Dans la nuit du 3 février 2025, après que les Dallas Mavericks et les Los Angeles Lakers aient bousculé la NBA, un autre trade qui était plus attendu a également fait sa part de bruit dans la grande ligue. En effet, dans un trade à trois équipes, De’Aaron Fox est trade à San Antonio, Zach LaVine rejoint les Kings, et les Bulls ont reçu Zach Collins ou encore Kevin Huerter. Après avoir eu le temps d’y réfléchir à froid, voici la conclusion que peuvent en tirer les fans des trois franchises.
Le trade du point de vue des Sacramento Kings
Les Kings ont reçu : Zach LaVine, Sidy Cissoko, 3 premiers tours de draft (2025 CHA, 2027 SAS, 2031 MIN), 3 seconds tours de draft (2025 CHI, 2028 DEN, 2028 own back).
Le départ de De’Aaron Fox est toujours difficile à accepter dans la capitale californienne.
Entre l’incompréhension d’un trade aussi rapide, le doute sur ses dernières performances et le front office qui hésitait à lui donner le supermax, l’avenir du renard était de plus en plus incertain. Bien que les dernières rumeurs étaient de plus en plus insistantes, peu de monde s’imaginait voir Fox avec un autre maillot que celui des Kings. En tout cas pas en pleine saison. Maintenant que le trade est passé, il faut dire au revoir à celui qui a porté la franchise durant de longues années et qui lui a permis de retrouver les play-offs.
En contrepartie, les Kings récupèrent Zach LaVine. L’ancien vainqueur du dunk contest était depuis longtemps dans des rumeurs l’envoyant à Sacramento, et c’est à présent chose faite. Avec une moyenne de 24 points cette saison, il est censé remplacer Fox au scoring. Bien que son niveau soit connu de tous et qu’il fasse une saison plus que correcte, le doute plane au sein de la communauté Kings sur la valeur de l’arrière et sa capacité à mener la franchise. De plus, on aura le droit à une nouvelle association avec DeMar DeRozan, et ce, sous les couleurs des Kings. L’inquiétude que cette équipe devienne un remake des Bulls est grande, tout comme la gueule de bois qui a accompagné les fans des Kings à leur réveil ce 3 février.
Dans ce trade, les Kings ont également accueilli un tricolore : Sidy Cissoko. Le jeune ailier n’a même pas eu le temps de finir son premier entrainement que les Kings l’ont transféré directement aux Wizards en échange du pivot lituanien, Jonas Valanciunas. Malheureusement pour le jeune Français, les sorciers ne lui ont pas fait confiance non plus en le coupant directement. On espère pour lui qu’il trouvera un endroit pour rebondir, même si une place en NBA semble s’éloigner de plus en plus.
Le problème de rotation ne s’est malgré tout pas résolu chez les Kings, et même au contraire, il a empiré. En effet, les Kings manquaient cruellement d’ailier et de pivot remplaçants. Maintenant, c’est au poste de meneur que le creux s’est installé. Avec les départs du renard et de Jordan McLaughlin, bien que ce dernier jouait très peu, il n’y a plus de meneur de métier dans cette équipe. Bien que Malik Monk puisse occuper ce poste, le manque d’un véritable ball handler pourra se faire ressentir.
Pour résumer, l’incompréhension la plus totale a atteint les fans des Kings avec ce trade. Avec l’arrivée de LaVine, les clefs du camion pourront être données à ce dernier, ou à Malik Monk. Sans oublier la présence de Domantas Sabonis ou encore de DeMar DeRozan. Bien que cette équipe ait perdu son meilleur joueur, son potentiel cinq majeur reste solide, et Sacramento reste un candidat pour les playoffs. Il ne reste plus qu’à voir les ajustements que le coach intérimaire Doug Christie pourra apporter et le GM décide enfin de rapporter des remplaçants dignes de ce nom.

Le trade du point de vue des Spurs
San Antonio reçoit : De’Aaron Fox, Jordan McLaughlin
Pour les Spurs, ce trade est une véritable réussite, car ils parviennent à se débarrasser de Zach Collins, qui avait été écarté de la rotation au cours de la saison. Sidy Cissoko, bien qu’apprécié par Pop, n’était pas un joueur majeur de cet effectif. Seul Tre Jones bénéficiait d’un temps de jeu conséquent en tant que meneur remplaçant, mais il n’aurait plus eu beaucoup de minutes derrière Fox et CP3. Les picks n’avaient plus une grande importance pour San Antonio, ayant déjà accumulé plusieurs choix de draft. Ce qui est particulièrement impressionnant dans ce trade, c’est que les Spurs réussissent à conserver leur noyau dur (Wembanyama, Vassell, Sochan, Kessler, Keldon et même CP3 et Barnes) tout en ajoutant un meneur de calibre All-Star à leur effectif.
Maintenant, Fox aux Spurs : qu’en penser ?
