Spencer Dinwiddie

Spencer Dinwiddie, y’a pas que les All-Star dans la vie

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En NBA, il y a les stars et les autres. Qui sont les autres ? Des roleplayers, des rookies, des garbage men, des lieutenants. Aujourd’hui, on va porter notre attention sur l’un de ces lieutenants, pas assez dominant pour être une star mais trop fort pour être tout le reste. Ainsi, je me dois de vous parler du meilleur numéro 26 de tous les temps, désolé Kyle Korver. L’homme qui a fait du quartier de Brooklyn sa maison, parfois critiqué, souvent remercié, un joueur unique en son genre, je parle évidemment de Spencer Dinwiddie.

Born in L.A., raised in Brooklyn

Lorsqu’il pose ses valises dans la Grosse Pomme en décembre 2016, la carrière de Spencer Dinwiddie ne commençait pas sous les meilleures auspices. 46 matchs en 2 ans avec les Pistons (drafté en 8ème position du second tour 2014, en provenance de Colorado) 13 minutes de moyenne par match et des statistiques faméliques. Baladé entre le banc et la G-League, le combo-guard finira transféré anonymement à Chicago à l’été 2016, avant d’être coupé avant même le début de la saison.

Sean Marks, alors GM des Nets depuis seulement 9 mois, tente le pari. Ne pouvant pas bénéficier de la draft pour reconstruire son équipe, le néo-zélandais essaye de déceler du potentiel chez les joueurs rejetés trop vite de la Grande Ligue. Au final, on peut dire qu’il a eu du nez. En effet, de fil en aiguille, de step-back en passes décisives, Spencer va se trouver une place de plus en plus importante dans l’effectif de Kenny Atkinson. Il fera partie intégrante de l’équipe emblématique de 2018-19 et régalera le Barclays Center de nombreuses années.

Avec l’arrivée de KD, Kyrie puis plus tard de James Harden, les Nets vont entrer dans une période de troubles qui démantèlera complètement l’équipe mise en place par Kenny Atkinson. Dinwiddie en fera les frais, pas conservé par Brooklyn à l’été 2021. Après un passage compliqué du côté des Wizards, il va aller se refaire une santé dans le Texas, aux côtés de Luka Doncic, avec qui il connaîtra le succès en playoffs en 2022. Enfin, comme un symbole dans le marasme accompagnant la fin de l’ère KD-Kyrie, Spencer Dinwiddie fera son retour à Brooklyn, dans le trade impliquant Irving. Aujourd’hui, il a retrouvé sa place de titulaire au sein de l’effectif des Nets !

De la mène, du clutch et des isos

Mais Spencer Dinwiddie ce n’est pas qu’une histoire atypique en NBA. En effet, le natif de Californie peut se targuer de posséder une palette offensive extrêmement polyvalente, bien au dessus de la moyenne de la ligue. Capable de scorer sur les trois niveaux de manière efficace, Spencer excelle en isolation (Dans le top 10 de la Ligue en points per play en isolation depuis son retour à Brooklyn), en C&S mais aussi en pénétration quand c’est nécessaire. Il possède également certains moves fétiches, comme son step back à 45° ou son fake lay-up façon Rajon Rondo (mon coup de coeur personnel). Il n’est pas rare de me voir m’emporter quand je le vois en rentrer un d’ailleurs.

Cependant, il serait réducteur de limiter Dinwiddie à son rôle de scoreur, tant il sait briller par son talent à la mène. Souvent critiqué par les fans des Nets (dont je fais partie) pour sa tendance à trop souvent monopoliser la balle, force est de constater que les mènes de Spencer sont efficaces. Il fait effectivement partie des joueurs avec le plus de points marqués en moyenne lorsqu’ils sont porteurs de balle lors d’un pick and roll, notamment via des lobs dont il a le secret. D’un point de vue statistique, placé en meneur pur, le numéro 26 tournait à plus de 9 passes décisives lors de son retour à Brooklyn en 2022-2023, 4ème dans la ligue dans ce domaine lors de ce stretch.

Enfin, il est important d’évoquer une facette difficilement quantifiable de son jeu, c’est son côté clutch. Nous pouvons bien sûr citer son game-winner au buzzer avec Dallas et ironiquement, face aux Nets, mais nous pouvons aisément faire une longue compilation des énormes paniers clutchs régulièrement envoyés par Spencer Dinwiddie dans le money-time des matchs qu’il dispute. Et ne vous étonnez pas si vous voyez les fans de Brooklyn demander à ce qu’il reçoive le ballon dans les fins de matchs, tant il semble exceller dans ce domaine.

Une personnalité complexe, mais un joueur attachant

Je tenais à finir en parlant de la personnalité de Dinwiddie, que je trouve très intéressante. Citons les quelques aspects étranges de sa carrière, comme son beef avec Kyle Kuzma, son intérêt prononcé pour la crypto-monnaie ou encore sa fameuse cagnotte/sondage pour laisser les fans décider de sa prochaine équipe. Toujours très pertinent et réfléchi dans ses réponses aux questions des journalistes, SD est un plaisir à écouter en interview, faisant preuve de profondeur dans ses réponses et de patience quand aux explications qu’il fournit. Sans langue de bois, ses interventions médiatiques sont un vent de fraicheur dans une NBA où les joueurs sont parfois un réel calvaire à interroger.

Côté humain, pas grand chose à critiquer chez lui. Il a toujours fait preuve d’une énorme reconnaissance envers ses coachs, coéquipiers et équipes (lorsque ceux-ci se comportaient bien avec lui, cela va de soi). Stan Van Gundy, Kenny Atkinson ou encore le FO des Nets ont tous été élogieux à son égard, tant sur le plan sportif que relationnel. Surtout qu’un lien très fort le lie avec les Nets. Depuis le déménagement à Brooklyn, c’est l’un des joueurs les plus mémorables de la franchise. Et Dinwiddie doit aussi beaucoup aux Nets. Il le dit lui même :

« J’aurais toujours une dette envers Brooklyn pour m’avoir donné cette opportunité. »

Enfin, notons que Spencer a, en parallèle de ses activités de basketteur, ouvert une fondation avec sa famille, avec pour but de soutenir les enfants des quartiers défavorisés à s’épanouir dans leur futur, en venant en aide à leur famille. Ça fait toujours plaisir à savoir, surtout par les temps qui courent.

Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Spencer Dinwiddie ne laisse généralement pas indifférent. Avec son parcours atypique, ses qualités de joueur réellement appréciables et son tempérament complexe, il est un visage unique parmi tant d’autres dans la Grande Ligue. Son histoire n’étant pas forcément très connue, j’espère que cet article vous aura permis d’en apprendre un peu plus sur lui. Trop souvent critiqué injustement, c’est loin d’être l’un des meilleurs de tous les temps mais je trouve qu’il mérite que l’on s’intéresse un peu à lui. Et puis s’il vous prend l’envie après avoir lu, d’aller mater ses highlights voire même d’acheter son maillot, pas d’inquiétude, c’est normal.

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19 ans - Brooklyn Nets | rédac | Blake Griffin, les Nets, bref des tomars, du flow mais surtout de la malchance. @sami_abdt sur Twitter (ou X si vous voulez)

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