À Kaunas, Sylvain Francisco n’est plus seulement un très bon joueur. Le meneur français enchaîne les performances de très haut niveau et s’impose comme le meilleur meneur de l’EuroLeague sur ce début de saison. Impact statistique, régularité et leadership : le Français coche toutes les cases.
Les nombres confirment ce que les yeux voient. Sylvain Francisco domine des catégories clés de la compétition. Le meneur français affiche la meilleure évaluation moyenne de l’EuroLeague (21,1). À cela s’ajoute une bonne production offensive, avec 7,1 passes décisives de moyenne, meilleur total de la compétition cette saison, et plus de 17 points par rencontre, ce qui fait de lui l’un des rares arrières dominant à la création au scoring et l’efficacité.
Mais ce qui impressionne le plus, c’est la régularité. Francisco a inscrit au moins un tir à trois points dans 36 de ses 37 derniers matchs d’EuroLeague et reste sur dix rencontres consécutives avec une évaluation à deux chiffres. Dans une compétition où la pression, les déplacements et la densité défensive rendent chaque soirée différente, cette constance est un marqueur fort de maturité.
Même pas peur
Le match face au Real Madrid restera comme l’un des grands moments de la saison. Dans une affiche ultra-offensive conclue sur un succès madrilène in extremis (100-99), Sylvain Francisco a livré une prestation majuscule : 33 points, 11 passes décisives et 37 d’évaluation. Une performance XXL.
Mené une grande partie de la rencontre, le Zalgiris est revenu en trombe lors d’un quatrième quart-temps totalement fou, au cours duquel les deux équipes ont combiné 75 points, frôlant un record historique. Francisco a alors pris feu : 24 de ses 33 points ont été inscrits après la pause, dont deux tirs primés dans les dix dernières secondes, pour maintenir Kaunas en vie jusqu’au bout. Sorti pour cinq fautes, il a quitté le parquet sous l’ovation du public madrilène. Le Français a marqué les esprits, malgré la victoire finale du Real.
Le goût des fins de rencontres
Ce qui distingue Francisco cette saison, c’est sa relation particulière avec le money-time. Quand le match se tend, quand les possessions pèsent plus lourd, le ballon finit presque toujours dans ses mains. Et il ne tremble pas.

Contre Baskonia, il a compilé 23 points, 11 passes et 32 d’évaluation, en prenant le contrôle total du dernier quart-temps, remporté 28-13 par le Zalgiris. “C’est mon quart-temps, je sais où je peux être efficace pour mon équipe”.
Cette capacité à décider se vérifie aussi émotionnellement. De retour à Paris, dans une Adidas Arena pleine, face à son ancien public, Francisco n’a montré aucune hésitation. Auteur de 26 points, 5 passes et 11 fautes provoquées, il a répondu coup pour coup à un Nadir Hifi incandescent. Un panier acrobatique avec la faute, puis une interception décisive, ont scellé le sort du match (108-105).
Le moteur de Zalgiris
Grâce à son meneur, le Zalgiris Kaunas reste solidement accroché au top 10 de l’EuroLeague (9 victoires, 7 défaites). Francisco est le point d’équilibre de cette équipe : gestion du tempo, lecture des aides, capacité à mettre en valeur ses intérieurs comme ses shooteurs, tout en assumant ses responsabilités au scoring quand il le faut.
Son leadership dépasse le simple cadre statistique. Il parle peu, mais agit beaucoup. Il impose un rythme, sécurise les fins de match et incarne l’identité compétitive d’un club qui vit pour le basket. Une influence essentielle dans une équipe qui vise clairement les playoffs.
La référence au poste
Élu MVP du mois d’octobre, Sylvain Francisco bénéficie désormais d’une reconnaissance officielle à l’échelle continentale. Lui-même reste lucide : “le jeu ralentit pour moi, je vois mieux les choses. Mais l’objectif, ce sont les playoffs et le Final Four”.
À ce stade de la saison, le constat est sans appel. Aucun meneur en EuroLeague n’affiche un tel mélange de constance, d’impact et de sang-froid dans les moments clés. Sylvain Francisco n’est plus un outsider brillant ni une belle histoire française en Europe. Il est devenu la référence à son poste, un patron du jeu européen, dont chaque sortie confirme un peu plus le statut.






