Certains et certaines d’entre vous ne le savent peut-être pas, mais Sabrina Ionescu, joueuse du Liberty et visage du futur de la WNBA, va affronter Stephen Curry dans un concours de tirs. L’occasion rêvée de revenir sur le parcours de l’arrière.
Les origines de la famille Ionescu
Si vous avez quelques notions de linguistique à l’échelle internationale, vous reconnaîtrez ce suffixe « -scu ». En effet, les parents de Sabrina sont d’origine roumaines et ont fuit la dictature autour de la révolution de 1989. Cependant, seul le père est parti et la mère ainsi que le premier fils, Andrej, attendront 1995 pour le rejoindre. C’est donc dans cette petite famille, qui a fui le régime de Ceaușescu pour la Californie, que naît Sabrina Ionescu en 1997.
Le début de l’amour avec la balle orange
En 1997, Sabrina Ionescu ne naît pas seul. 18 minutes après, son frère jumeau Edward vient à son tour. Dès lors qu’en 2000, les deux découvrent la balle orange, ils ne la quitteront plus. Sabrina s’installe petit à petit comme une jeune prodige.
Cependant, elle ne peut pas jouer dans son école, car cette dernière n’a pas d’équipe féminine. L’école refuse de faire jouer Sabrina Ionescu avec les garçons (chose qu’elle fait pourtant depuis toujours malgré tout. L’école lui aurait répondu, selon les propres mots de Sabrina : « Tu devrais plutôt jouer à la poupée ». Enervée, Sabrina Ionescu décide de recruter un maximum de filles pour permettre de créer une équipe de basketball.
A Miramonte, en High School, Sabrina monte doucement en puissance. Elle commence avec « seulement » 14-4-4 mais aide son équipe à atteindre les finales de la deuxième division régionale. Année après année, elle montre du progrès jusqu’à son année senior, où elle va montrer un talent inédit. 25 points, 8 rebonds, 9 assists, 4.5 steals et 1 contre de moyenne. Elle fait des triple-doubles dans des matchs importants, elle met des tirs du milieu de terrain et enfile les récompenses individuelles.
WNBA Draft is this Friday and the New York Liberty have the first pick.
@MechelleV expects former Miramonte (CA) G Sabrina Ionescu will go #1. @sabrina_i20 @LadyMats_Hoops pic.twitter.com/mvWQxO0RWc
— League Ready (@LeagueRDY) April 16, 2020
Les années Oregon
Pour son année universitaire 2016-2017, elle décide de s’engager à Oregon, chez les Ducks. Un choix qui pouvait être considéré comme bizarre, car en tant que prospect 5 étoiles, aller dans une fac comme Oregon qui n’a pas connu de tournoi NCAA depuis 2005, c’est douteux. Cependant, pendant 4 ans, autour de son axe avec Sabrina Ionescu sur le backcourt et Ruthy Hebard à l’intérieur, les Ducks font les meilleurs résultats de leur histoire. Même si Sabrina a des problèmes à la finition sur son année freshman, l’équipe finit en finale régionale, à un match du Final Four, face au monstre de UConn et Geno Auriemma.
Même résultat en 2018, malgré la progression évidente de Sabrina d’une année à l’autre. Pour bien comprendre le profil de Sabrina Ionescu, en voici un petit résumé. Avec son 1m80, Ionescu est plus grande que la majorité des meneuses. Elle prend beaucoup de rebonds et a une arme léthal: son tir. En 4 ans à Oregon, elle affiche 42% de réussite. Elle travaillera années après années pour devenir une vrai slasheuse également, en essayant de chercher toujours plus de lancers. A la création, Sabrina voit bien et beaucoup. Elle sait qu’elle créée d’énormes décalages qui peuvent profiter à ses coéquipières. Bref, une meneuse moderne, voire en avance, qui a le profil pour dominer.
Pour la troisième année de Ionescu, les Ducks sont, tout simplement, la meilleure attaque du pays, ni plus, ni moins. Les Ducks dominent et font partis des favoris pour le titre de championnes. En finale régionale, elle passe cette fois-ci, face au Mississippi State de Teaira McCowan. Cependant, la marche suivante sera trop haute. Baylor bat Oregon. Si Oregon est une attaque élite, Baylor est une attaque ET une défense élite, top 6 dans les 2 catégories.
