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Timeline Warriors, les années 60

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La Timeline Warriors nous permet de suivre le parcours de la franchise de Philadelphie puis San Francisco. On s’intéresse surtout aux années 60, en partant de la saison 1960/61 à la saison 1969/70. Comme toujours dans cette période, les choses sont loin d’être simple et cela malgré la présence dans la Baie de certaines des plus grandes légendes du basketball. 

La star

Wilt Chamberlain a fait ses études au sein de l’université de Kansas, un état loin de toutes les franchises NBA de l’époque. De fait, il est un impossible pour une d’elles de faire de Wilt un choix de draft territorial. Red Auerbach des Celtics, tente de persuader Chamberlain d’étudier à Harvard. Ainsi, il est possible pour Boston de récupérer Chamberlain, mais le géant refuse la proposition. Ce choix territorial devient celui des Warriors, la NBA permet alors à Wilt de rejoindre le club de sa ville natale.

Les Warriors remportent le gros lot avec ce pivot de 2m16 qui devient immédiatement dominateur. Jamais personne jusque là n’a marqué autant de points et pris autant de rebonds dans l’histoire. C’est en toute logique qu’il devient MVP et Rookie de l’année, une première également. Les choses ne sont pas si roses pour autant, on découvre un jeune individualiste qui ne fait pas l’unanimité dans la ligue. Il convoque même des journalistes en fin de saison pour annoncer qu’il se retire de NBA. Le prodige prend des coups et cela le gêne, notamment contre Boston et Jim Loscutoff qui n’hésite pas à frapper Wilt dès que l’arbitre a le dos tourné. La réputation du géant pleurnichard débute ainsi pour Wilt.

Cependant, il se ravise et les Warriors peuvent rêver d’une avalanche de titres grâce aux talents incroyables de cet intérieur hors du commun. Wilt Chamberlain s’apprête à détruire la ligue, affichant des lignes de stats monstrueuses. Toutefois, il a un adversaire de taille à abattre, les Boston Celtics de Bill Russell. La rivalité entre ces deux pivots et la plus fameuse que cette époque peut offrir. Un duel aux allures de combat biblique, ou Wilt joue le rôle de Goliath.

Les statistiques sont alignées sur 75 possessions pour correspondre avec une rencontres se jouant sur 100 possessions. (NBA moderne) ©Getty Images

La saison 1960/61

Le coach des Warriors se nomme Neil Johnston, on le connaît bien dans la Baie puisqu’il est une légende de la franchise. Champion en 1956, l’ancien pivot est désormais aux commandes. Son entente avec Chamberlain est plus que houleuse, les deux hommes ne se comprennent pas. La motivation de Wilt en devient fluctuante au grand désarroi de ses partenaires. Malgré cela, et grâce à son talent et une équipe solide, Philadelphie remporte 46 succès.

En playoffs, ils doivent vaincre les Syracuse Nationals pour espérer passer à l’échelon suivant. Le trio composé de, Hal Greer, Larry Costello et Dolph Schayes s’impose dans la douleur, 3 victoires à 0. Une série plus disputée que ce que laisse penser le résultat final, chaque rencontre se termine sur un score des plus serré. Les Nats remportent ce tour grâce à une arme secrète qu’ils sont les seuls à posséder.

Syracuse a un atout dans sa manche et pas n’importe lequel, il mesure 2m21 et se nomme Swede Halbrook. Auteur de 13 points et 11 rebonds de moyenne sur un temps de jeu restreint, il prouve qu’il est un des rares à pouvoir gêner Wilt dans la raquette. Sans le stopper complètement, car le Stilt est dans ses standards, Halbrook apporte une pointe de répondant qui aide les siens à surmonter l’obstacle gargantuesque dressé devant eux. Une déception pour Philadelphie qui se voit éliminé après avoir connu les finales de conférence la saison passée.

