach de St Thomas et, au bout de 1 an, devient le coach de la fac des Minneapolis Lakers. Avec une belle bande de joueur élite de l’époque, il construit un jeu indéfendable autour de George Mikan et la première dynastie de l’histoire. Il fera son retour en tant que coach à la fac de Minnesota avec le départ des Lakers à Los Angeles. Au total, Kundla est champion en NBL puis 5 fois champion en NBA et membre du top 10 des coachs de 1996.
Mr. Basketball : George Mikan
George Mikan est la première star de la NBA. Après une saison au sein des Chicago American Gears en NBL, il rejoint les Minneapolis Lakers. Là-bas, il fera une carrière stratosphérique faisant de lui, encore aujourd’hui, un des greatest de l’histoire de la ligue. Autour de lui se créé un jeu dominant autour de sa domination physique. Mikan à Minneapolis, c’est 5 titres de NBA et 1 titre de NBL, quadruple meilleur scoreur, meilleur rebondeur en 1953 et si le trophée de MVP n’existe pas, il ne fait aucun doute qu’il aurait eu l’immense majorité, voire la totalité, des MVP auxquels il était éligible. George Mikan a été élu « Meilleur Joueur de la première moitié du siècle alors que sa carrière était loin d’être fini en 1950. George Mikan a modifié énormément de règles en NBA qui font le jeu qu’on connait aujourd’hui, ne serait ce que l’horloge des 24.
High School King : Bob McDonald
Bob McDonald a grandi à Chisholm et a appris le basket là-bas, avec Harvey Roels. Après de bonnes années par ci par là en tant que joueur, notamment à la fac de Minnesota-Duluth, qu’il a mené en scoring. Mais la légende McDonald, c’est en coach. Après quelques postes entre les lycées de McGregor et Barnum, il prend le poste de Chisholm à l’été 1961. Après une retraite en 2014 et un bilan au dessus de 1000 victoires et plusieurs titres d’état, Bob McDonald s’est installé comme une légende du basketball dans le Minnesota.
La première femme du Minnesota : Janet Karvonen
Janet Karvonen est une pionnière du basketball féminin dans le Minnesota. Au lycée de New York Pills, la scoreuse s’est installée dans l’élite historique avec 3 titres d’état en 4 ans, l’année perdue étant une troisième place. La shooteuse a dominé en scorant 3000 points avec son lycée. Dans un ère fraichement post Title IX dans les années 70, Janet est une star précurseur du basketball dans le Minnesota, avant de rejoindre la fac de Old Dominion pour jouer avec Anne Donovan. La legacy de Janet, c’est de mettre les bases pour Brenda Chapman et, des années plus tard, les légendes qui ont fait les Minnesota Lynx.
L’homme à tout faire : Kevin McHale
On aurait pu parler de Kevin McHale dans l’épisode sur le Massachusetts, tant son niveau chez les Celtics était incroyable. Cependant, McHale a tout fait à Minnesota. Dans un premier temps, on parle d’un joueur universitaire incroyable. Après avoir remporté le Minnesota Mr. Basketball au lycée, il est dans la continuité de sa domination avec les Gophers. Technique, grand, shot blocker et rebondeur solide, McHale est un très bon joueur. Dans un second temps, il prend sa retraite NBA et devient commentateur des Wolves, puis rentre dans le staff, management surtout mais même un peu de coaching. C’est notamment lui qui draft un certain Kevin Garnett. Il quitte le staff des Wolves en 2009 pour rejoindre les Rockets. McHale n’a pas fait que du bien, mais son impact est trop partout pour ne pas en parler.
