Saint-Quentin
Les scènes de joie sur le parquet de Pierre-Rate, alors que le SQBB valide son ticket pour les playoffs. Crédit : Gaël Hérissé

Preview LNB 2024-25 : Les Phoenix de Saint-Quentin ont faim d’Europe

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Pour terminer cette folle série de preview, rendez-nous chez le premier adversaire de l’AS Monaco ce soir à 20h, le Saint-Quentin Basket-ball. Pour leur retour dans l’élite, le SQBB aura fait figure de darling jusqu’à s’offrir une série de playoffs face à l’ASVEL. Alors que cette année ajoute l’euphorie de la BCL, le groupe du coach Julien Mahé aura rajeuni pendant l’été, mais aura aussi ajouté de multiples joueurs que l’on a très hâte de suivre. Focus sur la deuxième saison des Phoenix, qui vont devoir confirmer tout le bien que nous avons pu en dire ces derniers mois.

Bilan 2023-2024 :

  • Betclic Elite : 6e de la saison régulière avec 17 victoires et 17 défaites
  • Playoffs : Elimination en quarts de finale face à l’ASVEL (0-2)
  • Coupe de France : Elimination en huitièmes de finale face à Nanterre (74-76)
  • Leaders Cup : Elimination en quarts de finale face à Paris (67-71)

Le SQBB démarre cette saison 2023-2024 dans le groupe des petits poucets du championnat. Fêtant son retour dans l’élite après 30 ans d’absence, Saint-Quentin arrive avec le plus petit budget du championnat français. L’opinion globale en septembre 2023, c’est Julien Mahé, entraineur des Axonais, qui en parle le mieux

« On nous promettait l’enfer, tout le monde nous mettait dans les trois derniers !”

Julian Mahé, via France 3 Région

Si cette citation a un goût revanchard, c’est parce qu’elle ne date pas de septembre 2023. Cette prise de parole de Julien Mahé vient du samedi 11 mai 2024, juste après la victoire 86-66 face à Strasbourg, synonyme de première qualification en playoffs de Betclic Elite dans l’histoire du club.

Comme en 2022-2023, Saint-Quentin a pu s’appuyer cette année encore sur une très grande réussite à domicile (11V-6D, pour 6V-11D à l’extérieur), que beaucoup de proches du club attribuent à un public sans faille. Le Palais des Sports de Pierre-Rate a été bouillant et plein à craquer à chaque sortie du SQBB.

Autre gros facteur de réussite dans l’Aisne cette saison, une défense à toute épreuve (4e du championnat), qui vient compenser une triste avant-dernière attaque. Portée par les lauréats de Pro B sortants Mathis Dossou-Yovo (MVP) et Melvin Ajinça (Meilleur Jeune), l’équipe a réussi à garder ses adversaires sous la barre des 75 points, une donnée importante quand 11 des 34 matchs de la saison se sont terminés avec moins de 5 points d’écart.

La belle histoire de la saison s’est achevée en quarts de finale, face à l’ASVEL, où l’expérience rhodanienne a fait la différence face à cette jeune équipe, qui aura tout de même mené de 20 points dans un match deux qu’elle aurait dû gagner. Mais l’important n’est pas là pour le SQBB et ses supporters, car le contrat est plus que rempli et cette saison peut désormais faire partie de l’histoire du club.

Un autre évènement que certains ne risquent pas d’oublier, c’est le retrait de maillot de l’emblématique ancien capitaine de Saint-Quentin, Benoit Gillet. Alors qu’il n’y avait jusque-là qu’un seul maillot en haut des travées du Pierre-Ratte, qui plus est pour un Hugo Besson qui n’aura passé qu’un an dans une salle à huit clos au club, Benoit Gillet rejoint son ancien coéquipier parmi les légendes du SQBB. Après six ans passés au club (2017-2023), l’arrière aura été un acteur majeur de la montée de Nationale 1 à Pro B en 2018-2019, et bien évidemment du titre de Pro B en 2022-2023, synonyme de retour dans l’élite.

