Vincent Collet, merci pour tout, au nom de la France

Cher Vincent Collet,

Comme beaucoup de personnes, je fais partie de ceux qui ont toujours connu une équipe de France avec vous en tant qu’entraîneur. L’homme qui a encadré les icônes qui ont inspiré tout un tas de jeunes à prendre un ballon orange. De Tony Parker à Nicolas Batum, de Rudy Gobert à Victor Wembanyama, nombreux sont les noms qui ont pu compter sur vous pour les guider, les conseiller, les mettre dans le droit chemin sur le parquet, les pousser au plus profond d’eux-même. Plus qu’un entraîneur, mais une figure pratiquement parentale pour beaucoup de joueurs.

Un palmarès inégalé en France

15 ans de mandat et huit médailles, dont l’argent aux JO de Paris. Le premier et pour l’instant seul titre majeur avec l’EuroBasket 2013. Vous avez su insuffler une culture de l’excellence, tout en cultivant un esprit d’équipe et de camaraderie qui ont fait la force de nos Bleus. Grâce à votre leadership, de nombreux jeunes talents ont pu éclore et s’épanouir, faisant de la France l’une des nations les plus respectées sur la scène internationale. Même les plus grands entraîneurs, dont Gregg Popovich, vous ont rendu hommage.

Il y a 15 ans, on était content d’atteindre les quarts de finale d’une Coupe du Monde. Maintenant, la France est un pays constamment en quête de médailles. Et cette transformation, on ne la doit pas qu’aux joueurs de haut niveau qui ont représenté le maillot bleu, mais à vous aussi. Vous n’avez pas juste été au bon endroit au bon moment. Vous avez su tirer le maximum de chaque génération des Bleus qui vous ont été donnés, y compris pendant la période post-Parker qui en avait effrayé plus d’un au début.

Naviguer les périodes difficiles

Evidemment, tout ne fut pas rose pendant cette période. Nombreux ont été les doutes, notamment vers la fin. Cela serait un mensonge de dire que je n’ai pas moi aussi été critique de la méthode en place, des stratégies employées, de la manière dont les joueurs ont été utilisés, notamment lors des Jeux Olympiques de 2024.

Avant cela, l’EuroBasket 2017 était vu comme un mauvais départ de l’ère post-Parker, et il y a eu de nombreuses remises en cause pendant les 15 dernières années. Mais, à chaque fois que la pression était à son plus haut niveau, vous avez su tirer l’équipe vers le haut et faire en sorte que la France puisse sortir d’un tournoi la tête haute.

Le basket proposé n’a pas toujours été le plus plaisant à regarder, l’accent, voire l’obsession avec la défense selon des observateurs a agacé. Mais vous avez toujours cru en vos principes, en votre vision du basket, et il est clair que cela a marché quand on voit les résultats français depuis votre arrivée.

Merci Vincent Collet

Au-delà des résultats, c’est votre humanité, votre humilité et votre amour pour le jeu qui ont su conquérir le cœur des joueurs, des supporters et de tous ceux qui partagent cette passion pour le basket. Vous avez laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du sport dans notre pays, et pour cela, nous vous en sommes profondément reconnaissants.

Vous êtes maintenant entraîneur depuis 24 ans, vous avez eu une carrière dont n’importe qui serait fier. Plus que les titres, c’est une influence sur le basket français qui continue de grandir, impossible à ignorer que vous laissez depuis votre arrivée sur les bancs en France. Seul vous êtes au courant de ce que prévoit votre avenir, et si ce fut la dernière fois que vous êtes entraîneur de n’importe quelle équipe, on peut difficilement avoir demandé un meilleur départ. Devant ses compatriotes, pour la quatrième finale olympique du basket français et la deuxième de sa carrière. Un départ avec des joueurs encadrés depuis qu’ils sont jeunes. C’est un scénario digne d’un film hollywoodien.

Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir et espère que vous continuerez à inspirer et à contribuer au développement du basket, que ce soit en France ou ailleurs. Encore merci pour tout le travail accompli, et pour les grands moments qu’on vous doit. De la part d’un supporter, au nom de tout un peuple, merci Vincent Collet.