Après un règne de 13 ans à la tête de Charlotte et un bilan plutôt négatif, Michael Jordan a passé le flambeau cette saison. Malgré un storytelling qui aurait pu être parfait, l’ancienne légende de l’université de North Carolina n’a finalement pas réussi à mettre sa ville au centre de la Grande Ligue. Cependant, cette histoire est une nouvelle ligne à remplir dans ce qui semble être l’une des plus belles connexions entre NCAA et NBA.
Bienvenue en Caroline du Nord
La Caroline du Nord est avant tout réputée pour son basket universitaire avec des programmes mythiques comme Duke, North Carolina State, Wake Forest ou encore North Carolina. L’Etat, à travers les différentes fac, a vu passer des joueurs comme Chris Paul, Tim Duncan, David Thompson, Christian Laettner ou plus récemment Zion Williamson, Brandon Ingram, Kyrie Irving …
Chaque saison NCAA, les fans sont obligés d’entendre parler d’au moins un des pensionnaires de Caroline du Nord dans cette mythique compétition qu’est la March Mandes et cette année n’a pas dérogé à la règle avec NC State, la plus belle surprise de cette année. Depuis 1939, ce n’est pas moins de 43 Final Four et 13 titres de champion NCAA.
Désireux de vouloir y installer une équipe NBA au sein de sa ville, Georges Shinn permet aux Hornets de Charlotte de faire ses premiers pas professionnels lors de la saison 1988-89.
Les débuts de l’union
Tout commence le 27 juin 1989 lorsque le Front Office des Hornets décide de jeter son dévolu sur l’une des nouvelles stars du prestigieux programme de North Carolina, J.R Reid. Choisi en 5ème position, le jeune intérieur sort tout juste de 3 belles saisons sous les couleurs des Tar Heels avec des moyennes de 16.2 points et 7.6 rebonds en 96 matchs. Malgré des belles saisons individuelles, il ne permet pas à son équipe d’obtenir le Graal ultime : le titre universitaire.
Sa saison 1987-88 restera sa plus belle avec une sélection dans la All-ACC Team et dans la 1st Team NCAA au côté de joueurs comme Danny Manning ou encore Sean Elliot.
Sans être exceptionnel, Reid fera une carrière tout à fait honorable en NBA avec plus de 670 matchs au compteur dont la moitié à Charlotte où il culminera à 9.6 points et 5.9 rebonds de moyenne.
La Draft 2005
Au lendemain du 4ème titre de l’histoire du programme dans une finale les opposant à Illinois, la Draft 2005 sera à l’effigie des Tar Heels de la Caroline du Nord. En effet, pas moins de 4 pensionnaires de la fac vont être sélectionnés en lottery pick : Marvin Williams en 2ème, Raymond Felton en 5ème, Sean May en 13ème et Rashad McCants en 14ème. Alors que l’histoire de Marvin Williams aux Hornets va commencer à s’écrire une dizaine d’années plus tard, celle de Felton ainsi que May commence dès le soir de la Draft en étant choisis par Charlotte.
Raymond Felton, meneur de jeu, est un véritable chef d’orchestre, il est notamment réputé par sa qualité de passe qui fera de lui l’un des passeurs les plus prolifique de l’ACC et de UNC. 7 passes de moyennes en 3 saisons, 4e meilleur passeur de l’histoire du programme avec 698 offrandes pour l’ancien meneur.
Après le titre du Meneur de Jeu de l’année en NCAA, Raymond Felton ne part pas loin et reste en Caroline du Nord du côté des Hornets pour 5 saisons et près de 400 matchs sous les tuniques pourpres et violettes. Malgré des résultats collectifs bien différents de ses années universitaire, le meneur américain continue de montrer tout son talent à la création et la passe. Au final, cela lui a permis de toujours être dans les livres des records de la Franchise. Près de 2573 passes ainsi que 5311 points lui permettant de pointer respectivement à la 3ème et 9ème place au total.
Cette saison 2023-2024 a également permis de se rappeler aux bons souvenirs. En remportant 3 titres de rookie du mois, Brandon Miller rejoint LaMelo Ball ou encore Raymond Felton aux rookies des Hornets ayant remporté le même nombre de trophées mensuels.
Si le nom de Sean May ne vous est pas inconnu c’est que vous êtes un fin suiveur de la Pro A. L’ancien pensionnaire des Tar Heels a en effet évolué près de 3 ans en France sous les couleurs du Paris-Levallois (avec en prime une Coupe de France), Rouen Basket ou encore Orléans. Malheureusement pour lui, il n’a pas connu le même trajet ni le même destin que son ex-coéquipier d’UNC.
Seulement 5 saisons en NBA dont 3 du côté des Hornets, 119 matchs au total, une saison entière à l’infirmerie à cause d’une blessure au genou. L’ailier fort n’aura jamais réussi à faire son trou au sein de la grande ligue malgré une belle carrière NCAA mais la transition n’est jamais évidente surtout pour les joueurs ayant joué longtemps en Université.
Autre pensionnaire de la Draft 2005, Marvin Williams va quant à lui rester dans la mémoire de tout les fans des Hornets et deviendra un chouchou du public. Après une belle saison freshman à UNC (11,3 points et 6,6 rebonds de moyenne ainsi qu’un titre de champion), Marvin Williams est drafté en 2nd choix du côté des Hawks. 9 saisons plus tard et quelques déceptions, l’ailier fort revient sur ses terres natales en signant un contrat avec les Hornets.