Le coeur de Minneapolis : Kevin Garnett
Kevin Garnett est probablement le meilleur joueur que les Timberwolves n’aient jamais connu, et de très loin. Pas un disrespect envers Karl-Anthony Towns ou Kevin Love, juste un constat simple quand on regarde l’impact du Big Ticket sur la région. Avant son arrivée, la franchise est morose et tente de devenir une vraie équipe avec des Laettner ou Rider qui pataugent. L’arrivée de Kevin Garnett va tout changer. Freak athlétique, joueur énergique, un défenseur redoutable et très polyvalent et un attaquant bien sous estimé, Kevin Garnett a mis les Wolves sur la carte et les a tenu à bout de bras pendant plus de 10 ans. Avec Flip Saunders en coach, Garnett représentait cette pépite prête à exploser à tout moment, ce moment était 2004. Une année MVP pour l’ailier fort qui va en finale de conférence, avant de perdre contre les Lakers, notamment à cause d’une blessure idiote de Cassell. En attendant que Minnesota retire son maillot, le coeur des fans des Wolves savent que KG a fait 90% de cette franchise, et le respect pour lui des fans est incommensurable.
Minnesota de A à Z: Lindsay Whalen
Lindsay grandit à Hutchinson, dans le Minnesota. Grand talent dans le lycée local, c’est logiquement que Whalen se dirige vers la fac de Minnesota en 2000. Sous les ordres de Pam Borton et avec Janel McCarville en lieutenante, Lindsay Whalen et les siennes grandissent petit à petit, jusqu’à atteindre le Final Four en 2004. Excellente shooteuse, bonne gestionnaire et défenseuse solide, ça ne suffira pas à passer le UConn de Diana Taurasi. Après de très bonnes années au sein du Sun, Lindsay retrouve son Minnesota dans un transfert dans lequel elle rejoint les Lynx. En gestionnaire de la superteam avec Moore, Fowles, Brunson et Augustus, Lindsay est une vraie leader pour les Lynx, qui permet à l’équipe de rentrer dans la légende avec 4 titres en 7 ans. Et même si son impact en tant que coach des Golden Gophers a été loin d’être qualitatif, elle reste une héroïne locale
Le cerveau de la meute : Cheryl Reeve
Après une décennie passée dans différents staffs de WNBA, comme le Shock de Laimbeer, le Sting de Anne Donovan ou les Rockers de Dan Hughes, elle accepte le poste des Lynx en 2010. Quand elle arrivé, les Lynx sont une équipe sympa, avec un effectif intéressant sur le papier mais un faible historique, avec seulement 2 années de PO dans l’ère Katie Smith. Avec le groupe légendaire avec Whalen, Moore, Fowles, Augustus et Brunson, Cheryl Reeve s’est installée comme l’une des, si ce n’est la, meilleure coach de l’histoire de la WNBA. Evidemment, entre les retraites enchainées de Whalen, Brunson (2018) et Fowles (2022), le départ de Augustus pour LA en 2019 et la parenthèse qui ne s’est jamais terminée de Maya Moore, les Lynx galèrent plus mais l’histoire et l’impact de Cheryl est légendaire.
La meilleure : Maya Moore
La meilleure. Pas d’autres mots peuvent décrire Maya. Une femme dont on a déjà parlé dans cette série, que ce soit dans l’épisode sur la Georgie ou le Connecticut. Et ça, c’est pas pour rien. Maya Moore est une légende. On a déjà parlé de cette période des Lynx avec Whalen et Reeve, alors parlons greatness, des grands débats qui font rage. En 8 saisons, Maya a mené les Lynx a 4 titres, elle a été MVP, une fois MVP des finales, excellente défenseuse, élite en attaque. Maya ne discute pas pour savoir qui est la plus grande joueuse des Lynx, ni même de la WNBA. Avec Maya, on parle de qui est le ou la plus grand/grande basketteur/basketteuse de l’histoire, peu importe les époques, les jeux, les règles, les genres ou tout ce qui est possible. Et elle a sacrifié encore plus de greatness, encore plus de trophées pour asseoir sa légende, pour des causes plus grandes.
[…] de rendre hommage à des pionniers du sport qui ont été oubliés. Si on se rappelle des George Mikan et Bill Russell, des noms comme Joe Fulks, la première légende des Warriors, Max Zaslofsky, le […]