Dans “Welcome to Road 66“, on va faire une petite traversée des USA. Se baladant d’états en états, on va découvrir chaque coin étatsunien par ses légendes basketballistiques. Le menu est simple : 10 noms historiques de l’État dont on parle. Pour ce nouveau volet, direction l’île d’Hawaii.
Le père : Kenneth Bray
Kenneth naît en 1879 en Ecosse et grandi en Angleterre. Fils d’un père révérend, il déçoit ses parents en réussissant plutôt dans le sport que dans les études à Oxford. Il quitte l’Europe pour les USA au début du siècle et part étudier à New York puis participe à la Première Guerre Mondiale. Il apprend de nombreux sports dont le basketball dans différentes universités allant du Wisconsin à la Pennsylvanie. C’est en 1932 que le Père Bray arrive à Hawaii, pour enseigner à l’Iolani School. Pendant 20 ans, il enseignera de nombreux sports dont le basketball en inculquant des valeurs d’humilité, de discipline, d’excellence et de rigueur. Avec sa philosophie de « One Team », Kenneth Bray a marqué son temps dans le basketball à Honolulu.
Histoire de famille : Ah Chew Goo
Ah Chew Goo est la première star de basket d’Hawaii. Il a commencé le basketball à 7 ans. Il est devenu une véritable célébrité en son temps. Le playmaker a mené le lycée de Hilo à 3 titres de champions consécutifs. Ensuite, entre 1936 et 1940, il a joué au sein de la Hawaiian All-Star Team. Il a arrêté sa carrière à 22 ans, pour des questions de santé. Ah Chew Goo était connu pour ses capacités de dribbleurs hors-pair et de passeur de génie. Les récits de l’époque évoquait que les passes de Goo défiait la gravité. Press Maravich, père de Pete Maravich, est passé par Hawaii pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est simple, quand Press a vu Goo jouer pour la première fois, il a décidé que s’il avait un fils, il lui apprendrait les tours de Goo. Quand on connaît le talent de Pete, on peut dire qu’il y a un lien bien fort. Le fils de Ah Chew Goo, Vince, a été coach à Hawaii chez les femmes entre 1988 et 2004, avec un excellent bilan.
The Thrill Kid : Red Rocha
Ephraim Joseph Rocha, dit « Red » Rocha, est né à Hilo. Sa légende à Hawaii s’écrit en 2 temps. Le premier est celui d’un joueur talentueux. Dans les années 40, toujours au sein du Hilo High School, il domine. Son talent brille, au point d’être recruté par Oregon State, une powerhouse de l’époque. Le second temps est celui d’un coach. D’abord en 1960, il coach les Hawaii Chiefs en ABL. Il arrive en 1963 à la tête du programme universitaire d’Hawaii. C’est sous son ère que la fac passe en Division I NCAA. Il est connu pour de nombreuses choses là-bas. Déjà, le Fabulous Five, un 5 majeur qui a fait briller la fac entre 1970 et 1972. Composé par Bob Nash, Dwight Holiday, Al Davis, Jerome Freeman et John Penebacker, ce 5 majeur a permis à Hawaii de rejoindre le tournoi NCAA en 1972, un fait rare dans l’histoire de l’université. Il a aussi co-fondé le Rainbow Classic, un tournoi entre les universités d’Hawaii.
Le viking d’Hilo : Albert Manliguis
Surnommé Al, Manliguis a commencé sa carrière en tant que très bon joueur. Il a commencé dans les Sugar Plantation Leagues puis domine avec le lycée d’Hilo. Nommé MVP du Hawai’i Territorial Championship Tournament, il ira à la fac d’Hawaii en tant que titulaire pendant les 4 années. Cependant, c’est en tant que coach qu’il fera son mieux. En 26 ans de coaching, Manliguis a mené Hilo High School loin. Avec 19 titres de conférence et 1 titre d’état, Hilo a été mené loin par Al pendant des années.
De Kentucky à Hawaii : Bill Spivey
Bill Spivey n’aurait pas du se retrouver ici, littéralement. Bill est un monstre à Kentucky, et tout indiquait qu’il serait un immense joueur chez les pros, et notamment en NBA. Sauf que malheureusement, Kentucky et Spivey se retrouve dans de sales histoires dans ces années-là. Trucage de matchs et liens mafieux, tout y est dans une NCAA pourrie par la corruption et Spivey sera donc banni à jamais de la NBA. Bill a du tourner entre les différentes ligues mineures pour jouer. Parmi elle, on retrouve les Hawaii Chiefs. Dans la courte ABL, Bill a dominé. Avec 23 points et 10 rebonds, Spivey a été énorme et a permis de mener les Chiefs en Play-Offs, avant de perdre en prolongations face aux New York Tapers de Dan Swartz et Roger Kaiser.