Malgré des stats assez moyennes, Williams fera partie de cet effectif qui emmènera le Heat de Dwyane Wade dans une série en 7 matchs, série qui restera dans les mémoires chez les fans des Hornets malgré une ultime rencontre plus que compliquée… Après 6 saisons à Charlotte, 429 matchs (9ème dans l’histoire de la franchise), 4129 points et 681 3pts (4ème), l’ancien champion NCAA décide de quitter la franchise.
La légende de UNC
Non le titre est à peine exagéré quand il s’agit d’évoquer l’un, si ce n’est le meilleur joueur de l’histoire de UNC : Tyler Hansbrough. Même si sur la scène NBA, l’intérieur n’est pas forcément reconnu, sur le plan du basket universitaire c’est tout l’inverse. Faire le CV complet serait interminable mais il est obligatoire d’évoquer sa carrière avant son entrée au sein de la grande ligue.
Après un Hoop Summit à 31 points et 10 rebonds, un Jordan Brand Classic à 24 points et 9 rebonds, 2 titres de champions d’Etat consécutifs, une saison senior avec des moyennes de 28 points et 7,3 rebonds, l’intérieur arrive à UNC avec le statut de l’un des meilleurs prospects du circuit et autant dire que la suite sera tout aussi bien au minimum.
4 saisons NCAA avec au moins 18pts de moyenne chaque année, 8,6 rebonds de moyenne, 4 fois All America First Team et All ACC First Team, Joueur de l’Année en 2008 (et d’autres titres individuels) et un titre de champion NCAA pour clôturer sa très belle carrière universitaire. Cependant, malgré une sur-domination sur le circuit NCAA, « Psycho T » ne réussira pas à s’imposer en NBA et encore moins sous les couleurs des Hornets.
Après 4 saisons intéressantes à Indiana et 2 autres un peu plus décevantes chez les Raptors, Tyler Hansbrough décide de tenter sa chance dans l’Etat qui l’a vu s’imposer : la Caroline du Nord, à Charlotte. Cependant, la belle histoire sera de très courte durée. Seulement 44 matchs en sortie de banc, 2,4 points de moyenne pour finir sa carrière NBA.
Une carrière professionnelle ratée mais l’intérieur restera connu comme étant l’une des légendes d’une des plus grandes équipes universitaire, avec à la clé un numéro 50 retiré et une présence dans la quasi totalité des records de UNC.
Dans les bureaux
Dans une équipe professionnelle, les joueurs prennent une part très importante et on le comprend mais il y a également le « à côté », ceux qui ne vont pas évoluer sur le terrain mais qui sont tout aussi important à la réussite (ou non) d’une équipe. Et sur cet aspect, la connexion UNC-Hornets existe également notamment avec la présence de Michael Jordan au sein de la présidence de la franchise. Pas besoin de le présenter mais véritable légende vivante de la NBA et plus généralement du basket mondial.
Originaire de Brooklyn, Michael Jordan décide de s’engager avec les Tar Heels après une carrière lycéenne où il aura commencé à montrer une belle partie de son immense talent et ce qu’on peut dire c’est que ce talent va se montrer encore plus lors de son arrivée en NCAA. 3 saisons pleines, un titre de champion, un shoot historique pour aller remporter le titre face à Patrick Ewing et ses coéquipiers de Georgetown, un titre de joueur de l’année en 1984 et le voilà en direction de la NBA (la suite on l’a connait).
Attaché à l’Etat de la Caroline du Nord, Michael Jordan s’investit pour ce dernier en rachetant la franchise locale en 2010. Malheureusement la réussite ne sera pas au rendez-vous. Un faible niveau en saison régulière, des saisons historiques mais pas de façon positive, seulement 2 participations en playoffs sans jamais passer le premier tour, des choix sportifs douteux, la franchise des Hornets n’y arrive pas et durant la saison 2023-2024, l’ancienne légende des Bulls décide de vendre ses parts.
À noter également la présence de Mitch Kupchak, qui a évolué 4 saisons à UNC, au poste de General Manager depuis plusieurs saisons.
Un résultat mitigé mais un futur encourageant
Cette connexion entre une équipe universitaire et une équipe professionnelle n’a jamais réussi à s’imposer et n’a pas vraiment fonctionné. Certains joueurs ont aussi eu l’occasion d’évoluer avec les Hornets durant la Summer League juste après leur départ de UNC tels que Brady Malek, Marcus Paige, Joël Berry III, Kennedy Meeks, Isaiah Hicks ou encore Brice Johnson.
Malgré des résultats toujours autant décevants pour les Hornets, le futur est encourageant avec un peu de talent, des vétérans qui viennent d’arriver mais surtout une nouvelle dynamique du côté du management qui souhaite faire évoluer la franchise et la mettre sur de bons rails pour la suite. Du côté de la NCAA et de North Carolina, aucun doute sur le fait que le programme ait encore de beaux jours avec Hubert Davis qui a su confirmer son rôle de coach et de patron mais également un recrutement toujours aussi conséquent.
