Scoot Henderson a vécu une première moitié de saison, il faut le dire, compliquée. Directement lancé titulaire par Chancey Billups, le costume lui a semblé trop grand. Mais depuis quelques semaines et son passage sur le banc, Scoot semble trouver son rythme.
Un contexte peu propice
Sur ses premiers matchs, Scoot Henderson n’a pas réussi à jouer son basket. En G League, ou auparavant dans sa carrière, il a toujours sur imposer son rythme. Attaquer le panier, grâce à des qualités athlétiques indéniables pour un meneur, tout détruire en transition, et attirer la défense sur lui pour trouver ses partenaires, des actions qu’on a vu maintes et maintes fois avant sa Draft.
Mais la NBA n’est pas la meilleure ligue au monde pour rien. Entre la hype de sa Draft, la refonte de l’effectif de Portland et les choix de Billups, il a eu d’entrée les clés du camion. Sauf que les défenses l’attendaient, fermant la raquette. Cette saison, il inscrit cinq points dans la raquette par match, contre plus de sept la saison passée en G. Il est donc forcé à prendre des tirs mi-distance qu’il ne maîtrise pas (encore). Zone où il est à seulement 33% de réussite cette saison.
Le playbook de Chauncey Billups n’aide pas non plus à son développement. L’attaque des Blazers n’est pas la plus diversifiée et pointe à la 29e place en terme d’offensive rating. Un jeu d’isolations à outrance est proposé. 10e équipe qui pratique le plus ce genre d’actions, avec une moyenne de huit par rencontres, c’est la moins efficace de la ligue, avec à peine 0,8 point par possession. C’est également l’équipe qui a la plus petite proportion de paniers provenant d’une passe décisive (57.3%). Si c’est pour s’adapter aux qualités d’Anfernee Simons et Jerami Grant, cela ne marche pas. Et ce jeu arrêté, où tout le monde est regroupé pour laisser de l’espace à un joueur, ne correspond pas à Scoot Henderson. S’ajoutent à cela un manque de confiance et une comparaison incessante avec Wembanyama. Les ingrédients ne sont pas vraiment réunis pour que le joueur de 20 ans performe.
Un nouveau rôle bénéfique
Passer de titulaire à remplaçant est rarement une bonne nouvelle. Mais pour Scoot Henderson, c’est tout le contraire. Bénéfice double pour Portland, qui en plus de donner davantage de cartouches à Shaedon Sharpe, favorise la progression de son jeune meneur. Son association à Malcom Brogdon lui fait franchir un cap dans la gestion d’un match. Cela lui permet aussi de le décharger d’une partie de la création, pour se concentrer sur son jeu à lui. Il gagne en efficacité, en propreté. Sur ses 28 premiers matchs, il a atteint la barre des 50% au tir seulement trois fois, et ne l’a jamais dépassée. Depuis, il a atteint cette barre sept fois en treize matchs, dont cinq fois sur les six derniers matchs.
🎥 Scoot impressionnant sur ses drives hier soir : 5/8 dans la raquette
Le traitement des arbitres s'améliore, il commence même à ajouter un peu de "bait" et il rentre ses lancers (11/12) pic.twitter.com/k5VBHu0s2M
— Blazers France (@BlazersFr) February 3, 2024
Dans le même temps, le pick 3 de la dernière Draft développe une relation intéressante avec ses intérieurs. Deandre Ayton montre enfin des bribes de son talent dans l’Oregon sur ces derniers matchs. Et cela est, en partie, due à une meilleure connexion avec Scoot Henderson. C’est donnant-donnant. Scoot nourrit Ayton, qui prend confiance, est impliqué dans la rencontre, et performe. L’intérieur attire alors la défense sur lui, ce qui libère désormais le reste de l’équipe, et donc Scoot Henderson. Avec Duop Reath, l’alchimie est aussi là, mais dans un autre style. Plus un intérieur capable de strech, l’Australien est même à 7/7 à trois points sur ses quatre derniers matchs. Cela libère donc la raquette pour son meneur, qui ne demande que ça.
Chauncey Billups après les 30 points de son prodige contre Denver :
« Scoot était géniaI, il a été décisif tout le temps. Il attaquait, il était agressi, il a mis beaucoup de pression sur leur défense. Ils ont eu du mal à le contrôler. Il a réussi quelques tirs, mais j’ai adoré son attaque. Il était rapide et furieux aujourd’hui. »
Malgré un début de saison compliqué, Scoot Henderson commence à trouver sa place au sein de la grande ligue et de l’effectif des Blazers. Il lui reste malgré tout des axes de progression, comme le fait de perdre moins de ballon – il en perd 3 par match cette saison – ou améliorer son tir. Mais vu sa mentalité, son éthique de travail et des bases évidentes, il en est largement capable…
[…] énormes. En effet, Dariq était considéré comme le plus gros prospect américain aux côtés de Scoot Henderson, en étant élu MVP McDonald’s All-American, Naismith Prep joueur de l’année entre autres. […]