Le post-Rocha : Tom Henderson
Tom Henderson arrive en 1972, pour ce qui sera la dernière années de Red Rocha. Avec les départs du Fabulous Five, Tom prend le jeu à son compte et score près de 20 points et 6 assists. Doté du numéro 14, rares sont les joueurs plus talentueux de l’histoire d’Hawaii. Son niveau a été bien respecté à l’époque. En 1972, il est sélectionné au sein de Team USA pour les Jeux Olympiques. En 1974, il est sélectionné dans la All-American Team selon Associated Press.
La révolution des Small College : Jimmy Yagi
Jimmy Yagi est surnommé « The Father of Small College », ça donne une idée de l’impact de ce géant du basketball à Hawaii. Jimmy a marqué la fac de Hilo. Sur son passage, il a un bilan de 252 victoires pour 126 défaites. Il a mené cette équipe à son premier tournoi NAIA et a mis Hilo sur la carte du basketball universitaire. En tant que coach, il a permis à Hilo de monter une à une les marches du basketball universitaire. Il a inspiré des tonnes de coachs à Hawaii et les hommages étaient nombreux à sa mort, en 2023. Après sa carrière de coach, il a mis en place de nombreux camps de basketball sur l’île. Un travail monumental de Yagi dont l’héritage raisonne encore aujourd’hui autour de Hilo.
La Rainbow Warrior : Judy Mosley-McAfee
Chez les femmes, c’est comme chez les hommes au sein de la fac d’Hawaii. Quelques années sympathiques mais globalement, on est pas dans le haut du panier universitaire. Judy Mosley-McAfee est pourtant une légende des Rainbow Warriors. Pour preuve, son numéro 32 est le seul qui trône au dessus du Stan Sheriff Center. Joueuse sur les postes d’intérieur, Mosley-McAfee dominait et envoyait des lignes de stats monstrueuses sous Vince Goo, fils de Ah Chew Goo. Les doubles-doubles sont récurrents chez Judy. D’abord en 15-11 puis 20-12, elle atteint des sommets monstrueux avec 27-13 puis 26-14 sur sa dernière année. C’est d’ailleurs durant cette dernière qu’elle fera passer un tour à Hawaii au tournoi NCAA, un exploit face à Montana. Même si derrière, le géant Stanford ne laissera rien passer. Malheureusement décédée d’un cancer, la trace qu’a laissé Judy Mosley-McAfee est indéniablement grande.
Champion : Tony Selitto
En 1993, Hawaii-Pacific réalise un exploit retentissant. L’université remporte le titre de champion de première division de NAIA. Le tout, en plein milieu de la dynastie de la fac d’Oklahoma City, qui remporte 1991, 1992, 1994 et 1996. Un exploit monstrueux dont l’un des principaux artisans n’est autre que Tony Selitto, le coach des Hawaii-Pacific. Surnommé « Tony the Tiger », Selitto a mené à la baguette cette fac d’une manière spectaculaire. Pendant 15 ans à la tête de l’équipe, il a fait de certains joueurs de vraies légendes locales, comme les leaders de 93 que sont Lemar Young et Michael Johnson. Un bilan de 307-153, 8 participations à la post-season et 1 titre de coach de l’année, voilà un palmarès bien rempli.
20 ans à Hawaii : Riley Wallace
Si le nom de Riley Wallace n’est pas dans les grands noms des coachs NCAA, c’est normal. On est bien loin d’un palmarès à la Dean Smith, Coach K ou John Wooden. Mais réussir à tout donner pendant 20 ans et mener à 3 tournois NCAA et un paquet de bilans positifs malgré la situation particulière de la fac, ça mérite le respect. Parmi les noms qu’il a coaché, on retrouve même des NBAers comme Predrag Savovic, Trevor Ruffin ou Anthony Carter. 3 fois champion de la conférence, triple coach de l’année de la WAC. Riley est un grand nom de l’histoire de Hawaii, malgré un palmarès assez faible.