Les statistiques sont alignées sur un match de 100 possessions. Plus de 36 minutes de jeu = 75 possessions, moins de 36 minutes = possessions alignées sur le temps de jeu. ©Getty Images

La légende

Des années difficiles du début des années 50, au titre de 1956 aux côtés de Neil Johnston, Paul Arizin a tout connu avec les Warriors. S’il est absent deux saisons entières pour servir dans l’armée en tant que Marines, le dur à cuir Arizin est lié depuis toujours à Philadelphie.

Rookie de l’année, deux fois meilleur scoreur, dix fois All Star et champion. Une carrière couronnée de succès qui peut devenir d’autant plus fructueuse grâce à ce nouveau duo qu’il forme avec Wilt Chamberlain. Cependant, il faut faire vite, car Arizin a 32 ans. Le temps passe et les athlètes de l’époque prennent leurs retraites bien plus tôt qu’aujourd’hui. Mais ce n’est pas l’âge qui empêche ce duo de tout casser sur son passage.

Les Warriors se délocalisent pour s’installer dans la baie de San Francisco. Un déménagement dont ne veut pas entendre parler Paul Arizin. Il décide de mettre un terme à sa carrière à 33 ans. Il ne quitte pas pour autant le monde du basketball et devient la vedette de la franchise du New Jersey, les Camden Bullets en EBA. Avec eux, il est MVP en 1963, et gagne le titre en 1964. Paul Arizin préfère jouer dans une ligue mineure plutôt que de de s’éloigner de l’Est du pays. Une décision louable, mais qui a un impact direct sur les performances de son équipe, à cette époque, les stars ne se remplacent pas facilement.

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La saison 1961/62

Le courant ne passe plus entre Neil Johnston et Wilt, on décide alors de convoquer un des plus grands coach du pays. Frank McGuire débarque de NCAA pour driver l’équipe et apporter ce qu’on annonce comme une révolution. Soucieux de garder sa réputation de vainqueur, il trouve un deal avec Chamberlain. Ce dernier est encouragé à se goinfrer de ballon tant que cela permet de gagner des rencontres. La formule fonctionne et les Warriors remportent 49 victoires. McGuire pour être certain de ne pas perdre, décide de laisser Wilt sur le parquet en permanence.

Chamberlain passe alors plus de 48 minutes sur le terrain, joue un nombre de possessions inimaginable et affiche des stats hors norme. Cependant, malgré 50,4 points par match, les Warriors sont loin d’être la meilleure attaque de la ligue. Prévisibles, ils peinent à dominer les grosses écuries, fort avec les faibles, faible avec les forts. Philadelphie se débarrasse de Syracuse amoindrit au premier tour des playoffs. Dolph Schayes est vieillissant, Hal Greer est absent au premier match et le colosse Swede Halbrook a disparu on se sait pas où ? Une victoire compliquée, sur le score de 3 manches à 2, qui n’augure rien de bon pour la suite.

Pourtant, les Warriors accrochent sérieusement les Celtics en finale de conférence. Bien aidé par Paul Arizin et Tom Meschery, Wilt et les siens s’inclinent au bout de sept rencontres. D’ailleurs, dans le dernier match, il faut un tir au buzzer de Sam Jones pour voir s’imposer Boston. Les Warriors hurlent au scandale, il semble que ce tir ne soit pas valide. Red Auerbach s’explique et confirme que le chronomètre est peut-être parti un peu tard, quel roublard ce Red.

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Le rookie russe

Tom Meschery de son vrai nom Tomislav Nikolaïevitch Metcheriakov, est un américain né en Chine de parents russes. Nous sommes à peine à son nom de famille que déjà tout est improbable. Il en est de même pour l’ensemble de sa vie qui est des plus rocambolesques. Impossible pour moi de tout raconter à son sujet ici.

Ce poste 3/4 ne fait pas dans la poésie. Pourtant il est l’auteur de nombreux recueils de poèmes qu’il présente encore aujourd’hui sur sa chaîne Youtube et qui sont quasiment tous en rapport avec le monde du sport. Rien de plus normal quand on sait que parmi ses ancêtres figure l’illustre Léon Tolstoï.