Les mouvements de l’intersaison

Les départs :

  • Matthis Dossou-Yovo (Oldenbourg, Allemagne) : MVP de Pro B l’année passée, le pivot JFL n’aura pas pris longtemps à se mettre au niveau de l’élite. 12,2 points et 4,9 rebonds, sélectionné au All-Star Game, il était presque déjà écrit que le SQBB ne pourrait pas garder son pivot, qui va vivre sa première expérience à l’étranger à Oldenbourg, en Allemagne.
  • Melvin Ajinça (ASVEL) : Comme pour Matthis Dossou-Yovo, il n’y avait que très peu de chances de voir Melvin Ajinça de retour dans l’Aisne l’année prochaine. Drafté en 51e position par les Dallas Mavericks, Melvin effectuera une pige à l’ASVEL pour découvrir l’Euroleague avant de potentiellement déménager pour la NBA.
  • Will Rayman (Maccabi Tel-Aviv, Israël) : Un troisième départ auquel s’attendaient les fans de Saint-Quentin. Will Rayman, intérieur clé dans la réussite du club cette année, retourne donc au club qui l’avait prêté cette saison, le Maccabi Tel-Aviv, où il essaiera de gratter quelques minutes d’Euroleague au fur et à mesure de la saison.
  • Nate Johnson (Klaipeda, Lituanie) : Meneur titulaire de SQBB la saison dernière, Nate Johnson s’est légèrement fait voler la vedette par un jeune Français dont on risque de reparler par la suite. Départ en première ligue lituanienne pour l’américain, qui rejoint les Klaipėdos Neptūnas.
  • Tyger Campbell (Rasta Vechta, Allemagne) : Blessé depuis fin février et remplacé par un certain Nolan Traoré, l’ancien meneur de UCLA n’aura pas eu énormément de temps pour montrer ce dont il était capable. Répondant plutôt aux attentes avant sa blessure, Tyger Campbell rejoint Vechta en Bundesliga pour sa deuxième saison européenne.
  • Yiftach Ziv (Hapoël Holon, Israël) : Arrivé en cours de saison, le guard israélien n’aura pas démérité, mais il retourne dans son pays natal, où il jouera pour l’Hapoël Holon.
Melvin Ajinça Summer League 2024
Melvin Ajinça sous le maillot de Dallas pendant la Summer League 2024. Crédit : Candice Ward via Getty Images

Les arrivées :

  • Jerome Robinson (arrière-ailier, 27 ans) : C’est la recrue clinquante de l’été du SQBB. Drafté en 13e position de la draft 2018, 140 matchs NBA au compteur, Jerome Robinson a un CV bien rempli. Quasiment uniquement utilisé dans l’équipe G-League des Golden States Warriors il y a deux ans, à peine en bout de banc des Warriors l’année passée, la carrière de l’Américain n’est pas ce que les Clippers avaient en tête le soir de la Draft. En quête de relance au niveau professionnel, c’est donc à Saint-Quentin que démarrera son aventure européenne. Même si ce n’est pas forcément un mauvais défenseur, Jerome Robinson est surtout reconnu pour ses aptitudes au scoring, avec 14,8 points, 4,9 passes et un bon volume à trois points lors de sa dernière vraie saison, en 2022-2023.
  • Giovan Oniangue (ailier, 33 ans) : En fin de contrat à Dijon, l’ailier de 33 ans fera figure de valeur sûre dans le cinq de départ de Julien Mahé. En Betclic Elite depuis 2009, le franco-congolais découvre donc au SQBB son septième club de l’Hexagone, et enchaine une deuxième saison de suite en BCL après celle à la JDA l’année dernière. Nous laisserons les derniers mots à son coach, qui résume très bien ce que Saint-Quentin attend de son nouvel ailier : “Bon shooteur, défenseur, il saura également nous amener toute son expérience.”
  • Noah Kirkwood (arrière, 24 ans) : Pour sa première saison en Europe, l’arrière canadien avait choisi Bonn. Un choix qui s’avère payant puisque cette saison rookie restera un exercice plutôt solide. Avec 10,6 points en 23 minutes de jeu, l’arrière de 2m01 devrait apporter un bon surplus offensif en sortie de banc, derrière son voisin nord-américain Robinson. Déjà habitué à la BCL et toujours jeune, le projet Noah Kirkwood pourrait devenir plus intéressant que prévu au fil de la saison.
  • Khalid Moore (ailier fort, 24 ans) : Après cinq ans en NCAA, l’Américain arrive en Europe à Lavrio, dans le championnat grec. Là-bas, Khalid Moore a aligné 10,4 points et 6,4 rebonds sur les 27 matchs qu’il a joués. Au-delà de ses statistiques brutes, le nouvel ailier fort du SQBB est surtout un joueur impressionnant par sa supériorité athlétique et l’énergie folle qu’il met sur un terrain. Pas un gros porteur de balle ni le meilleur shooteur à trois points de sa catégorie (30,4% pour 2,1 tentatives par match), Khalid Moore correspond plus au joueur qui brille off-ball, en transition et par ses différentes coupes au panier. Un projet de développement de plus pour le SQBB,.
  • Marcus Santos-Silva (pivot, 27 ans) : Ne vous laissez pas berner par les 2m01 de l’Américain, on parle bien là d’un pivot. Si vous en doutez encore, demandez à nos amis lillois qui ont eu l’occasion de voir les dégâts que peut faire Marcus Santos-Silva dans une raquette de Pro B : 12 points et 8,6 rebonds en 27 minutes de jeu, plutôt pas mal pour une saison rookie. L’acclimatation européenne validée, il est temps pour le pivot de monter un échelon de plus, en découvrant la Betclic Elite et la BCL. Les supporters axonais sont donc prévenus, le monstre athlétique et ancien joueur de football américain n’est pas là pour faire de la figuration, et cela devrait faire un bien fou à la second unit du SQBB.
  • Mohamed Diakité (ailier-fort, 18 ans INSEP/NM1, 2027) : Une nouvelle pépite à développer pour Julien Mahé et le SQBB. Après Hugo Besson et Nolan Traoré, découvrez Mohamed Diakité, ailier/ailier-fort de 2m05, qui vivra donc sa première saison professionnelle dans l’Aisne, avec un Nolan Traoré qu’il a côtoyé pendant trois ans au Pôle France. Pour cette année rookie, il ne faut surtout pas que les supporters attendent un produit fini. Mohamed se construit encore physiquement, montre de belles choses en défense même s’il faut gommer certains errements, et doit encore beaucoup progresser sur son tir. Le tir à trois points risque de ne pas devenir sa spécialité (19,5% de réussite la saison dernière), mais il faudra aussi oser aller un petit peu plus au contact et au duel pour convertir des pénétrations encore bien frileuses. Le jeune poste 3-4 reste pour autant un projet long terme excitant, avec une envergure folle et une potentielle polyvalence défensive tout aussi alléchante.
  • Enzo Goudou-Sinha (pigiste, Cholet) : Lucas Boucaud absent jusqu’en novembre, opéré cet été d’une hernie discale, c’est Enzo Goudou-Sinha qui vient faire le joker médical. Le meneur de 25 ans se voit donc offrir une possibilité de se montrer après une expérience à Cholet plutôt positive (7,5 points et 3,2 passes décisives en 18 minutes de jeu).