C’est un ajout exceptionnel, car San Antonio apporte un meneur All-Star à Victor Wembanyama et résout ainsi l’un de leurs problèmes majeurs de la saison dernière. Certes, les Spurs ont également signé Chris Paul, mais étant en fin de carrière, il n’aurait pas été un élément clé pour construire une dynastie avec lui. À l’inverse, Fox, à 27 ans, correspond parfaitement à la timeline des Spurs, et en plus, il souhaitait jouer à San Antonio. Il résout aussi un autre problème majeur : la gestion du 4e quart-temps, un moment délicat pour les Spurs. Fox étant l’un des joueurs les plus clutchs de la NBA, il apportera une stabilité dans ces moments cruciaux.
Concernant le fit avec Wembanyama, cela devrait bien se passer. Même si Fox n’est pas un shooteur d’exception à 3 points, Wemby lui créera des espaces, permettant à Fox de mettre à profit ses principales qualités : la vitesse, le shoot à mi-distance et la finition près du panier. L’ajout du pick-and-roll, qui devrait rapidement devenir une arme redoutable, est également un point fort, car Fox fait partie des meilleurs meneurs de la ligue dans ce domaine. Sa simple présence en tant que scoreur libérera également Wembanyama et Vassell de certaines responsabilités offensives.
Fox aux Spurs, sur le papier, c’est une réussite, surtout au prix auquel les Spurs l’ont acquis. J’ai personnellement hâte de voir ce que cela va donner sur le terrain, surtout après son premier match avec les Spurs face aux Hawks. Cela promet de belles années à venir pour les Spurs avec Fox et Wemby mais aussi Stephon Castle, Jeremy Sochan et Devin Vassell.

Le trade du point de vue des Bulls
Chicago reçoit : Zach Collins, Tre Jones, Kevin Huerter et leur propre pick de 2025
Il est assez clair que les Bulls sont les GRANDS perdants de ce trade, le résultat d’une politique sportive des plus catastrophiques depuis l’arrivée d’Arturas Karnisovas en 2020.
Malgré l’excellente saison individuelle de Zach Lavine (24,0 points, 4,8 rebonds et 4,5 assists à 111 de TS+ !), le GM lituanien n’a pas réussi à en tirer une grande valeur. Un phénomène qui avait déjà été vu cet été lors du trade d’Alex Caruso contre Josh Giddey. Comment est-il possible de ne récupérer qu’un seul pick et des fillers pour un joueur qui, s’il est surpayé (et encore, je suis ouvert au débat), est dans son prime et pourrait être une excellente 2e-3e option chez un contender ?
Et sur le pick de draft récupéré, parlons-en. Pour remettre un peu de contexte, il faut tout d’abord se souvenir que dans le sign-and-trade pour récupérer DeMar DeRozan en 2021, les Bulls avaient envoyé un pick protégé top 10 en 2025, qui devenait protégé top 8 en 2026 ou 2027, avant de se transformer en deux second tours si jamais il n’était toujours pas parti.
Donc Chicago a sacrifié son meilleur joueur pour récupérer son propre pick ?!
Un choix encore plus mauvais quand on sait qu’avec cette protection top 10, Chicago avait énormément de chances de conserver ce pick en cas de tanking. Avec le 8ᵉ pire bilan de la ligue actuellement, la franchise de l’Illinois avait 99,6% de chances d’avoir un pick dans le top 10, et 60,7% de chances d’avoir un pick dans le top 8 !
Alors oui, on peut comprendre qu’il n’y avait une pléthore d’offres pour Zach Lavine. Mais bon, il était quand même possible de récupérer davantage d’assets.
Je sais que les fans veulent un plan très précis. On est en train de tracer cette voie, on n’y est pas encore. On est dans une phase de transition et ce n’est pas fini. On est déterminé à construire une équipe compétitive sur la durée. On n’accepte pas d’être dans le ventre mou.
Arturas Karnisovas, via NBA.com
SI on veut être optimiste pour le futur, ce move va au moins permettre aux jeunes joueurs de se développer encore davantage. À commencer par Ayo Dosunmu qui réalise une bonne saison individuelle, avec des progrès au playmaking. Cela va également permettre de passer Coby White au révélateur, lui qui devrait avoir toutes les responsabilités offensives de la franchise. Cela pourrait également permettre à Matas Buzelis d’avoir plus de temps de jeu.
Ce trade vient au moins mettre fin au projet entamé il y a quatre ans avec le trade pour faire venir Nikola Vucevic (qui est toujours là, soit dit en passant). Karnisovas a enfin accepté de repartir sur un nouveau projet, tant celui actuel était voué à l’échec. Mais cette incapacité à capter la réelle valeur de ces joueurs pourrait bien mettre en péril sa position dans la franchise, pour le plus grand bonheur des fans.
Avec ces bêtises, on en viendrait presque à regretter le duo GarPax du côté de l’Illinois…
Avec cet échange, San Antonio s’affirme comme l’une des équipes les plus prometteuses dans le futur. À l’inverse, Sacramento et Chicago naviguent à vue en espérant trouver la voie à suivre. Leur point commun : ils ont tous les deux misé sur un duo DeRozan-Lavine pour être compétitifs…