Il n’est sûrement pas la plus grande légende des Warriors mais il a suffisamment marqué son temps pour que la franchise décide de mettre son numéro 14 sur le logo lors de la saison 1971/72. C’est un pilier de l’équipe pendant les années 60, avant qu’il ne parte faire une pige du côté des Seattle SuperSonics.

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La saison 1962/63

La franchise est vendue à Franklin Mieuli pour la somme de 850 000 dollars et déménage à San Francisco. Dorénavant, les Warriors sont une équipe de la conférence Ouest. On sait que Paul Arizin ne suit pas le mouvement, mais il n’est pas le seul à ne pas vouloir vivre en Californie. Tom Gola, autre pilier du club, demande son transfert et Frank McGuire décide en bon New-Yorkais de ne pas faire le voyage. Le coach en profite pour se retirer de NBA, la révolution McGuire n’aura pas lieu. L’homme habitué à la rigueur de la NCAA s’est vu un brin échaudé par le Far West qu’est la NBA à cette époque.

Les pertes sont lourdes et malgré un Chamberlain toujours aussi insatiable et boulimique en attaque, la tâche demeure trop difficile. Les Warriors terminent la saison avec seulement 31 victoires et ne participent même pas aux phases finales. Il manque un coach à Wilt, quelqu’un susceptible de canaliser la bête et de lui faire ouvrir les yeux. S’il continue d’être un trou noir offensivement, jamais son équipe ne pourra prétendre au championnat.

Bob Feerick, remplaçant de McGuire, n’est pas cet homme. Mais, il se peut aussi que les Warriors aient trop perdu dans cette délocalisation et qu’il se voient dans l’incapacité de reconstruire autour de Chamberlain. Pour ne rien arranger, son contrat faramineux donne peu de marge de manœuvre à sa franchise déjà en proie à des difficultés financières.

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La saison 1963/64

Lorsque la draft se profile, on décide de choisir un intérieur pour combler les trous laissés après le déménagement. C’est donc Nate Thurmond qui vient renforcer l’effectif de la Baie. Cependant, il est encore un frêle rookie qui doit prendre son mal en patience sur le banc et c’est Wayne Hightower qui débute les rencontres en compagnie de l’ogre Chamberlain. Le nouvel entraîneur est un ancien joueur, il s’agit d’Alex Hannum. Sans doute le coach le plus important dans la carrière de Wilt.

Avec son fort tempérament, il réussit à faire comprendre au Stilt qu’il est essentiel de changer sa façon de jouer. Pour le moment la tâche reste compliquée, mais il y a du mieux. Wilt enlève ses œillères et se voit être plus impliqué collectivement. Les résultats se font sentir, bien qu’encore imparfait, Chamberlain mène les siens en playoff aux termes d’une saison à 48 victoires.

Premiers à l’Ouest, les Warriors se retrouvent d’emblée qualifiés pour la finale de division qu’ils remportent en sept manches face aux Saint-Louis Hawks. Pour la première fois, les Warriors de Chamberlain participent aux finales NBA. L’apport du pivot star de San Francisco chute de 37 points à 29 dans cette finale. Le rouleau compresseur Bostonien a fait son œuvre et fait déjouer toute l’équipe des Warriors. Victoire 4 à 1 de Bill Russell et ses Celtics.

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Le sixième homme

On le surnomme « The Destroyer » pour sa capacité à défendre le fer et à coller des bourre-pifs à tout va. Pourtant, on parle ici d’un petit meneur de seulement 1m83. Al Attles, est le seul joueur à passer toutes les années 60 dans l’effectif des Warriors. Il fait même bien mieux que cela, puisqu’il devient par la suite coach/joueur puis entraîneur à temps plein.

Lorsqu’il devient coach, il ne perd pas ses bonnes habitudes. Régulièrement, il continue de se taper avec les joueurs de l’équipe adverse, son sobriquet de destructeur n’est en rien exagéré. Avec ses costumes, sa barbe et son afro, il affiche un swag infini, Attles est un personnage. C’est aussi un entraîneur victorieux qui mène les Warriors de Rick Barry au titre en 1975. Il est encore possible de l’apercevoir de nos jours dans les tribunes lorsque les Dubs jouent à domicile. Al Attles a occupé tous les postes imaginables dans l’organisation des Warriors, il en est salarié depuis 62 ans, un record absolu.

