ASVEL
Après une saison mouvementée, est-ce que l'ASVEL sera plus stable cette saison ? Crédit : Infinity Nine Media

Preview LNB 2024-25 : ASVEL, retour au sommet ?

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L’ASVEL est un véritable monument du basket français, une équipe qui a toujours joué les premiers rôles en championnat. Mais lorsqu’on se penche sur ses résultats récents en EuroLeague comme en championnat, ce statut semble perdre de son éclat. Entre la domination de l’AS Monaco, la montée en puissance du Paris Basketball et la concurrence d’outsiders comme Nanterre et Bourg-en-Bresse, l’ASVEL parviendra-t-elle à tirer son épingle du jeu et décrocher son 22e titre de champion de France ? En EuroLeague, après des saisons en demi-teinte et face à la pression des attentes, le club villeurbannais peut-il nourrir l’espoir d’un meilleur sort cette année ?

Cet article a été écrit par Clément Passelaigue.

Bilan de la saison 2023-24 : Une baisse dans la hiérarchie

  • Betclic Elite : 3e de la saison régulière avec 25 victoires et 9 défaites
  • Playoffs Élite : élimination en demi-finale contre le Paris Basket (3-2)
  • Coupe de France : élimination en huitième de finale contre Monaco (92 à 82)
  • Leaders Cup : Élimination en quart de finale contre Nanterre (78 à 82)
  • EuroLeague : 17e de la saison régulière avec 9 victoires et 25 défaites

La saison 2023/2024 avait bien commencé pour l’ASVEL. Avec des recrues de choix comme Timothé Luwawu-Cabarrot et le retour de Joffrey Lauvergne, l’équipe semblait armée pour relever les défis. Pourtant, cette embellie ne dura que quatre matchs. Après une « défaite encourageante » face à Monaco, l’équipe a subi une véritable humiliation contre Saint-Quentin, tout juste promu. Ce match a été le signal avant-coureur d’une saison difficile pour l’ASVEL.

L’éviction de TJ Parker en octobre, fortement critiqué depuis quelques mois, n’a pas immédiatement porté ses fruits, et il a fallu attendre début novembre pour que l’ASVEL remporte enfin son premier match d’EuroLeague. Sous la houlette de Gianmarco Pozzecco, coach réputé pour être très expressif, l’équipe montrait un meilleur visage. Mais les rotations étaient trop limitées, et les blessures se sont enchaînées. Le grand déménagement vers la nouvelle LDLC Arena s’est fait sous le signe de la défaite après deux prolongations, bien que l’envie ait été clairement présente.

En championnat, l’ASVEL rassurait, mais en EuroLeague, les résultats ne suivaient pas. Après une victoire face au Zalgiris en janvier, Pozzecco fut lui aussi remercié, laissant sa place à Pierric Poupet. Son premier match, une victoire convaincante contre l’Étoile Rouge, a semblé marquer un tournant. Sous la direction de Poupet, l’équipe s’est battue avec acharnement, se distinguant par des coups d’éclat contre le Bayern et en tenant tête au Real Madrid.

Confirmé pour deux saisons en mars, Poupet a mené l’ASVEL jusqu’aux playoffs. Après une victoire mémorable en match 2 des quarts de finale contre Saint-Quentin, l’équipe s’est inclinée face à Paris en demi-finale après une série disputée jusqu’au bout. Une saison en dents de scie, certes, mais qui laisse entrevoir de belles promesses pour l’avenir sous la direction de Poupet.

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La saison n’a pas été de tout repos à Lyon avec 3 coachs différents. Pourtant, Pierrick Poupet (à gauche) a montré de belles choses en seconde partie de saison. Crédit : Yves Salvat / Le Progrès

Le moments fort : L’inauguration de la LDLC Arena

Plus que le premier match de l’histoire de la LDLC Arena, ce jeudi 23 novembre 2023 est resté dans les mémoires de nombreux fans de la balle orange. Qui dit rencontre exceptionnelle, dit fans exceptionnels puisque de nombreuses stars étaient présentes en courtise, que ce soit Jo-Wilfried Tsonga, Marine Johannès ou Tony Parker. Tout semblait sourire aux Lyonnais, qui étaient à +9 à l’entame du dernier quart-temps. Mais comme à leur habitude, les joueurs de l’ASVEL ont flanché dans l’ultime période. Pire que ça, les hommes de Gianmarco Pozzecco sont proches de perdre le match. Ils peuvent remercier Leandro Bolmaro, qui loupe un lancer franc décisif, envoyant les deux équipes en prolongation (malgré le gros shoot de David Lighty quelques secondes auparavant).

