Jeremiah Fears est un guard venant tout droit de l’Oklahoma où ce dernier à réalisé une plutôt belle saison avec 17 points, 4 rebonds, 4 passes et 1,6 interceptions par match. Des pourcentages un peu inquiétants et un style de jeu très particulier mais l’arrière de l’Oklahoma a réussi à se faire remarquer grâce à son jeu de drive et son playmaking. Regardons aujourd’hui pourquoi Jeremiah Fears crée autant de débats dans le monde du scouting.

 

Le scoring de Jeremiah Fears

Le point majeur de son jeu c’est le drive. Jeremiah Fears est un scoreur très porté sur ce mode d’attaque. C’est d’ailleurs le gros point fort de son jeu. C’est un joueur considéré comme « petit » (1m93) et assez léger. Il a un excellent premier pas combiné avec un très gros handle. Changement de direction, changement de vitesse, un ballon qu’il garde bien bas. Il arrive très bien à passer son joueur sur isolation ou bien derrière un écran. 

On observe également quelques flashs de décélération sur ses drives, un skill toujours important à ajouter à la palette d’un driver. Son « body control » est excellent, il arrive bien à mettre ses adversaires sur ses hanches et lorsqu’il le fait, il est quasiment inarrêtable car il réussit à bien garder son équilibre et à garder son dribble en vie. Son handle est bien un handle de création, car il va créer du décalage. 

Cependant si on doit continuer de parler de son drive, on doit forcément parler de son manque de verticalité. Jeremiah Fears est ce qu’on appelle un « below the rim athlete », c’est à dire un athlète qui ne va pas souvent dunker ou finir « au dessus » du panier mais qui va donc finir en dessous. Il est forcément plus compliqué pour lui de scorer dû à sa verticalité mais pas seulement. 

Lorsqu’il arrive au panier, il a également tendance à chercher le contact. Il prend pas mal de fautes et va donc beaucoup sur la ligne. Toutefois, ce dernier a tendance à exploser au contact (on rappelle qu’il est petit mais également léger). Clairement un autre attribut qui n’est pas à son avantage, surtout lorsqu’il débarquera dans la Grande Ligue où les athlètes sont encore meilleurs qu’en NCAA. 

Son pourcentage au cercle est pour le moins inquiétant, 53% de réussite pour une fréquence de 35% (80e centile). Avec Jeremiah Fears, la rim pressure ne sera jamais un problème. Le problème sera en revanche son efficacité dans cette zone. Car 53% en NCAA c’est déjà assez moyen, alors en NBA, là ou l’accès au cercle sera plus difficile, la protection de cercle bien meilleur, c’est une autre histoire.

Au niveau du jeu intermédiaire (le short mi distance). Il tente 18,6% de ses tirs dans cette zone, pour une réussite de 36% seulement (41e centile).

Clairement pas encore exceptionnel mais au moins il y a du volume. Il a les capacités pour avoir plus de réussite surtout qu’il est un très bon shooter de lancer franc et possède un bon toucher de balle (85% de réussite sur la ligne des lancers cette saison, 85e centile) et surtout un free throw rate de 51,8%, c’est dans le 92e centile ! 

C’est également un bon joueur de transition, 17% de fréquence et 63% de réussite lorsqu’il court en transition. Sa combinaison d’explosivité, de vitesse fait de lui un joueur sur lequel il faut compter lors de ces séquences de projection rapide. 

On a donc un joueur qui est un excellent driver, élite pour prendre des fautes et aller sur la ligne et également élite pour les convertir. On va désormais s’intéresser à l’éléphant dans la pièce. Le shoot. 

Jeremiah Fears a terminé la saison NCAA à 28% à 3 points. C’est dans le 26e centile. Le volume est en plus assez élevé avec 130 tirs tentés sur la saison. Son pourcentage est assez mauvais, pourtant c’est paradoxale car l’indicateur lancer franc est bon, la mécanique n’est pas forcément cassée, mais ça ne rentre pas. Il est toutefois à 36% en catch and shoot. Le pull up, lui, bloque énormément. Avec sa mécanique plutôt bonne, le pourcentage au lancer, et le fait qu’il soit encore jeune, le shoot devrait rentrer plus régulièrement en NBA.

Jeremiah Fears
Jeremiah Fears sera-t-il un lead guard en NBA ? Crédit : Kevin Jairaj-Imagn Images

Cela dit, il semble encore trop faible pour qu’il soit vraiment respecté. Beaucoup d’équipes passeront sous les écrans sur pick and roll car son shoot ne sera pas craint. Cela lui rendra l’accès au cercle plus difficile. C’est pour moi le problème dans son jeu. S’il est juste un shooter moyen en NBA, il aura du mal à s’imposer comme un gros titulaire avec du temps de jeu, surtout vu l’autre problème de son jeu offensif. 