Son maillot est suspendu au plafond du Chase Center et le Hall of Fame lui a donné les plus fameuses distinctions. Al Attles, sans être un joueur star, est une des plus grandes légendes des Warriors.

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La saison 1964/65

Le déménagement est définitivement lourd de conséquences pour les Warriors. Ils ne trouvent pas leur public, l’affluence dans le stade est insuffisante et provoque de graves difficultés de trésorerie. Le contrat de Wilt est désormais problématique et ce dernier commence à avoir le mal du pays. Mieux payé que tous le reste de l’effectif réunit, il faut le transférer pour conserver la franchise à flots. C’est chose faites au mois de janvier, les Syracuse Nationals devenus Philadelphia Sixers récupèrent Chamberlain. Les Warriors reçoivent, Paul Neumann, Connie Dierking et Lee Schaffer, des anonymes aujourd’hui, mais des bons joueurs de cette époque malgré tout.

Le trade de Chamberlain, permet d’installer de façon durable le jeune Nate Thurmond au poste de pivot. Encore en rodage, il s’impose dans la raquette et aligne 18 points et 18 rebonds de moyenne après le départ de son ami Wilt. Bien évidemment, les résultats sont catastrophiques. Enfin, pire qu’il ne l’était déjà est plus exact. Car Wilt a quand même joué 38 rencontres pour les Warriors cette année-là avec un bilan de 11 victoires pour 27 défaites. Sans lui, c’est 5 victoires pour 37 défaites. Le choc est rude, c’est une saison à oublier.

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La saison 1965/66

Après une saison catastrophique, les Warriors trouvent de quoi se consoler avec la Draft. Il dispose des choix un et quatre, de quoi sérieusement se renforcer pour l’année à venir. Cependant, la loterie est une science hasardeuse en ce temps-là. C’est le pivot de la faculté de Davidson, Fred Hetzel, qui est choisi en premier. Hetzel est un intérieur qui tourne à 27 points et 15 rebonds de moyenne, mais qui ne mesure que 2m03. Une taille sans doute peu gênante sur le circuit universitaire, mais en NBA cela ne passe plus désormais. On le change de poste, il se mue en un combo ailier sur les postes 3 et 4, son rendement n’est pas celui d’une star même s’il progresse au fil des ans.

Le quatrième choix est lui une réussite avec la vedette de Miami, Rick Barry. D’emblée, il devient le franchise player des Warriors grâce à un talent de scoreur digne des plus grands. Il obtient le titre de Rookie de l’année avec presque 26 points et 11 rebonds de moyenne. San Francisco reprend des couleurs et parvient à remporter 35 victoires, c’est un peu court pour espérer les playoffs, mais on se dit que l’avenir peut être plus radieux.

Nate Thurmond confirme son statut de rebondeur et défenseur élite, Rick Barry est une machine en attaque, ce duo complémentaire peut porter la franchise. L’effectif manque encore de profondeur et il y a embouteillage sur les lignes arrière, mais les bases sont là. Cette saison, c’est aussi la dernière d’Alex Hannum avec les Warriors. Il a un job à finir avec Wilt Chamberlain, il le retrouve à Philadelphie pour enfin lui faire comprendre comment maximiser son talent. Ils deviendront champions ensemble en 1967, de quoi avoir des regrets pour les Warriors.

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La tour de contrôle

Nate Thurmond est un des joueurs iconique des années 60. Pour en savoir plus sur son parcours, je vous propose l’épisode #8 de la série Run & Gun, « Nate Thurmond, l’art de défendre » (temps de lecture, +/- 10 minutes).