C’est à partir de ce moment-là que le match prend un tournant inattendu. Si la fatigue commence à se faire ressentir, le public continue quant à lui de pousser son équipe. Pourtant, l’ASVEL se retrouve à -6 à deux minutes de la fin. On pense alors que le match finit… mais pas du tout ! Mike Scott et Joffrey Lauvergne portent sur leur (large) épaule l’équipe rhodanienne, et le public se remet à y croire. Surtout après le dunk ravageur de l’intérieur français qui met son équipe à +3 à onze secondes de la fin. Pourtant Nick Weiler-Babb lui répond de l’autre côté avec un énorme trois points qui remet les deux équipes à égalité ! TLC loupe le tir sur la possession suivante, et on a le droit à une deuxième prolongation !

L’ASVEL profite de l’exclusion de Serge Ibaka ainsi que des blessures de Bolmaro et Andreas Obst pour prendre l’avantage. Mais le Bayern Munich revient à hauteur des Lyonnais en profitant des erreurs de ces derniers (4 rebonds offensifs concédés sur la même action). Et Sylvain Francisco prend le match à son compte, en étant le héros (ou le méchant) du soir. L’arrière tricolore inscrit deux énormes tirs à trois points qui remettent les deux équipes à égalité à 18 secondes du terme.

Mais ce match magnifique va être entaché d’une décision arbitrale litigieuse, puisqu’une faute offensive est sifflée contre Lauvergne. Sauf que contrairement à de nombreuses compétitions FIBA, si le ballon est en l’air au moment de la faute, le passage en force offre deux lancers francs à l’équipe adverse. Et Niels Giffey inscrit un des deux lancers francs qui offre la victoire au Bayern.

Mouvements de l’intersaison

Arrivées

  • Admiral Schofield
  • Melvin Ajinça
  • Neal Sako
  • Shaquille Harrisson
  • Tarik Black
  • Théo Maledon
  • Yohann Sissoko (Espoirs ASVEL)

L’ASVEL a géré son intersaison avec prudence et opportunisme. L’arrivée de Neal Sako, en provenance de Cholet, a été l’un des premiers mouvements marquants. Le pivot français, cinquième meilleure évaluation de la saison dernière en Betclic Élite, apportera du poids dans la raquette. À ses côtés, Admiral Schofield et Tarik Black renforceront la puissance et le physique sous le panier. Sur les postes extérieurs, l’intensité défensive sera le maître-mot avec l’arrivée de Shaquille Harrison, tandis que Théo Maledon effectue son retour à Villeurbanne après un passage difficile en NBA.

Théo Maledon
Après une expérience américaine contrastée, Théo Maledon retourne à l’ASVEL, son club formateur avec qui il a déjà connu l’EuroLeague en 2020. Crédit : Infinity Nine Media

Ils restent

  • Charles Kahudi
  • David Lighty
  • Edwin Jackson
  • Joffrey Lauvergne
  • Mbaye Ndiaye
  • Nando de Colo
  • Paris Lee

La prolongation de Paris Lee, qui a activé son option joueur, était une excellente nouvelle pour le club. Sauf que depuis ce début de semaine, cela s’assombrissait. Ce mardi 17, on apprend que Paris Lee part… à Monaco ! Le club de la Principauté aurait payé son buy-out. Une décision qui interroge, peu comprenant l’intérêt sportif pour le joueur ou le club. Et puis énième rebondissement : ce mercredi 18, à deux jours du début de la saison, Tony Parker annonce que Paris Lee reste bien ! Situation complètement uburlesque concernant un joueur de la trempe de l’Américain, qui restera bien dans la région lyonnaise cette saison.

Des figures emblématiques comme Nando de Colo, Charles Kahudi et Edwin Jackson restent également au sein de l’effectif.