L’effectif 2024-2025

  • Meneurs : Nolan Traoré, Lucas Boucaud, Enzo Goudou-Sinha (pigiste)
  • Arrières : Jerome Robinson, Noah Kirkwood, Loïc Schwartz
  • Ailiers : Giovan Oniangue, Mohamed Diakité
  • Ailier-forts : Khalid Moore, William Pfister
  • Pivots : Dominik Olejniczak, Marcus Santos-Silva

Le SQBB démarre donc sa saison avec un groupe de 12 joueurs qui a le mérite d’être intéressant, bien que certains postes restent tout de même bien mieux fournis que d’autres.

Au poste 1, la pépite Nolan Traoré démarrera et devrait voir ses responsabilités exploser pour sa très probable dernière saison en France. Derrière lui, la mène sera bien gardée. Tout d’abord par le pigiste et ancien meneur choletais Enzo Goudou-Sinha, habitué de l’élite française et en constante progression à ce niveau. Saint-Quentin pourra faire souffler sa jeune star l’esprit tranquille, Enzo sait tenir une équipe en sortie de banc en Pro A.

À partir de décembre, c’est Lucas Boucaud qui fera son retour de blessure. Pas le plus adroit de loin, et c’est un euphémisme, le meneur de 24 ans aura vécu toute l’aventure axonaise depuis la NM1 jusqu’à la BCL sans démériter. Lui qui a fini troisième meilleur passeur de l’élite la saison dernière (à 5,7 passes décisives de moyenne) plantait également 8 points en 22 minutes de jeu. Les supporters de Pierre-Rate ont sûrement hâte de retrouver une des coqueluches du public, et nous aussi.

Au poste 2, Julien Mahé ne manquera pas d’options non plus. La place de titulaire revient sans conteste à Jerome Robinson. Alors que les scouts américains seront dans la salle pour observer Nolan Traoré à l’oeuvre, l’ancien joueur des Clippers aura certainement à cœur de prouver qu’il a lui aussi sa place en NBA. Et il ne faudra pas griller trop de cartouches car Noah Kirkwood attendra son heure en prenant les minutes de remplaçant, mais il faut dire que l’ancien joueur de Bonn amène plus de certitudes, lui qui connait déjà bien l’Europe et la BCL.

Loïc Schwartz semble le grand perdant de l’été. L’arrière de 31 ans n’a pas démérité ses dernières années et son punch offensif en sortie de banc fera certainement du bien quand les organismes auront besoin de souffler, mais le belge risque de payer son irrégularité derrière les deux Nord-Américains qui semblent un cran au-dessus.