Son rôle off ball. Oui c’est un bon catch and shooter en NCAA, mais à part ça ? Pour l’instant y’a pas énormément de cut, il ne sera pas forcément respecté  à 3 points, pas intéressant en poseur d’écran. Donc comment faire ? Comment l’utiliser ? Cela sera un gros problème pour moi en NBA. Comment faire avec un joueur qui requiert autant de ballons, qui ne sera pas forcément très productif en NBA et qui a un rôle off ball qui sera relativement compliqué ? 

Jeremiah Fears est donc un joueur avec de gros redflags au scoring mais avec du potentiel. Mais celui-ci ne se trouve pas uniquement dans son scoring mais également dans le passing. 

En NBA, Fears aura le rôle le plus difficile, celui de lead guard. Un porteur de balle à très haut usage. 

Le passing de Jeremiah Fears

Jeremiah Fears est un bon passeur. On peut voir des flashs de création par la passe ou il réussi à exploiter lui même le décalage qu’il créé avec une belle passe. Mais pour l’instant, il ne s’agit que de flashs. 

En revanche, le passing de connexion existe déjà. Il est capable de trouver le joueur ouvert, de faire vivre le décalage et de faire les bonnes lectures.

Son arsenal de passes est assez varié, du drive and kick, de la passe lobée sur pick and roll, des bounce pass sur des cut, pas beaucoup de passe à une main, surtout à deux mains pour les longues passes un peu difficiles. On a un passeur volontaire avec un énorme usage (31%, c’est le 98e centile) avec un assist ratio de 18%, ce qui le place dans le 66e centile à sa position.

Pas mal de pertes de balles également (18% de TOV, 22e centile). Mais pour son usage assez impressionnant, son nombre de pertes de balles n’est pas très alarmant. Les joueurs qui ont beaucoup le ballons et qui ont également tendance à passer la balle vont forcément perdre plus de ballons. 

Sur pick and roll, on peut voir quelques belles lectures sur la passe, son handle l’aide beaucoup dans les petits espaces et lui permet de gagner quelques secondes pour faire la bonne lecture. Il faudra qu’il continue de développer son jeu sur pick and roll en NBA. 

A noter également que ce dernier souffre d’un manque de présence intérieur à Oklahoma qui joue surtout avec un 5 qui shoot et donc du pick and pop et pas du pick and roll. A voir avec un véritable rim runner ce que cela pourrait donner ! 

Donc en clair ça donne quoi ? 

Un passing qui est présent, pour l’instant seulement des flashs de création et surtout un passing de connexion mais avec du progrès possible ! Toutefois, ce progrès sera absolument nécessaire, car Jeremiah Fears n’est pas un joueur très malléable dans son jeu. 

 

La défense de Jeremiah Fears

Bon, la défense de Jeremiah Fears est pour le moins compliquée à analyser. Mais selon moi, il sera au mieux neutre en NBA. 

Pourquoi ? Pour commencer, on va parler du point d’attaque. Pas spécialement ultra explosif latéralement et donc pas forcément capable de rester devant son défenseur en coulissant. Pas des bras immenses qui vont gêner l’attaquant adverse. Petit, léger, bref, pas dingue. 

Maintenant passons à sa défense off ball. Si la défense on ball est neutre, alors la défense off ball est selon moi clairement négative pour l’instant. Jeremiah Fears intercepte en moyenne 1,6 ballons par match actuellement, ce qui est plutôt bon et projetable au niveau NBA. Mais je trouve qu’il « gamble » beaucoup. Il va essayer à tout pris de jouer l’interception quitte à se mettre complètement hors position et perdre son joueur. Il est également mauvais en navigation d’écran et reste souvent coincé, au niveau des rotations je le trouve assez moyen également. 

Bref c’est pas terrible et cela pourrait faire peur à beaucoup. 

Mais pas de panique, je pense tout de même qu’il sera un défenseur correct en NBA, surtout avec le rôle offensif qu’il aura dans la Grande Ligue. 

En NBA, ça donne quoi ?

J’ai personnellement beaucoup de doute sur sa capacité à devenir un créateur principal d’une très bonne équipe NBA. Je pense qu’en développant son jeu off ball, il peut devenir un bon connecteur avec de bonnes minutes dans une bonne équipe mais pas forcément un titulaire.

Il pourrait être comparé à Collin Sexton. Ce sont deux guards score first avec une bonne capacité de handle. Cependant, Jeremiah semble être un meilleur passeur ainsi qu’un potentiel meilleur défenseur. Malgré tout, il y a plusieurs similitudes dans leur jeu. 

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