Paris Lee
Malgré les rumeurs, Paris Lee va bien continuer une saison de plus à l’ASVEL. Crédit : BeBasket

Départs

  • DeShaun Thomas
  • Mike Scott
  • Noam Yaacov
  • Timothé Luwawu-Cabarrot
  • Youssoupha Fall

En revanche, l’ASVEL s’est séparée de quelques joueurs, notamment Timothé Luwawu-Cabarrot, Mike Scott, Youssoupha Fall et DeShaun Thomas. Noam Yaacov a été prêté à l’Hapoel Tel-Aviv pour la saison.

Timothé Luwawu-Cabarrot
Après une seule saison, TLC part de l’ASVEL pour rejoindre Vitoria en Espagne. Crédit : David Haynau

L’effectif 2024-25 de l’ASVEL

  • Meneurs : Paris Lee, Shaquille Harrison, Théo Maledon, Yohann Sissoko
  • Arrières : Nando de Colo, Edwin Jackson, David Lighty
  • Ailiers : Melvin Ajinça, Charles Kahudi
  • Ailier-forts : Admiral Schofield, Mbaye Ndiaye, Tarik Black
  • Pivots : Joffrey Lauvergne, Neal Sako

Le principal point fort de cette équipe sera sans conteste sa défense. La saison passée, l’ASVEL avait des difficultés dans ce secteur, mais Pierric Poupet a axé son recrutement sur la solidité défensive. Avec l’arrivée du meilleur défenseur de la G-League, Shaquille Harrison, et la prolongation de l’un des meilleurs intercepteurs d’EuroLeague, Paris Lee, le club semble bien parti pour devenir l’une des meilleures défenses du championnat. L’ajout de Schofield, Black et Lauvergne apportera également une solidité indéniable dans la raquette.

Cependant, l’équipe pourrait souffrir d’un manque de scoring pur. L’ASVEL n’a pas réussi à attirer un véritable scoreur durant l’intersaison, ce qui pourrait poser problème. Néanmoins, si les créateurs comme Lee, Harrison, Maledon ou de Colo parviennent à libérer des espaces et à bien répartir les points, cela pourrait compenser cette lacune. Après tout, mieux vaut avoir plusieurs joueurs capables de contribuer au scoring plutôt que de dépendre d’une seule étoile.

À noter la promotion en équipe première du jeune Yohann Sissoko. Meneur de 17 ans, il aura sans doute la chance avec coach Poupet de montrer tout son talent !

Le joueur à suivre : Melvin Ajinça

Cousin de l’ancien pivot Alexis Ajinça, Melvin Ajinça semble lui aussi promis à une belle carrière. Doté d’aptitudes physiques impressionnantes, Ajinça est un pur produit 3&D, capable de défendre sur plusieurs postes grâce à sa polyvalence et son physique. Il peut également créer des situations offensives en un-contre-un, tirer après dribble ou en réception de passe. Après une bonne Summer League avec les Dallas Mavericks, il revient en Europe pour poursuivre son développement. Ajinça sera à surveiller de près en tant que Rising Star de l’EuroLeague, ainsi qu’en Betclic Élite.

Melvin Ajinça
Après une saison réussie à Saint-Quentin, Melvin Ajinça rejoint un cadre du championnat de France, où il devrait continuer à progresser. Crédit : Frederic Chambert / Panoramic

L’avis du rédacteur

Cette saison, l’ASVEL aura les armes pour se battre sur plusieurs fronts. La domination de Monaco pourrait être mise à mal cette année, et Villeurbanne pourrait bien prétendre à un nouveau titre de champion de France. Avec une identité d’équipe orientée vers la défense, l’ASVEL peut compenser son manque de scoreur en misant sur le collectif. En EuroLeague, l’objectif réaliste serait de viser une place en play-in, et pourquoi pas de saisir une opportunité si elle se présente.

La Coupe de France et la Leaders Cup seront également des objectifs majeurs pour le club, où l’ASVEL a toutes les chances de soulever l’un de ces trophées, voire les deux. En résumé, cette équipe a les moyens de briller sur tous les tableaux, mais devra jouer avec rigueur et constance pour concrétiser ses ambitions.

Cette équipe de l’ASVEL semble mieux construite que les autres saisons. Avec la science du basket dont dispose Pierric Poupet, l’équipe a toutes ses chances de montrer un bien meilleur visage et de retrouver sa place et son rang en championnat, tout en faisant bonne figure en EuroLeague.

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