C’est au poste 3 que cela se corse. Loin de nous l’idée de remettre en question les qualités de Giovan Oniangue, qui devrait avoir la majeur partie du temps de jeu dans l’aile, ni de tomber sur un Mohamed Diakité au potentiel fou du haut de ses 18 ans. Le premier, réel joueur de devoir, saura s’intégrer dans sa nouvelle équipe sans soucis tant il sait s’y prendre. Il apportera un liant dont cette jeune équipe aura énormément besoin, couplé à quelques trois points et de la belle défense.

Malgré cela, il faudra avoir conscience qu’il sera difficile d’en attendre plus du franco-congolais, qui n’a pas vocation à être un premier rôle dans ce 5. Pour Mohamed Diakité, le projet est excitant, et récupérer ce jeune prospect est un très bon coup pour le SQBB. Cependant, il reste du chemin à faire pour un garçon toujours très brut à l’heure actuelle. Il faudra donc être patient avec l’ancien espoir du Pôle France, qui risque d’être un petit peu juste pour les 10-15 minutes de jeu que la profondeur de banc lui promet.

Le poste 4 n’est pas le plus fourni non plus. La place de titulaire devrait revenir à Khalid Moore, l’ailier-fort qui a montré de très belles choses en Grèce la saison dernière. Un athlétisme très américain, une machine à highlights que l’on a très hâte de voir sur les parquets français (l’auteur a du mal à ne pas écrire “projet excitant” pour la 78e fois sur cette preview du SQBB). Malgré cela, il ne faut pas oublier que son équipe de Lavrio était en grande difficulté cette année, avec une avant-dernière place en HEBA Basket League, une ligue un poil moins compétitive que notre chère Pro A. Alors oui, Khalid Moore est un “projet excitant” (désolé), mais il convient de lui laisser le temps de gravir cet échelon supplémentaire avant de trop s’enflammer.

Derrière lui se trouve William Pfister, un autre ancien du SQBB qui aura connu les deux montées. Un joueur à la dure, qui se bat nuit et jour pour chaque ballon que peut gratter son club adoptif. Un peu court sur le reste, le Français saura tout de même tout donner pour son club sur les minutes qu’il obtiendra en sortie de banc, de quoi ravir Pierre-Rate.

Du côté des pivots du groupe, il faut dire que l’association a le mérite d’être intrigante. Commençons par Dominik Olejniczak, qui devrait démarrer les matchs. Vrai joueur de devoir, l’ancien de Gravelines entame sa deuxième saison au SQBB après un premier exercice où il a donné exactement ce que l’on attendait de lui : vingt minutes de jeu, sept points et cinq rebonds. Le très physique et pesant poste cinq de 2,12 mètres est une certitude du groupe, même s’il n’est pas adepte des grands matchs à highlights.

Cela n’est pour autant pas un soucis pour Saint-Quentin, qui sait bien que l’intérieur à filmer pour les réseaux sociaux se trouve sur le banc. Car si Marcus Santos-Silva s’adapte aussi bien à l’élite qu’il l’a fait en Pro B l’année dernière, il ne faudra pas bien longtemps au compte Instagram de la LNB pour connaitre le monsieur. Avec l’envie constante d’être puissant et explosif, on a hâte de voir le natif du Massachusetts se faire appeler des Picks & Roll par Nolan Traoré et Lucas Boucaud, experts du domaine, ou courir en transition pour exploser les cercles adverses. Un duo presque grand frère – petit frère qui devrait laisser l’embarras du choix au coach Mahé, entre le rock solide et l’energizer fou.

Qui est Nolan Traoré, le nouveau joyau du basket français ? | Le Roster.
Nolan Traoré, l’étoile montante du Saint-Quentin Basketball. Crédit : Sébastien Grasset

Le joueur à suivre : l’évidence Nolan Traoré, avant son départ en NBA.

Ce qui est sûr, c’est que les front offices américains vont commencer à connaître les moindres recoins français. Après un an dans l’Ain (01) pour regarder Zaccharie Risacher et la JL Bourg, c’est cette fois dans l’Aisne (02) que se déplaceront les JB Bickerstaff, Brian Keefe et consorts, pour cette fois observer le SQBB et Nolan Traoré. Jeune meneur d’1,93m, il est la tête d’affiche de cette génération 2006.

Arrivé au SQBB le 28 mars dernier sur un contrat de pigiste médical, Nolan a montré que le Centre Fédéral était déjà un cran en dessous du niveau du gamin de 17 ans. Sur sa fin de saison et sa découverte du monde professionnel ? Déjà 12,4 points, 5,8 passes décisives et des pointes affolantes, comme ce match à 25 points, 7 passes et 4 rebonds contre l’ASVEL dans le match qui verra la saison de Saint-Quentin se terminer en prolongations en quarts de finale de Betclic Elite.

