RJ Barrett salue les fans des Raptors
RJ Barrett a nettement progressé depuis son arrivée aux Raptors.

RJ Barrett à Toronto, le début d’une belle histoire ?

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RJ Barrett est arrivé au Canada cet hiver dans un trade game changer pour les Raptors. En effet, la planète basketball a été surprise de ce trade qui a envoyé RJ Barrett au Canada. De nombreuses rumeurs de trades existaient autour de O.G. Anunoby aux Knicks mais rares sont ceux qui prévoyaient l’arrivée du Canadien aux Raptors.

Cet article a été écrit par Adrien P.

L’enfant de Toronto débarque aux Raptors

Ce n’est pas pour autant que son arrivée a déplu. Les Raptors ont ajouté un international canadien majeur. De plus, cette décision de Masai Ujiri n’a fait que confirmer la volonté de démarrer un « semi-rebuild » dans lequel un joueur de 23 ans vient rajeunir l’effectif. 

Il en est de même pour RJ Barrett qui a montré beaucoup d’enthousiasme à l’idée d’être un Raptor :

« C’est super. Je suis vraiment heureux, vraiment excité d’être ici. Je suis reconnaissant, je suis béni… J’ai grandi en tant que fan des Raptors. Donc de venir ici et de porter ce maillot, ça va être génial. »

En théorie, tout le monde est donc gagnant. Reste à savoir s’il en est de même sur le terrain. 

Un nouveau RJ Barrett

Alors qu’Immanuel Quickley était la pièce la plus excitante de ce trade, RJ Barrett s’est affirmé comme le joueur le plus convaincant sur les premières semaines.

Dès son arrivée, l’ailier de 1m98 a montré un tout nouveau visage. En se basant sur la timeline de ses trois dernières années à New York, il prenait en moyenne 16 tirs par match, avec le troisième plus faible true percentage rating parmi les joueurs jouant plus de 30 minutes par match. Aux Raptors, il a montré de bien meilleurs chiffres en grande partie grâce à son scoring en pénétration tout en restant assez efficace à longue distance.

En plus de cela, RJ Barrett a fait preuve de beaucoup d’altruisme, par sa qualité de création dans un premier temps. Pour un ailier, il est rare de voir cette capacité à faire jouer ses coéquipiers et c’est d’autant plus notable dans une équipe qui vient de perdre des joueurs comme Dennis Schröder et Pascal Siakam. Dans un second temps, RJ Barrett a su rester discret dans un jeune groupe où des joueurs comme Quickley et Barnes ont besoin de lumière.

Que ce soit défensivement, ou en termes de résultats, il n’est pas évident de l’évaluer étant donné la situation collective. Il est arrivé dans un groupe qui vient d’être complètement brisé, avec un franchise player très affecté par cette rupture. On retiendra aussi son season high lors de son quatrième match en tant que Dino avec un 37 points, 6 rebonds, 6 assists, en étant toujours très propre au tir. Cela souligne un véritable changement d’attitude sur le terrain, mais c’est aussi en grande partie dû à son nouvel environnement. 

Des limites persistantes

Avoir joué presque toute sa carrière sous les ordres d’un coach comme Thibodeau n’a peut-être pas été la meilleure chose pour un joueur comme RJ. Seuls des scoreurs élites tels que Jalen Brunson ou encore Julius Randle ont réussi à exceller offensivement sous une telle philosophie de jeu. Le Canadien, malgré des qualités physiques favorisant un jeu intérieur, manquait de toucher de balle pour finir au cercle. De loin, il n’avait ni le shoot ni la taille pour pull up sur n’importe quel défenseur. Enfin, balle en main, il n’était pas assez fluide pour créer des espaces et dicter le jeu. Avec de telles limites, RJ Barrett peinait à attirer les défenses, ce qui bridait son potentiel créatif.

En réalité, intrinsèquement, RJ Barrett est doté de beaucoup de qualités qui peuvent faire de lui un All Star sur une mi-saison. Son shoot sur certaines périodes peut être très précis comme il l’a prouvé durant son année sophomore. Mais son irrégularité est de loin son plus vilain défaut. Avant l’arrivée de Brunson à New York, les fans très attachés à leur rookie, le projetaient par moments comme la première option de la franchise. Puis, retour à la réalité, du déchet et les espoirs retombent.

La plus grande déception autour de ce joueur reste son manque de progression. Il est important de rappeler qu’aux années lycée il était classé comme le prospect numéro 1, devant même le grand attendu Zion Williamson. À l’université, il a moins impressionné, et a finalement été drafté à la troisième position de la Draft 2019 par les Knicks. Depuis son année sophomore, RJ Barrett a énormément stagné. On peut sûrement mettre ça sur le fait que sa marge de progression était très faible, due à une évolution physique précoce. Reste à voir s’il pourra nous surprendre et dépasser le plafond apparent.

La Big Apple qui vise le titre ne pouvait pas attendre une évolution inattendue. Barrett avait besoin de ballons, d’espaces et surtout, il n’était pas adapté au duo offensif qui avait besoin d’un 3&D fiable derrière eux. C’est pour ces raisons que New York a envoyé le Canadien et son contrat à 120 M dans le trade vers les Raptors pour récupérer un 3&D élite en la personne d’OG Anunoby.

Peut-il s’inscrire dans le projet de rebuild des Raptors ?

Le projet est clair à Toronto : construire autour de Scottie Barnes. Le Rookie Of The Year 2022 est un ball handler capable de scorer et de défendre sur tous les postes. Malgré une évolution au tir, Scottie interroge toujours sur sa fiabilité à 3 points. Il en est de même collectivement, les Raptors ont le quatrième pire pourcentage de la ligue derrière l’arc. Le besoin est réel, il faut du spacing pour ouvrir les défenses et profiter du talent de Barnes à la mène.

Sur le papier RJ Barrett ne représente pas le feat idéal pour Scottie, mais il peut apporter sur plusieurs aspects. C’est une menace offensive de taille et avoir un duo d’ailiers avec un tel QI basket sur le terrain est un gros point fort. Son duo avec Spicy P l’a démontré, Scottie peut cohabiter avec un joueur offensif inconstant de loin et créateur.

La différence est que RJ Barrett est loin du statut du Camerounais dans la franchise, comme sur le terrain, ce qui laisse plus de place au nouveau franchise player. En plus de cela, il a seulement 23 ans, il s’inscrit donc parfaitement dans la timeline du projet. Et bien qu’il y ait des doutes sur sa constance, il a été d’une précision exemplaire depuis son arrivée à Toronto.

L’identité canadienne est d’une grande importance dans la seule franchise du pays. Avoir un Canadien d’un tel calibre à la maison, c’est un beau cadeau que Masai Ujiri a offert aux fans pour 2024. Le natif de Toronto se sent bien mieux et c’est peut être ce qui lui permettra d’enfin franchir son plafond. C’est en tout cas, ce qu’il devra prouver pour assumer son contrat à 30 millions l’année. D’autant plus que si les Raptors ont été capables de lâcher Schröder contre rien, c’est que la volonté de libérer du cap est bien présente. La franchise à enfin commencer à travailler sur ce rebuild tant attendue et elle n’est pas prête de s’arrêter.

Dans un environnement de rénovation totale à Toronto, l’arrivée surprise du Canadien donne de l’espoir. Entre des limites suscitant le doute et des débuts rassurants, RJ Barrett devra démontrer à tout un pays et à un jeune All-Star qu’il est l’homme dont ils ont besoin pour grandir.

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