Pour la dernière année, Sabrina Ionescu ne se laisse pas abattre et souhaite, autour d’elle, Hebard et Satou Sabally, gagner un titre. Toujours attaque numéro 1 du pays, la défense progresse largement et tout indique que le titre est à portée de main….ah bah non. Nous sommes en 2020, une pandémie mondiale met fin à la compétition et aucun tournoi NCAA n’aura lieu. Sabrina Ionescu devra vivre avec le fait de ne jamais avoir gagnée avec les Ducks. Mais elle sera quand même récompensée, très largement même.
- 2000 points, 1000 rebonds et 1000 assists, seule joueuse à avoir fait ça en NCAA
- 3x NCAA All-Region
- 1x AP POY, 1x Naismith Award, 2x Wooden Award (joueuse de l’année)
- 3x AP All-American Team
- 3x Pac-12 POY (joueuse de la conférence)
- 4x All-Pac-12 Team
- Pac-12 All-Freshman Team
- Pac-12 ROY ’17
Et l’impact de Sabrina Ionescu va plus loin. En fait, elle a fait explosé les compteurs d’attendance dans la salle des Ducks. Le nombre de fans a explosé. Son coach, Kelly Graves, considère qu’elle est la Marcus Mariota (légende des Ducks en football) de son sport et de son temps. Il a même existé un débat du Mont Rushmore d’Oregon et unanimement, le nom de Sabrina s’y trouvait (Avec Mariota, Steve Prefontaine et Phil Knight).
L’arrivée en WNBA de Sabrina Ionescu, un peu dure
Il y a un détail dont je n’ai pas parlé sur Ionescu. Au cours de sa carrière universitaire, un homme fraichement retraité va s’intéresser à elle jusqu’à devenir son mentor. Son nom? Kobe Bryant. Les deux étaient extrêmement proches, Sabrina Ionescu jouait avec son idole et Kobe, en fan de basket avant tout, adorait le jeu et la détermination de Sab. Cependant, quand en 2020, Kobe décède, c’est un coup très dur pour Ionescu.
Son année rookie est…cataclysmique. Pourtant, en numéro 1 de draft, on aurait pu s’attendre à mieux. Malheureusement, seulement 3 matchs joués à cause des blessures, un deuil à faire et un contexte assez horrible au Liberty qui, à l’époque, est une équipe totalement exécrable.
L’année sophomore est mieux. On retrouve les grosses lacunes de finition au près mais son shoot rattrape beaucoup. A ses côtés, l’arrivée de Betnijah Laney fait du bien pendant que Natasha Howard fait….du Natasha Howard. Mais tout ce beau monde ne rendra pas sa gloire à New York.
Toujours un peu de progrès en année 3, mais rien de fou. Sabrina joue encore mieux, Natasha ne se blesse pas, l’arrivée de Marine Johannès et surtout de Sandy Brondello en coach font du bien mais rien de tout ça ne permet d’accéder aux Play-Offs.
C’est durant l’intersaison 2023 que le management va faire des moves XXL. Un gros transfert pour ramener la MVP Jonquel Jones, une signature de la MVP Breanna Stewart, signature de la meneuse Courtney Vandersloot et c’est dans ce collectif que Sabrina Ionescu doit apprendre à se fondre. Ce qu’elle fait volontiers. Breanna s’occupe des points, Courtney de la création, Jonquel domine, Laney fait le couteau-suisse et Sabrina trouve son compte. Moins de tirs compliqués, plus d’efficacité. Ce qui mène le Liberty à un excellent bilan de 32-8 et une finale, ce qui n’est pas arrivé depuis 2002. Malheureusement, les Aces gagnent et New York n’a toujours pas son trophée. Une finale dans laquelle Sabrina n’a pas été très bonne. Sans être la fautive numéro 1 (coucou Breanna), on ne peut pas cacher que la finale de Ionescu n’était pas au niveau
Sabrina Ionescu peut-elle battre Stephen Curry ?
La question que tout le monde se pose: Sabrina Ionescu peut-elle battre Stephen Curry ? En tout cas, elle ne part pas favorite. Stephen Curry reste le meilleur shooteur de l’histoire donc à partir de là, tu n’es pas numéro 1. En plus, la ligne sera celle de la NBA, et non celle de la WNBA. Curry est en pleine saison et a pris ses automatismes. Si Ionescu ne s’est pas déjà entraînée pour remettre du rythme et s’adapter à la distance NBA, ces chances sont faibles. Malgré tout, Sabrina Ionescu reste une des meilleurs shooteuses de la planète et nul doute que le duel sera sympa à suivre entre 2 icônes du basket, son passé et son futur.
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