Les forces du meneur ? Explosif à souhait et plutôt bon finisseur de drive, Nolan est aussi reconnu pour une vision de jeu bien supérieure à la moyenne. Ces qualités là, les suiveurs français se sont même permis de les comparer à celle d’un Tony Parker. Interrogé sur cette comparaison plutôt flatteuse lors du Media Day de la LNB, l’intéressé nous a donné son point de vue :

Ça fait plaisir qu’on me compare à lui ! (…) On a déjà échangé un peu ensemble, il m’a donné quelques conseils !”

Nolan Traoré au micro du Roster durant Media Day de la LNB

Au-delà de ses qualités indéniables (et nombreuses), un jeune de son âge arrivant pour sa première saison pleine en professionnel a forcément quelques lacunes à combler. Quand on lui demande ce qu’il voudrait améliorer, Nolan répond forcément “un petit peu de tout”, mais nous cite aussi en priorité le shoot de loin et sa défense. Concernant la défense, il faut dire que son mètre quatre-vingt-treize ne le place pas forcément parmi les mieux dotés à son poste, lui qui se situe plutôt autour de la taille d’un Ja Morant ou d’un Kyrie Irving. Pour le tir à trois points, c’est une faiblesse que Nolan a bien en tête, et il considère lui-même que c’est “un des gros objectifs” de la saison

“On m’attends beaucoup sur le drive, on me laisse beaucoup d’espace pour tirer. Ça serait super de pouvoir améliorer ça.”

Nolan Traoré à propos de son tir à trois points

Aucune inquiétude à se faire concernant l’avenir de notre Frenchie cependant, lui qui est monté à la quatrième place de la Mock Draft 2025 d’ESPN fin juin. Et ce n’est pas son été qui refroidira les scouts NBA. Très en vue lors de l’Eurobasket U18, qu’il termine comme meilleur passeur (14 points et 9,3 passes de moyenne), Nolan s’est aussi fait beaucoup de nouveaux admirateurs au Nike Hoop Summit, en compagnie de Cooper Flag, V.J. Edgecombe ou Melvin Ajinça par exemple.

Le SQBB a donc un diamant entre les mains, qu’il faudra polir tout en gardant en compétitivité, dans une saison qui s’annonce riche en enseignement pour notre pépite française.

L’avis du rédacteur : Retour sur terre pour les Phoenix ?

S’il y a bien une chose qui est sûre avec ce groupe du SQBB, c’est qu’il sera très intéressant à suivre ! Nolan Traoré, Jerome Robinson, Noah Kirkwood, Khalid Moore et même Marcus Santos-Silva ou Mohamed Diakité ont tous un parcours et une trajectoire qui rendent cette équipe excitante.

Sur le papier, de nombreuses nouvelles recrues viennent étoffer un effectif qui est censé avoir énormément gagné en qualité. Sur le terrain, il risque d’y avoir un léger temps d’adaptation pour une équipe qui se reposait énormément sur son noyau de joueurs jeunes et sur sa défense de plomb. Les recrues de l’été semblent plus portées vers l’attaque et l’excellence défensive de l’équipe pourrait en pâtir, même si certaines valeurs sûres comme Giovan Oniangue essaieront de tenir la baraque.

L’autre inconnue de la saison de Saint-Quentin est évidemment son retour en Coupe d’Europe. Absente des joutes continentales depuis 1991, c’est un évènement que Pierre-Rate saura accueillir avec la passion que l’on attend d’eux, c’est une certitude. Mais la BCL est une compétition de plus, une sacrée flopée de matchs en plus, et il ne faudrait pas que nos Phoenix aient voulu voler trop près du Soleil. En Betclic Elite, le groupe de poursuivants derrière les cadors est extrêmement dense, et il faudra être au rendez-vous pendant les 30 journées de championnat si les Axonais veulent accrocher de nouveau les playoffs.

Après une première saison dans l’Elite sur un petit nuage, le SQBB semble avoir fait le travail pour nous proposer une seconde saison de très bonne facture également. Une pépite française, un ex-NBAer imprévue, quelques joueurs frissons et les anciens de la maison, la recette semble être la bonne pour une équipe qui va devoir apprendre à faire avec les compétitions européennes. Qu’à cela ne tienne. Le chaud bouillant Palais des Sports de Pierre-Rate saura être à la hauteur de l’évènement, nous n’avons aucun doute là-dessus.

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