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La saison 1966/67

Les Warriors adorent courir, ils trouvent le coach parfait avec Bill Sharman. Il n’est pas un adepte des entraînements, les joueurs viennent faire quelques lay-up et faire quelques tirs. Ils sont contraint de faire un peu de gymnastique pour garder la forme, des exercices de souplesse peu exigeants. Par contre, on y parle du match du soir, on met en place une tactique et cela est obligatoire pour tous. Bill Sharman aime le jeu basé sur la course et il ne le prend pas à la légère.

Le bilan est en progression avec 44 victoires. Le recrutement est discret, mais malin, avec la venue de Jeff Mullins qui arrive des Saint-Louis Hawks. Bill Sharman n’hésite pas à mettre Rick Barry au centre de l’attaque et le jeune prodige régale avec plus de 35 points par rencontre. Après Wilt Chamberlain, les Warriors tiennent à nouveau dans leur rang le meilleur scoreur de la ligue.

En playoffs, San Francisco commence fort en s’offrant le scalp des Los Angeles Lakers. Elgin Baylor, ne parviens pas à faire oublier l’absence de Jerry West et les pourpres et ors s’inclinent 3 à 0. En finale de conférence, c’est la recrue aux oreilles en forme de feuille de chou, Jeff Mullins, qui sort de sa boîte et fait regretter aux Hawks de ne pas lui avoir fait plus confiance. Les Warriors s’imposent 4 manches à 2. Le parcours est parfait et en finale on doit faire face à une vieille connaissance.

Wilt Chamberlain est partie de la Baie avec une réputation de soliste égoïste et pleurnichard. Il revient avec les Sixers en joueur d’équipe absolu transformé par Alex Hannum et ses partenaires. Dorénavant, il tire moins et plus efficacement, il ouvre les yeux et passe le ballon au coéquipier démarqué. Le résultat c’est 68 victoires en régulière et une finale injouable pour les Warriors. Pourtant, Nate Thurmond tourne à 15 points, 27 rebonds et Rick Barry score 41 points en moyenne. Mais la défense des Sixers tient le premier à 35 % de réussite et le second à 40 %. Philadelphie était juste intouchable en 1967.

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La saison 1967/68

Coup de tonnerre à San Francisco. Rick Barry claque la porte échaudée par le non-versement de ses primes. Il devient alors le premier joueur de NBA à rejoindre la ligue concurrente, l’ABA. Barry ne part pas loin, puisqu’il intègre la franchise des Oakland Oaks qui lui ont dressé un véritable pont d’or. Les critiques sont nombreuses, mais l’homme reste droit dans ses bottes en assumant son choix sans remords. Pour le remplacer, les Warriors achètent les droits de l’ailier Rudy LaRusso aux Detroit Pistons.

Malgré la fuite de leur star, le bilan demeure quasiment identique avec 43 victoires. Les Saint-Louis Hawks et les Los Angeles Lakers ont retrouvé des couleurs et domine à nouveau. Pourtant, au premier round, les faucons s’effondrent face à une équipe qui doit composer avec l’absence de Nate Thurmond. Les Warriors viennent de réaliser un upset sur le leader de l’Ouest.

En finales de conférence et toujours privés de leur pivot, les Warriors s’inclinent 4 à 0. Jerry West est cette fois bien présent, et il est en très grande forme. Le meneur des Lakers affiche une moyenne de 33 points à 61 % de réussite sur la série, le logo est en feu. Elgin Baylor revanchard, le seconde parfaitement avec 30 points et 17 rebonds par rencontre. Un parcours surprenant au goût amer, Nate Thurmond, encore blessé a terriblement manqué à son équipe.

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La saison 1968/69

La valse des coachs continue et voit Bill Sharman être remplacé par son assistant George Lee. L’ancien Celtics répond lui aussi aux sirènes de l’ABA et rejoint les Los Angeles Stars. La NBA prend du volume et elle comprend désormais 14 équipes. Les Warriors ne se sont pas renforcés pendant l’été et alignent quasiment la même équipe. La défense reste correcte, mais l’attaque et parmi les plus faibles de la ligue. Jeff Mullins et Rudy LaRusso sont les deux artilleurs de service. Malheureusement, derrière eux c’est plus compliqué avec des joueurs peu efficaces.

Avec 41 victoires, San Francisco conserve malgré tout leur troisième place à l’Ouest. Un spot qui en fait les futurs adversaires des Los Angeles Lakers de Wilt Chamberlain. Le trio, LaRusso, Mullins et Thurmond tient en échec le Big Three de L.A qui à un gros retard à l’allumage. Cependant, une fois la machine lancée, elle est inarrêtable. Quatre succès consécutifs des Lakers éliminent logiquement les joueurs de la Baie de la course au titre. Le dernier match est un blow-out de plus de 40 points. Jeff Mullins et les Warriors sont dans le flou total avec seulement 36 % de réussite sur la série.

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La saison 1969/70

La dernière campagne des Warriors dans cette décennie est un véritable cauchemar. Tout d’abord, Nate Thurmond retrouve une fois de plus le chemin de l’infirmerie au bout de 43 matchs, il est out pour la saison. Le coach George Lee est remercié après 52 rencontres avec un bilan de 22/30. Avec Thurmond, les Warriors étaient encore à l’équilibre, sans lui c’est la débandade. Al Attles endosse le costume d’entraîneur/joueur, mais ne peut empêcher la catastrophe en cours. San Francisco termine l’année avec seulement 8 victoires pour 22 défaites.

Pourtant, l’intersaison a été bonne avec la signature de Jerry Lucas. Sur le papier c’est un gros coup, mais l’ailier fort est en proie à d’importants soucis personnels qui minent sa carrière depuis de nombreuses années. Pour en savoir plus, voici l’article « Jerry Lucas, double double et double vie ». Son apport est statistiquement considérable, son impact est par contre lourdement critiqué dans la Baie. On se moque de lui et de son incapacité à tenir le paquebot Warriors à flot.

Au final, c’est 30 victoires sur l’ensemble de la saison et pas de qualification pour les playoffs. Une fois de plus c’est une année noire à oublier pour cette équipe qui stagne depuis le départ de Rick Barry.

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Le bilan des Warriors

Les Warriors souffrent d’un grand manque de stabilité dans cette décennie. Le passage de l’Est à l’Ouest leur font perdre Paul Arizin, les problèmes de finances font partir Wilt Chamberlain puis Rick Barry. Comment survivre dans la ligue quand tout vos joueurs majeurs disparaissent. Pourtant, ils se hissent par deux fois en finale. C’est un joli exploit compte tenu du contexte de l’époque et de la densité de la conférence Ouest qui comprend de grosses écuries avec les Lakers et les Hawks.

L’autre grande star des Warriors, Nate Thurmond, se blesse régulièrement et souvent au mauvais moment. Des absences qui empêchent son équipe de confirmer de belles saisons. Les Warriors font les montagnes russes, oscillant entre le bon, le moyen et le médiocre. Toutefois, c’est également le destin de nombreuses organisations pendant les années 60. Maintenir l’excellence est le plus gros défi auquel sont confrontées les franchises lors de cette période.

Wilt Chamberlain arrive en 1959, il devient un véritable phénomène. Le soliste trouve un coach capable de gérer son ego aussi grand que lui avec Alex Hannum. L’association de ses deux personnages aboutit à un titre, mais malheureusement sous les couleurs des Philadelphia Sixers. L’histoire, avec un peu plus de réussite, aurait pu être tout autre si c’est deux là étaient restés dans la baie. Les années 70 se profilent, le trio Lucas, Mullins, Thurmond a des choses à se faire pardonner, le salut ne viendra pas d’eux mais cela c’est une autre histoire.

Timeline Warriors

Richard DRIE

43 ans - Rédacteur - Contrairement à ce qui se raconte, je n'ai pas côtoyé George Mikan. Mais je m'efforce de raconter du mieux que je peux l'histoire de la NBA. Avec un gros penchant pour les années 60 et 70. Le bon vieux temps des moustaches et des shorts courts.

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